Le chant du héron au crépuscule ♥

héronRoman historique

Le chant du héron au crépuscule ♥

TAN TWAN ENG

Traduit de l’anglais (Malaisie) par P. Giraudon

Charleston poche (2021)

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Ce roman a déjà été publié en 2016 sous le titre “Le Jardin des brumes du soir” aux éditions Flammarion.

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Résumé éditeur : Malaisie, 1951.

La Seconde Guerre mondiale est finie depuis six ans lorsque Teoh Yun Ling se décide à quitter Kuala Lumpur pour rejoindre les montagnes qui s’élèvent au cœur du pays. C’est là que s’est retiré Nakamura Aritomo, l’ancien jardinier de l’empereur du Japon, l’homme qui pourra l’aider à honorer la promesse faite à sa sœur : créer le plus beau des jardins.

Celui dans lequel elles se réfugiaient en pensée pour survivre dans le camp d’internement japonais où elles ont passé la guerre… et dont sa sœur n’est jamais revenue.

Tiraillée entre son serment et sa soif de vengeance, Teoh Yun Ling débute un apprentissage auprès de l’énigmatique Aritomo.

Tandis que l’insurrection communiste fait rage dans le pays, des liens se nouent entre ces deux êtres, le maître et l’élève, que la vie aurait dû irrémédiablement séparer.

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J’aime beaucoup le titre poétique et la jolie couverture de ce roman. Malgré ses 557 pages, je l’ai dévoré en quelques jours.

C’est une histoire difficile à raconter mais qui vaut le coup d’être lue ! Cette femme, pleine de colère envers les japonais (elle a été internée dans un camp et mutilée) va passer outre son ressentiment et se mettre au service de l’ancien jardinier de l’empereur du Japon. Et cela, pour tenir une promesse faite à sa sœur. Le personnage de Teoh est complexe. On comprend ce qui lui est arrivé au fil du roman dont les chapitres alternent passé et présent.

Un roman qui parle de mémoire, de culpabilité, d’amour, de jardin japonais, de thé, de famille et de secrets. Pas forcement très facile à lire (je ne retiens pas facilement les noms asiatiques !) mais très beau. Je me suis laissée envouter par cette ambiance tour à tour dure (le passé, la guerre) et sereine (la création du jardin).

Si vous aimez la culture japonaise, vous devriez apprécier ce roman.

Une très jolie découverte pour moi !
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Le Chant du héron au crépuscule, deuxième roman de l’auteur, a remporté le Man Asian Literary Prize, le Walter Scott Prize et a été finaliste du Booker Prize.

Télécharger un extrait (site de l’éditeur)

Un roman qui participe au Mois du Japon

Chez Lou et Hilde

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à l’Objectif PAL chez Antigone

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Ainsi qu’Au tour du monde en 80 jours livres (Malaisie) chez Bidib

monde

L’histoire d’ Erika – Album Innocenti

Erika

A partir de 8 ans

L’histoire d’ Erika

Ruth Vander Zee

Roberto Innocenti (Ill.)

Christiane Duchesne (Trad.)

Éditions d²eux (2021)

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Grâce à Ruth Vander Zee qui l’a rencontré par hasard en 1995, Erika a pu nous raconter son histoire. Elle commence ainsi :

Entre 1933 et 1945, six millions de personnes de mon peuple on été tuées. Plusieurs ont été fusillées. Plusieurs sont mortes de faim. Plusieurs ont été brûlées dans des fours ou asphyxiées dans des chambres à gaz. Pas moi.

Je suis née un jour de 1944. Je ne sais pas la date de ma naissance. Je ne sais pas le nom qu’on m’a donné alors. Je ne sais pas dans quelle ville ni dans quel pays je suis née. Je ne sais pas si j’ai eu des frères ou des sœurs.

Ce que je sais, c’est que, âgée de quelques mois seulement, j’ai échappé à l’Holocauste.

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Indiqué à partir de 8 ans, je trouve ça un peu jeune pour parler de ces horreurs qu’ont été la déportation et l’holocauste. Par contre, je trouve que cet album a parfaitement sa place dans tous les CDI (collèges et lycées !)

C’est une histoire très dure, mais très belle en même temps. Ces parents, qui, sans savoir vraiment vers quoi on les emmène, décident de jeter leur bébé hors de ce train pour lui donner une meilleure chance de survie. Quelle merveilleuse preuve d’amour pour cette femme. Et quelle tristesse aussi de savoir quel sort a été réservé à ses parents.L'Etoile d'Erika par Vander Zee

Un album très émouvant qui se termine sur une note d’espoir et deux pages en couleur après des illustrations en nuances de gris et plutôt réalistes qui font froid dans le dos. Un livre très fort.

Je l’avais déjà lu il y a quelques années, la couverture était différente et c’est une nouvelle traduction. Il s’appelait alors “L’étoile d’ Erika” (Milan – 2003). Je ne l’ai pas sous la main, difficile donc de savoir si la traduction est très différente ou non (En fait, vous pourrez trouver l’ancienne version sur Youtube). Je trouve la nouvelle version un peu plus “dynamique”.

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D’autres albums illustrés par Innocenti sur ce blog : La petite fille en rouge, La maison (2ème album présenté), Rose Blanche et L’auberge de nulle part.

Site de l’autrice (c’était son premier livre)

Site de l’illustrateur (en anglais et italien)

Roberto Innocenti a reçu le prix Hans Christian Andersen en 2008 pour l’ensemble de son œuvre.

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Un album qui participe au Challenge Petit Bac d’Enna

2ème ligne – Catégorie Prénom

Les couleurs du Ghetto – Roman illustré

couleursRoman illustré

A partir de 13 ans

Les couleurs du Ghetto

Aline Sax

Illustrations de Caryl Strzelecki

Coll. Encrage

La Joie de Lire (2019)

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Présentation de l’éditeur : Varsovie, automne 1940. Le quartier dans lequel vit Misja, sa sœur et ses parents, est transformé, sous l’occupation nazie, en ghetto. Tous les Juifs de la ville et de ses environs y sont enfermés. Les maladies, la faim et les expulsions éliminent lentement mais sûrement la population. Misja, lui, refuse la situation, il ne veut pas se laisser emmener à l’abattoir comme un agneau… Avec quelques compagnons, il se révolte !

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J’ai lu ce roman il y a déjà plusieurs mois, en octobre ou novembre. Cela fait partie des livres, des thèmes, dont je me dis qu’il est indispensable de les lire et de les faire connaître. Mais dont je sais, aussi, qu’ils vont me toucher profondément, me bouleverser. Et donc, la plupart du temps, je traîne pour les lire. J’ai fini par lire celui-ci, mais j’ai perdu mes notes. Et j’avoue qu’à l’approche des fêtes de Noël, je n’avais pas envie de le relire.

Bref. Comme prévu, ce roman m’a bouleversée. C’est oppressant. Jour après jour, on voit comment les gens ont été brimés, humiliés, arrêtés puis enfermés dans ce ghetto. En peu de mots, de phrases, on comprend comment s’est arrivé. Comment les gens se sont “laissés faire”, si on peut dire, c’était ça ou mourir…

C’est un roman qui devrait se trouver dans tous les collèges et lycées.

Il devrait être lu par tous les jeunes qui doutent de la Shoah, qui ne connaissent pas ce moment de l’Histoire. Je l’ai trouvé terrible, abominable (pour ce qu’il raconte bien sûr) mais terriblement bien fait en ce sens où je pense que personne ne pourra rester indifférent à cette lecture.

Les illustrations en noir et blanc ajoutent encore au sentiment de malaise et d’oppression ressenti à la lecture de ce très beau texte.

A LIRE !!!

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Lire un extrait et voir les illustrations sur le site de l’éditeur

Sur le même sujet, voir aussi : Au ghetto de Varsovie nous avons combattu

Un livre qui participe au Challenge d’Antigone

https://delivrer-des-livres.fr/wp-content/uploads/2019/01/objectif-pal-250x250.jpg

Au Ghetto de Varsovie nous avons combattu

ghettoSouvenirs du Ghetto

A partir de 12/13 ans

AU GHETTO DE VARSOVIE

NOUS AVONS COMBATTU

Éric Simard
Avec Marek Edelman

Coll. Histoire et Société
Oskar Editeur (2018)

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C’est une lecture commune avec Blandine

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Présentation de l’éditeur : Depuis novembre 1940, les troupes allemandes et leurs collaborateurs terrorisent, affament, humilient et déportent les Juifs du ghetto de Varsovie. Quatre habitants sur cinq sont exterminés en quelques mois…
Soudain, le 18 janvier 1943, retentissent dans les rues du ghetto les tirs d’une poignée de jeunes résistants juifs contre les soldats allemands venus effectuer une dernière rafle. C’est la première rébellion menée dans une ville européenne contre les occupants nazis. Tenue en échec, l’armée allemande se retirera et réattaquera trois mois plus tard avec une puissance de feu bien supérieure. Marek Edelman est un membre de l’état-major de l’insurrection. Il a alors vingt-quatre ans.

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 Ce livre est une fiction qui s’appuie sur des faits réels. Il se présente sous la forme de “pseudo-souvenirs ou témoignages” venant de plusieurs personnes qui parlent de Marek Edelman, combattant du ghetto. En une page, chaque “personne” qu’a connu Marek raconte comment il l’a rencontré ou à quelle occasion il a combattu avec lui. A travers ces très courts chapitres (1 à 2 pages) on a une idée de la vie terrifiante qu’on eu tous ces gens. La faim, la peur, le froid, la méfiance, l’horreur au quotidien.

Éric Simard explique comment il a réalisé ce “portrait mosaïque”.

“Les faits relatés dans ce livre reposent sur le témoignage de Marek Edelman (1919-2009), un des rares combattants ayant survécu à l’insurrection du ghetto de Varsovie. Ils ont été publiés juste après la Deuxième Guerre mondiale dans deux ouvrages : La vie malgré le ghetto et Mémoires du ghetto de Varsovie.”

Marek Edelman a écrit ces livres pour qu’il reste une trace de ses camarades de combats. 73 ans plus tard, Eric Simard fait ressurgir ces personnes (décédées) afin de lui rendre hommage.

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Un livre que j’ai trouvé intéressant, et avec lequel j’ai appris des choses (je ne connaissais pas les “tickets de vie” par exemple).

Mais si le fond m’a intéressé, la forme m’a quelque peu perturbée. Ces courts récits donnent une “forme” étrange au livre, un peu décousue (un côté “zapping”) et du coup j’étais plutôt “détachée” pendant ma lecture, pas vraiment émue. Ce qui, au fond, n’est peut-être pas plus mal vu les horreurs racontées !

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D’Éric Simard, déjà présentés sur ce blog : Martin Luther King, La femme noire qui montra le chemin de la liberté et Allô Jésus, ici Momo

Un livre qui était dans ma PAL depuis près d’un an…

Il participe donc au Challenge Objectif PAL d’Antigone.