Tu ne sais rien de l’amour : un roman souvenir

Tu ne sais rien de l’amour est un roman touchant sur l’amour, les amours, qui entremêle amitié, adolescence, famille et secrets.

Tu ne sais rien de l'amourRoman pour adolescents dès 14 ans

Tu ne sais rien de l’amour

de Mikaël Ollivier

Thierry Magnier, 2016
Collection Grands Romans
9782364749522, 15,90€
240 pages
Disponible en epub numérique

Thèmes : amour, souvenir, amitié, famille, secret

***

!! Attention, ne lisez pas la 4ème de couverture de ce roman, trop explicite, pour préserver le suspense !!

Nicolas est médecin, sa garde commence dans quelques heures quand un mail de sa mère vient troubler sa nuit. Il hésite à l’ouvrir. Ce mail est aussi adressé à Malina, alors il se met à penser à elle, à son enfance, son adolescence. Peu à peu, entre présent et passé, on suit le fil de la vie de Nicolas, mais aussi celle de cette Malina. Cette petite voisine, orpheline de mère, qui venait tout le temps chez eux, partait en vacances avec eux, au point qu’à deux ans déjà, ils étaient inséparables.

Au fur et à mesure du récit, des secrets apparaissent, des révélations. Des histoires secondaires qui aident à mieux comprendre les protagonistes de ce récit, et notamment les parents de Nicolas. Ses parents qui selon les périodes du récit sont de simples toiles de fond ou de vrais acteurs au coeur de l’intrigue. Enfin Malina est un personnage que l’on a du mal à cerner, tout au long de ce récit, et qui pourtant hante complètement le héros.

Plusieurs passages font facilement écho à des expériences personnelles… celui-ci m’a touché :

C’était à l’époque du premier arrêt maladie de mon père, quand je me suis mis à fermer moi-même les volets, le soir. Période – je ne m’en rends compte qu’aujourd’hui, avec le recul des années – étrange et fébrile, durant laquelle je savais inconsciemment que quelque chose de grave était en marche, dont personne ne me parlait, et dont je n’avais d’ailleurs pas du tout envie que l’on me parle, bien trop agrippé à l’égocentrisme de l’enfance. Pourtant, je ne pouvais manquer de m’apercevoir que ma mère était nerveuse et tendue.

L’alternance entre deux périodes, avec ce Nicolas adulte est intéressante, mais elle rend les personnages finalement moins attachants. Un détachement se crée entre le lecteur qui s’attache assez facilement aux adolescents que l’on suit, et le personnage adulte dont la réflexion plus mûre vient troubler les jolis souvenirs. Car ce récit oblige à une vraie réflexion sur l’amour et la famille. Une réflexion difficile, parfois dérangeante, mais dans l’air du temps. Proposer un récit double permet aussi d’apporter une fin bien plus construite et profonde.

Tu ne sais rien de l’amour est un récit poignant à la chute surprenante, qui touche le lecteur et marque sa vision de l’amour. Rien de choquant dans ce récit pour un lecteur adolescent, mais sa lecture réclame je pense une certaine maturité pour l’apprécier, 14-15 ans sans doute…


+ De Mikaël Ollivier nous vous avons déjà présenté :

Petit poche : – Jack est là   et   Trop fort, Victor

petitetropfortvictor

+ D’autres romans de Mikaël Ollivier à découvrir (et que j’ai beaucoup aimé) :
La vie en gros
Tu sais quoi ?
Le monde dans la main

 

Avez-vous déjà lu des titres de cet auteur ?

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Madame le lapin blanc – Album jeunesse

madame

MADAME LE LAPIN BLANC

Gilles Bachelet
Seuil jeunesse (2012)
*****

Tout le monde, ou presque, connaît “Alice au pays des merveilles” de Lewis Carroll. Et donc tout le monde, ou presque, connaît le lapin blanc qui est toujours en retard, courant, sa montre à gousset à la main. Monsieur Bachelet a eu la très bonne idée de se demander si ce lapin blanc était marié, avait des enfants, bref, ce qu’il faisait en dehors du Palais de la Reine de Cœur.

Et il a trouvé le le journal intime tenu par Madame Le Lapin Blanc. Et l’on verra que non, tout n’est pas rose au Pays des Merveilles…

*****

Si vous n’avez pas lu “Alice au pays des merveilles”, que cela ne vous empêche pas de lire cet album. Vous perdrez quelques gags, quelques références, mais cela ne vous empêchera pas de l’apprécier. Si au contraire vous faites partie des fans de ce conte, votre plaisir n’en sera que plus grand !

J’ai tout aimé dans cet album : l’idée de départ (ça ne vous est jamais arrivé de vous poser des questions sur des personnages de romans, de films ? Sur leur enfance, leurs rêves, ce qui leur arrive ensuite… Moi si. Plein de fois. Alors j’adore que quelqu’un ait, pour une fois, répondu à mes questions !!).

L’humour un peu “décalé”, omniprésent dans les albums de Gilles Bachelet. Les références, multiples, au conte susmentionné. La double page sur les 100 façons d’accommoder les carottes !!

Les nombreux détails des illustrations (on peut passer pas mal de temps sur chaque page, voilà qui va bien occuper mes neveux et nièces cet été !! Merci Mr Bachelet) Et puis l’avantage avec cet album, c’est que l’enfant, comme le parent l’apprécieront !

Un extrait du journal : “Il m’arrive même parfois d’imaginer – suis-je sotte ! – un monde où les hommes participeraient aux travaux du ménage…” (je vous laisse découvrir l’air béat du lapin blanc passant la serpillère, extra !!)

*****

Du même auteur, ne ratez pas le magnifique “Une histoire d’amour

Et d’autres présentés plus brièvement mais très drôles également : Les coulisses du livre jeunesse, “Des nouvelles de mon chat

Madame le lapin blanc a été élu Pépite de l’Album 2012 du Salon du Livre et de la Presse jeunesse en Seine-Saint Denis.

challenge albums 2018

Cet album participe au Challenge “Je lis aussi des albums 2018

Il s’appelait comme moi – Roman jeunesse

moi

1914-1918

Il s’appelait comme moi

Jeanne Taboni Misérazzi

Ill. de Virginie Grosos

Éditions Millefeuille (2014)
******

Lors d’une sortie scolaire autour du Monument aux morts, pour préparer la cérémonie du 11 novembre, le jeune Paul découvre, à sa grande surprise, que son nom figure sur le monument. Après une courte enquête, il s’aperçoit qu’il s’agit en fait de son arrière arrière grand-père. Il va alors faire des recherches pour en savoir un peu plus sur cet ancêtre mort à 23 ans.

En parallèle, nous entendons la voix de Paul (celui qui est mort en 1915) qui nous raconte son quotidien à la ferme tout d’abord, puis son départ pour la guerre lors de la mobilisation générale du 2 août 1914.

******

“Il s’appelle comme moi !” dit le jeune Paul…

Une belle histoire même si elle est forcément un peu triste. On sent bien le désarrois de ce jeune paysan, qui vient d’être père et est obligé de quitter sa famille, son travail, son quotidien, en bref, sa vie et son île aussi, la Corse, qu’il n’avait jamais quitté, tout ça pour aller servir de chair à canon dans un conflit qu’il ne comprend pas…

J’ai trouvé que c’était une façon très intelligente de relier les enfants à quelque chose qui peut leur paraître très lointain ! Le fait qu’ils voient leurs noms sur un monuments, qu’ils se rendent compte que c’était un père, un grand-père, leur rendent certainement les choses plus “réelles”.

ilLes quelques pages documentaires sont également très intéressantes, ainsi que les explications pour faire ses propres recherches et son arbre généalogique !

Je n’ai pas parlé des illustrations : elles sont très simples, très douces, pour la plupart on dirait juste des croquis au crayon à papier qu’on aurait commencé à colorier en marron…

******

Le site de l’auteure

Celui de l’illustratrice

Ce roman participe au Challenge “Première Guerre Mondiale 2018

chez Blandine (voir ici sa chronique) que je remercie pour cette jolie découverte !

Petit Elliot – La grande famille – Album

petit

Petit Elliot

La grande famille

Mike Curato

Casterman (2016)

^^^^^

Petit Elliot, nous vous en avons déjà parlé, avec le premier tome de cette petite série : “Petit Elliot dans la grande ville”. Celui-ci est le 2ème. Un 3ème tome “Petit Elliot et la fête foraine” est paru fin 2017 (pas encore lu !), et le 4ème “Petit Elliot à la campagne” est prévu pour octobre 2018 (et j’ai vu sur le site de l’auteur qu’il y en a un sur Noël).

Dans cet album, Petit Elliot l’éléphant à pois et son amie la souris habitent ensemble. Mais aujourd’hui, la souris a une réunion de famille (Parents, grand-parents, 15 frères, 19 sœurs, 25 tantes, 27 oncles, 147 cousins…) et Petit Elliot reste seul dans l’immeuble désert. Il décide alors d’aller se promener, mais partout autour de lui les gens sont en couple, avec leurs enfants, leurs amis… Il se sent seul. Et triste.

^^^^^

Une seconde histoire aussi mignonne que la 1ère (même si elle est moins gourmande ! ;) ) qui montre que même si on n’a pas de famille, on peut être accueilli (adopté ?) par des personnes avec qui on sera bien et avec qui on formera une famille (même sans “liens du sang”).

Et comme je l’avais déjà noté dans la présentation du premier volet des aventures du Petit Elliot, il n’est pas étonnant que les illustrations me plaisent autant ! Dans cette Interview de Mike Curato, dans laquelle il explique sa façon de travailler, il dit s’être inspiré des tableaux de Edward Hopper, un peintre américain que j’aime beaucoup.

Dernier “détail” mais qui a son importance : il y a des gens de toutes les couleurs/nationalités dans les illustrations et je trouve ça vraiment très bien !

Feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur

Le site de Mike Curato

Cet album participe au challenge Je lis aussi des albums 2018″

challenge albums 2018