Nettoyage à sec ♥

NettoyageAdo/Adulte

Nettoyage à sec ♥

 Joris Mertens

Rue de Sèvres (2022)

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François est chauffeur-livreur pour une blanchisserie. Ses journées se suivent et se ressemblent. Son plaisir, chaque semaine, c’est de jouer au Lotto. Quand il gagnera, il offrira une vie meilleure à Maryvonne et à sa fille. Parce qu’il gagnera un jour, il en est sûr ! L’histoire d’une vie simple et monotone qui va se retrouver totalement chamboulée par un évènement imprévu.

*****Nettoyage à sec", un apologue désenchanté et sombre signé Joris (...) - ActuaBD

Je crois que c’est la première fois que je lis une BD dans laquelle il pleut autant !! 😂 🌧️🌧️🌧️

J’ai adoré les illustrations qui ressemblent à des tableaux. Il y a plusieurs double-pages, c’est vraiment magnifique. Et ça donne envie de se promener à Paris (Bruxelles ? Dans une grande ville !), de nuit, sous la pluie ! J’ai hâte de lire sa précédente bd “Béatrice” (fait).

Une bd dont l’ambiance, l’histoire et le trait m’ont beaucoup plu ! ❤️

A découvrir de toute urgence
pour vous en mettre plein les yeux

Une très jolie découverte que je dois à mes comparses de #labddelasemaine : Noukette – et ?

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Lire les premières pages (site éditeur)

Une interview de l’auteur dans laquelle il parle aussi de son prochain projet !

Prix Rossel de la BD (2022)

Cette semaine la BD de la semaine est chez Fanny

Inoubliables – Fabien Toulmé

inoubliablesRécits de vie / Témoignages
Ado / Adulte

Inoubliables T1

Fabien Toulmé

Dupuis (2023)

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Éditeur : Chacun d’entre nous vit, a vécu ou vivra des moments inoubliables, ces petits ou grands points de bascule qui dessinent le destin d’un être humain. Ces moments émouvants, révoltants, dramatiques ou inattendus, mais toujours précieux et émouvants, Fabien Toulmé est allé les chercher pour nous. En Europe, en Amérique latine ou en Afrique, dans de nombreuses couches sociales et autant de tranches d’âge, il a récolté des témoignages universels. De l’enfant gobée par une secte à un récit d’exfiltration du Rwanda, en passant par une histoire d’amour incroyablement compliquée ou le destin judiciaire surprenant d’un jeune de cité dunkerquoise, ces rencontres vous interpelleront, vous parleront.

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Pour ce recueil d’histoires “vraies”, premier volume d’une série, Fabien Toulmé a choisi 6 récits, 6 témoignages très différents. Leur seul point commun, c’est de rester comme des expériences inoubliables dans l’esprit de ceux qui les ont vécues.

Des gens ont accepté de témoigner, de raconter ce qui leur est arrivé. Ces histoires sont touchantes, émouvantes, dures, amusantes parfois. En un mot : humaines !

Côté mise en page, c’est très simple. 5 ou 6 cases par page. Les illustrations sont simples, avec peu d’arrière plan. Mais les visages sont expressifs et laissent passer les émotions.

J’ai découvert Fabien Toulmé avec “Ce n’est pas toi que j’attendais” récit autobiographique bouleversant. Puis j’ai dévoré les 3 tomes de l’Odyssée d’Hakim, témoignage poignant d’un réfugié syrien. Et enfin j’ai lu “Suzette ou le grand amour“.

Le point commun intéressant de toutes ces histoires, ce sont les gens. Je pense que Fabien Toulmé aime les gens. Il doit avoir beaucoup d’empathie et aimer écouter les autres, ça se sent !

Un bon moment de lecture !

J’ai tout particulièrement apprécié “La vie entre parenthèses” sur cette famille récupérée par les témoins de Jéhovah et “La confiance de la juge” sur le parcours d’un gamin paumé qui finit par devenir un vrai “voyou” et qui parle du fonctionnement de la justice.

Inoubliables, tome 1, tome 1 de la série de BD Inoubliables - Éditions Dupuis

Petite biographie chez l’éditeur

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BD de la semaine chez Moka, Au milieu des livres

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Les papillons bleus de Pascal Ruter

Critique parue sur Instagram @herissonfamily

roman papillons bleus ruterLes papillons bleus
1 1940-1942
2 1942-1945

de Pascal Ruter

Didier jeunesse, 2023

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Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, résistance, amour, amitié, guerre

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Alors que l’Allemagne a envahi la France, Philippe et Félix vivent tranquillement dans un petit village de France qui ne semble pas touché par cette guerre. Pourtant les nouvelles ne sont pas très bonnes, les gens fuient. Pour notre héros, en vérité, le roman commence de façon plutôt calme en 1940. Son père est mécanicien et il tient son propre garage, sa mère coiffeuse. Pourtant les différentes rencontres qu’il va faire vont peu à peu éveiller sa conscience sur ce monde envahi par les Allemands et qui change.
Sa rencontre avec Esther une jeune juive qui fuit avec ses parents va par exemple lui permettre de découvrir un peu plus les destins tourmentés. Et puis peu à peu il va découvrir les Allemands qui viennent s’installer dans son village et il va comprendre qu’il y a plusieurs façons d’appréhender cela.
À la manière du père de son meilleur ami en collaborant avec les Allemands ou bien à la manière de son père qui sort la nuit et dont il découvre rapidement qu’il fait partie d’un réseau de résistance.
Tout va ensuite s’accélérer et il sera forcé de faire lui aussi un choix. Un choix qui le conduira au fil des pages à aider de nombreuses personnes à passer la ligne de démarcation, mais qui le conduira aussi finalement à fuir. Paris – Marseille – Nice ou la montagne du Vercors, les lieux seront très variés au fil des années de guerre, les situations de plus en plus dangereuses et les liens qui unissent les personnages vont profondément changer au fil des pages.

Ce qui fait la beauté de ce livre c’est finalement justement ces relations, les histoires d’amour qui se créent entre nos personnages qui grandissent, Philippe Félix Jacqueline Esther, tous les quatre vont passer de l’enfance à l’adolescence à l’âge adulte au cours de ces années de guerre, de façon un peu précipitée peut-être mais cela va leur permettre de se découvrir et de découvrir la nature humaine. De bonnes surprises, de mauvaises surprises, énormément de rencontres, des personnages haut en couleur, qui resteront à jamais dans la mémoire de nos personnages et dans celle du lecteur.

J’ai apprécié de vivre la guerre du point de vue de ces personnages qui fuient et qui ne savent pas toujours exactement ce qui peut se passer ailleurs en France ou dans le monde mais qui essayent peu à peu de s’aider entre eux, mais aussi d’aider les autres. Dans ces deux tomes des Papillons bleus, ils seront régulièrement séparés, malmenés, n’auront pas forcément de nouvelles de leur famille, de leurs amis, de ceux qui ont été emmenés en Allemagne ou plus loin, de ceux qui sont peut-être restés dans le village de leur enfance, de ceux qu’ils ont croisé, qui les ont aidé.

Si le récit est totalement inventé par l’auteur, il est immersif et les faits historiques sont eux bien réels. Un chapitre à la fin de chaque livre permet de resituer les personnages qui ont réellement existé.
Nous avons un seul narrateur, du moins au début du livre, mais peu à peu vont s’ajouter les pages d’un carnet que tient Esther, et cela nous permettra de suivre les différents groupes lorsqu’ils vont devoir se séparer tout en laissant malgré tout de nombreux vides. Les semaines passent, les mois passent, parfois les années passent dans ce récit et c’est au lecteur de combler les manques car seuls les événements importants, ceux qui jalonnent notre récit sont finalement vraiment détaillés. Et l’important, c’est ce qui bouleverse nos personnages, c’est ce qui les change à jamais, ce sont les morts, nombreux, les combats, les trahisons et puis c’est l’art aussi : le dessin pour l’un, la musique pour l’autre. Des choses qui vont profondément les guider tout au long de ces années de guerre et qui en font des enfants, des adolescents comme les autres.

La Seconde Guerre mondiale est une période historique riche pour laquelle on trouve déjà de nombreux récits mais j’ai apprécié ce point de vue d’adolescent qui ne s’appesantit pas sur les événements, sur les camps de concentration mais parle plus du quotidien des Français et de la résistance.
Le deuxième tome de cette dualogie vient de paraître, le tome 1 lui ne date que de cet été. Attention il est grandement impossible de s’arrêter à la fin du premier tome, et je suis bien heureuse d’avoir pu enchaîner les 2 pour suivre les destins bouleversés de nos 4 héros!

Ces Papillons bleus sont des romans prenants, relativement faciles à lire malgré les narrations croisées et les ellipses, qui devraient plaire aux collégiens !

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Les Chutes – Roman

chutesRoman américain

Les Chutes

Joyce Carol Oates

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claude Seban

Éditions France Loisirs (2006)

Éd. Philippe Rey pour la traduction française (2005/vo 2004)

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Prix Femina étranger en 2005

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Une lecture commune avec Enna

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Résumé éditeur : Veuve au matin d’une nuit de noces hallucinante, lorsque son époux, un jeune pasteur, se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara, Ariah Littrell se considère désormais comme vouée au malheur. Pourtant, au cours de sa semaine de veille au bord de l’abîme, en attendant qu’on retrouve le corps de son mari d’un jour, La Veuve banche des Chutes (ainsi que la presse l’a surnommée avant d’en faire une légende)  attire l’attention de Dirk Burnaby, un brillant avocat au cœur tendre, très vite fasciné par cette jeune femme étrange.

Une passion improbable et néanmoins absolue lie très vite ce couple qui va connaître dix ans d’un bonheur total avant que la malédiction des Chutes s’abatte de nouveau sur la famille.

Désamour, trahison, meurtre ? C’est aux enfants Burnaby qu’il reviendra de découvrir les secrets de la tragédie qui a détruit la vie de leurs parents. Une quête qui les obligera à affronter non seulement leur histoire personnelle mais aussi un sombre épisode du passé de l’Amérique : les ravages infligés à toute une région par l’expansion industrielle gigantesque des années 50 et 60, expansion nourrie par la cupidité et la corruption des pouvoirs en  place.

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J’ai tout aimé dans ce roman. Les histoires d’amour, les tragédies, les relations familiales, le côté sociologique ou encore le côté historique. Les personnages sont vraiment bien décrits, on suit (avec une certaine tristesse pour ma part) l’évolution d’Ariah au fil des années. Puis celle de ses enfants. On constate les blessures laissées par les non-dits. Le besoin “impérieux” des enfants de savoir ce qui est arrivé à leur père.

C’est un roman que j’ai trouvé très riche et qui m’a appris des choses (j’aime lier l’utile à l’agréable ! ;) ) sur l’Amérique des années 50 à 80. Avec le développement industriel, la corruption, l’essor du tourisme aussi dans cette petite ville proche des chutes du Niagara.

Bien sûr, je suis allée vérifier si certaines choses étaient vraies (ou inventées) car ça me semblait un peu gros. Malheureusement elles étaient vraies. Mr Love a bien existé et il a bien creusé un canal… Il y a vraiment des gens qui sont prêts à tout pour gagner de l’argent, y compris faire crever les autres. Terrible !

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De cette autrice, nous vous avons déjà présenté : Délicieuses pourritures et Ce que j’ai oublié de te dire

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Un roman qui participe à deux challenges

Le challenge “Amérique du Nord anglophone” chez Enna

https://ennalit.files.wordpress.com/2022/06/image.png

Et le challenge “Le mois américain” sur Instagram