Mariée par correspondance – BD de la semaine

mariée

BD adulte

Mariée par correspondance

Mark Kalesniko

Label Discover

Éd. Paquet (2008)

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Cet album a remporté Le Prix de la Meilleure BD adaptable au Cinéma

(Forum International Cinéma et Littérature – Monaco – 2005)

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Monty Wheeler, un canadien de 39 ans qui n’a encore jamais connu de femme, décide de s’en “offrir” une via une petite annonce. Kyung Seo, jeune femme coréenne, sera l’heureuse élue. Dès le départ cependant, il y a des petits couacs. Monty est étonné parce que sa promise n’a pas d’accent. Elle est aussi très grande alors qu’il s’imaginait toutes les asiatiques petites. Mais il s’en console parce qu’elle est très belle. Petit à petit, il s’aperçoit qu’elle n’est pas aussi docile qu’il l’aurait souhaité… Et qu’elle a d’autres envies que lui.

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Ce qui m’a tout d’abord attiré dans cette bd (que l’on m’a offerte), c’est sa couverture que je trouve très jolie. Par contre, je dois bien avouer que je n’ai pas du tout aimé les illustrations à l’intérieur. Pas parce qu’elles sont en noir & blanc, mais parce que le trait est anguleux et ne m’a pas plu (trop “brouillon”).

Le point de départ de l’histoire est intéressant, ce “mariage par correspondance” mais je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Monty est assez pénible, sa femme est son nouveau “joujou”, sa petite poupée chinoise (alors qu’elle est coréenne). Il veut juste qu’elle vive comme il l’a décidé, c’est un nouveau jouet dans sa collection. Mais elle a d’autres envies. Des envies de liberté, de découvertes, d’ouverture au monde… Pourtant elle n’est pas spécialement attachante non plus. J’aurai aimé en savoir plus sur son passé. Savoir pourquoi elle avait choisi cet homme là, cet endroit là. Ils ont juste besoin l’un de l’autre, et au final, j’ai trouvé ça très triste !

J’ai connu des gens qui s’étaient rencontrés par petite annonce. Ils passaient leurs journées à s’engueuler… Je me suis toujours demandée s’il y avait des couples heureux dans de telles circonstances ! Peut-on réussir à s’aimer alors qu’on ne se connaît pas du tout ?

Retrouvez l’avis de Blandine

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C’est le retour de la BD de la semaine ! Et c’est chez Moka

Le bruissement du papier et des désirs – Roman

bruissement

Avis aux nostalgiques de “Anne… La maison aux pignons verts” !

Romance historique et familiale

Le bruissement du papier et des désirs
Sarah McCoy

Michel Lafon (2019)

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1837. Canada. Île-du-Prince-Édouard. La famille Cuthbert mène une vie paisible et campagnarde dans sa maison aux pignons verts. Le fils, Matthew, 21 ans, s’occupe des champs et des bêtes avec le père, Hugh. La fille, Marilla, n’a que 13 ans, mais elle a quitté provisoirement l’école pour aider sa mère à la maison. En effet, celle-ci est enceinte de 8 mois et doit rester couchée le plus possible, ayant fait, par le passé, de nombreuses fausses couches. Ce jour-là, Marilla est un peu nerveuse, car ils attendent la venue de la sœur de sa mère, sa tante Izzy, qu’elle n’a pas vu depuis l’âge de quatre ans et dont elle n’a absolument aucun souvenir…

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Si vous avez lu le roman “Anne… la maison aux pignons verts“, le résumé ci-dessus a dû vous rappeler quelque chose. Dans “la maison aux pignons verts“, Matthew et Marilla, se sentant vieillir, décident d’adopter un petit orphelin pour les aider à la ferme.

Dans ce roman-ci, sorte de “prequel”, on retrouve ces mêmes personnages, Matthew et Marilla, mais ils sont beaucoup plus jeunes.

Je ne suis pas une spécialiste d’Anne, la maison… Mais en lisant cette histoire, j’ai retrouvé ce côté “nature” et désuet qui m’avait beaucoup plu dans l’histoire d’Anne. Et cela m’a de nouveau donné envie d’aller là-bas ! Bon, il y a aussi des moments où j’ai eu bien envie de mettre quelques claques à Marilla… Preuve que j’étais totalement immergée dans cette histoire qui m’a beaucoup plu !

Par contre, pourquoi ce titre “Le bruissement du papier et des désirs” qui ne veut rien dire ? Il aurait été plus judicieux de traduire simplement le titre anglais “Marilla of Green Gables”…

A mon avis, Sophie ne saurait tarder à nous donner le sien, et, elle, c’est une connaisseuse !!

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Extrait :

“Pourtant, certains jours, Marilla n’avait pas envie de coudre à côté de sa mère, ni de suivre son frère dans leur jardin à la lisière du pâturage. Certains jours, aussi immoral que cela pût être, Marilla voulait profiter de la journée comme il lui plaisait. Quand elle parvenait à se libérer, elle courait dans les bois de sapins baumiers avec ses magazines et suivait le ruisseau vers l’endroit où il se jetait dans une petite mare séparée en deux par un érable qui poussait en plein milieu. Elle s’asseyait sur son île avec l’eau qui clapotait autour d’elle et lisait jusqu’à ce que le soleil commence à filtrer à travers les arbres.”

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Du même auteur, j’ai lu (présentés sur un autre blog à l’époque) :

Le souffle des feuilles et des promesses (2017)

Un parfum d’encre et de liberté (2016)

Et mon préféré : Un goût de cannelle et d’espoir (2014)

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Ce roman participe à deux challenges (les deux chez Enna !!) L’African-American History Month et le Petit Bac catégorie “Lecture”

La peau noire des anges – Roman ado

noire

La peau noire des anges

Yves-Marie Clément

Le muscadier (2016)

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Angelina a 13 ans. Elle est malgache, mais elle (sur)vit à Mayotte avec son jeune frère Célestin suite au naufrage de la barque qui transportait ses parents. Elle travaille pour une femme qui les nourrit elle et son frère et ils vont tous deux à l’école. Mais suite à un accident, et faussement accusés, ils vont devoir se sauver.

Intimement persuadée que ses parents sont vivants, elle va repartir pour Madagascar en laissant son jeune frère se débrouiller à Mayotte. Mais elle devra travailler encore et encore, pour un salaire de misère afin de rembourser les passeurs (pour son voyage de Mayotte à Madagascar et pour rembourser l’emprunt fait par ses parents !)

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Impossible de rester indifférent à la lecture de ce roman.

Ce n’est jamais “pleurnichard”, on nous raconte des faits, point. Bon pas vraiment hein, c’est un roman ! Ce que j’essaie maladroitement de dire, c’est qu’Angelina ne se plaint pas de son sort. Elle est parfois triste, oui, elle voudrait retrouver ses parents (elle n’a que 13 ans !) et son frère Célestin mais l’accent n’est pas mis sur ces émotions là, mais bien sur l’envie d’étrangler tous ceux qui “profitent” de cette malheureuse gamine. Et ils sont nombreux apparemment à profiter de ce trafic d’êtres humains…

Parce qu’il ne faut pas être naïf, c’est un roman, oui, mais ces situations existent. J’ai refermé ce livre totalement dégoûtée et révoltée !! “Rester vivant” est une collection qui porte bien son nom, car la lecture des romans qui la compose ne laisse jamais indifférent !

En ces temps où l’on parle beaucoup d’immigration, “la peau noire des anges” est un roman à lire.

Et en plus, à la fin, vous comprendrez le titre ;)

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De cet auteur je vous ai déjà présenté : Le réveil de Zagapoï (lien avec les autres plus bas)

Pour en lire un passage (ce n’est pas le début du roman, mais le moment où Angelina arrive chez ses nouveaux “Maîtres” au Liban…)

Le site de l’auteur

Éditions Le Muscadier

De cette maison d’édition, nous vous avons déjà présenté plusieurs titres : Bêtes de pensée et Badalona, Jours de neige (un recueil de nouvelles), 40 jours d’automne, Station sous-paradis, les mains dans la terreVirée nomade, Phobie, Orient extrême, le 9E continent, l’aigle noir, le réveil de Zagapoï et Emma

Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied

Alexandrin

Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied

Alain Kokor (ill.) & Pascal Rabaté

Éd. Futuropolis (2017)
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Alexandrin est un homme libre, un vagabond, poète itinérant qui gagne sa vie en vendant au porte à porte ses écrits. Voici comment il interpelle et charme ses futurs lecteurs : “Je me présente, Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins de terre et de bitume, par le vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie“.

Loin, très loin de nos habitudes consuméristes ou des réseaux sociaux, dans une époque pas facile à définir, mais pas si lointaine (photocopieur, McDo ou raviolis existent déjà…) ce poète vagabond recueille un jour un “oiseau égaré”, un jeune garçon, fugueur de son état et prénommé Kevin. Il va lui apprendre à faire des rimes, mais aussi et surtout à regarder le bon côté des choses, à profiter des petits moments de bonheur (j’adore la page 52, quand ils imitent les grenouilles), à s’émerveiller d’un rien, d’un oiseau qui chante ou du bruissement du vent dans les feuilles…

Comment ne pas être charmé par ce poète attentionné et rêveur ? Par cet homme qui manie si joliment la langue pour en tirer des rimes ? En fermant cette délicieuse bd, avec un petit (gros) pincement au cœur, on se prend à espérer que les deux auteurs (que je ne connaissais que de nom) continueront à faire un bout de chemin ensemble.

Une ode à la poésie, à la flânerie et à la liberté que je ne peux que vous conseiller !

Alexandrin

Cette page, je l’avoue, m’a bien fait rire !

Les avis des autres participants à la BD de la semaine : Karine, Hélène, Jérôme, Jacques, Stéphie, Mo’ et Blandine

Cette semaine nous sommes reçus par Stéphanie du blog Mille et une Frasques