Les Riches Heures de Jacominus Gainsborough

Jacominus
La vie, tout simplement…
Album dès 5/6 ans

Les Riches Heures de

Jacominus Gainsborough

Rébecca Dautremer

Sarbacane (2018)

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“Les Riches Heures” de Jacominus est juste une autre façon, plus belle, plus poétique, de parler de la vie de Jacominus. Qui est Jacominus ? Ce pourrait être n’importe qui en fait.

Ici, il s’agit d’un lapin. Il naît, grandit, vieillit puis s’éteint, comme tout un chacun. Mais entre temps, il nous aura raconté sa vie, les Riches Heures qui l’ont composée. Les moments tristes ou joyeux. Les moments de doute, de crainte. Mais aussi les moments où on va de l’avant ! La joie d’être en famille ou avec ses amis. Les apprentissages, les voyages. Et les questionnements aussi. Puis la confiance, quand on vieillit. Bref, tout ce qui remplit une vie !

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J’ai adoré beaucoup de choses dans cet album : le grand format déjà, qui permet de se plonger dans les magnifiques illustrations. On dirait presque de la 3D : sur la couverture, le petit Jacominus semble être en relief, et si doux qu’on a envie de tendre la main pour le caresser… Et dans la cour de récré les arbres s’élançant vers le ciel ont l’air de vouloir sortir du livre.

Les illustrations ressemblent à des tableaux : tableaux dans lesquels on voudrait entrer. J’ai pensé à certains tableaux de maîtres, j’ai eu parfois des airs de “déjà vu” ? Mais je ne suis pas assez “connaisseuse” pour pouvoir vous dire lesquels.

J’ai également adoré la douceur qui se dégage des illustrations et du texte, comme du personnage principal, Jacominus.

Une bien belle histoire, qui célèbre la vie, tout simplement… ♥♥♥

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De cette autrice/illustratrice, nous vous avons déjà présenté : Elvis, Le livre qui vole, Swing Café

Le site de Rebecca Dautremer

https://editions-sarbacane.com/media/pages/albums/les-riches-heures-de-jacominus-gainsborough/2112926254-1569834365/jacominus-01-1400x.jpg

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GRAND PRIX DE L’ILLUSTRATION DE MOULINS 2019
PRIX FRANCO-ALLEMAND POUR LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE 2019
PRIX CHRÉTIENS DE TROYES 2019

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Le cœur de Moka a fait boum !

Ruby tête haute – Album sur la ségrégation

RubyHistoire d’une fillette qui voulait aller à l’école
Album à partir de 9 ans

RUBY TÊTE HAUTE

Irène Cohen-Janca & Marc Daniau

Les éditions des éléphants (2017)

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Avec le soutien d’Amnesty International

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Comme tous les jeudis matin, la maîtresse nous montre la reproduction d’un tableau. Aujourd’hui, c’est une petite fille qui porte des livres et qui est entourée de 4 policiers. Elle nous demande ce qu’on en pense. Les réponses fusent : “Ses parents sont riches et ils ont peur qu’elle se fasse kidnapper.” “Non, elle a fait une bêtise et on l’emmène en prison”. “Elle ne veut pas aller à l’école, alors on a envoyé les policiers la chercher…”

Dès le lendemain, la maîtresse nous a expliqué l’origine du tableau. En 1960, Ruby Bridges avait 6 ans et elle habitait en Louisiane, un état du sud des États-Unis. Après avoir passé un examen difficile, elle a été accepté dans une école de “blancs”. Le jour de la rentrée, elle avait mis sa plus belle robe. Il y avait beaucoup de gens dans les rues et Ruby s’est même demandé si ça n’était pas le carnaval, car ils faisaient beaucoup de bruit et de grimaces…

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https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/thumb/e/ed/The-problem-we-all-live-with-norman-rockwell.jpg/300px-The-problem-we-all-live-with-norman-rockwell.jpg

The problem we all live with – Norman Rockwell (1964)

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Heureusement pour elle, ce jour-là, cette petite fille, Ruby, n’a pas compris que tous ces cris lui étaient destinés. Tout ça parce qu’elle était noire… J’avoue que c’est quelque chose que je n’ai jamais compris. On peut reprocher à quelqu’un son comportement, son caractère mais comment lui reprocher quelque chose dont il n’est absolument pas responsable (et à laquelle il ne peut apporter aucun changement !), comme la couleur de sa peau ? Je trouve ça insupportable.

Bref. L’histoire est amenée de façon très intelligente et le fait que ce soit la petite fille qui la raconte, la met à hauteur d’enfant. Les illustrations sont très colorées et expressives. Et à part une ou deux illustrations, elles sont plutôt gaies et reflètent l’énergie de cette petite fille.

A la fin de l’album, une page documentaire revient sur la ségrégation aux États-Unis, sur le tableau de Norman Rockwell et sur quelques faits liés à cette histoire (avec une photo de Ruby vers 6 ans, adorable !)

Un très bel album ♥

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Pour feuilleter quelques pages (site de l’éditeur)

Sur ce blog, déjà présentés :

Écrit par Irène Cohen-Janca : La tour Eiffel est amoureuse

Illustré par Marc Daniau : Les mille oiseaux de Sadako

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C’est ma quatrième participation au challenge d’Enna, le African American History Month

https://lh3.googleusercontent.com/NJnOLTnUE8fkiZsVl1i1izT7vOHXNGOPHLQjqRId1JpfEFqKWAcUwN5n7GBF_e58zQILzh0WGngvDgQS7ipzPnq9H67GtMd2qXxvM9zbKIbK_MQ3_JAAldd8gaT1e7A3aGkZOMXBvjNJgJZlVIaJ2ATzFmtXj99njz-Et0r3dZ4THrCRoy_YbsiQ7fSYXRv0jyFRP-cYo9yrOw1F__P_zwu6bT0jzmZMF14ZCqb6n9Zz3x0jbt7DYh3OG3VQtqiRyWq5rcm2oI3OQIRVT4GvZXKW-4SyeXbYRAcg5ULbp8QTzveC_2a3NHvwpM5qtgbC0z4XoSSvjTcmO1pxLDrTSFF5fiLh_k_XRaydonBbOofIkq454r8re2zHzgpCLyVwRsvlDPDOoDT_exPnPqM8PFBqZJIXEH_rIe8vt9pZ_3i-YNaqssjQ-ucvhjNVg3XWErvt3XlJpnpfxrU-YGBrykRPrtRiKfXdYecBMXdtE2aw55_lZbv94o058_3V7qw9ovoNWHlwZyTCIYj4YuVSsfkmZxfwrUgVt2WrY0OlW_o2X7JhdY6OlRkWvMobupkxBuGk5pWynXfj1bmXegYuyYl66dl4esZ-rJCgvH01dIMRZquQ28bawqjhlidFq8mkCOjRWrMW_Z46OeCQtp1sRNOt4aWUHVNz=w960-h480-no

D’autres livres, présentés sur ce blog, sur la ségrégation raciale aux États-Unis :

Les Romans

Les Romans jeunesse

Les albums

Les Bandes Dessinées

Les documentaires

En bonus, une chanson qui m’a toujours donné des frissons : “Strange fruit” une chanson écrite par Abel Meeropol et interprétée par Billy Holiday (les paroles et la chanson traduite ici)

La roulotte de Zoé – Album sur le partage

roulotteEnsemble on est plus fort !

Album dès 4 ans

La roulotte de Zoé

Claude Clément & Magali Dulain (ill.)

Les éditions des éléphants (2015)

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Zoé vivait dans une petite ferme, avec une chevrette et un chat. Dans son jardin, poussait des tomates, des patates et du thym. Ils étaient bien là tous les trois ! Mais un jour on vint lui demander de quitter sa maison. Une route devait passer par là. Pendant l’été, ils vécurent tous les trois dans les bois. Mais l’hiver venu, il fallu trouver un abri. A force de chercher, Zoé, la chevrette et le chat finirent par trouver une roulotte abandonnée dans laquelle ils s’installèrent…

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Un album repéré à sa sortie, en 2015, et que je n’avais toujours pas pris le temps de lire. Pourtant j’avais été (et je suis toujours) très attirée par sa jolie couverture, ses couleurs chaudes et la douceur qui se dégage du personnage central. Et puis, j’ai toujours rêvé d’avoir une roulotte !

C’est une histoire très optimiste avec une jeune femme qui sait profiter du moment présent. Un personnage gentil et bienveillant, très doux. Le récit est en rimes, et ça, j’adore !!

Les illustrations sont tout en rondeurs à l’image de cette petite fermière (j’adore ses cheveux, on dirait une pelote de laine !)

Bref, un album sur la solidarité et le partage plein de douceur et de tendresse.

Extrait :

Il était une fois une petite fermière qui, après avoir été chassée de sa maison, s’aménage un douillet chez soi dans une petite roulotte de bois.

Elle vit là avec sa chevrette et son chat, jusqu’à ce que frappent à la porte un écureuil, une petite poule, un vieux cheval…

La petite bonne femme ouvre chaque fois ses bras et son cœur. À chaque nouvel arrivant, on se serre un peu, mais on est plus heureux…

 

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D’autres illustrations sur le site de l’éditeur

Et sur celui de l’illustratrice Magali Dulain

De Claude Clément, nous vous avons déjà présenté :

Contes du Japon (un livre cd) / Le peintre et les cygnes sauvages (3ème album de l’article) / La ville abandonnée ainsi que Coppélia.

Sauvages – Roman jeunesse ♥

sauvages

Roman ado

SAUVAGES ♥

Nathalie Bernard

Éd. Thierry Magnier (2018)

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Des sauvages, c’est ainsi qu’on les considère. Le but de ce pensionnat est de “tuer l’indien qui est en eux”. Mais plus que deux mois, et Jonas sera libre. Il a compté. Deux mois, cela fait soixante jours. Mille quatre cent quarante heures. Il ne doit surtout pas craquer d’ici là. Il doit rester ce qu’on lui demande d’être depuis des années, un numéro. Obéissant et discipliné. Leur laisser croire qu’ils ont réussi à tuer l’indien en lui. Mais ces deux mois risquent d’être longs, très longs. Arrivera t-il à se contrôler jusque là ?

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S’il fallait une preuve de plus que l’on apprend beaucoup de choses intéressantes en lisant de la littérature jeunesse… La voici ! Je n’avais jamais entendu parler des horreurs subies par ces enfants indiens avant de lire ce roman…  Et si ce livre est une fiction, ce qu’il relate a, malheureusement, bel et bien existé.

Ces pensionnats autochtones pour “sauvages” ont existé au Québec  jusque dans les années 1990 (!!!). Ils étaient censés faciliter l’intégration des populations autochtones. A l’âge de 5 ou 6 ans, on enlevait les enfants à leurs parents et on les envoyait à plusieurs centaines de kilomètres dans des endroits qui ressemblaient fort à des prisons.

Une lecture non seulement très instructive, mais également totalement addictive !

J’ai vraiment eu du mal à le lâcher une fois commencé.

Une autrice que je découvre, mais dont je lirai d’autres romans, c’est sûr ! A commencer peut-être par celui présenté par Sophie : Keep Hope

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Extrait : “Au pensionnat du Bois Vert, l’hiver s’étalait du mois d’octobre au mois de mai avec une température moyenne de moins vingt degrés, autant dire qu’un mur de glace s’élevait entre nous et le reste du monde. Nous étions fin mars. Il faisait toujours froid, mais l’hiver tirait à sa fin et mon temps obligatoire aussi.

Je venais d’avoir seize ans, ce qui voulait dire qu’il ne me restait plus que deux mois à tenir avant de retrouver ma liberté. Deux mois. Soixante jours. Mille quatre cent quarante heures. Oui, ils m’avaient parfaitement bien appris à compter ici…

Mais en attendant que ces jours se soient écoulés, je ne devais pas me relâcher. Il fallait que je continue à être exactement ce qu’ils me demandaient d’être. Je ne parlais pas algonquin, mais français. Je n’étais plus un Indien, mais je n’étais pas encore un Blanc. Je n’étais plus Jonas, mais un numéro. Un simple numéro. Obéissant, productif et discipliné.”

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 Les autres romans de Nathalie Bernard chez Thierry Magnier

Le site de Nathalie Bernard

En savoir plus sur ces pensionnats : Wikipédia