Emma – Roman ado / jeune adulte

Emma

EMMA

Tess Corsac
Coll. Rester Vivant
Le Muscadier (2017)
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Emma, n’est pas, comme on pourrait le penser au premier abord, le prénom d’une jeune femme. Non, c’est le nom donné à un terrible virus, virus qui a décimé 80% de la population mondiale…

Les survivants se sont organisés pour survivre, car les gens touchés par le virus, les “Gueules bleues” ne meurent pas tout de suite et sont terriblement dangereux et contagieux…

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Un extrait : “Emma. Emma est une petite sœur sombre, rachitique et tordue, qui grandit en nous. Emma est un tueur invisible qu’on apprend à craindre. Un monstre à éviter, qui pose sur nous ses milliers d’yeux.

Dans toutes les maisons, on trouve le même dépliant plastifié accroché bien en évidence sur un mur ou une porte. Très vieux papier. Il a appartenu à mon arrière-grand-père et a toujours ce même aspect froid et sérieux.

Beaucoup de ces mots m’échappaient quand j’étais plus jeune. Enfant, j’imaginais Emma pareille à une meute de loups microscopiques prêts à venir me dévorer de l’intérieur. L’image me faisait frissonner, mais j’étais à mille lieux de la vérité.”

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Nous suivons une jeune fille, Azur, dans sa nouvelle vie. Elle vient d’avoir 15 ans, elle est maintenant considérée comme une adulte et va devoir se comporter comme telle. A sa suite, nous prenons connaissance du monde qui l’entoure et on ne l’envie pas vraiment…

Un roman que j’ai eu du mal à lâcher une fois commencé, tellement les thèmes abordés sont touchants. Un roman qui pousse à la réflexion, comme toujours chez cet éditeur !

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Éditions Le Muscadier

Le site de l’auteur

De cette maison d’édition, nous vous avons déjà présenté plusieurs titres : Bêtes de pensée et Badalona, Jours de neige (un recueil de nouvelles), 40 jours d’automne, Station sous-paradis, les mains dans la terreVirée nomade, Phobie, Orient extrême, le 9E continent, l’aigle noir et le réveil de Zagapoï

Undertaker – Bande Dessinée Western !

undertaker

UNDERTAKER

Xavier Dorison, Ralph Meyer (ill.)

et Caroline Delabie (col.)

éd. Dargaud

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T1 : Le mangeur d’or (2015) – T2 : La danse des vautours (2015)

T3 : L’ogre de Sutter camp (2017) – T4 : L’ombre d’Hippocrate (2017)

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Jonas Crow est croque-mort, il est un peu crado, fume, boit, n’est franchement pas aimable (il aime dire ce qu’il pense sous la forme de faux passages de la Bible, comme par exemple : Dieu a dit : “Tu éviteras de faire chier un type qui braque du calibre 44 sur toi”) et aurait même tendance à être parfois de mauvaise foi, quand il ne ment pas carrément ! Bref, pas forcement un personnage des plus recommandables…

Et pourtant, c’est un personnage pour lequel on ne peut s’empêcher d’avoir de l’empathie. On sent bien que sous ses airs bourrus et sa crasse, se cache un cœur d’or ! (En plus, il est plutôt beau gosse, ce qui ne gâche rien).

Dans le premier tome

Il doit convoyer le cercueil d’un ancien mineur devenu millionnaire vers sa première mine, celle qui l’a rendu riche. Un enterrement qui aurait dû être sans problème, sauf que Joe Cusco a avalé tout son or pour l’emmener avec lui dans l’éternité. Pas de pot, les mineurs s’en aperçoivent et refusent de laisser partir le corbillard, estimant que l’or pour lequel ils ont trimé dur leur revient…

C’est là également dans ce tome qu’il va rencontrer Rose Prairie et Lin.

Le tome 2 est la fin de l’histoire commencée dans le tome 1. Avec le tome 3, par contre, c’est une nouvelle histoire qui débute et avec elle l’apparition d’un inquiétant personnage venu tout droit du passé de Jonas…

Si vous aimez le genre western, que ce soit en film ou en bd, précipitez-vous ! Je me suis vraiment régalée avec ces 4 premiers tomes !! J’espère que le tome 5 va bientôt sortir, il semblerait qu’on nous y dévoile un peu le passé (assez trouble à priori) de Jonas.

Le dessin de Ralph Meyer est magnifique et l’histoire tient bien la route !! Je pense que les fans de Bluerberry y trouveront leur compte. Moi, ça m’a donné envie de les relire !

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Le tome 1 a raflé plusieurs prix en 2015 :

  • Le prix St Michel du meilleur dessin
  • Plus le prix Le Parisien de la meilleure BD
  • Et le prix des Rédacteurs de scenario.com
  • C’est aussi l’album préféré des lecteurs de BDGest

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L’interview de Ralph Meyer et Xavier Dorison réalisée par Jacques pour “Un amour de BD”

Pour feuilleter le tome 1 c’est par ici, sur le site de l’éditeur

D’autres BD western : CalfboyLa venin T1Texas JackSykesL’odeur des garçons affamésLune d’argent sur ProvidenceStern

Cette semaine, nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

Bug 1 d’Enki Bilal #BD

Bug, une bande dessinée d’anticipation passionnante sur l’impact du numérique dans le monde, doublé d’un véritable récit d’aventure qui se rapproche même du thriller ! Incontournable pour tous les fans de science-fiction !

Bug Enki Bilal

Bande dessinée – Science-Fiction

Bug
livre 1

Enki Bilal

Casterman, novembre 2017
9782203105782, 18€
88 pages
Disponible en pdf et epub
gratuit

Thèmes : numérique, dystopie, famille, mémoire, informatique, suspense

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Enki Bilal est un nom incontournable de la bande dessinée pour adulte de ces dernières années, même s’il n’avait rien publié depuis 2014. Artiste, peintre, auteur, il a un trait reconnaissable, qui confère à ses bandes dessinées un univers particulier. Bug est sa nouvelle série de science-fiction, un récit d’anticipation visionnaire, très réussi.

L’intrigue de Bug

Dans ce tome 1 Enki Bilal nous offre un début sans temps mort, avec une situation de départ qui s’ancre dans notre mode de vie actuelle : toutes les mémoires numériques, le web, les disques durs, les clés usb… tout a disparu, tout a été effacé ! Comment, pourquoi ? C’est bien ce que tente de comprendre l’ensemble des politiques internationales. Dans cette société futuriste encore plus connectée que la notre, c’est un drame ! Sans le numérique, beaucoup sombrent dans la folie, en manque. Les politiciens s’accusent les uns les autres. Les jeunes ne savent plus comment vivre. Les connectés médicaux décèdent, bref c’est la panique la plus complète sur Terre… mais aussi dans l’espace où une mission revenant de Mars est retrouvée avec un seul survivant, un homme qui pourrait détenir une partie des réponses, Kameron Obb…

Entre anticipation et récit d’aventure, Bug nous offre une belle réflexion sur notre monde ultra connecté, son avenir, et les dangers qui reposent sur cette utilisation à outrance. Grâce à des personnages intriguants et un récit aux multiples point de vue, ce premier tome réussi pleinement son rôle de découverte de la situation, de mise en place des personnages, mais aussi de turn-over ! Quelle frustration que de devoir s’arrêter dans ce récit !
Les dessins -peintures- d’Enki Bilal, offrent toujours une ambiance ambiguë, et je n’apprécie que moyennement ce style en bande dessinée. J’ai toujours du mal à m’habituer à ses personnages dans ses récits, et si j’ai eu cette même impression au début, l’intrigue a finalement pris le dessus pour me happer dans cet univers. Et puis il faut dire que graphiquement, esthétiquement, les points de vue d’Enki Bilal sont extrêmement fins, cinématographiques, puissants. Le cadrage est travaillé, les changements de points de vue aussi !

Personnages de Bug

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Les relations entre les personnages, qui évoluent tout doucement dans ce premier tome, sont riches de promesse… tout comme les intermèdes réguliers qui permettent de présenter les différents aspects de cette crise numérique mondiale. Le tout est parsemé de réflexions justes et brillantes sur notre société et la situation, qui apportent une touche d’humour noir à ce récit.

Bug, un premier tome très réussi d’anticipation, avec une situation qui permet de réfléchir sur notre monde actuel – le principe d’une dystopie -, tout en créant un véritable univers d’aventure, avec des personnages attachants. J’ai hâte de retrouver Kameron Obb dans le tome 2 !


Les petits plus : 

+ Bande dessinée offerte dans le cadre de l’opération Priceminister 1 blog 1 BD.
+ Le site d‘Enki Bilal
+ Sur le site de Casterman

+ Challenge Petit Bac 2018 : mot unique

+ L’avis de Blondin, beaucoup plus habitué que moi aux titres de Bilal !

+ Participation à la BD de la semaine, tous les billets chez Noukette (évidemment je m’étais encore trompée ^^)

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Blaise Cyrano : le raté magnifique ❤

Blaise Cyrano le raté magnifique est un roman pour adolescents bourré d’humour, de poésie, mais aussi d’amour.

Blaise CyranoRoman à partir de 11 ans

Blaise Cyrano
le raté magnifique

d’Arthur Ténor

Oskar, Septembre 2017
9791021405912, 14,95
Collection La vie, 192 pages

Thèmes : amour, adolescence, poésie, adaptation, écriture

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Derrière cette couverture étrange -je ne suis pas fan des couvertures Oskar en général- se cache un roman truculent, et surtout un personnage magnifique : Blaise Cyrano !

Blaise Cyrano est un élève de 3ème un peu à part. Non seulement il maîtrise la langue française comme un pro, jouant avec les mots et parlant en rime, mais en plus, physiquement, il se démarque par un menton proéminent, qui fait beaucoup parler.

“Miroir, mon beau miroir, qui est le plus laid du royaume de Rostand ? […] il se répond d’une voix nasillarde :
– Mais c’est toi, Prince Cyrano. Puisque nul n’est affublé de plus disgracieuse difformité”

Blaise Cyrano n’est pas vraiment à l’écart pour autant, car sa langue aiguisée et son côté combatif en font un bon allié, il est tout de même complexé… alors avouer son amour à Roxane ? Impossible ! Encore moins quand Christian lui demande de l’aide pour écrire un mot doux à la même Roxane… Voilà notre Cyrano qui se transforme en poète de l’ombre… Les prénoms vous semblent familiers ? Ajouter Ragueneau et vous comprendrez qu’il s’agit véritablement ici d’une version moderne du Cyrano de Rostand !

Ce roman, qui met en scène un Cyrano moderne, est à la fois drôle et touchant. Outre les références à Cyrano de Bergerac, qui sont nombreuses, la prose en rime et les situations cocasses construisent une accumulation humoristique. Cet adolescent complexé dans la sa tête et complètement décomplexé dans ses mots cerne bien la personnalité de nombreux jeunes, et il oscille entre héros parfait et anti-héros que l’on aimerait secouer… Grâce à cet humour toujours sous-jacent, et cette verve attendrissante, qui en fait un chevalier un peu particulier, le lecteur s’attache à Cyrano.

Puisque ce jeune polisson ne sait comment décrire cet appendice qui me sert de menton, proposons-lui quelques formules sur différents… tons.
Il fait mine de réfléchir, en se caressant le menton. Puis soudain, il paraît trouver :
* Façon slameur : « Accepte-le tel qu’il est, accepte-toi comme t’es né. Faut pas croire que t’es seul, parce que t’as une drôle de gueule. Ton menton, c’est qu’un accident de naissance, pour les cons rien qu’une drôle de protubérance »…
* Façon patriote : « Il est sur tous les fronts, ce menton volontaire, car il ne laisse passer aucun affront. C’est un héros hors pair. »

Arthur Ténor réussi avec brio à conjuguer modernité et classique, dans une version résolument drôle, accessible, qui ne manque pourtant pas de poésie avec des tournures ampoulées et des rimes à gogo!

Une histoire d’amour, mais surtout d’adolescence, pleine d’humour, avec un héros inoubliable !


+ Le blog d’Arthur Ténor

+ Une participation hasardeuse au Challenge Je (re)lis des classiques – à ma façon ^^
+ Challenge Petit Bac – prénom

+ D’autres romans d’Arthur Ténor à découvrir sur Délivrer des Livres :
RomanDunNonMort
A mort l’innocent et Le roman d’un non-mort

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