La fille dans l’écran – BD

filleDeux pays, deux vies, une rencontre
BD Ado/Adulte

LA FILLE DANS L’ÉCRAN

Manon Desveaux & Lou Lubie

MARAbulles

Marabout (2019)

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La fille dans l’écran, c’est Coline. Elle vit à Périgueux, chez ses grands-parents. Elle adore dessiner et voudrait être illustratrice. Tout le monde lui dit qu’elle a “un bon coup de crayon”. Mais elle a dû quitter l’école suite à une phobie scolaire et des crises d’angoisse. En cherchant des modèles d’animaux pour illustrer son premier livre, elle tombe sur un site de photographies, d’un dénommé Laurent. Elle lui envoie un mail pour lui demander l’autorisation de se servir de ses clichés.

L’autre fille dans l’écran, c’est Marley. Elle est en couple et vit à Montréal au Canada. Venue au Québec pour faire des études de photographie, elle a fini par devenir “adulte et responsable”. Elle a fait le choix de prendre un travail alimentaire, d’être barista (barmaid). Et a complètement abandonné la photo.

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Plusieurs thèmes sont abordés dans cette jolie bd. La phobie scolaire et les crises d’angoisse. Les choix que l’on est amené à faire dans sa vie. Faut-il forcement abandonner ses rêves, ses passions, pour devenir un adulte responsable ? Ou au contraire s’y accrocher de toutes ses forces ? Les deux filles ont fait des choix différents, mais ce n’est facile ni pour l’une, ni pour l’autre.

On assiste à la rencontre virtuelle de ces deux jeunes filles passionnées. C’est fragile, doux et tendre à fois !

Une jolie découverte.

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Sinon, j’ai hâte de lire la bd de Lou Lubie intitulée “Et à la fin ils meurent, la sale vérité sur les contes de fées“. Rien que le titre, j’adore !! Une autrice que je vais suivre.

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  • Prix Égalité Jeunesse de Cherbourg-en-Cotentin 2021
  • Miglior Libro di Scuola Europea – Festival Romics (Italie) 2020
  • Grand Prix BD des élèves d’Auch 2019-2020
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Lire les premières pages (site de l’éditeur)

Le site de Lou Lubie

Une autre de ses BD présentée sur ce blog : Goupil ou Face (sur la cyclothymie, super intéressant !)

Le site de Manon Desveaux

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D’autres avis : Les lectures de Caro, Stephie

Et cette semaine, LA BD de la semaine est chez Moka, Au milieu des livres

Manon Fargetton – Autrice

Rencontre avec

MANON FARGETTON

Autrice

A “la petite librairie” d’Hennebont (56)

Le 26 mars 2022

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Le 26 mars dernier, Manon Fargetton était venu présenter son dernier roman, “Tout ce que dit Manon est vrai” à la petite librairie d’Hennebont. Un roman autobiographique, et, si je ne dis pas de bêtises, son premier roman en littérature “adulte”.

Sachant que j’allais la rencontrer, je me suis dit que ça serait bien de lui poser quelques questions, sur sa façon de travailler, ses envies, ses projets… Afin de vous la présenter.

Elle a très gentiment accepté de me répondre. Mes questions ne sont peut-être pas toutes très pertinentes, mais je débute dans l’interview ! ;)

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Donc, après les questions-réponses des personnes présentes et la séance de dédicaces, je lui ai posé les questions suivantes :

  • D’où viennent vos histoires ? De votre vie, des personnes rencontrées, de l’actualité, de vos lectures ?

Les idées peuvent venir de plein d’endroits différents, j’ai même écrit des romans à partir de rêves que j’ai fait. Ça peut venir d’expériences personnelles, de choses que d’autres personnes te racontent de leur vie, des témoignages que tu lis, des articles de journaux, des livres que tu as lu, des films que tu as vu…

Et puis souvent, ce n’est pas une idée qui donne un roman. Ce sont plusieurs idées qui s’agglomèrent entre elles et qui donnent un roman. On peut aussi être inspiré par une situation aperçue dans la rue !

  • Et comment procédez-vous ? Vous notez les idées dans un carnet pour les reprendre plus tard ?

Les idées vraiment importantes restent dans la tête. Je commence à noter quand je travaille sur l’histoire.

  • Comment choisissez-vous vos personnages ? Ils existent déjà dans un coin de votre tête, ils se développent au fur et à mesure de l’histoire ?

Quand j’ai une idée de roman, je cherche le meilleur personnage possible pour raconter mon histoire. Tout simplement. Celui qui va me permettre de raconter l’histoire que je veux raconter.

  • Comment construisez-vous vos romans ? Avec des carnets pour la prise de notes, les personnages ? Par quoi ça débute ?

C’est d’abord l’histoire. Je peux avoir des envies de personnages qui traînent mais en fait ils vont être les vaisseaux pour raconter l’histoire. Donc je vais chercher les meilleurs personnages possibles, les personnages les plus différents les uns des autres aussi, pour que leur image du monde se confronte et s’influence parfois et c’est à partir de là que se fait le travail préparatoire.

Je me demande comment le personnage va t-il évoluer ? Quels sont ses défauts, ses désirs, ses besoins ?

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  • Quels sont vos projets en cours ?

Les tisseurs de rêves, une série jeunesse en cours dont les tomes 3 et 4 vont sortir prochainement (2022/2023), un gros pavé de fantasy adulte qui sort à l’automne (la série s’appellera “Le cycle des secrets“), le 2ème tome est en cours d’écriture et un album jeunesse (avec l’illustrateur Guillaume Bianco) qui sort à l’automne…

  • Vous avez su très tôt que vous vouliez être écrivain ?

Non, je n’imaginais pas du tout en faire un métier. J’écrivais, j’avais un rapport à l’écriture depuis toute petite, un rapport très intime en fait, j’écrivais toute seule dans mon coin, des chansons en particulier. Et à un moment donné j’ai eu envie de partager les histoires que j’avais dans la tête. Et donc je suis venue à la publication. Mais même là, au début, je ne pensais pas en faire un métier ! C’est vraiment venu petit à petit. (Manon se consacre à plein temps à l’écriture depuis 2 ans et demi)

  • Vous imposez-vous un rythme de travail quotidien, des horaires ?

Je ne peux pas vraiment faire ça, parce qu’il y a des jours où je suis en rencontre scolaire, des jours où je suis sur des salons du livre, des jours où j’ai de l’administratif en retard et où il faut que je fasse de l’administratif toute la journée… Donc ce n’est pas aussi simple. Je me fixe plutôt des objectifs par mois, par exemple, je me dis ce mois-ci j’essaie d’écrire “tant de mots”… Je fonctionne plus comme ça.

  • Qu’est-ce que l’écriture pour vous ? Un plaisir, une libération, un jeu, une passion ?

Un plaisir, mais pas tous les jours, il y a des jours où je galère, comme tout le monde, ce n’est pas une entreprise très simple d’écrire un roman donc il y a des fois où on galère, heureusement que c’est quand même un plaisir.

  • Auriez-vous un conseil de lecture ? Un auteur ou un livre que vous aimez particulièrement ou que vous souhaiteriez faire découvrir ?

Déluge d’Henri Bauchau (sur la création)

Merci beaucoup à Manon d’avoir accepté de répondre à mes questions avec autant de gentillesse !

Une conversation qui m’a donné encore plus envie de lire ses romans, je vous en présenterai donc plusieurs dans les prochains mois.

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Si vous voulez en savoir un peu plus : Sa page Facebook – Son compte Instagram

Romans de Manon déjà présentés sur ce blog :

Antoine Guilloppé

A n t o i n e   G u i l l o p p é

ÒÓ

Antoine Guilloppé a fait ses études à Lyon, puis s’est installé près de Paris. Il publie des albums depuis 1998. Depuis 2010 il crée des albums dont les découpes sont faites au laser (Pleine lune, plein soleil, ma jungle).

Je n’ai, hélas, aucune qualification, aucune connaissance particulière pour parler “illustration”. Ce qui, je dois bien l’avouer, m’énerve parfois, parce que j’aimerai bien dire autre chose que “les illustrations sont belles ou douces ou magnifiques…”

Ok, ok, vous vous dites aussi que je manque de vocabulaire et vous n’avez peut-être pas complètement tort. Une chose est sûre, j’arrive rarement à dire ce que je ressens devant un tableau, une photo, un dessin… Que ça me plaise ou non, que ça me touche ou non, j’ai du mal à traduire en mots ce que perçoivent mes sens à travers mes yeux. Bref.

♥♥♥

Loup Noir Guilloppé

KingKongGuilloppé

PrédateursGuilloppé

♥♥♥

Alors je me suis dit que j’allais vous dire le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense aux illustrations d’Antoine Guilloppé, notamment celles en noir et blanc (Loup noir, King kong, Prédateurs…)

Ce mot, c’est : “Puissant

Je trouve qu’il y a une grande force dans ses illustrations. En plus bien sûr, de la poésie et de la beauté.

♥♥♥

LHeureRougeEt en parlant de poésie, j’ai trouvé cet album-ci “L’Heure rouge” vraiment adorable.

Cette fois-ci, Antoine Guilloppé n’a réalisé “que” les illustrations, l’histoire étant signée Marie-Astrid Bailly-Maître. (aux éditions de l’élan vert – 2010)

Je n’ai aucune envie de vous raconter l’histoire. Cet album fait partie de ceux qu’il faut découvrir par soi-même. Je vous déconseille même vivement d’aller chercher d’autres images, franchement, ça serait dommage…

Je vous livre juste le début de l’histoire : Mine la souris se hâte. Elle a un rendez-vous. Une hirondelle passe au dessus-d’elle et essaie de la prévenir qu’un loup, un immense loup fonce dans la même direction qu’elle. Mais Mine regarde l’hirondelle et poursuit son chemin…

♥♥♥

Une vidéo qui présente son dernier album : King Kong (sortie octobre 2015)

Albums déjà présentés sur le site : Tout d’un loup / Loup noir / Pleine lune / Plein soleil et ma jungle : ici

Interview d’Antoine Guilloppé  Bibliothèque Louise Michel-Paris 20ème, le 30 septembre 2015. (Le son n’est pas très fort, il faut tendre l’oreille !)

Plusieurs de ces livres ont été sélectionnés pour le Prix des incorruptibles : voir ici.

Prédateurs a reçu en 2008 le Prix de l’album jeunesse de la Foire du Livre de Brives. 

La bibliographie réalisée par Ricochet.

La mare aux mots a réalisé une interview de lui et plusieurs articles.

L’imagier vagabond propose une jolie exposition à partir de ses dessins (malheureusement pas à la portée de toutes les bibliothèques financièrement parlant)

Quand à moi, modestement, j’espère vous avoir donné envie de découvrir (si vous ne le connaissiez pas déjà !) cet auteur-illustrateur que j’aime vraiment beaucoup !

SignatureNat

Clichy – Vincent Jolit #RL2013

Roman
Rentrée Littéraire 2013

Clichy

de Vincent Jolit

De la Martinière, 2013
9782732460260, 14,90€

Vincent Jolit nous conte dans ce livre l’histoire de Louis, Docteur Louis, auteur en devenir de Voyage au bout de la nuit. Il nous conte surtout l’histoire d’Aimée, jeune fille inconnue dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Une jeune femme qui pourtant a joué un rôle prépondérant dans l’écriture de Voyage au bout de la nuit.

Dans Clichy, Vincent Jolit invente Aimée, il la rend réelle, explique son rôle mais tente aussi d’imaginer son état d’esprit lors de sa rencontre avec Louis, lors de son travail avec Louis. Car si Aimée n’a pas écrit Voyage au bout de la nuit elle l’a inlassablement tapé à la machine, essayant de décrypter notes et ajouts de Louis. On découvre donc Louis Ferdinand Céline alors Docteur Louis ainsi que Voyage au bout de la nuit, par bribes documentées dans un mélange romanesque plutôt bien construit.

Le personnage d’Aimée, au centre de ce roman, reprend ainsi un peu de la place qu’il mérite dans l’histoire, celui d’une secrétaire à bout de force tant le manuscrit est complexe et dérangeant. Si Vincent Jolit ne fait qu’imaginer, l’histoire semble cohérente d’un bout à l’autre, elle sonne vraie tant les pensées d’Aimée ont du être celles de la personne qui a découvert pour la première fois Voyage au bout de la nuit.

L’écriture est romanesque mais pourtant souvent sèche, hachée. Le narrateur nous parle d’Aimée et de Louis, avec des considérations sur leur probables pensées mais sans jamais laisser la parole, le “je”, à ces personnages. Sans doute l’habitude de la littérature jeunesse joue-t-elle dans mon ressenti mais je me suis sentie finalement étrangère à ce récit. L’auteur redonne sa place à Aimée dans l’histoire mais pas dans le coeur des lecteurs. Ne pas avoir lu Voyage au bout de la nuit se pose aussi comme un frein à la compréhension de cette histoire qui repose en grande partie  sur le texte de ce roman.

Clichy est un roman documenté qui permettra aux lecteurs de Louis Ferdinand Céline de découvrir un autre aspect du personnage en même temps que la découverte d’Aimée, mais finalement je n’ai guère pris de plaisir à la lecture, juste un peu de curiosité.

Extrait :

“[…] nous avons déjà dit qu’il était bel homme. Mais, avec Aimée, c’est une autre affaire. Puisqu’elle est l’héroïne de cette histoire, il semble de bon ton de la décrire un peu, ne serait-ce qu’afin de l’incarner, retirer le voile qui la recouvre. Le couac – parce que couac il y a -, c’est que nous ne possédons aucune indication permettant d’entreprendre ce portrait physique – sa situation est radicalement inverse à celle de Louis : on voudrait bien, il faudrait, mais on ne sait pas. “

 

+ Lu en partenariat avec Babelio dans le cadre de l’opération masse critique de la rentrée. 

+ Challenge 1% Rentrée Littéraire – Profitez en pour découvrir les coups de coeur d’octobre des participants

+ L’avis de Filou49.

+ Un premier roman