Never Sky – Veronica Rossi {RL2012}

Roman de Science Fiction (Dystopie) pour adolescents
Rentrée Littéraire jeunesse 2012

Never Sky

de Veronica Rossi

traduit de l’américain par Jean-Noël Chatain

Nathan, 13 septembre 2012
9782092537176, 16,50€
379 pages

Depuis que le ciel s’est chargé d’éther les Hommes vivent sous des capsules ou survivent dans la nature dévastée !
Aria, 17 ans, a grandi dans une immense Capsule. Comme tous les Sédentaires, elle passe ses journées dans des mondes virtuels, à l’abri du danger. Mais un jour, accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, Aria est bannie, abandonnée en pleine nature ravagée par les tempêtes d’Éther.
Sa seul chance de survie apparaît alors sous les traits de Perry, un chasseur aux cheveux hirsutes et à la peau tatouée. Malgré la terreur qu’il lui inspire, Aria n’a d’autre choix que de lui proposer un marché… qui va bouleverser leur vie à jamais.

 J’attaque chaque nouvelle dystopie avec une appréhension grandissante tant la mode, comme dans les vampires, me lasse peu à peu… et pourtant ici, c’est une vraie bonne surprise! L’ensemble est vraiment très bon… mais laissez moi vous raconter tout cela un peu plus en détail (cela dit, le mieux, c’est de le lire!)

Le décor tout d’abord : une vie sous dôme, car l’extérieur est toxique, dangereux… Never Sky… plus de ciel, des sortes d’orages terriblement violents et ravageurs, l’Ether… mais à l’intérieur une vie presque idyllique, où le manque d’espace est comblé par le virtuel. Tant et si bien que les personnages semblent y vivre. Je ne vous raconte pas tout mais c’est plutôt original, même si on retrouve les poncifs du genre, une communauté de survivants notamment et un clivage intérieur / extérieur. Ce monde est agréablement décrit et nous n’avons pas l’impression que l’auteur nous cache le contexte du changement dans notre monde comme c’est parfois le cas dans les dystopies actuelles. Ici on a un vrai monde, une vraie histoire, un bon point déjà. On imagine ce monde peu à peu, au fur et à mesure finalement qu’on découvre l’extérieur du Dôme.

En effet, notre personnage principal, Aria, qui a toujours vécu sous le dôme, va se retrouver (je vous laisse découvrir pourquoi) dehors. Un vrai parcours initiatique, une quête d’identité aussi, des rencontres, plus ou moins belles, de l’amour, des secrets de famille… Tous les ingrédients classiques sont réunis, mais il n’y a pas à dire, ça fonctionne et on se laisse porter par cette histoire. Je me suis retrouvée dans la grotte, dans la forteresse… j’ai eu mal au pied, faim, peur… et j’ai aimé… J’ai vécu avec Aria, je me suis attachée à Perry, cet étranger qu’elle rencontre à l’extérieur… J’ai adoré les personnages secondaires, qui ont eux aussi de vraies histoires, notamment Roar… Alors oui c’est en partie mon coté midinette qui a été séduite par ce roman mais pas seulement, car l’histoire toute entière a su me plaire!

Les personnages sont d’autant plus intéressants qu’ils ont développés des “pouvoirs” ou tout du moins des sensibilités particulières pour certains sens, dans un mystère lié à l’Ether. Mystère, voici aussi un mot clé de ce roman tant les mystères se succèdent, et si l’on a de nombreuses réponses, d’autres, beaucoup d’autres, restent en suspens… en attendant le tome 2 !

Une très bonne dystopie pour adolescent, qui saura séduire un public plus large…

+ Une lecture Commune avec Lena, dont vous pouvez lire l’avis. J’ai comme dans l’idée qu’elle a été séduite, elle aussi!

+ Le trailer video de Never Sky

+ l’avis de petit lips + celui de Cajou

+ 9/14 Challenge 1% Rentrée Littéraire

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Cheyenne en automne de Willy Vlautin

Roman adulte / grands ados

Cheyenne  en automne

Willy Vlautin

13ème note éditions, avril 2012
9782363740281, 19,50€

Thème : Etats Unis, jeunesse, courses hippiques, aventure, voyage

Charley Thompson, quinze ans, vit avec son père volage et célibataire qui multiplie les boulots sans lendemain. Ce dont il rêve ? Un foyer chaleureux et  attentionné, trois repas par jour, une inscription à l’année dans un lycée où il pourrait s’entraîner au football américain. Quelques semaines après leur installation à Portland dans l’Oregon, Charley se retrouve seul et devient sans-abri. Livré à lui-même, il se réfugie dans la sellerie de l’hippodrome délabré où il est « exploité » pendant l’été.

Son seul ami et confident, Lean on Pete, est un cheval de course usé, destiné à l’abattoir. Dans un élan d’amitié désespéré, Charley vole un pick-up et une remorque et décide d’aller avec Lean on Pete retrouver sa tante qui, aux dernières nouvelles, habitait dans le Wyoming. Le voyage de deux mille kilomètres sur les routes de l’ouest américain ne sera pas de tout repos pour Charley Thompson. Écrit à la première personne, ce road novel tendre et désespéré narre les aventures d’un adolescent débrouillard, un vrai Huckleberry Finn du XXIe siècle sous amphétamines, accompagné de son Crin-Blanc.Au cours d’un seul été, il va vivre plus d’aventures et de mésaventures que beaucoup d’hommes dans toute leur vie.

Une couverture très classe, des pages beiges, un beau papier… j’adore les romans ainsi “emballés”, cela met toujours les mots en valeur!

Cheyenne en automne est l’histoire de Charley 15 ans qui suit son père dans un énième déménagement à Portland. C’est l’été, son père est souvent absent et ne lui laisse pas toujours de l’argent… il trouve donc du travail à l’hippodrome, auprès de Del, un homme acariâtre et surtout l’un de ses chevaux, un Qater Horse, Lean on Pete. Après une première moité du livre à Portland où l’on découvre le héros et son environnement s’engage un road trip à travers l’Idaho, l’Oregon et le Wyoming. Un voyage initiatique périlleux mais où chaque rencontre fera grandir Charley.

C’est avant tout cette galerie de personnages que j’ai apprécié dans ce roman car on prend le temps de les découvrir, les uns après les autres, nous offrant un panorama américain intéressant. Des personnages bien réels, avec leur vie et leur problème. Certains aideront Charley, d’autres au contraire le laisse dans des situations terribles mais à aucun moment on ne se lasse de cette aventure et des ces rencontres. L’auteur sait nous faire découvrir ces personnages, les rendre palpables et touchants.

Relations humaines donc mais aussi relation homme – animal à travers la relation de notre jeune narrateur avec ce cheval de course. Une relation forte et touchante.

Si j’ai réellement apprécié tous ces éléments j’ai quand même eu l’impression qu’il me manquait quelque chose et ce roman bien que plaisant risque d’avoir du mal à trouver un public… Trop adulte dans le rythme malgré ce héros adolescent et un synopsis qui risque de ne pas attirer les adultes !

Ça serait finalement dommage car c’est un roman déroutant mais entraînant avec une vraie réflexion sur une société américaine variée et qu’on a moins l’habitude de croiser.

 “Des ambulanciers et deux flics sont arrivés et se sont afférés autour de mon père. Ils l’ont laissé sur le dos, lui ont passé une minerve et posé un pansement autour du morceau de verre. Puis l’ont hissé dans l’ambulance sans même me dire où ils l’emmenaient. Deux flics m’ont demandé qui j’étais par rapport au blessé.
– Son fils. Où est-ce qu’on le transporte ?
– A l’hopital.
– Quel hopital ?
– Au Bon Samaritain
– Ah, j’ai fait, alors que j’ignorais où c’était.
Je me suis dit que Portland était immense, et que je n’y connaissais personne. J’ai fondu en larmes.”

Dis moi que tu m’aimes

(( Absente toute la semaine – les commentaires seront validés à mon retour, la mise en page sera elle aussi actualisée à ce moment, je ne vous écrit que pour vous faire patienter cette semaine, à quelques heures de partir…. ))

Roman pour adolescent(e)

Dis moi que tu m’aimes

de  Francisco de Paula Fernandez

Albin Michel (Wiz), juin 2012
17,90

Présentation éditeur :

Paula est une jeune fille de 17 ans qui a rendez-vous avec Angel, le garçon qu’elle a rencontré sur Internet et qu’elle pense aimer. Le jour J, elle l’attend, mais il n’arrive toujours pas. Elle décide donc d’entrer dans un Starbucks. Elle y croise Alex, un jeune homme très séduisant qui lit le même roman qu’elle. Commence alors un chassé-croisé de rencontres amoureuses. Quiproquos et gags à gogo !

Mon avis :

Dis moi que tu m’aimes est un roman d’amour, vous vous en seriez douté en voyant la couverture, pourtant je me suis retrouvée embarquée dans cette aventure avec une réelle envie de connaitre la fin.

Ce roman a été écrit en épisodes sur Internet en Espagne avant d’être publié, l’auteur use (et abuse!) du suspense, ajoutant souvent en fin de chapitre une petite remarque donnant un avant goût de la suite!

Paula, la jeune héroine de 16 ans, presque 17 est au coeur de ce roman, mais la galerie de personnage qui l’accompagne est très variée.

Les Dragibus, ses trois meilleures amies, mais aussi son journaliste dont elle est amoureuse, rencontré sur Internet, un ami d’enfance, frère d’une des Dragibus, un inconnu rencontré au starbuck et sa demi soeur, une jeune chanteuse à la mode et puis ses parents et sa petite soeur…

De nombreux personnages que l’on va suivre les uns après les autres, nous offrant tous les dessous de leur sentiment, leurs rêves aussi… Le tout se croise et s’enmèle avec brio dans un monde où Internet, la musique et le téléphone jouent un role prédominant !

Difficile de vous en dire plus sur ce roman sans trop vous en dévoiler, il faut simplement savoir que c’est vrai et rafraîchissant, avec quelques surprises même si l’ensemble reste vraiment sur les relations amoureuses de ces jeunes gens. L’écriture m’a surpris car je l’ai trouvé hétéroclite, avec de magnifiques passages et d’autres où le langage adolescent prend totalement le dessus. Un mélange qui fonctionne finalement plutôt bien et une histoire entraînante! Un roman rythmé qui pousse vraiment ses personnages, on a l’impression après toutes ces pages (ce roman est un pavé!) de bien connaître les personnages et d’avoir fait un bout de chemin avec eux!

Petit bémol pour ce roman car si avec les américains je n’ai pas de mal à me retrouver dans leur culture j’ai eu beaucoup plus de mal ici avec les groupes et chanteurs espagnol ainsi que les churros au chocolat :) Pour bien faire j’aurais du noter et faire quelques recherches ensuite… Ceux qui l’ont lu vous connaissiez les groupes ?

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Quatre filles et un jean pour toujours d’Ann Brashares

Roman adolescent (et jeunes adultes)

Quatre filles et un jean, pour toujours
(tome 5)

d’Ann Brashares

Gallimard Jeunesse, juin 2012
9782070647309, 18€

Tibby, Lena, Carmen et Bridget ont grandi. La vie les a éloignées. Et, au-delà de la carrière professionnelle et de leur vie amoureuse, chacune sait que quelque chose leur manque… La proximité qu’elles ont toujours connue jusqu’ici. Un beau jour, enfin, Tibby qui vit en Australie leur envoie des billets d’avion pour organiser des retrouvailles en Grèce ! Aucune des quatre amies ne se doute à quel point leur vie en sera bouleversée, à jamais…

J’ai beaucoup aimé le premier tome de la série Quatre filles et un jean, j’ai lu les Coup de Coeurautres avec plaisir sans retrouver les étoiles dans les yeux… ce dernier tome m’a clairement apporté ces étoiles, j’ai savouré chaque mot en lisant ce roman d’une traite, impatiente de connaitre la fin et regrettant dès la dernière page de ne pas avoir pris plus de temps pour faire durer l’histoire.

Nos héroïnes ont vieillies, elles approchent les 30 ans, et forcément leur vie à changer. Le temps et l’espace les séparent peu à peu, même si elles font tout pour rester unies, Les filles de Septembre. Je ne peux absolument rien vous dévoiler sur l’intrigue car il faut découvrir chaque détail, chaque évènement, redécouvrir chaque personnage aussi… Séparation, retrouvailles, séparation encore, les histoires familiales et de coeur des 4 amies sont toujours bien présentes mais leur amitié est le centre de tout.

Les personnages ont évolué, tout comme l’histoire, plus matures, avec des réflexions et réactions entre ado et adultes mais toujours aussi attachantes, même et surtout dans leurs défauts. J’ai pris beaucoup de plaisir à les redécouvrir, à combler les 10 années écoulées de leurs souvenirs et à connaître les personnes qui les entourent maintenant. Il faut aussi avouer que ce tome est terriblement émouvant, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer plusieurs fois….

J’imagine que comme moi certains lecteurs auront grandi en même temps que les 4 filles, puisque le premier tome est paru en 2001, alors que j’étais encore adolescente… et que maintenant la trentaine se rapproche. Tout comme avec Harry Potter, grandir avec des personnages est toujours émouvant, surtout quand une page se tourne. Un autre tome après celui ci ? Je ne pense pas ou alors plus sur le principe de spin-off peut être…

Un livre magnifique qui clôt parfaitement la série, avec plus de maturité mais une amitié et une émotion intacte!

+ L’avis de Faelys, elle aussi touchée!