HINTERLAND – T1

Hinterland
Une fratrie à la recherche de son passé…
A partir de 13 ans (éditeur)

HINTERLAND

T1 : Le secret de Sanarshel

Andrew Bonzon

Illustrations de Myrtille Vardelle

Éditions Novel (2023)

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La sortie du tome 2 est prévue pour avril 2023

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Marcel, Billie, Colin et Esther habitent une étrange demeure. Il s’agit d’un arbre creux, dont la partie qui donne sur la rue est couverte d’une façade tout à fait normale. Ils vivent seuls (ou presque ! Il y a quand même Hermès, petit dieu aux pouvoirs limités et un automate qui fait la cuisine). Ce jour-là, ils sont interpellés par leurs parents (ils sont morts mais apparaissent parfois dans un tableau) qui leur demandent de partir à la rescousse de leur grand-oncle Arcadius, le gardien de Sanarshel dont ils sont sans nouvelles…

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La couverture, déjà, attire le regard ! Bleue foncée, presque violette, avec des circonvolutions florales brillantes. Elle est gaufrée (légèrement en relief) et dorée. Bref, très jolie ! Une 2ème chose m’a interpellée, c’est le nom de l’auteur… Bonzon, ça me disait quelque chose ! Évidemment, je pensais à Paul-Jacques Bonzon, l’auteur jeunesse connu surtout pour la série “Les six compagnons“. Andrew est son petit-fils et “Hinterland” est son premier roman jeunesse.

Mais revenons au roman… Qui m’a bien plu ! C’est le premier tome d’une trilogie, donc on fait connaissance avec les personnages principaux, l’endroit où ils vivent (très spécial, mais ça me plairait bien !) et on commence à cerner les contours de l’histoire. Pour autant, on n’a pas le temps de s’ennuyer, les péripéties s’enchainent.

Bref, c’est une lecture que j’ai trouvé tout à fait plaisante ! Et qui parle de la mémoire et de l’importance de la transmission pour éviter de refaire les erreurs du passé. Il y a un petit côté “Steampunk” avec les machines bricolées par Marcel, un petit côté mythologie aussi (avec les “petits” dieux) et le tout fait un peu penser à un conte

Mon seul bémol concerne l’âge indiqué par l’éditeur. Je pense qu’il peut tout à fait se lire à partir de 10/11 ans.

“En apparence, c’est une maison. La plus étroite et, dit-on, la plus ancienne de Paris. Quatre pièces, une par étage, une par enfant. Une maison tout en hauteur, comme une tour, si vous préférez. Mais il faut apprendre à se méfier des apparences. Pour ceux qui savent observer, la porte raconte déjà beaucoup.

Une porte sculptée selon les règles des meilleurs ébénistes de la ville, ornée de plusieurs scarabées en métal, eux-mêmes entourés de libellules en nacre qui offrent les soirs de pleine lune une lumière troublante. Et si vous fixez intensément cette porte, peut-être verrez-vous bouger ces bestioles.”

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Un autre avis chez Lirado (qui a été déstabilisée par le fait qu’on ne sache pas à quelle époque se déroule l’histoire, moi ça ne m’a pas gênée !)

Un autre roman pour la même tranche d’âge qui parle de la mémoire également : Le tome 1 de “Mémoires de la forêt

Rose

RoseUne vie à Paris au 19ème siècle
Roman adulte

Rose

Tatiana de Rosnay

Traduit de l’anglais par Raymond Clarinard

Éditions Héloïse d’Ormesson (2011)

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Lecture Commune avec Enna

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Nous sommes à Paris, en 1869. Assise dans la cuisine vide, Rose écrivait à son époux décédé. La maison avait été vidée car ils avaient été expropriés comme tous les habitants de la rue.

En effet, l’Empereur et le Baron Haussmann avaient commencé les grands travaux de modernisation de la capitale depuis plusieurs années déjà. Et leur rue était la prochaine à être démolie. Tous étaient catastrophés. Mais pour Rose, il était tout simplement hors de question de quitter la maison où elle avait été si heureuse.

Elle était veuve depuis plusieurs années et vivait grâce aux loyers qu’elle percevait de deux boutiques sises dans la même rue. Mais pour elle, il ne s’agissait pas d’argent, et cette expropriation était catastrophique à plus d’un titre.

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J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver la jolie plume de Tatiana de Rosnay. J’ai déjà lu deux de ses romans : Elle s’appelait Sarah et le voisin. Ces trois romans sont très différents les uns des autres, mais j’ai aimé les trois !

Celui-ci, qui se passe à Paris (dans un quartier que je connais) entre 1828 et 1869, n’a d’historique que le “fond”. Si vous n’aimez pas les romans historiques, vous pourriez tout à fait l’apprécier quand même. C’est avant tout une histoire de vie, une histoire d’amour. L’amour de Rose pour son mari Armand (et inversement), pour sa belle-mère, pour son fils. Et pour cette maison dans laquelle elle a tant de souvenirs.

J’ai bien aimé les débuts de chapitre qui imite une écriture manuscrite, nous rappelant que ce sont des lettres que Rose écrit à son mari.

Une très jolie lecture que je vous recommande.

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Ce roman participe au challenge “LE TOUR DU MONDE EN 80 Jours LIVRES” (France)

proposé par Bidib

monde

Son site officiel

La vidéo ci-dessous montre les transformations de Paris sous la poigne du Baron Haussmann.

Papi Gaga – Roman Hibouk

papiRoman jeunesse
A partir de 8/9 ans

PAPI GAGA

Márcia Abreu

Illustré par Lalalimola

Traduit du portugais par Dominique Nedellec

Coll. Hibouk

La Joie de Lire (2020)

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Résumé de l’éditeur : Jérônimo, alias , vit avec sa mère et son père, ainsi qu’avec Claudia, l’employée de maison. Mais depuis quelque temps son grand-père, Papi Ga est venu vivre avec eux à la maison. Il perd un peu la tête, c’est pour cela que l’appelle Papi Gaga. est super content que son grand-père vive avec eux, ces deux-là s’entendent vraiment très bien ! Ensemble, ils font des combats d’épée et Papi Gaga a toujours de drôles d’expressions qui font rire son petit-fils. Plusieurs fois par jour Papi Gaga demande à , avec beaucoup de nostalgie, s’il se souvient de Boa Esperança ? Ce qui a tendance à beaucoup énerver les parents du petit garçon… Lors d’un week-end les parents de sont invités à un mariage. Claudia doit rester s’occuper du grand-père et de mais cela ne l’enchante guère car elle aimerait beaucoup aller à une fête. Elle finit d’ailleurs par les laisser seuls en leur ordonnant de rester bien sages à la maison… Abandonnés mais heureux, les deux compères décident alors de partir en train pour Boa Esperança…

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C’est une histoire hautement improbable mais très drôle. La cavale d’un petit garçon et de son grand-père. Le grand-père parle sans arrêt de son enfance dans son village natal à son petit fils. Si bien que le jour où ils se retrouvent seuls, ils décident d’y aller. Et bien évidemment, ils y arrivent !

Le grand-père vieillissant et perdant la mémoire, on pourrait penser que c’est triste. Mais pas du tout. Le sujet est traité avec beaucoup de tendresse, il y a une relation très forte entre le grand-père et le petit fils. Et puis, en vieillissant, on n’oublie pas tout… Et on peut encore apprendre bien des choses à ses petits enfants !

Un joli roman qui attendait dans ma pal depuis bien longtemps (la faute à sa couverture verte qui ne m’attirait pas du tout !!)

L’illustratrice a une façon de dessiner les personnages qui rappelle Sempé.

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Lire un extrait (site de l’éditeur)

Le site de l’illustratrice

Une histoire un peu similaire, mais avec une grand-mère et sa petite fille : Mamie et moi

Un roman qui participe au Challenge d’Antigone Objectif Pal

Dans la toile du passé – Roman jeunesse

toilePeut-on “transmettre” son passé ?

A partir de 11 ans

DANS LA TOILE DU PASSÉ
Anouk Bloch-Henry

Éd. Oskar (2018)

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Ana adore aller chez ses grands-parents, qu’elle a surnommé Jep et Jem. Ana, qui habite en ville, adore leur jardin, un vrai espace de liberté. Avec Jep, son grand-père, elle s’occupe du potager, va à la pêche, l’écoute réciter des poèmes. Avec Jem, sa grand-mère, elle apprend à tricoter et à manger ses crêpes sans se salir les doigts. Jep ne prend jamais rien au sérieux. Pour les réponses sérieuses, mieux vaut demander à Jem.

Un jour, La Mort vint chercher Jep. Elle le rata de peu, mais il dû aller passer quelques temps à l’hôpital. Ana compris ce jour là que ses grands-parents aussi pouvaient mourir et elle fut très triste. Si triste qu’elle n’arrivait plus à manger. Le médecin qui l’examina lui dit qu’elle avait des toiles d’araignées plein le ventre…

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Même si j’aime beaucoup les romans qui parlent de l’Histoire, j’ai toujours une grosse appréhension avant d’en ouvrir un qui parle de la seconde guerre mondialePourtant, celui-ci se lit sans problème ! Même si l’on y parle de la mort, la façon dont le sujet est abordé fait qu’on ne se sent pas oppressé.

Ce roman en fait, parle surtout des secrets de famille. Des “non-dit“, de toutes ces choses non formulées qui finissent bien souvent par dégénérer en conflit. Du mal que peuvent faire ces secrets. Mais il parle aussi de la difficulté que peuvent avoir les gens à exprimer ces souvenirs souvent douloureux pour eux.

Le côté “fantastique” aide à “adoucir” l’histoire.  Je ne sais pas si les enfants comprendront le côté “transmissiondes secrets d’une génération à une autre, mais j’ai beaucoup aimé la façon dont c’est raconté.

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L’avis d’Histoire d’en lire

Sur la Seconde Guerre Mondiale, plus “documentaire” : Oradour, un village si tranquille