Les yeux fermés de Catherine Latteux

Un album à la beauté subtile et envoûtante!

Album pour la jeunesse dès 3 ans

Les yeux fermés

de Catherine Latteux

et Célina Guiné

 

Ed. Deux, ill. de Célina Guiné, novembre 2021, 32 pages- 18,95 $

 

Thèmes: nature, poésie, différence

 

Présentation de l’éditeur:

“Moe joue de la musique pour son amie. Au milieu d’un silence, la fillette se lève.

– Que fais-tu Lily?

Mais déjà Lily ne l’écoute plus. Elle disparaît au bout de l’allée…”

 

Cet album respire la poésie! C’est un récit de toute beauté que nous offre Catherine Latteux. Avec Les yeux fermés, le lecteur porte un regard différent sur le monde qui l’entoure. La nature devient un lieu d’exploration magique. Les enfants tout comme les adultes seront séduits par ce récit atypique.

Avec beaucoup de fantaisie, Célina Guiné nous fait découvrir le monde de Lily. Dans Les yeux fermés, les images enchanteresses se succèdent. Peu à peu, le texte faisant écho aux délicates illustrations, on devine que Lily a une particularité (je ne vous dévoilerai évidemment pas laquelle). C’était une belle surprise, même si le titre aurait pu me mettre la puce à l’oreille.

 

De plus, les tons sont délicats et harmonieux. Dans Les yeux fermés, les illustrations sont loin d’être conventionnelles. Certaines sont même métaphoriques. Célina Guiné a vraiment fait du très beau travail pour accompagner les mots de Catherine Latteux! Je pense notamment aux 2ème et 3ème de couvertures très soignées: une délicate brise emporte plumes et plantes par-delà des massifs fleuris.

 

En somme, cet album est un coup de coeur que je vous invite à découvrir!

 

~Melissande~

 

+ Hérisson vous a présenté un autre album de Catherine Latteux : Leo et Lionnie (illustré par Mattéo Gubellini)

+J’ai adoré le travail de Célina Guiné sur cet album que je vous ai présenté il y a un moment : Le glacier qui refusait de fondre d’Hélène Gloria

Antigone peut-être – Album poétique ♥

AntigoneAntigone peut-être ♥

Martine Delerme

éd. Cipango (2022)

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Ouvrage paru dans une première édition en 2007 chez Panama

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Présentation éditeur : Elles s’appellent… Tatiana, Fatia, Juliette, Dolma, Keïko, Émilie, Antigone peut-être…

Martine Delerm livre avec cet ouvrage un témoignage fort et poétique sur l’enfance sacrifiée, particulièrement celle des filles, éternelles prisonnières des barbelés que leur tisse le monde, auxquelles est donnée ici une voix multiple.

Avec une postface inédite et le texte intégral en fin d’ouvrage.

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Une couverture aux dessins très doux. Un titre un peu intrigant. Voilà ce qui m’a tenté dans cet album. Je l’ai lu plusieurs fois depuis qu’il est arrivé chez moi. Et puis, je ne savais pas. Comment le présenter, comment en parler.

Parce qu’il m’a donné la chair de poule, qu’il m’a fait pleurer. Il est terrible ce poème (car c’en est un). En quelques phrases, on voit tout, on ressent tout. La guerre, la misère, l’enfermement.

Je mentirais si je disais que c’est amusant. C’est une sorte de constat implacable. Et presque sans espoir. Sauf, peut-être…

A lire, relire et faire lire.
Sans hésiter.

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Découvrir d’autres beaux albums aux éditions Cipango.

Le mythe d’Antigone, j’en avais entendu parler depuis longtemps, sans vraiment savoir de quoi il s’agissait. C’est un autre album qui m’a renseigné et donné envie de lire la pièce.

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Imagine une ville d’Elise Hurst

Une artiste à découvrir si ce n’est déjà fait!

Album pour la jeunesse dès 3 ans

Imagine une ville

d’Elise Hurst

Editions Deux, texte et illustrations d’Elise Hurst, 2021 (2014 pour l’édition originale), 32 pages, 16 euros

 

Thèmes: ville, voyage, imaginaire, surréalisme, animaux

 

Présentation de l’éditeur: “Tu viens t’asseoir avec moi tandis que les gargouilles sirotent un thé?”

 

Quel plaisir de retrouver l’univers surréaliste d’Elise Hurst! La phrase inscrite au dos de la couverture d’Imagine une ville à elle seule annonce la couleur. Tout comme dans le magnifique Le monde secret d’Adélaïde, l’auteure s’amuse une fois de plus à mêler aux êtres humains des animaux anthropomorphisés. A cela s’ajoutent les songes de jeunes enfants avides d’explorer le monde et d’en découvrir tous les mystères.

Dans leurs rêves, passé et futur s’entremêlent afin de nous offrir un panel de trésors. Véritable éloge des apports de la culture et de la littérature, Cette oeuvre d’Elise Hurst en séduira plus d’un!

Imagine une ville est un album en noir et blanc dont l’illustration de couverture arbore une petite touche colorée. En effet, seuls le parapluie; le pull et les souliers de la petite fille sont rouges. La double-page intérieure d’un beau sépia nous invite à entrer dans un univers onirique.

Les illustrations d’Elise Hurst sont superbes, soignées et extrêmement précises. D’ailleurs, je me suis beaucoup amusée à observer les différents arrière-plans afin d’y déceler des détails apportant leur petit plus au récit.

 

 

En somme, Imagine une ville est un très bel objet-livre. Comme toujours, les éditions Deux nous offre un ouvrage de qualité et visuellement très réussi!

Laissez-vous transporter par le talent d’Elise Hurst!

 

~Melissande~

 

+ Du même auteur: Le monde secret d’Adélaïde que je vous ai déjà présenté

+ Un autre album jeunesse au ton surréaliste, présenté par Nathalie: Le parc de Marguerite de Sara Stefanini

La petite dame en son jardin de Bruges ♥

dameRoman belge

La petite dame en son jardin de Bruges

Charles Bertin

Coll. un endroit où aller

Actes Sud (1996)

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Le narrateur, un homme d’un certain âge, rêve une nuit qu’il va voir sa grand-mère. A son réveil, il se rappelle bien évidemment qu’elle est morte depuis 50 ans. Cette entrée en matière lui permet de retrouver et de nous conter un certain nombre de souvenirs. Ce sont tous ces moments de vacances passés à Bruges avec cette petit dame étonnante et qu’il aimait tant.

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Ce livre est dans ma pal depuis plusieurs années. Lors d’un concours, j’avais gagné un livre, et la blogueuse (Cynthia) qui me l’avait envoyé m’avait également envoyé celui-ci. Je n’ai hélas pas retrouvé le nom de son blog…

Et c’est bien dommage parce que j’aurai voulu la remercier pour m’avoir fait connaître ce petit bijou de douceur, de tendresse et d’écriture ! Je me suis régalée.

Extrait : Tout ce dont je me souviens, c’est de m’être éveillé au cœur de la nuit, d’avoir descendu l’escalier à pas de loup, et de m’être tapi dans l’ombre pour observer ma grand-mère aux prises avec son exercice de chercheur d’or. Elle avait laissé la porte de la cuisine entrouverte, si bien que du palier je pouvais l’apercevoir de profil, isolée au cœur de la pièce obscure sous le cône de lumière un peu rose que l’abat-jour festonné de faïence rabattait sur la table. D’instinct, elle avait retrouvé une posture d’écolière, le livre posé à plat devant elle entre ses coudes, les poings aux tempes, les pieds repliés sous la chaise. Une mèche échappée à l’ordonnance de sa coiffure pendait le long de sa joue, accentuant encore l’impression de jeunesse que dégageait son attitude.

C’est à la lumière de souvenirs comme celui-là que je comprends aujourd’hui pourquoi je l’ai tant aimé.

Dois-je vous dire qu’il faut le lire ?

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Un récit qui participe à deux challenges

Le tour du monde en 80 jours livres (Belgique) chez Bidib

monde

à l’Objectif PAL chez Antigone