Les aventures de Cluny Brown

clunyLes aventures de Cluny Brown

Margery Sharp

Ed. Belfond (vintage) 2015

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Mr Porritt était veuf et plombier de son état. Il menait une vie tranquille, mais il avait un problème. Son problème c’était sa nièce, Cluny Brown. Cluny n’était pas méchante, non, mais elle ne savait pas rester à sa place. Ni en place, d’ailleurs.

Bref, pour régler ce « problème » Mr Porritt trouva une solution très raisonnable, pour l’assagir et lui faire retrouver le sens des convenances, il envoya Cluny travailler comme femme de chambre dans une maison très convenable de la noblesse du Devonshire.

Une fois Cluny partie, Mr Porritt, se retrouvant seul, s’interrogea cependant sur les « méfaits » de Cluny, qu’avait-elle fait de si répréhensible ?

Pas grand-chose en fait, mais Cluny était indépendante, curieuse, naïve et surtout, surtout, dans cette Angleterre de 1930, elle ne se comportait pas comme une jeune fille le devrait… Les conventions, elle ne connaissait pas !

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Mais qui est donc Cluny ?

Au milieu de tous ces gens un peu coincés, il faut bien le dire, Cluny est une vraie bouffée de fraîcheur. C’est une jeune fille « moderne », qui sait ce qu’elle veut (ou plutôt ce qu’elle ne veut pas), rêveuse, fantasque et curieuse, toujours de bonne humeur, elle attire les hommes, surpris par cette spontanéité. Les autres personnages de ce roman sont beaucoup plus classiques, ils savent où est leur place, eux…

Un roman plein d’humour qui se lit avec beaucoup de plaisir et qui, je n’en doute pas, vous mettra le sourire aux lèvres

« Les aventures de Cluny Brown » paru en France chez Julliard en 1946 et indisponible depuis, a été adapté au cinéma par Ernst Lubitsch sous le titre « La belle ingénue ».

C’est une œuvre culte en Angleterre, où Margery Sharp est très connue pour sa série jeunesse « The rescuers » (connue chez nous sous le nom des « aventures de Bernard et Bianca » grâce à l’adaptation des studios Disney)

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Un petit mot sur cette collection « vintage » : j’ai lu jusqu’à présent 6 romans de cette collection (Edisto, Partie de Chasse, Régiment de femmes, Patience, Poison et Cluny Brown) et, si j’en ai préféré certains, aucun ne m’a déçu. Bref, je ne sais pas qui est directeur (trice) de cette collection chez Belfond, mais je le remercie chaleureusement pour toutes ces jolies découvertes !

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D’autres idées de romans plus ou moins légers pour l’été par ici.

Patience – Roman sentimental

PatiencePATIENCE

John Coates

Collection « Vintage »

Ed. Belfond (2014/EO 1953)

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Patience est une jeune femme mariée, mère de 3 enfants. Bonne mère, bonne épouse, soumise à son mari et très satisfaite de son existence. En fait, c’est une jeune femme naïve et innocente à qui ses parents n’ont pas appris grand-chose sur la vie en général et sur la vie de couple en particulier.

Venant d’une famille Catholique et étant elle-même une fervente croyante, elle subit sans broncher le devoir conjugal imposé par son mari mais n’y prend aucun plaisir.

Un soir pourtant, sa vie bascule : elle rencontre un homme, Philip et sans trop comprendre comment se retrouve dans ses bras, puis dans son lit. Autrement dit, en grand état de “Péché” ! Et là ? Elle découvre que ce fameux devoir conjugal très ennuyeux avec son mari, peut devenir une fête des sens éblouissante…

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Ce roman date de 1953, mais il est très “frais” malgré son âge et plutôt drôle. On peut parfois trouver Patience agaçante par sa très (trop ?) grande naïveté qui la fait parfois ressembler à une petite fille, mais il est probable qu’à l’époque plus d’une femme lui ressemblait…

Patience est à la fois un roman sentimental à travers l’histoire d’amour que vivent Patience et Philip, une critique de la vie de l’époque (la façon dont le mari traite sa femme) et une critique de la religion poussée à l’extrême (la notion de Péché revient très souvent).

A sa sortie, en 1953, il fut interdit en Irlande.

Au final, un roman très « libertin » pour l’époque ! Certains le comparent à Mme Bovary, peut-être pour l’histoire mais sûrement pas dans le style (je n’ai jamais réussi à lire plus de 50 pages de Mme Bovary, je trouve ça ennuyeux à mourir, alors que j’ai dévoré celui-ci.)

Le style est parfois un peu vieillot, mais ça ajoute au charme du roman…

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La collection Vintage chez Belfond

D’autres idées de romans plus ou moins légers pour l’été par ici.

Quitter le monde – Mois Américain 5 – LC

QuitterMois américain

Roman adulte

Quitter le monde ♥
Douglas Kennedy

Belfond (2009)

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C’est une Lecture Commune avec Enna

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Lors d’une énième dispute de ses parents, Jane Howard, 13 ans, déclare qu’elle ne se mariera jamais et qu’elle n’aura jamais d’enfants. Le lendemain, son père quitte la maison et sa mère tiendra à jamais Jane pour responsable de ce départ. Des années plus tard, fraîchement diplômée d’Harvard, Jane refuse un poste de Maître-Assistant à l’Université du Wisconsin. Au Directeur du Département, Wilson, qui lui demande la raison de son refus, elle répondra : “J’ai décidé de gagner de l’argent, beaucoup d’argent.”

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Ce roman est divisé en 5 parties d’inégales longueurs qui nous racontent de façon chronologique la vie de Jane. Dans la 1ère partie (74 p.), on suit son adolescence, ses études, ses premières amours comme ses premières déceptions. Et l’on assiste à ses premiers déboires familiaux.

La 2nde partie (55 p.) nous conte ses débuts prometteurs dans le monde de la finance, puis la fin d’une parenthèse dorée (argentée ?) grâce à ses parents, toujours aussi charmants…

Un retour “à la normale” pourrait-on croire en entamant la 3ème partie, puisque Jane reprend le travail comme Maître-Assistant en littérature dans une université de Nouvelle-Angleterre. Ce poste à Boston va lui permettre de rencontrer Théo et d’ajouter un nouveau chapitre à sa vie. Mais cette 3ème partie s’achève sur un terrible drame.

Peut-on se relever après autant de coups du destin ? C’est ce que vous verrez dans les 2 dernières parties de ce roman.

C’est un pavé, mais plutôt facile à lire, l’écriture est très fluide. Un roman plein de “rebondissements“, et d’émotion, mais également de réflexions sur ce qui nous fait avancer. Il m’a beaucoup plu,  je l’ai dévoré en 3 jours !

N’hésitez pas à aller voir ce qu’en a pensé Enna

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Extrait :

Ou plus simplement, la brutalité du froid et la sombre majesté de ce paysage m’avaient soudain libérée de toutes les incertitudes qui encombraient ma vie. Quoi qu’il en soit, je me sentais légère, portée par les éléments et même, l’espace d’un moment, j’ai éprouvé un sentiment qui ressemblait au bonheur, la perception sans mélange d’être vivante ici et maintenant, dégagée du scénario souvent trop complexe qu’avait été mon existence. Au fond, n’était-ce pas cela, le bonheur ? Une parenthèse pendant laquelle, sans penser au passé ou à l’avenir, on arrive à s’enfuir de soi-même ? Plus de réminiscences venant vous hanter, plus d’appréhensions qui ruinent votre sommeil ; juste la redécouverte que l’instant présent est merveilleux… Avais-je besoin du froid coupant, du vent déchaîné, de la détonation hypnotisante des vagues se brisant sur une plage déserte pour me rappeler qu’être au monde pouvait, en soi, vous rendre heureux ?

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Biographie sur le site de l’auteur

De cet auteur, j’ai également lu et beaucoup aimé : Cul de sac (réédité sous le nom de “piège nuptial”), L’homme qui voulait vivre sa vie, Les désarrois de Ned Allen, La poursuite du bonheur, Rien ne va plus, Une relation dangereuse… Tous sauf les 4 ou 5 derniers que je n’ai pas encore lus, quoi !

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C’est ma 5ème participation au Mois américain !

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Un roman qui participe aussi à à Objectif Pal chez Antigone

Mois Américain – Présentation et choix des livres

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Après le mois du Japon (avril), le mois anglais (juin), voici maintenant

LE MOIS AMERICAIN

Proposé par

Mélanie Le Saux-Glaymann & par Plaisiràcultiver

(présentation du challenge en cliquant sur ce lien).

Il existe depuis 8 ans et se déroulera tout au long du mois de septembre 2019.

Voici ma PAL “prévisionnelle :

Certains sont dans ma PAL depuis plusieurs années, tous depuis plus d’un an en tous cas ! Ils participeront donc aussi au challenge “Objectif PAL” d’Antigone et deux d’entre eux rentrent également dans le Challenge “Cette année, je (re)lis des classiques“. Certains rejoindront aussi le Challenge Petit Bac

  1. Délicieuses pourritures de Joyce Carol Oates – Éd. Philippe Rey (2003)
  2. Parker (BD) d’après D. Westlake – Adapté par Darwin Cooke – Dargaud (2010 et 2011)
  3. Scarface (BD) d’après Armitage Trail – Adapté par Christian De Metter – Casterman/Rivages (2011)
  4. Les neiges du Kilimandjaro d’Ernest Hemingway – Gallimard (1946)
  5. Quitter le monde de Douglas Kennedy – Belfond (2009) – (LC avec Enna)
  6. Tandis que j’agonise de Faulkner – Gallimard (1934)
  7. Retour à Little Wing de Nickolas Butler – Autrement (2014) – Billet en ligne le 30/09/19
  8. Les règles du jeu d’Amor Towles – Albin Michel (2012) – Billet en ligne le

Pourquoi ceux là alors que j’ai plus de 40 romans américains dans ma PAL ?

  1. Délicieuses pourritures : Je l’ai pris dans ma pile de bouquins parce qu’il était tout petit (125 pages). Et aussi parce que Joyce Carol Oates est une autrice américaine très connue (Blonde, les chutes…) dont je n’avais encore rien lu. Noukette a bien aimé !
  2. Parker : Parce que j’avais lu le tome 1 il y a déjà un moment sans en parler. Ce mois Américain a été l’occasion de lire le tome 2 et de les présenter !
  3. Scarface : Parce que je cherchais une bd pour la bd de la semaine et qu’elle trainait dans ma pal depuis bien longtemps…
  4. Les neiges du Kilimandjaro : Choisi sur ma photo (Instagram) par Agnès (lectrice et autrice). C’est un recueil de 12 nouvelles. D’Hemingway, je n’ai pas lu grand-chose non plus à part, me semble t-il, “le vieil homme et la mer” (mais était-ce le roman ou une adaptation ?)
  5. Quitter le monde : C’est une Lecture Commune avec Enna. Un auteur que j’aime bien et dont j’ai lu plusieurs romans, mais pas récemment.
  6. Tandis que j’agonise : Choisi sur ma photo (Présentation d’une partie de ma PAL sur Instagram) par Maeve du blog “Mille et une lectures”.
  7. Retour à Little Wing : Aimé par Enna et Noukette.
  8. Les règles du jeu : Choisi par moi toute seule ! J’ai beaucoup aimé “Un gentleman à Moscou“, lu cette année dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE et je l’avais acheté dans la foulée, mais je n’ai pas encore pris le temps de le lire.

  Classique