Lignes de vie de Graham Joyce

 

Un chef-d’œuvre!

Roman fantastique adulte

Lignes de vie
de Graham Joyce

Editions Stéphane Marsan,
octobre 2018, 20 euros.

Thèmes: famille, amour, magie, guerre.

 

Présentation de l’éditeur : “Elle était persuadée que le monde ne laisserait pas grandir un si beau petit garçon; que des forces obscures se rassembleraient désireuses de le voir périr; que le monde ne permettrait jamais aux gens purs et beaux de semer une graine de lumière dans un endroit si sombre.”

A Coventry, après la Seconde Guerre mondiale, chacun essaie de retrouver une vie normale. C’est le cas de Martha Vine, matriarche aussi charismatique qu’elle est tendre avec ses sept filles. Cassie, la plus jeune d’entre elles, n’a pas le courage de confier à des parents adoptifs le fils de père inconnu auquel elle vient de donner naissance. Le petit Frank sera donc élevé à tour de rôle par chacune des sœurs de cette famille singulière. Ainsi l’enfant sera-t-il le témoin privilégié de ces vies qui empruntent des chemins si différents, dans les drames et les illusions de l’après-guerre. Mais Frank est un enfant unique en son genre, doué d’intuitions étonnantes ; tout comme sa jeune mère, qui a la faculté de voir au-delà du visible, et comme sa grand-mère, qui a un don de prémonition…

 

 

Une fois de plus, Graham Joyce a prouvé qu’il était un grand écrivain. Lignes de vie fait partie de ces romans sont on ne ressort pas indemne (dans le bon sens du terme), mêlant habilement une légère touche de fantastique au quotidien d’une famille peu banale. Ici pas de créatures ou de pouvoirs hors du commun mais plutôt des sens humains plus aiguisés, des instincts plus primaires, presque oubliés. Les personnages sont vrais dans leurs qualités et leurs défauts, l’auteur a le don de montrer l’être humain sous différents aspects selon son vécu et ses aspirations.

Cassie est peut-être une jeune écervelée, bizarre par-dessus le marché mais elle n’en reste pas moins un être humain avec ses espoirs et ses rêves. Sa mère et ses sœurs ont-elles aussi leur lot de manies et de bizarreries mais chacune d’entre elles est attachante à sa manière. On ne peut que louer la clairvoyance et l’esprit pratique de la matriarche.

Comme dans la plupart des ouvrages de Graham Joyce, sexe et magie sont étroitement liés. On retourne aux instincts primaires comme je l’ai expliqué plus haut, c’est comme si la magie de l’ancien monde perdurait au sein de notre société moderne.

J’ai passé un très bon moment en compagnie de cette incroyable famille et je ne peux que vous recommander chaudement de lire ce livre.

 

~Melissande~

 

+ Prix obtenus :

– Grand Prix de l’Imaginaire, prix Jacques Chambon de la traduction en 2007

– Grand Prix de l’Imaginaire, roman étranger en 2007

– World Fantasy, meilleur roman en 2003

– Masterton, roman étranger en 2006

– Masterton, prix spécial en 2009

 

+ le site de l’éditeur 

+ l’avis de Melisande du blog Accroc des livres

Réédition de ce texte déjà paru chez Bragelonne (2005) et en Folio SF (2015).

– livre offert –

Les 5/5 – T2 : Turbulences – Roman ado

TurbulencesIl peut être dangereux de s’attaquer à de gros poissons…
Roman 13 ans et +

Les 5/5

T2 : Turbulences

Anne Plichota & Cendrine Wolf

XO Jeunesse (2018)

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Tome 1 présenté ici

Présentation de l’éditeur

Dans la chaleur morne de l’été, les liens entre Titus, Far, Merlin, Tom et John, passionnés par les sports de rue, se resserrent au fur et à mesure qu’ils apprennent à se connaître. Et chacun se trouve en proie à des tourments très personnels. John, en particulier, est inquiet. La puberté approche, son corps change, la fille qu’il ne veut pas être se manifeste chaque jour un peu plus…

Parallèlement, tous continuent à vouloir combattre les corrompus de ce monde. C’est alors que le mentor de la bande, Lip, le frère de Tom, leur propose une nouvelle opération Robin des bois. Cette fois, pourtant, tout ne se passe pas comme prévu. Au sein du groupe, une trahison vient semer le doute et fissurer leur belle unité.

*****

Turbulences, un tome qui porte bien son nom ! Tout le monde va être mis à rude épreuve dans ce tome, chacun faisant des cachotteries aux autres, plus ou moins graves, plus ou moins lourdes de conséquences…

Ce 2ème tome

remet beaucoup de choses en questions, éloigne quelques personnages, en met d’autres en avant. Avec toujours des thèmes importants : la liberté de la femme / avoir le droit de choisir qui l’on est ou veut être / le choix d’aimer qui on veut / le poids des traditions.

Un second tome qui m’a plu autant que le 1er. Quelques secrets nous sont révélés, mais d’autres sont encore tus. Il faudra bien encore un ou deux tomes au moins pour dénouer tous les fils de l’intrigue. 

On ne peut s’empêcher de se demander comment cela va finir. Vivement la suite !

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Pour lire les premières pages, c’est par ici

Site officiel des deux auteures

Site des éditions XO Jeunesse

De ces deux auteures, nous vous avons déjà présenté : Tugdual T1, Tugdual T2, Tugdual T3, Les petites histoires de Dragomira, Susan Hopper T1 (ce qui me fait penser que le tome 2 attend toujours ! dans ma PAL…)

Notre Jack de Michael Morpurgo

Notre Jack est un roman illustré tout en douceur sur les espoirs et les rêves d’un jeune homme en 1915…

Roman illustré pour la jeunesse
à partir de 9 ans

Notre Jack
de Michael Morpurgo

Gallimard Jeunesse, septembre 2018,
ill., 72 pages, cartonné,
illustrations de David Gentleman,
12 euros.
Disponible en numérique (8,49 euros).

Thèmes: paix, espoir, première guerre mondiale, mémoire

 

Présentation de l’éditeur:

Michael et son grand frère Otto ont toujours vu chez eux un casque militaire semblant venir d’une autre époque. Jouet, mangeoire pour les poules, corbeille à fleurs… au fil du temps, l’objet est entré dans le quotidien de la famille.

Jusqu’au jour où Michael découvre qu’il a appartenu à leur arrière-arrière-grand-père, «notre Jack», mort sur le champ de bataille en 1915. Les deux frères décident alors de rendre un hommage vibrant à leur aïeul, acteur mordu de théâtre et de poésie, et fou amoureux de sa chère épouse, Ellie.

 

Tout comme pour «Le plus grand peintre du monde», étant donné qu’il s’agit de la même collection, cet album à couverture rigide est magnifiquement illustré.

C’est une histoire touchante que nous raconte l’auteur qui semble être dans son élément lorsqu’il s’agit de narrer et de romancer des faits historiques. Si le récit commence sur un ton léger, au fur et à mesure que le personnage principal (un jeune garçon pacifiste qui tient la guerre en horreur) découvre le passé de son aïeul, ce dernier est véritablement chamboulé.

La vision de la guerre de Michael et d’Otto va donc évoluer pour arriver à un consensus entre les deux frères. En effet, il n’y a pas plus opposés que ces derniers; Otto est passionné par les guerres et joue au soldat à longueur de journée tandis que Michael passe son temps à répandre des signes de paix à travers la maison.

Par hasard, Michael va faire une découverte importante, de celles qui changent une vie.

J’ai beaucoup aimé ce roman illustré tout en finesse et en pudeur. Grâce au ton employé par Michael Morpurgo, nous plongeons dans ce que l’on a nommé autrefois «la guerre fraîche et joyeuse» à travers le journal intime d’un jeune homme féru de théâtre, grand admirateur de Shakespeare.

~Melissande~

 

+ Le site de l’illustrateur David Gentleman (ce monsieur a tout de même 88 ans!)

+ Le site de l’éditeur

+ les articles de Sophie sur d’autres romans de Michael Morpurgo traitant également de la guerre: Cheval de guerre , Soldat Peaceful et La trêve de Noël

 

Présumée disparue – Lectrices ELLE (13)

présumée

Roman policier adulte – Rentrée littéraire

PRÉSUMÉE DISPARUE
Susie Steiner

Equinox
Les arènes (2018)

*****

Une nuit, après une énième rencontre Internet ratée, Manon Bradshaw est envoyée sur une scène de crime.
Edith Hind, étudiante à Cambridge, belle, brillante et bien née, a disparu. Peu d’indices, des traces de sang…
Chaque heure compte pour la retrouver vivante. Les secrets que l’inspectrice Bradshaw s’apprête à découvrir auront des conséquences irréversibles, non seulement pour la famille d’Edith mais pour Manon elle-même.

*****

Au fil des jours et de l’enquête sur la disparition présumée d’Edith, on accompagne une équipe de policiers dans leur vie professionnelle (avec tous les soucis de pression hiérarchique, médiatique et de budget) mais aussi dans leur vie privée, qui est parfois bien “polluée” par ce travail prenant.

Un polar qui a l’avantage d’être plus psychologique que sanglant, et dans lequel, on entend à tour de rôle Manon, enquêtrice solitaire, maladroite dans les relations humaines et parfois gaffeuse, Davy, policier confronté quotidiennement à la misère humaine mais pourtant éternel optimiste, Helena, amie de toujours d’Edith, Myriam, mère éplorée de la disparue…

Par rapport à certains “page-turner”, le rythme est assez lent (mais on ne s’endort pas non plus hein !), ce qui nous permet de faire plus amples connaissances avec les différents protagonistes, mais néanmoins le suspense est présent tout au long du roman et jusque dans les dernières pages.

En bref :

Une enquête qui réserve de  drôles de surprises,  quelques fausses pistes, des personnages complexes et une enquêtrice humaine -malgré un fichu caractère- que j’aurai plaisir à retrouver dans un autre roman !

Une jolie découverte.

P.S : Je viens d’apprendre que l’on pourra retrouver Marion Bradshaw, l’enquêtrice, dans un autre polar à la rentrée 2019.

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ELLE

13ème lecture / 28

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C’est ma 17ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock