L’incertitude de l’aube – Sophie Van der Linden

L’Incertitude de l’aube - Roman adulte
Rentrée Littéraire 2014

L’incertitude de l’aube

Sophie Van Der Linden

Buchet Chastel, 2014
978-2-283-02808-7, 13€
160 pages

L’incertitude de l’aube c’est le récit, effroyable, d’une prise d’otages dans une école. Par les yeux d’une petite fille, nous découvrons la peur, le calvaire, l’incompréhension. On est suspendu à ses pensées, à chaque page, que l’on découvre ce qu’elle voit, ce qu’elle ressent, ou bien que l’on plonge dans ses souvenirs.

Anushka se rend à la fête de l’école avec son grand-père et sa meilleure amie, mais une fois arrivée à l’école, les choses se bousculent, et sans qu’elle comprenne bien comment, elle est séparée de son grand-père et se retrouve dans le gymnase avec des dizaines d’autres écoliers et leurs parents. Nous n’en aurons la certitude qu’à la fin du livre, mais il s’agit d’un récit fictif de la prise d’otages de 2004 à Beslan, en Russie.

Ce récit, embrouillé comme peuvent l’être les pensées des enfants, touche et angoisse. Anushka, par ses pensées, ses rêves, s’évade de cet enfer, et nous entraine dans un monde de souvenirs et d’imagination. La seule façon de supporter l’horreur.

Sophie Van Der Linden, je la connais bien, non pas pour ces romans adultes, mais pour son travail de recherche en littérature jeunesse, et c’est ce petit plus qui m’a beaucoup plu dans ce roman, puisqu’elle dévoile de nombreux classiques de la littérature de jeunesse russe dans les pensées de sa petite héroïne. L’occasion de découvrir ou redécouvrir de nombreux extraits, qui donnent envie de se (re)plonger dans les contes et comptines russes…

Le texte est très beau, il nous montre toute la douleur et tout l’espoir, nous amenant à vivre des heures angoissantes en compagnie d’Anushka. Et ce récit reste réaliste, s’appuyant sur les faits. Un récit d’enfant pour un roman adulte, dont les mots sonnent justes, presque trop.

Un beau texte de cette rentrée littéraire !

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+ L’occasion avec ce joli mot aube, de vous inviter à découvrir Aube du Hérisson, un blog à 4 mains que je rédige souvent seule en ce moment :)

Le chuchoteur – Donato Carrisi

Le chuchoteur- Donato Carrisi-Liliba

Roman policier

Le Chuchoteur

de Donato Carrisi

traduit de l’italien par Anaïs Bokobza

Calmann Levy, 2010
Livre de Poche, 2011
576 pages
9782253157205, 7,90€

Voilà un livre qui traine depuis longtemps dans ma PAL. Depuis sa sortie en poche exactement, quand Monsieur l’a lu et à décréter que c’était son thriller préféré, lui qui n’aime pas les romans policiers. J’étais intriguée, et en même temps, il y avait un peu d’appréhension… je me demandais ce que j’allais bien pouvoir trouver dans ce livre… Il aura fallu l’annonce par Liliba d’une Lecture Commune pour me décider à le lire. Et encore, alors que cette LC est prévue pour aujourd’hui, j’ai commencé le livre dimanche, au dernier moment… Sauf que voilà, une fois lancée, j’ai aimé, moi aussi, et j’ai dévoré les dernières pages cette nuit !

Le chuchoteur, c’est avant tout l’histoire de Mila, une jeune policière spécialisée dans la recherche des enfants disparus. Elle travaille seule, avec ses intuitions, sa perception des monstres qu’elle traque… Alors quand elle se voit intégrée à une équipe de recherche de tueur en série, l’adaptation est d’abord difficile. Surtout que l’histoire est horrible, ils traquent “Albert”, ainsi qu’ils l’ont nommé, un tueur en série qui a enlevé et tué 5 fillettes, et qui en détient une 6ème.

La force de ce roman tient dans la qualité de ses personnages, dans leurs fêlures personnelles, que l’on découvre peu à peu. Si Mila est incontestablement le point central, d’autres points de vue, d’autres personnages sont mis en avant, nous permettant de rentrer au coeur de l’intrigue. C’est d’ailleurs cette alternance de point de vue qui m’a d’abord déconcertée. Cette dispersion est finalement habillement jouée, et principalement au début du roman, et cela permet d’ajouter à l’impression de noirceur. On a ici affaire à un roman sombre, à l’intrigue terrifiante. Étonnamment, c’est dans les scènes d’action que j’ai le moins aimé ce roman, tant le côté psychologique est important ici.

L’auteur ne prend pas le lecteur pour un idiot, il n’hésite pas à donner des détails techniques, et en même temps, sous couvert d’explication à Mila, il prend toujours le temps d’expliquer en détail. Ces informations, ajoutées aux descriptions très intéressantes des personnages, permettent de faire partie de l’enquête, et si quelques éléments sont faciles à deviner, on ne peut s’empêcher de finir le roman extrêmement surpris par les derniers événements.

Pour trouver un tueur en série, les enquêteurs en sont persuadés, il faut le considérer comme un homme normal, et non comme un monstre. Une assertion difficile à accepter…

Comme tous les criminologues qui travaillaient pour la police, il avait ses méthodes. Avant tout, attribuer des traits au criminel, afin d’humaniser une figure encore abstraite et indéfinie. En effet, devant un mal aussi féroce et gratuit, on tend à oublier que l’auteur, tout comme la victime, est une personne, avec une existence souvent normale, un travail et parfois aussi une famille.

Enfin, il me faut parler de quelques autres personnages. Goran Gavila, criminologue dépressif, véritable cerveau de l’équipe, qui pousse les autres à trouver par eux même, est un personnage surprenant, tant il est difficile à cerner. Boris, Stern, Sarah Rosa, le reste de l’équipe a aussi ses petits secrets, ses petits travers, que l’on découvre au fil de l’histoire. C’est sans doute cela d’ailleurs qui rend ce roman si prenant, la certitude que tout peut arriver, tant Donato Carrisi nous attache à ses personnages pour mieux les malmener. Enfin il y a cette petite fille, attachée sur un lit, droguée, qui tente de se comprendre ce qu’elle fait là, pourquoi on la retient prisonnière, ce qu’elle a fait de mal…

Albert, le monstre, celui qu’on devrait haïr, reste très secret tout au long des pages, mettant en avant d’autres monstres… Une accumulation qui rend ce roman sombre et glauque !

De nombreuses affaires citées dans ces pages sont réelles.

Comment dormir après cette annexe, en fin d’ouvrage. Après tout ce qu’on vient de lire et qui prend progressivement forme dans notre esprit. Les monstres existent, difficile d’en douter, et les percevoir ainsi fait froid dans le dos…

+ Lecture Commune avec LilibaMarjorie, et Alexielle

+ Prix du polar SNCF et prix des lecteurs du livre de poche

+ Challenge Thriller et polars

0 challenge thriller & po 4b

On prolonge l’été en romans…

Quelques romans pour adolescents qui fleurent bon l’été, la plage, l’amour… histoire de prolonger un peu en septembre les lectures estivales et légères… Il se pourrait même qu’un deuxième article vienne s’ajouter tant j’ai besoin d’été en ce moment !

Abby McDonald - Six semaines pour t'oublier.Six semaines pour t’oublier

d’Abby McDonald

Sadie est follement amoureuse de son meilleur ami, Garrett. Dès le premier regard ça a été le coup de foudre pour elle. Mais lui ne semble amoureux, et batifole d’histoires en histoires… Quand elle doit passer l’été loin de lui, elle décide de l’oublier et de passer à autre chose. Pas si facile ! Heureusement son nouveau travail, serveuse dans un café, et surtout ses collègues complétements délurés vont l’aider à passer le cap !

On passe un agréable moment en compagnie de Sadie et de ses amis, même si ce personnage amoureux tape parfois un peu sur les nerfs. On a envie, comme ses collègues, de la secouer ou de rire d’elle tant elle est prévisible. Pourtant c’est une belle série de personnages qu’on découvre, avec de petites histoires secondaires plutôt sympathiques, qui rendent ce roman vif et léger à la fois.

Passer quelques heures avec Sadie, c’est être amoureux à en rire, à en pleurer, à la folie ou bien trop raisonnablement, et tenter d’y voir clair !

Albin Michel, Wiz, 2014

La pire mission de ma vie n’est pas finie -tome 2-Robin Benway - La pire mission de ma vie Tome 2 : La pire mission de ma vie n'est pas finie.

de Robin Benway

Encore un joli roman girly, mais comme dans le premier opus, le rose est ici associé à l’action. Notre jeune héroïne, Maggie, accompagnée de ses amis, se retrouve de nouveau dans une aventure extraordinaire. Ses parents, agents secrets, sont accusés de trahison. Elle va donc devoir partir en mission pour les sauver. Le seule problème, ses amis Jesse et Roux l’accompagne et ne sont vraiment pas formés au métier…

Un roman plein d’humour et d’amour, un très joli mélange avec l’action. Malgré une petite escapade à Paris, l’ensemble est assez proche du premier tome dans le déroulement et les rebondissements, l’action étant vraiment concentrée par endroit. Pour autant il est agréable de retrouve Maggie et de suivre encore ses aventures rocambolesques.

Nathan, 2014

Erin McCahan - Cool sweet hot love.Cool Sweet hot love

de Erin McCahan

Josie est une adolescente surdouée de 16 ans, déterminée et rationnelle. Beaucoup plus que sa soeur Kate, c’est pourquoi elle n’hésite pas à lui dire que son nouveau fiancé n’est pas fait pour elle… Mais connaît elle vraiment quelque chose à l’amour ? Il faudrait qu’elle tombe amoureuse avant de pouvoir donner des conseils !

Ce roman est suprenant, car son héroïne est à l’opposé des adolescentes girly fan de maquillage qu’on croise généralement dans ce genre de livre, et pourtant il s’agit bien d’une romance. Si l’histoire est sympathique, ce sont surtout les personnages qui marquent le lecteur, à l’instar de Josie, notre surdouée. Des personnages caricaturaux souvent mais bien campés, qui offrent de nombreuses scènes comiques mais aussi beaucoup de tendresse et d’amour.

Josie, avec sa manie de traduire les paroles des autres, d’analyser scientifiquement chaque situation et de jouer les pestes avec sa soeur est touchante et attachante. Une petite geek mais avec un grand coeur…

Nathan, 2014

Carnet de Poilu : leur vie racontée aux enfants par Renefer

Carnet de poilu

Leur vie racontée aux enfants

par Renefer

présenté par Gabrielle Thierry

Albin Michel, 2013
9782226250568, 14€

 

 

Dans ce petit livre, Gabrielle Thierry nous présente le carnet de croquis de Renefer. Un carnet réalisé pendant la première guerre mondiale, pour sa fille Raymonde. Ce témoignage, publié à l’identique, permet de découvrir sous les mots et les traits de cet homme cette terrible guerre. Malgré les épreuves qu’il traverse, il n’oublie jamais que c’est à une enfant de 8 ans qu’il s’adresse…

Ce carnet, de la taille du carnet original, est un objet touchant et poignant pour le lecteur, car Renefer n’a pas sa langue dans sa poche. Il dit les choses, les explique, les caricature parfois, pour en faire un carnet criant de vérité ! Une très belle initiative que l’édition de ce carnet, complété par un documentaire sur l’auteur, cet artiste connu pour ses oeuvres, tant avant qu’après la guerre.

Pourtant ce carnet, qu’on pourrait destiner à des enfants et des adolescents, sera très dur d’accès pour eux. Reproduire comme l’original, c’est aussi reproduire son écriture. Une calligraphie loin de celle que les jeunes ont l’habitude de lire, et qui, même pour l’adulte, oblige parfois à déchiffre, deviner.

Ce très beau projet, ce témoignage vivant et artistique, est donc à réserver aux lecteurs plus agés, ou à utiliser en extraits choisis, quitte à retranscrire le texte.

Extrait (première page)

Copyright – Renefer.org et les éditions Albin Michel

+ Challenge Petit Bac
+ Challenge Une année en 14

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