Le maître des crocodiles – Bd ado/adulte

crocodiles  Le maître des crocodiles

Stéphane Piatzszek & Jean-Denis Pendanx

Futuropolis (2016)

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Été 1984. Bernard, Léonard et sa femme Isabelle, qui est enceinte, arrivent en Indonésie, dans l’Archipel des Banyak, non loin de Sumatra. Ils viennent faire un film documentaire militant sur les ravages de la pêche à l’explosif (destruction des coraux = plus de poissons).

Adeptes de la Deep Ecology* prônée par Arne Naess**, ils sont très sûrs d’eux, mais Léonard, pas très diplomate dans ses explications, se fait jeter dehors par le chef du village…

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Les dessins donnent bien envie de visiter les îles Banyak ! Certaines illustrations font vraiment “carte postale”. J’ai bien aimé les couleurs aussi, la transparence de l’eau à certains moments. Et le croco fiche bien la trouille !! Par contre, côté histoire, certaines choses m’ont un peu gênée…

Les hommes blancs écolo soucieux de la planète qui viennent faire la leçon aux pauvres asiatiques qui font n’importe quoi, par exemple… Et c’est dommage, parce qu’un propos écologiste dans une bd d’aventure n’était pas fait pour me déplaire, bien au contraire. Mais là, les écolos passent un peu pour des cons prétentieux. Et puis cette histoire de vengeance, 30 ans après ?

J’ai eu l’impression que l’auteur avait hésité entre une bd d’aventure, une bd politique, une bd écolo, sans arriver ni à trancher, ni à faire un mélange cohérent. Bref. Plutôt déçue et pas vraiment convaincue ! Mais d’autres que moi ont aimé, n’hésitez pas à me donner votre avis si vous l’avez lue.

Pour un avis beaucoup plus positif, n’hésitez pas à aller lire celui de Jérôme

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*“Deep Ecology” : écologie profonde : une écologie qui ne met pas l’homme au centre des choses et prône un droit égal pour tous les êtres vivants à vivre et s’épanouir (pour simplifier énormément).

** Arne Naess : Philosophe Norvégien ( 1912-2009) fondateur de la Deep Ecology.

Blog de l’illustrateurLa bd de la semaine

La page de l’auteur sur le site de l’éditeur

crocodiles

Cette semaine, c’est chez Moka

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La différence invisible – Bd adulte

AutismeLa différence invisible

Julie Dachez (scénario)

Mademoiselle Caroline (adaptation, dessin et couleur)

Sur une idée et avec la participation de Fabienne Vaslet

Préface de Carole Tardif et Bruno Gepner

Delcourt/Mirages (2016)

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Marguerite a 27 ans. Tous les matins, elle part travailler à la même heure, suit le même trajet, passe dans les mêmes magasins. De 8h à 9h, elle est seule au travail, il n’y a pas de problèmes. Mais à 9h, la foule de ses collègues arrivent et là, on sent un malaise. Du bruit, beaucoup de bruit. Un sourire crispé quand certains de ses collègues lui disent bonjour. Au bout d’une heure et demi, elle n’en peut plus, elle part s’isoler dans les toilettes pour “respirer”. Un jour elle est convoquée dans le bureau du big boss. Il n’a rien à lui reprocher côté travail, mais il souhaiterait qu’elle s’intègre davantage, qu’elle déjeune avec ses collègues…

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Au départ, on ne comprend pas trop ce qui se passe. Marguerite est un peu bizarre, un peu solitaire, elle a ses petites habitudes… Mais au fur et à mesure, on comprend que c’est pire que ça. Elle est hyper sensible au bruit aux mouvements, aux odeurs… Elle ne comprend pas l’humour, les phrases à double sens.

Même si ce n’est pas la même chose, si vous avez déjà été dépressif, vous allez comprendre le calvaire de Marguerite : tout le monde lui dit de “se bouger”, sans se rendre compte des efforts terribles qu’elle fait déjà tous les jours !

Cette bd nous parle d’autisme. D’une forme particulière d’autisme, le syndrome d’Asperger.

Si vous vous êtes bien renseigné sur l’autisme, vous n’apprendrez peut-être rien. Mais vous pourrez toujours vous régaler avec les dessins, très sympas. Moi qui suis loin d’être une spécialiste, j’ai appris tout un tas de choses, car en plus de la bd, il y a aussi une partie documentaire très bien faite, même si on est un peu dégoûté quand on voit certains chiffres (20 % d’enfants autistes scolarisés en France contre 8o % dans d’autres pays… On ne peut pas dire qu’on soit en avance !)

Les deux dernières pages proposent des livres de référence, des témoignages, des livres pour enfants…

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Le 2 avril, c’est la journée de sensibilisation à l’autisme

Site de l’ANCRA (Association Nationale des Centres Ressources Autismes)

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Le blog de l’auteure

Celui de Mademoiselle Caroline

Les 4 premières pages sont visibles sur le site de l’éditeur Delcourt

L’avis de quelques blogs : Le Livroblog, Les lectures de Caro, Le bar à bd, Les chroniques de l’invisible

L’avis d’une personne qui est autiste asperger

La bd de la semaineCette semaine, c’est chez Mo’, du bar à bd !

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Les naufragés du Métropolitain – BD

Naufragés  Les naufragés du Métropolitain

Patrice Ordas & Nathalie Berr

Grand angle

Bamboo éditions

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Tome 1 : Les Rats de Saint-Eloi (2015)

Tome 2 : Station assassin (2016)

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Louise, une petite fille de 8 ans, se retrouve orpheline suite à un accident. Mr Morchard, joailler, le patron de sa mère, la récupère et l’adopte. Il va la considérer comme sa fille et lui apprendre son métier.

1910, la fillette a grandi, elle travaille dans l’atelier de son père mais est retournée habiter dans l’ancienne maison de sa mère. La pluie d’abord, qui fait déborder la Seine, puis un concours de circonstance vont l’empêcher de rentrer chez elle et elle va faire de bien étranges rencontres…

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Une bande dessinée policière avec une intrigue assez classique au départ, mais avec des personnages amusants, intrigants ou juste méchants au choix ! Je n’aime pas les têtes de certains personnages (Rémusat, Valentin) mais sinon j’ai trouvé les illustrations plutôt sympas avec des couleurs parfois un peu “appuyées” (beaucoup de vert ou de jaune dans une case par exemple) qui donnent une ambiance assez particulière…

Les décors de Paris en 1900, les voitures, le métro, la gouaille des prostituées, l’argot des apaches*, tout cela m’a beaucoup plu ! Et puis, en lisant le tome 2, on se dit qu’elle n’est pas si classique que ça, finalement, cette histoire… ;)

*Bandes de voyous du Paris de la Belle époque.

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La bd de la semaineCette semaine, nous sommes reçus par Moka

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1, rue des petits pas – Roman historique

Rue1, rue des petits-pas

Nathalie Hug

Calmann-Lévy (2014)

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1918-1919 : Dans un village de Lorraine, à quelques kilomètres du front, des rescapés, des femmes surtout occupent un village et s’organisent pour survivre. Louise n’a que 16 ans, mais elle a déjà vu et vécu beaucoup d’horreurs, comme tant d’autres à cette époque. Elle va être recueillie par deux sage-femmes, Anne et Vida, qui vont lui transmettre leurs connaissances.

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Des livres sur la guerre, la 1ère ou la 2nde, sur les camps, j’en ai déjà lu plusieurs. Mais celui-ci parle de la période qui suit immédiatement la fin de la guerre. Tout est détruit, les maisons comme les gens. Les Américains, nos libérateurs sont omniprésents et ne se conduisent pas tous bien. En lisant ce roman, on imagine aisément le terrible quotidien des populations juste après guerre…

Les hommes, qui rentrent à moitié fous, à cause de ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont vu, de ce qu’ils ont dû faire… Et comme si la guerre n’avait pas suffit, il faudra faire face à la terrible épidémie de grippe espagnole.

Sans être un livre “féministe”, c’est un livre qui parle des femmes. De leurs vies, de leurs combats, de leur quotidien, de leurs petits bonheurs. De leur vie intime aussi, vous saurez tout. Les maladies de l’appareil uro-génital féminin , les différentes façons d’accoucher…

Un livre passionnant qui m’a beaucoup touché et beaucoup appris ! On sent que le tout a été sérieusement documenté…

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Un extrait ? “Les gémissements de la fille qui s’agrippe à mon bras, le serrant jusqu’à l’os, son buste redressé, son visage grimaçant d’effort… J’ignorais tout de cette inconnue déposée devant notre maison. Des Poilus l’avaient ramassée dans un fossé, à côté d’une charrette renversée dont le contenu avait été pillé. Moribonde, elle était menottée au cadavre d’un gendarme fauché par la grippe. Probablement une voleuse ou une meurtrière en transfert, ou encore une folle. Depuis la guerre, les routes grouillaient de pauvres hères chassés des hôpitaux où les lits étaient réservés aux soldats.

Son identité nous importait peu. Chaque femme, chaque fille, chaque vieille, qu’elle soit coupable du pire ou innocente, prostituée ou sainte, trouvait notre porte ouverte.

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L’interview de Nathalie Hug qui m’avait donné envie de lire son livre.

D’autres avis : Celui d’Aline sur Anamor, celui d’Indira sur Livre et compagnie, celui du journal Page des libraires

Ce livre est ma 2ème participation au Challenge “Première Guerre Mondiale” chez Blandine.

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