RDL#3 Ces livres dont je n’ai pas parlé…

3ème édition déjà de mes rondes des livres consacrées aux livre dont je n’ai pas eu le temps de parlé sur mon blog.
Ceux que je vous présente aujourd’hui ont été lu cet été…

Longtemps j’ai rêvé d’elle de Thierry Cohen

Voici un roman léger mais qui a un charme fou, car il tourne autour du monde des livres. Un auteur, une lectrice, un libraire… trois personnages dont les vies vont se croiser, en rêve et dans la réalité. Un roman qui se lit avec plaisir, sans trop d’attente, mais qui coule doucement, nous permettant de rêver…
Le vieux libraire est incontestablement mon personnage préféré, avec sa lourde histoire, sa vision du monde et ses belles références. Parce qu’il nous raconte l’histoire, l’introduit, parce qu’il en est le pilier sans en être le personnage principal. Nos personnages principaux sont deux solitaires en mal d’amour. Qui se tourne autour, mais que la vérité ne rassemble pas… Un livre étrange par ce côté fantastique qu’il incorpore, mais surtout un roman d’amour… Amour qu’on espère, qu’on imagine, qu’on lit nous aussi…

Pas un coup de coeur pour autant, mais ce rapport au livre et ce rapprochement auteur / lecteur est vraiment agréable à découvrir.

Cohen, Thierry – Longtemps j’ai rêvé d’elle.- Flammarion, 2011, 9782081255593, 19€90

Mes morts de compagnie d’Isa Yann

J’ai abandonné ce roman. Rapidement. Pourquoi en parler alors? Parce que je pense qu’il ne me convient pas, mais que le thème plaira sûrement à d’autres. Car ce n’est pas l’écriture qui m’a stoppé, mais bien l’histoire. Très vite, car je ne suis pas du tout rentrée dans l’hypothèse de départ de l’auteur : la communication avec les morts.

Isa Yann, l’auteur est ainsi la narratrice, puisqu’elle a senti dès son plus jeune âge qu’un autre univers l’entourait. Suite à un événement marquant elle décide de partager ses contacts avec les morts, de nous les raconter.

Je n’y ai pas cru, alors je n’ai pas eu envie de découvrir ces histoires, ces personnes, ces morts…

Yann, Isa – Mes morts de compagnie.- Bénévent, 9782756318936 13,50€

 

 Prochain rendez-vous le 3 novembre! Vous pouvez bien entendu vous joindre à moi.

Cette semaine :

 La 7ème vague et de S@cha à M@cha chez Somaja!

La Onzième Heure d’Isabelle Pestre

La Onzième Heure

d’Isabelle Pestre

Premier Roman – Adulte – Rentrée Littéraire

Belfond, 2011
9782714450012, 17€

Présentation de l’éditeur :
Comme chaque année Lisbeth, 11 ans, passe ses vacances au bord de l’océan, en Charente- Maritime. Enfant lourde et pensive, elle ennuie Alice, sa mère, et ne suscite qu’indifférence chez son père. Livrée à elle même, Lisbeth rencontre un jour Misha, un immigré albanais. Le jeune homme puise du réconfort dans l’affection que lui porte Lisbeth. Et l’enfant est heureuse qu’on s’intéresse à elle.

Mon avis :

Il ne m’aura pas fallu plus de trois pages pour m’attacher à Lisbeth, pourtant je ressors de ce roman plutôt troublée.

Une famille où le dialogue est absent, des tranches de vie, une enfant pas vraiment désirée, un peu délaissée. En vacances au bord de la mer, livrée à elle même, elle vagabonde sur la plage, et rencontre  Misha. Cet émigré à l’histoire trouble lui adresse la parole, la regarde, et cela suffit pour elle.

Lisbeth est un personnage terriblement attachant, qui rend ce roman touchant. Les héros mal-aimé me plaisent toujours, ils ont cette façon de voir le monde tellement troublante, et tellement d’espoir en eux. C’est avant tout pour ne pas déranger que Lisbeth, qui a seulement 11 ans, se rend à la plage. C’est aussi pour ne pas déranger qu’elle ne se fait pas d’ami. Mais avec Misha c’est différent. Lui aussi est seul. Rejeté. Montré du doigt par la société. Alors ensemble ils vont refaire le monde, doucement. Pourtant un jour le monde extérieur les rattrape…

Ce sont les non-dits qui font de ce roman une véritable réussite. L’écriture est maitrisée, elle est belle, et surtout elle ne nous laisse imaginer notre version des rencontres. Entre celle que l’on lit du côté de Lisbeth et les certitudes des adultes. Avec tout le mystère que cela engendre. Avec aussi des secrets du passé qui ressurgissent. La peur des autres, de l’étranger. Dans l’enfance, puis à l’âge adulte. Car nous allons suivre Lisbeth, à coup de grande ellipse, pour découvrir ce qu’elle est devenue, et ce que cette histoire a laissé en elle.

J’ai tout aimé dans ce roman, les personnages, les lieux, l’histoire mais surtout la mélancolie qui se dégage de beaucoup des situations. Parmi les personnages une vieille dame m’a particulièrement touchée, avec son comportement décalé, son abandon à elle aussi… ça sonne juste, tout simplement.

La force principale de ce roman c’est sa façon de nous faire réfléchir et douter, à tel point qu’on ne peut pas vraiment en vouloir aux personnages qui séparent Lisbeth de Misha. Parce que nous ne savons pas ce qu’il en est, parce qu’on se demande, parce qu’elle n’a que 11ans. Je pense que non, on pense que non ? Et pourtant la peur de l’étranger fait que les adultes se rendent finalement compte de l’existence de Lisbeth… Je ne peux pas vous en dire plus, j’en ai déjà dit beaucoup… mais je pense que c’est dans nos esprits que s’écrit cette histoire, chacun à sa façon.

Et voilà. Sauf qu’en fait non, au lieu de s’arrêter là, sur ces questions en suspens, l’auteure décide de continuer. De faire un saut dans le temps, et de nous livre Lisbeth à l’âge adulte, de nouveau confrontée à la peur de l’étranger. Ces trente dernières pages ne m’ont pas plu. Du tout. Parce qu’elles ne m’ont pas laissé dans la nostalgie, qu’elles ont coupé mes pensées. Tant pis.

Le titre La Onzième Heure semble comme ça sans rapport, mais il est expliqué dans le livre, et rappelé ici par l’auteure elle-même dans une interview (ici) :

“La parabole des ouvriers de la onzième heure est transmise par Matthieu ; c’est la dernière des paraboles avant que Jésus ne rentre à Jérusalem pour y être condamné et exécuté. Elle raconte comment un maître de maison, dès le matin, embauche des ouvriers pour une journée de travail dans sa vigne. Au cours de la journée, à trois reprises, il offre du travail et un « juste salaire » aux hommes qui attendent. Et, à la onzième heure, l’avant-dernière heure, donc, il sort à nouveau, questionne ceux qui sont là et leur propose d’entrer dans la vigne pour y travailler à leur tour. Au soir, le maître ordonne à son intendant de payer tous les ouvriers, en commençant par les derniers. À chacun est donné, même aux ouvriers de la onzième heure, le salaire d’une journée complète. « Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers derniers. »
Dans mon livre, je m’arrête en deçà : la vie de Lisbeth pourrait correspondre à l’attente de ces ouvriers au chômage, à ce vide qu’ils traversent, aux questions qu’ils se posent et que chacun, me semble-t-il, peut se poser. Qu’attendons-nous, sinon un événement qui nous permette d’exister et de nous révéler ce que mystérieusement nous sommes ? “

Pour finir une remarque idiote, quel est l’intérêt d’ajouter un bandeau  papier sur les livres (ici avec le nom de l’auteur). Quand ils ont eu un prix littéraire, je comprends, pour accentuer le nom d’un auteur connu, pourquoi pas. Mais quand il s’agit d’un premier roman ? Alors bien sûr on est content de connaître la tête de cette auteure -Isabelle Pestre- mais la photo se trouve déjà sur la 4ème de couverture. Grande interrogation donc, que je vous transmet… Prêtez-vous attention à ces bandeaux de couleur ? Vous incitent-ils à acheter le livre ? Dans le cas présent d’un premier roman, ne trouvez-vous pas cela plutôt trompeur ? J’aurais préféré pour ma part un bandeau 1er roman, voir pas de beandeau du tout, la couverture (que je trouve d’ailleurs très belle) se suffisant à elle-même.

Un roman que j’ai beaucoup aimé, et que je vous conseille, malgré cet écueil des dernières pages…

Merci à Abeline des Chroniques de la rentrée littéraire et aux éditions Belfond pour cet ouvrage, lu début juillet!

♥ Walking Dead de Robert Kirkman

Walking Dead

de Robert Kirkman
Tony Moore et Charlie Adlard

Tomes 1 à 14 – Bande dessinée SF Zombie.

Delcourt, 2007 – … (en cours)
13,50 €

 

 

Présentation de l’éditeur (tome1) :

Rick est policier et sort du coma pour découvrir avec horreur un monde où les morts ne meurent plus.
Mais ils errent à la recherche des derniers humains pour s’en repaître. Il n’a alors plus qu’une idée en tête : retrouver sa femme et son fils, en espérant qu’ils soient rescapés de ce monde devenu fou. Un monde où plus rien ne sera jamais comme avant, et où une seule règle prévaut : survivre à tout prix.

Mon avis :

Monsieur est fan de Zombies. Genre il a vu des dizaines (centaines?) de films sur le sujet. Et lu des livres, un peu. Il avait entendu parlé de Walking Dead et lu déjà les premiers tomes. Acr0 aussi elle aime les zombies, et elle parlait souvent de la série. Entre les deux il aurait été dur de passer à coté de ces zombies… et je dois avouer que maintenant que je suis lancée, moi aussi j’aime les zombies! Pour cette nouvelle étape du train fantôme, il était donc tout naturel que je présente cette BD, qui m’a lancé dans le genre, et que je suis maintenant avec beaucoup d’intérêt :)

Le synopsis de départ est assez classique : le monde est envahi par les zombies, il faut survivre. Sauf que pour commencer Rick se retrouve seul, séparé de ceux qu’il aime. Un monde fou, où les hommes aussi se transforment en tueur. Un monde dangereux, qui fait ressortir les personnalités et les sentiments. Les bons et les mauvais. C’est terrifiant, angoissant, et complètement addictif.

Rick est un personnage fort mais qui sonne juste, avec des réactions humaines, terrifiantes pourtant parfois. Un homme qui prend des décisions pour lui, puis pour d’autres. J’aime Rick pour sa force, mais je le redoute aussi, pour le froid qui s’installe en lui au fur et à mesure des tomes. Pour les personnages qui l’entourent aussi, comme son fils, qu’on voit grandir, difficilement, se construire, évoluer…

De très belles BD, petits formats, avec de superbes illustrations noires et blanches qui se prêtent particulièrement à l’intrigue!

Dès le premier tome l’accent est fortement mis sur la psychologie des personnages, et on se pose nous aussi la question… et moi, qu’est ce que je ferais dans la même situation ?

(attention spoiler dans la présentation des tomes…)

Tome 1 Passé décomposé, mon favoris car il lance la série, mais finalement assez vide par rapport à d’autres!
Tome 2 Cette vie derrière nous > où les personnages secondaires prennent de l’ampleur…
Tome 3 Sains et saufs ? > Se réfugier dans une prison en compagnie de 4 criminels… vous oseriez-vous ?
Tome 4 Amour et mort > La suite directe, dans la prison…
Tome 5 Monstrueux > de nouvelles rencontres… à faire froid dans le dos!
Tome 6 Vengeance > le Gouverneur fait des siennes, comment vont s’en sortir nos héros favoris ?
Tome 7 Dans l’oeil du cyclone > un heureux évènement, ça change!
Tome 8 Une vie de souffrance  > le calme ne dure pas, vraiment pas…
Tome 9 Ceux qui restent > le titre dit tout… Un tome que j’apprécie particulièrement
Tome 10 Vers quel avenir ? > un retour dans le passé pour avancer… des séances succulentes!
Tome 11 Les chasseurs > en route vers Washington, une rencontre terrifiante, plus encore que les zombies!
Tome 12 Un monde parfait > Washington enfin! une nouvelle chance?
Tome 13 Point de non retour > Rick a beau vivre dans une communauté à l’abri, les choses ne sont pas aussi calmes que prévues…
Tome 14 > Lecture à venir dans les prochains jours… :)

 

Une série à découvrir absolument, parce qu’elle peut aussi faire aimer les zombies à ceux qui ne connaissent pas… en plus une adaptation en série télévisée existe, différente mais pas décevante! Si j’ai un peu de temps je vous en reparlerai!

Extraits :

quand les morts se mettent à marcher, il faut s’abstenir de tuer ou sinon la guerre est perdu d’avance

http://img10.hostingpics.net/pics/752737WalkingDead5001.jpg(un de mes passages favoris…)
Copyright image : Robert Kirkman – Charlie Adlard

Anouketh de Fred Bernard et François Roca

Album pour enfants dès 4 – 5 ans

Anouketh

de Fred Bernard et François Roca

Albin Michel Jeunesse, septembre 2011

9782226230522, 14,90€

 

Thèmes : Egypte ancienne, fourmis, chat, jalousie, grande soeur

 

Présentation de l’éditeur :
Une petite fille égyptienne, des copains mini-dieux très joueurs, des pyramides, une aventure au bord du Nil, une poupée, un papa, une maman, une vie à venir… et des fourmis qui n’ont pas leur langue dans leur poche !

 

 

Mon avis :

Coup de cœur que ce nouvel album de Fred Bernard et François Roca :  Anouketh.

Chaque illustration est un tableau. La douceur des traits, les visages doux mais dynamiques, un adorable chat. Une très belle représentation de l’Egypte, avec tous les poncifs du genre, mais une histoire intemporelle.

A chaque page nous découvrons un peu de la vie égyptienne (ancienne) en suivant Anouketh et les mini dieux. Mais Anouketh est énervée! Elle fait la tête, parce que… (chut vous le découvrirez dans l’album – mais mes thèmes vous donne des indices). Une histoire toute simple pourtant Fred Bernard nous entraine avec lui dans une autre époque, en douceur. Un texte dynamique, au vocabulaire adapté et aux expressions amusantes. Sans être spécialiste de l’époque j’ai trouvé l’ensemble très juste, tant dans le ton de l’histoire que dans les illustrations.

Un gros plus pour les petites phrases italiques à chaque page, les paroles des fourmis rouges, un délice!

Oui je me répète mes les illustrations de Roca à elles seules valent le détour, alors avec une belle histoire en plus, cet album est vraiment à découvrir!

Un album grand format, pour des enfants dès 4 ou 5 ans, bien plus jeunes que certains des derniers albums du duo Bernard / Roca, comme Le pompier de Lilliputia. J’aime de plus en plus ces deux là moi…

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+ Une lecture commune avec Liyah !
+ L’avis de Morgan de Papiers (de soie) chez qui j’ai d’ailleurs pris cette illustration :)
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