Madeleine résistante – Trilogie

Madeleine

Le témoignage d’une résistante qui a survécu

MADELEINE RÉSISTANTE

T1 : La rose dégoupillée

Bertail, Morvan & Riffaud

Archives : Éloïse de la Maison

Coll. Aire libre

Dupuis (2021)

*****

Résumé éditeur : La petite Madeleine Riffaud, née en 1924, vit heureuse avec son grand-père et ses parents instituteurs. Du moins, jusqu’à ce que la Seconde Guerre mondiale n’éclate, que l’Exode ne jette la famille sur les routes et que l’adolescente, atteinte de tuberculose, soit envoyée dans un sanatorium perché dans les Alpes. Pourtant, Madeleine est bien résolue à réaliser un projet fou et nécessaire : trouver des résistants et lutter contre l’occupant. Elle y parviendra, sous le nom de code “Rainer”. Son entrée dans la Résistance ne sera que le premier acte d’un destin exceptionnel qu’elle raconte aujourd’hui dans une première trilogie nourrie des milliers de détails d’une mémoire qui n’a rien oublié…

*****

C’est une des bd que mon fils m’a offert à Noël dernier et que je n’avais pas encore pris le temps de lire. C’est chose faite et cette histoire (vraie !) m’a beaucoup touchée. Si bien que j’ai tout de suite emprunté le tome 2 “l’édredon rouge” (sorti en 2023) à la bibliothèque. C’est une trilogie mais le tome 3 n’est pas encore paru.

A la fin du 1er tome, quelques pages intéressantes et plutôt amusantes racontent la rencontre entre Madeleine et Jean-David Morvan, le scénariste.

Malgré ce qu’elle dit dans la préface du premier tome, Madeleine est une jeune fille (17 ans quand elle s’engage dans la Résistance !) très courageuse. Même si au départ il y avait peut-être un peu d’inconscience dû à son jeune âge, ses actions et la suite de son engagement ont démontré son cran et sa force de caractère.

Même si elle dit que tout le monde aurait pu faire la même chose ! D’abord tout le monde ne l’a pas fait. Et je ne jette la pierre à personne, je pense que j’aurai eu beaucoup trop peur pour agir comme elle…

Je trouve très intéressant que son témoignage soit réalisé en bande dessinée. Il trouvera sûrement un nouveau public, moi la première !

Une lecture instructive et une bd très bien faite.

J’ai beaucoup aimé le dessin et la couleur bleutée utilisée.

*****

Les avis d’autres bulleuses : CaroBidibTours et cultureMes échappées livresques

Plusieurs fiches d’activités pédagogiques (du primaire au lycée) sont en accès libre sur le site de l’éditeur.

*****

Aujourd’hui est un spécial “bulles documentaires” chez Fanny

Vivian Maier : A la surface d’un miroir

VivianBulles d’autrices

VIVIAN MAIER

A LA SURFACE D’UN MIROIR

PAULINA SPUCCHES

STEINKIS (2021)

*****

Éditeur : New York 1953, Joanna et Laurence Ward, à la recherche d’une nouvelle nanny pour leur fille Gwen, engagent une jeune femme, Vivian Maier. Vivian est très secrète, un peu bizarre même, et n’a pas un caractère facile, mais les enfants adorent arpenter les rues de la ville avec elle… et son appareil photo.

Ce récit est inspiré de faits réels. Chaque chapitre s’ouvre par une reproduction des photographies de Vivian Maier entre 1952 et 1960 par Paulina Spucches. Chaque scène imagine le contexte dans lequel la prise de vue aurait pu être réalisée…

A la fin de la BD, une double page nous indique les grandes dates de la vie de Vivian Maier.

*****

Comme Paulina Spucches, j’aime beaucoup imaginer des histoires derrière des photos ou des peintures (avec beaucoup moins de talent qu’elle cependant !)

A partir des photos qu’elle a “retranscrit” en peinture et du peu que l’on sait de la vie de cette photographe, Paulina Spucches a réalisée une sorte de biographie illustrée romancée. J’ai trouvé ça très réussi ! Comme Enna, j’avais été attirée par les magnifiques couleurs de cet album. Et comme elle, j’aurai aimé qu’il y ait une reproduction des photos que Paulina Spucches a retranscrit en dessin.

J’ai vraiment adoré les couleurs et sa façon de peindre les batiments, les paysages. J’avoue être un peu moins fan de sa façon de dessiner les visages et surtout les cheveux !

Il n’y a pas énormément de texte, mais par moments, les illustrations se suffisent à elles-mêmes. J’ai aimé déambuler dans ces belles pages colorées…

En tous cas, pour moi, c’est clairement une autrice-illustratrice à suivre. Elle n’avait que 19 ans lorsqu’elle a commencé cette bd et 21 ans lorsqu’elle est sortie… D’ailleurs, j’ai lu hier soir son 2ème album “Bronteana“. Je vous en parle prochainement (spoil : j’ai adoré aussi !)

*****

Sur le site consacré à Vivian Maier, on retrouve les photos reproduites dans la BD.

Les avis de Blandine, Enna et Titine qui l’ont beaucoup aimé. Et celui de Fanny qui est un peu restée sur sa faim.

Sur le site de l’éditeur, vous pourrez voir les premières pages. Ce ne sont pas les plus belles à mon avis mais ça vous donnera une idée du style…

Sur le site de France Info vous pourrez lire un article sur Vivian Maier.

Et voici un entretien avec l’autrice pour en savoir un peu plus…

Cette semaine, nous sommes chez Moka

Pour une BD de la semaine spécial “Femmes

IDISS – D’après le livre de Badinter

IdissAdaptation de roman
BD Ado/Adulte

IDISS

Richard Malka & Fred Bernard

D’après le livre de Robert Badinder

Rue de Sèvres (2021)

*****

1890 en Bessarabie (aujourd’hui la Moldavie). Idiss vit avec ses beaux parents et ses deux enfants. Son mari est au front, il se bat pour le Tsar. Il ne reviendra que 5 ans plus tard.

Pour différentes raisons, Idiss et son mari Schulim doivent quitter leur village, leur shtetel. Ils se réfugient à Paris où ils retrouvent leurs deux fils aînés, installés comme tailleurs dans le Marais. Idiss est heureuse, sa famille est réunie.

*****

A partir du livre écrit par Robert Badinter pour rendre hommage à sa grand-mère, Idiss, Richard Malka et Fred Bernard ont réalisé une BD très agréable à lire, malgré des moments difficiles. En effet, l’histoire commence en 1890, pour se terminer en 1943. Un exode, deux guerres, la maladie, la vie d’Idiss et de sa famille n’aura pas été de tout repos !

Un joli portrait d’Idiss clôt la partie BD. Une petite partie “documentaire” présente “Le droit antisémite et xénophobe pendant la seconde guerre mondiale” ainsi que les mesures allemandes à l’encontre des Juifs. Puis Fred Bernard nous raconte en quelques pages comment il a imaginé les personnages et les situations.

Le dessin, assez “enfantin”, rond et coloré, est très doux.

Une BD qui m’a beaucoup plu et que je vous recommande !

Les avis de : Mylène, Natiora, Stephie, Mamabookine

*****

Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris, est un homme politique, juriste et essayiste français. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il se fait connaître pour son combat contre la peine de mort dont il défend l’abolition devant le Parlement en 1981. Wikipédia

Richard Malka, né le 6 juin 1968 à Paris, est un avocat français, connu notamment pour être l’avocat de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est aussi scénariste de bandes dessinées et romancier. Wikipédia

De Fred Bernard, auteur de BD et illustrateur, nous vous avons déjà présenté : Anouketh, Le pompier de Lilliputia, Anya et Tigre blanc, Ushi, L’histoire vraie de Siam l’éléphant, L’histoire vraie de Yen-Yen le panda géant, Le petit inconnu au ballon et dernièrement le magnifique King Kong ou encore Le secret de Zara

La BD de la semaine est en pause pour la période estivale

Une bd qui participe aussi au challenge sur la première guerre mondiale

De 14-18 à nous chez Blandine

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

LE TIRAILLEUR – Histoire vraie

tirailleurL’histoire vraie d’un berger devenu soldat
BD Historique

LE TIRAILLEUR

Alain Bujak & Piero Macola (ill.)

Futuropolis (2014)

*****

Auteur : «En 2008 et 2009, à Dreux, j’ai photographié la vie quotidienne d’une résidence sociale Adoma, ex-Sonacotra. J’y ai rencontré Abdesslem, un ancien tirailleur marocain. Il avait alors plus de quatre-vingts ans.
Ce reportage terminé, j’ai voulu le revoir. Finalement, nous avons passé des heures ensemble, souvent le matin, autour d’un café clair et très sucré. Je lui demandais de me raconter sa vie. Pêle-mêle, c’est la dernière guerre, la campagne d’Italie, l’Indochine, l’injustice d’une vieillesse miséreuse.
Il cherchait dans sa mémoire. Parfois tout venait d’un coup, avec une étonnante précision. Parfois, aussi, il y avait des blancs…
Je ne pouvais pas imaginer que l’histoire d’Abdesslem tombe dans l’oubli.»

*****

Cette histoire décrit avec beaucoup d’humanité le sort des hommes dans les anciennes colonies françaises en temps de guerre. Enrôlés de force, emmenés dans des endroits totalement inconnus pour se faire tirer dessus. Abdesslem était un jeune berger de 15/16 ans. Pour avoir voulu voir de plus près un camion, il est embarqué par l’armée française et se retrouve soldat.

A ceux qui pensent que certains profitent du système français, je dis : lisez cette bd.

La France a bien profité de ses colonies ! Ce vieil homme n’aurait-il pas pu toucher sa pension chez lui ? Finir ses jours aux côtés des siens ? Quand on pense qu’il a risqué sa vie pour la France, je trouve qu’on l’a bien mal récompensé…

Les illustrations, très douces (au crayon de couleur ?) atténuent beaucoup la dureté de cette vie commencée par 15 ans de guerre (2nd guerre mondiale puis Indochine). A la fin, quelques pages raconte le voyage que l’auteur a fait pour retrouver Abdesslem dans ses montagnes marocaines avec des photos en noir et blanc.

Une très belle BD !

*****

Le site du scénariste

Celui de l’illustrateur

D’autres BD qui parlent de la 2nde guerre mondiale :

LA BD de la semaine est en pause