Méduse – Rentrée littéraire 2023

méduseRentrée littéraire sept. 2023
Roman

Méduse

Martine Desjardins

L’Atalante (2023)

*****

Éditeur : On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir.
Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. À force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps.

*****

Wow ! C’est incroyable comme certaines écritures peuvent nous happer. Ne nous laissant quasiment pas le choix de continuer ou non notre lecture. Méduse m’a fait cet effet là. Je l’ai ouvert “pour voir” et je ne l’ai lâché qu’au bout de 34 pages. Dès que j’ai eu le temps, je l’ai repris et l’ai dévoré jusqu’à la page 120. Bon en fait, je l’ai terminé le jour même !!

Je pense que le meilleur moyen de vous convaincre est de vous faire lire un extrait…

Je ne suis pas sûre d’avoir “tout” compris, d’avoir saisi tous les sous-entendus, toutes les références, notamment relatives au mythe de Méduse. Mais, quoi qu’il en soit, j’ai adoré cette histoire et l’écriture de Martine Desjardins, que je ne connaissais pas.

Voici l’extrait, c’est le début du 2ème chapitre, à la page 11.

*****

Je crois avoir toujours su que j’avais des Monstruosités à la place des yeux. Mais j’en ai pris pleinement conscience le soir où ma mère a plaqué une main sur mes paupières avant de se pencher sur mon lit pour me border. Dès lors, j’ai cessé de me débattre quand elle me coiffait le matin. La tâche était ardue, parce que mes cheveux ondulés étaient épais, rebelles et enchevêtrés de nœuds, d’une texture écailleuse qui irritait les doigts et résistait aux ciseaux. Tant bien que mal, ma mère rabattait ma frange vers l’avant, de façon à dissimuler complètement mon visage, et elle en profitait pour me faire cette mise en garde affectueuse :

– Si jamais tu montres tes yeux, je devrai te coudre les paupières.

Un roman qui participe

Au tour du monde en 80 livres chez Bidib (Québec)

https://delivrerdeslivres.fr/tag/le-tour-du-monde-en-80-livres/

Philipok – Conte hivernal ♥

PhilipokAlbum hivernal
A partir de 6 ans

Philipok ♥

Léon Tolstoï

Adapté par Ann Keay Beneduce

Adaptation française de Françoise Rose

Illustré par Gennady Spirin

Éd. Gautier-Languereau (2001)

*****

“Un matin, alors que son grand frère Pierre partait pour l’école, Philipok mit son bonnet et s’apprêta à le suivre.

Philipok

– Où vas-tu, Philipok ? demanda sa mère.

– À l’école, comme Pierre.

– Oh ! non, Philipok, tu ne peux pas. Tu es encore trop petit. Reste ici avec Grand-Mère.”

Mais une fois ses parents partis travailler et son frère à l’école, le petit garçon s’ennuie dans l’isba. Et la grand-mère s’endort… Le petit garçon décide donc d’aller à l’école tout seul.

*****

https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRe18CHlJ76K0BWpC37QRxLr8N9_L_rFjz09vNlJxi-3fCdbjAMDNca1sXcLmZRVYQxkWY&usqp=CAU

Je n’ai pas réussi à trouver de quand date ce conte. Mais il est intemporel. Ce petit garçon qui a envie de grandir et d’aller à l’école pourrait tout à fait exister aujourd’hui !

Si j’ai trouvé l’histoire toute simple et très mignonne, j’ai eu un vrai coup de cœur pour les illustrations.

Je ne connaissais pas Gennady Spirin, illustrateur américain d’origine russe. A la fin du livre, il dit avoir été très heureux d’illustrer cette histoire de Tolstoï, car c’était sa préférée de l’auteur quand il était enfant. Il s’est inspiré de son petit dernier comme modèle pour dessiner Philipok.

Un très bel album que j’avais gardé comme “album de Noël” mais il ne parle pas du tout de Noël ! Plutôt un album hivernal (toute cette neige !)

En tous cas, il est magnifique !!

*****

Petite bio de l’illustrateur (merci wiki !)

Lire d’autres contes de Tolstoï

*
2023
Un album qui participe à notre challenge à Blandine et moi
2023 sera classique

Léonie s’ennuie – Album

LéonieAlbum
A partir de 3 ans

Léonie sennuie

Céline Monchoux & Zad

Éd. UTOPIQUE (2023)

*****

Maman a éteint la télé. Léonie n’est pas contente. Elle sait qu’elle va s’ennuyer. Mais sa Maman est sûre qu’elle va réussir à s’occuper ! Léonie va voir son Papa qui fait un gâteau dans la cuisine pour se plaindre qu’elle s’ennuie. Il lui propose de faire le gâteau avec lui. Non ! répond Léonie. Elle va ensuite voir sa Mamie, son Papi… Tout le monde lui propose de faire quelque chose de différend, mais Léonie refuse à chaque fois. Elle pique une colère dans le jardin puis se laisse tomber dans l’herbe… Elle ne sait pas quoi faire de tout cet ennui !!

Cette histoire fait partie de la collection “Les P’tits lardons“.

*****

Je vous laisse le plaisir de découvrir la suite de cette histoire très mignonne. Oui, parfois, les enfants s’ennuient ! Quel parent n’a pas entendu ça : “je m’ennuie, je sais pas quoi faire !”

Mais on sait aussi que s’ennuyer développe l’imagination et la créativité, ce que démontre bien cette histoire. Car, vous vous en doutez, Léonie ne va pas s’ennuyer bien longtemps !

J’ai apprécié les illustrations de Zad tout en rondeur et couleurs gaies ! Et j’ai bien aimé la petite bouille expressive de cette petite fille.

Un joli petit album à lire ou offrir… à tous ceux qui s’ennuient ! ;)

*****

Pour feuilleter le début de l’album (en bas de page)

D’autres albums illustrés par Zad

Pour en savoir plus sur Céline Monchoux

Les aventuriers du soir – Album ♥

aventuriersAlbum
A partir de 4/5 ans

Les aventuriers du soir ♥

Anne Brouillard

Les Éditions des Éléphants (2015)

*****

Gaspard et Lapinus mettent tranquillement la table dans la cabane, quand soudain… Crac ! C’est Mimi, la chatte, qui est entrée par la fenêtre.

Nos trois aventuriers décident alors d’aller à la pêche. Mais Lapinus n’aime pas le poisson, et Mimi veut jouer avec la canne à pêche. Alors tous trois grimpent dans un arbre, pour voir le monde de plus haut. Là-bas, tout au bout du jardin, quand on est sorti de la forêt, il y a la maison et Maman et Papa.

Mais nos trois amis sont bien, ils ne veulent pas rentrer tout de suite…

*****

L’histoire très jolie, très douce et elle nous fait retomber en enfance… On se souvient des jeux, des mondes inventés dans le jardin ou sur le balcon. L’imagination des enfants est débordante et sans limite.

La première chose que j’ai envie de dire, c’est qu’on se sent bien dans ce jardin. Il y a une telle douceur, une telle sérénité, on s’y sent “protégé”.  L’ambiance est très paisible. En voyant certaines double-pages on a vraiment envie d’entrer dans l’image ! J’aime beaucoup la façon dont sont dessinées les feuilles des arbres… (de l’aquarelle ?)

Le papier est très épais, très agréable au toucher (on dirait du papier pour l’aquarelle !), légèrement crème et les illustrations n’ont pas de cadre, ce qui donne encore plus de douceur.

A lire le soir, pour un peu de poésie et de douceur au moment du coucher !

Une belle découverte.

*****

Pour voir quelques planches, allez sur le site de l’éditeur

De la même autrice, déjà présenté : Pikkeli Mimou (Une histoire d’amitié sous la neige)

Une petite biographie sur le site de Ricochet

*****