Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Les 9 de Little Rock – Roman jeunesse

9Neuf lycéens noirs doivent être protégés par l’armée pour aller au lycée…
A partir de 11/12 ans

LES 9 DE LITTLE ROCK
Élise Fontenaille

Collection Histoire et Société

Oskar (2019)

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La photo de couverture est surprenante. Pourquoi ces jeunes lycéens (noirs) sont-ils entourés de soldats armés ? Nous sommes aux États-Unis, en Arkansas, le 4 septembre 1957. C’est le jour de la rentrée scolaire à Little Rock. Neuf jeunes noirs ont été admis (et même soigneusement sélectionnés !) au plus beau et plus ancien lycée de la ville, Central High. Un lycée jusque là exclusivement réservé aux blancs… Mais si la loi dit qu’ils ont le droit d’aller étudier dans ce lycée, la foule est d’un autre avis.

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Qu’a t-il fait ?

Ce jeune homme que vous voyez sortir d’une voiture encadré par des soldats armés n’a rien fait de mal. Il veut juste aller à l’école. Mais à cette époque, avec la ségrégation, bon nombre de bons citoyens de la ville n’étaient pas d’accord et il a fallu que l’armée protège ces jeunes étudiants.

J’ai déjà lu de nombreux textes qui parlent de la ségrégation. Ce qui me perturbe le plus à chaque fois (en dehors du fait que c’est abominable bien évidemment !), c’est que c’est très récent !

1957, ce n’est pas si vieux, cela fait seulement 63 ans !! Si vous n’étiez pas nés (et moi non plus) vos parents, vos grands-parents ont connu cette époque. Et malheureusement, si la ségrégation n’existe plus (officiellement), le racisme, lui, a encore de nombreux adeptes…

Si ce roman-là donne plus de détails politiques et sur la société de l’époque, j’ai malgré tout préféré l’autre roman de cette autrice :  “Dorothy Counts“. On ressentait plus la peur de la jeune fille, c’était plus poignant. Mais vous pouvez lire les deux !

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C’est ma troisième participation au challenge d’Enna, le African American History Month

https://lh3.googleusercontent.com/NJnOLTnUE8fkiZsVl1i1izT7vOHXNGOPHLQjqRId1JpfEFqKWAcUwN5n7GBF_e58zQILzh0WGngvDgQS7ipzPnq9H67GtMd2qXxvM9zbKIbK_MQ3_JAAldd8gaT1e7A3aGkZOMXBvjNJgJZlVIaJ2ATzFmtXj99njz-Et0r3dZ4THrCRoy_YbsiQ7fSYXRv0jyFRP-cYo9yrOw1F__P_zwu6bT0jzmZMF14ZCqb6n9Zz3x0jbt7DYh3OG3VQtqiRyWq5rcm2oI3OQIRVT4GvZXKW-4SyeXbYRAcg5ULbp8QTzveC_2a3NHvwpM5qtgbC0z4XoSSvjTcmO1pxLDrTSFF5fiLh_k_XRaydonBbOofIkq454r8re2zHzgpCLyVwRsvlDPDOoDT_exPnPqM8PFBqZJIXEH_rIe8vt9pZ_3i-YNaqssjQ-ucvhjNVg3XWErvt3XlJpnpfxrU-YGBrykRPrtRiKfXdYecBMXdtE2aw55_lZbv94o058_3V7qw9ovoNWHlwZyTCIYj4YuVSsfkmZxfwrUgVt2WrY0OlW_o2X7JhdY6OlRkWvMobupkxBuGk5pWynXfj1bmXegYuyYl66dl4esZ-rJCgvH01dIMRZquQ28bawqjhlidFq8mkCOjRWrMW_Z46OeCQtp1sRNOt4aWUHVNz=w960-h480-no

Chez le même éditeur, sur la ségrégation également : Deux livres qui parlent de Martin Luther King

D’Élise Fontenaille, déjà présenté sur ce blog (pour les plus jeunes) : On a volé les poules de Clémentine ! et Dorothy Counts, affronter la haine raciale.

Une brève biographie d’Élise Fontenaille sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature.

La musique réalisée par Charles Mingus (je la connais depuis très longtemps : père et grand-père fans de jazz oblige ! Mais je ne connaissais pas du tout l’histoire derrière la musique, ni la chanson.) Je n’ai pas trouvé de version chantée… En fait, si, la voilà !

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

La roulotte de Zoé – Album sur le partage

roulotteEnsemble on est plus fort !

Album dès 4 ans

La roulotte de Zoé

Claude Clément & Magali Dulain (ill.)

Les éditions des éléphants (2015)

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Zoé vivait dans une petite ferme, avec une chevrette et un chat. Dans son jardin, poussait des tomates, des patates et du thym. Ils étaient bien là tous les trois ! Mais un jour on vint lui demander de quitter sa maison. Une route devait passer par là. Pendant l’été, ils vécurent tous les trois dans les bois. Mais l’hiver venu, il fallu trouver un abri. A force de chercher, Zoé, la chevrette et le chat finirent par trouver une roulotte abandonnée dans laquelle ils s’installèrent…

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Un album repéré à sa sortie, en 2015, et que je n’avais toujours pas pris le temps de lire. Pourtant j’avais été (et je suis toujours) très attirée par sa jolie couverture, ses couleurs chaudes et la douceur qui se dégage du personnage central. Et puis, j’ai toujours rêvé d’avoir une roulotte !

C’est une histoire très optimiste avec une jeune femme qui sait profiter du moment présent. Un personnage gentil et bienveillant, très doux. Le récit est en rimes, et ça, j’adore !!

Les illustrations sont tout en rondeurs à l’image de cette petite fermière (j’adore ses cheveux, on dirait une pelote de laine !)

Bref, un album sur la solidarité et le partage plein de douceur et de tendresse.

Extrait :

Il était une fois une petite fermière qui, après avoir été chassée de sa maison, s’aménage un douillet chez soi dans une petite roulotte de bois.

Elle vit là avec sa chevrette et son chat, jusqu’à ce que frappent à la porte un écureuil, une petite poule, un vieux cheval…

La petite bonne femme ouvre chaque fois ses bras et son cœur. À chaque nouvel arrivant, on se serre un peu, mais on est plus heureux…

 

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D’autres illustrations sur le site de l’éditeur

Et sur celui de l’illustratrice Magali Dulain

De Claude Clément, nous vous avons déjà présenté :

Contes du Japon (un livre cd) / Le peintre et les cygnes sauvages (3ème album de l’article) / La ville abandonnée ainsi que Coppélia.

Hé ! La mer monte – Écologie et humour

MerComprendre le changement climatique
Doc Ado/Adulte

HÉ… LA MER MONTE !

Chronique d’une vague annoncée

Éric Chaumillon, Mathieu Duméry

et Guillaume Bouzard (Ill.)

Plume de carotte (2019)

En partenariat avec le Parc naturel régional du Marais poitevin

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Présentation de l’éditeur : Hé… LA MER MONTE ! c’est d’abord l’histoire d’un véritable « show scientifique » animé par le trio Éric Chaumillon, Mathieu Duméry et Guillaume Bouzard. Lors de ces conférences fortes et originales, sont exposés leurs regards croisés sur le changement climatique : le discours scientifique est agrémenté d’humour, le tout prenant vie dans des dessins drôles et efficaces.

Ce projet unique a donné naissance à ce livre. Il est un outil indispensable dans le monde d’aujourd’hui, pour comprendre le changement climatique et quel impact l’Homme a sur son environnement, particulièrement sur les côtes et le littoral. Mais pas de panique ! Vous apprendrez aussi que la nature nous offre des solutions, et que nous n’avons qu’à mieux l’observer…

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En 10 chapitres, qui vont du “temps géologique” à “restaurer et développer les zones humides littorales pour s’adapter”, les deux auteurs, Éric Chaumillon (la parole scientifique) et Mathieu Duméry (alias professeur feuillage) nous aident à comprendre le rôle joué par l’homme sur son environnement et le rapport avec la montée des eaux. Guillaume Bouzard illustre avec humour ce documentaire.

Au départ j’ai cru que c’était un documentaire jeunesse. Je me suis vite aperçue en commençant ma lecture que ce n’était pas le cas ! C’est intéressant, mais malgré les apports humoristiques, le sujet n’est pas simple. Vulgariser des sujets aussi complexes ne doit pas être évident. Ici, c’est plutôt réussi. Même si je ne suis pas devenue une experte de la question du changement climatique, j’en connais (un tout petit peu) plus sur la question.

Une lecture tout à fait d’actualité et qui vous permettra de mieux comprendre les relations entre les choses (le rôle des zones humides par exemple, ou celui des sédiments, le problème posé par les barrages ou par le pompage de sable en mer…)

A lire !!

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Feuilleter le livre sur le site de Plume de carotte

Du dessinateur Bouzard, nous vous avons présenté la BD : La grande aventure

Je vous invite également à aller regarder les vidéos écolos du professeur feuillage (Certaines blagues un peu salaces pourront en choquer certains mais si les sujets sont traités avec humour, le fond est malheureusement tout à fait sérieux).

Sauvages – Roman jeunesse ♥

sauvages

Roman ado

SAUVAGES ♥

Nathalie Bernard

Éd. Thierry Magnier (2018)

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Des sauvages, c’est ainsi qu’on les considère. Le but de ce pensionnat est de “tuer l’indien qui est en eux”. Mais plus que deux mois, et Jonas sera libre. Il a compté. Deux mois, cela fait soixante jours. Mille quatre cent quarante heures. Il ne doit surtout pas craquer d’ici là. Il doit rester ce qu’on lui demande d’être depuis des années, un numéro. Obéissant et discipliné. Leur laisser croire qu’ils ont réussi à tuer l’indien en lui. Mais ces deux mois risquent d’être longs, très longs. Arrivera t-il à se contrôler jusque là ?

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S’il fallait une preuve de plus que l’on apprend beaucoup de choses intéressantes en lisant de la littérature jeunesse… La voici ! Je n’avais jamais entendu parler des horreurs subies par ces enfants indiens avant de lire ce roman…  Et si ce livre est une fiction, ce qu’il relate a, malheureusement, bel et bien existé.

Ces pensionnats autochtones pour “sauvages” ont existé au Québec  jusque dans les années 1990 (!!!). Ils étaient censés faciliter l’intégration des populations autochtones. A l’âge de 5 ou 6 ans, on enlevait les enfants à leurs parents et on les envoyait à plusieurs centaines de kilomètres dans des endroits qui ressemblaient fort à des prisons.

Une lecture non seulement très instructive, mais également totalement addictive !

J’ai vraiment eu du mal à le lâcher une fois commencé.

Une autrice que je découvre, mais dont je lirai d’autres romans, c’est sûr ! A commencer peut-être par celui présenté par Sophie : Keep Hope

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Extrait : “Au pensionnat du Bois Vert, l’hiver s’étalait du mois d’octobre au mois de mai avec une température moyenne de moins vingt degrés, autant dire qu’un mur de glace s’élevait entre nous et le reste du monde. Nous étions fin mars. Il faisait toujours froid, mais l’hiver tirait à sa fin et mon temps obligatoire aussi.

Je venais d’avoir seize ans, ce qui voulait dire qu’il ne me restait plus que deux mois à tenir avant de retrouver ma liberté. Deux mois. Soixante jours. Mille quatre cent quarante heures. Oui, ils m’avaient parfaitement bien appris à compter ici…

Mais en attendant que ces jours se soient écoulés, je ne devais pas me relâcher. Il fallait que je continue à être exactement ce qu’ils me demandaient d’être. Je ne parlais pas algonquin, mais français. Je n’étais plus un Indien, mais je n’étais pas encore un Blanc. Je n’étais plus Jonas, mais un numéro. Un simple numéro. Obéissant, productif et discipliné.”

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 Les autres romans de Nathalie Bernard chez Thierry Magnier

Le site de Nathalie Bernard

En savoir plus sur ces pensionnats : Wikipédia