LE TIRAILLEUR – Histoire vraie

tirailleurL’histoire vraie d’un berger devenu soldat
BD Historique

LE TIRAILLEUR

Alain Bujak & Piero Macola (ill.)

Futuropolis (2014)

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Auteur : «En 2008 et 2009, à Dreux, j’ai photographié la vie quotidienne d’une résidence sociale Adoma, ex-Sonacotra. J’y ai rencontré Abdesslem, un ancien tirailleur marocain. Il avait alors plus de quatre-vingts ans.
Ce reportage terminé, j’ai voulu le revoir. Finalement, nous avons passé des heures ensemble, souvent le matin, autour d’un café clair et très sucré. Je lui demandais de me raconter sa vie. Pêle-mêle, c’est la dernière guerre, la campagne d’Italie, l’Indochine, l’injustice d’une vieillesse miséreuse.
Il cherchait dans sa mémoire. Parfois tout venait d’un coup, avec une étonnante précision. Parfois, aussi, il y avait des blancs…
Je ne pouvais pas imaginer que l’histoire d’Abdesslem tombe dans l’oubli.»

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Cette histoire décrit avec beaucoup d’humanité le sort des hommes dans les anciennes colonies françaises en temps de guerre. Enrôlés de force, emmenés dans des endroits totalement inconnus pour se faire tirer dessus. Abdesslem était un jeune berger de 15/16 ans. Pour avoir voulu voir de plus près un camion, il est embarqué par l’armée française et se retrouve soldat.

A ceux qui pensent que certains profitent du système français, je dis : lisez cette bd.

La France a bien profité de ses colonies ! Ce vieil homme n’aurait-il pas pu toucher sa pension chez lui ? Finir ses jours aux côtés des siens ? Quand on pense qu’il a risqué sa vie pour la France, je trouve qu’on l’a bien mal récompensé…

Les illustrations, très douces (au crayon de couleur ?) atténuent beaucoup la dureté de cette vie commencée par 15 ans de guerre (2nd guerre mondiale puis Indochine). A la fin, quelques pages raconte le voyage que l’auteur a fait pour retrouver Abdesslem dans ses montagnes marocaines avec des photos en noir et blanc.

Une très belle BD !

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Le site du scénariste

Celui de l’illustrateur

D’autres BD qui parlent de la 2nde guerre mondiale :

LA BD de la semaine est en pause

Tetti, la sauterelle de Vincent de Caroline Lamarche et Pascal Lemaître

Un album touchant, véritable hommage à la beauté de la nature sublimée par l’art

Tetti

Album pour la jeunesse dès 6 ans

Tetti, la sauterelle de Vincent

de Caroline Lamarche

et Pascal Lemaître

Ed. L’école des loisirs, coll. Pastel, avril 2021-12,70 euros

Thèmes: peinture, sauterelle, couleurs, Van Gogh, paysages, solitude, mort

 

Présentation de l’éditeur: “Je viens de finir un paysage représentant un champ d’oliviers avec des feuilles grises, un peu comme celles des saules, leur ombre violette projetée sur le sol sableux ensoleillé.” Vincent Van Gogh, juillet 1889

 

Ce très bel album est un feu d’artifice coloré, à l’image de l’œuvre de Vincent Van Gogh; où l’ombre de la mort s’invite au cours de l’été. Bien que destiné à un jeune public, Tetti, la sauterelle de Vincent aborde en douceur la mort et les regrets d’une vie courte mais laborieuse.

Si l’enfant ne comprendra pas tout de suite le message véhiculé, l’adulte quant à lui appréciera ces moments volés en compagnie du peintre et de sa nouvelle amie. On retrouve dans Tetti, la sauterelle de Vincent une certaine nostalgie inspirée par cet été qui s’achève, où Mistral sans pitié balaie tout sur son passage.

Mais c’est avant tout une histoire d’amitié pudique et silencieuse entre le génie incompris et le fragile insecte. C’est d’ailleurs à partir de fragments d’insectes découverts récemment collés sur la toile “Les olivers” que Caroline Lamarche a eu l’idée de créer cet album.

En somme, Tetti, la sauterelle de Vincent est un album poétique et tendre avec un thème hors du commun.

 

~Melissande~

 

+Pour découvrir le challenge “L’art dans les albums” présenté par Nathalie: c’est ici

+ Voici un autre album délicat rendant hommage aux paysages de Provence: Le plus grand peintre du monde de Michaël Morpurgo

Et les lumières dansaient dans le ciel d’Eric Pessan

Un roman réaliste sensible avec un protagoniste attachant en manque de repères

et les lumières dansaient dans le ciel

Roman initiatique pour la jeunesse dès 11 ans

Et les lumières dansaient dans le ciel

d’Eric Pessan

Ed. L’école des loisirs, coll. Medium+ Poche,
février 2021 (première parution en 2014)- 5,80 euros

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Thèmes: astronomie, divorce, séparation, fugue, solitude, relations parents (mère)

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Présentation de l’éditeur: “C’est la nuit. Elliot n’arrive pas à dormir, alors il s’en va. Il part loin de la ville, en train, pour aller voir les étoiles, et il reviendra avant le matin. Voir les étoiles, c’est ce qu’Elliot aime le plus au monde. Autour de lui, personne ne comprend vraiment cette passion. Avant, il observait le ciel avec son père, qui lui apprenait les constellations et les galaxies. Maintenant que ses parents sont séparés, ce n’est plus possible. Il doit y aller seul, en espérant que sa mère ne se rendra compte de rien.”

Avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, dans Et les lumières dansaient dans le ciel, Eric Pessan aborde un sujet douloureux pour de nombreux jeunes: le divorce. En effet, du jour au lendemain, le monde d’Elliot vole en éclats. Son père quitte le domicile conjugal et il se retrouve seul avec une mère qui ne le comprend pas. Alors la nuit, il s’échappe de la demeure familiale où il étouffe. Car c’est en observant les étoiles que son monde s’illumine. Cela lui permet de retrouver un semblant de normalité.

Comme beaucoup d’adolescents, Elliot peine à retrouver ses repères en l’absence d’une figure paternelle. Et les lumières dansaient dans le ciel m’a beaucoup plu. Hormis des thématiques actuelles, c’est surtout la plume d’Eric Persan qui m’a séduite. Ce roman est court certes mais très bien construit.

L’auteur nous invite à contempler la nuit d’un oeil neuf. Ce sera grâce à une rencontre, presque magique, que deux ados à la dérive se raccrocheront à leurs rêves.

Et les lumières dansaient dans le ciel est un roman à découvrir si ce n’est déjà fait!

 

~Melissande~

 

Muette présenté par Hérisson

+ L’avis de Saiwhisper du blog “Les pages qui tournent”

 

Les oiseaux ne se retournent pas ♥

oiseauxSur le chemin de l’exil…
Roman graphique

Les oiseaux ne se retournent pas ♥

Nadia Nakhlé

Delcourt/Mirages (2020)

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Amel est prête. Elle a dit adieu à son pays, à ses amis, aux maisons, aux arbres, aux oiseaux, à sa terre. “Les hommes en noir ont piétiné tous nos espoirs“. Son pays est en guerre. Elle a 12 ans et est orpheline. Élevée par ses grands-parents trop vieux pour partir, elle va devoir les quitter pour s’engager sur les chemins de l’exil avec une famille de voisins.

Ses grands-parents lui ont dit :”Il faut que tu sois forte Amel. Tu dois vivre.”  Ils lui ont appris les règles à respecter pour survivre pendant son voyage. Avancer quoi qu’il arrive. Ne pas montrer ses peurs. Éviter les passeurs et les militaires. Ne faire confiance à personne. Amel doit même changer de nom. Elle s’appellera Nina. Nina Hudhad. Elle rejoint la famille Hudhad et ils partent. Mais rapidement, Nina va être séparée des autres et devoir apprendre à se débrouiller seule…

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“Les oiseaux ne se retournent pas” est un merveilleux roman graphique fait de beauté, de poésie et d’espoir…♥️

C’est sûr, le thème (une fillette de 12 ans chassée de chez elle par la guerre) n’est pas franchement drôle, ni gai. Mais ce n’est pas larmoyant du tout. On a parfois peur pour elle évidemment. On la plaint aussi. Mais au final, ce qu’on retient, ce sont les rencontres, les échanges, les apprentissages.

C’est un très bel ouvrage, tant pour l’histoire que les illustrations.

Le papier est épais, “texturé”, avec un grain que l’on sent en caressant les pages. Des pages très joliment ornées de motifs délicats, fleurs, oiseaux ou motifs orientaux. C’est vraiment très beau ! Je ne peux que vous encourager à aller le feuilleter en librairie ou en bibliothèque.

A lire !! ♥♥♥

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Feuilleter les premières pages (site de l’éditeur)

L’avis de Mo’

https://www.editions-delcourt.fr/sites/default/files/styles/bandeau_produit/public/2020-08/oiseaux-ne-se-retournent-pas.jpg?h=9ac45ef8&itok=V_IUzK0P

 

Cette semaine, nous sommes chez Moka