Action ou vérité – Annika Thor

Roman pour adolescents

Action ou vérité

Annika Thor

Casterman, 2014
réédition,
120 pages

Annika Thor est une auteur jeunesse suédoise reconnue dans son pays (elle a notamment obtenu le prix Astrid Lindgren) qui a fait parler d’elle en France pour sa série Une île trop loin (Thierry Magnier), un coup de coeur pour moi.

Casterman réédite avec une couverture plus moderne Le jeu de la vérité sous le titre Action ou vérité. Un roman qui a plus de 15 ans mais qui pourtant semble terriblement d’actualité, réseaux sociaux en moins….

Nora, la narratrice entre en cinquième. Après des vacances loin de sa meilleure amie elle pense que tout va reprendre, comme les années précédentes. Pourtant, Sabina semble l’avoir oublié, elle ne lui parle presque plus, l’ignore. Elle a trouvé une autre meilleure amie, de celle que Nora n’apprécie pas. Nora est prête à tout pour redevenir amie avec Sabina. A tout, même à laisser dire, à laisser faire.

Nora change pendant cette année de 5ème, et la narration est partagée entre celle qu’elle était en ce début d’année, et celle qu’elle est finalement. Les voix de Nora alternent, créant un flou qui, s’il permet de créer une tension narrative, n’est pas toujours facile à comprendre. Ces passages, qui nous laissent entrevoir la fin, sont, je trouve, trop nombreux. Si le procédé est intéressant, on tombe ici dans un excès qui dessert finalement l’histoire en nous éloignant des personnages.

En effet, dans ce roman, les personnages ne sont que peu attachants. Nora, la narratrice, est sympathique, mais tellement incapable de penser par elle-même et de dire non. Sabina semble encore plus suivre le mouvement, une vraie adolescente avec des problèmes familiaux… Fanny est hautaine, imbuvable, et c’est bien voulu. Et puis il y a Karin, une jeune fille qui manque cruellement d’estime d’elle-même.

Alors à quoi les mèneront remarques, mesquineries et jeux, sous forme d’action ou vérité ? Nora découvre peu à peu le monde des adultes, un monde noir et peu engageant. L’amitié semble bien loin et quand l’amour commence à pointer son nez, Nora se sent encore plus loin des préoccupations de ses amies. Elle tente de comprendre le monde qui l’entoure, mais se perd parfois.

Un roman d’actualité malgré son âge puisque le gouvernement tente d’enrayer le harcèlement à l’école, véritable problème des cours d’école… Pourtant, la fin est toute caractéristique de nombreux romans similaires et j’aimerais vraiment finir par trouver autre chose, une autre conclusion. Evidemment la prise de conscience est déjà un très bon point, mais il faut qu’un auteur aille plus loin…

Un roman intéressant sur le thème du harcèlement, malgré la narration troublante, qui peut offrir une prise de conscience pour certains adolescents…

 

petit+

+ Le roman a été porté à l’écran en 1997 par la réalisatrice suédoise Christina Olofson.
Une image du film :

+ Les avis de Orbe et Melisande

+ Challenge YA + Challenge Bookineurs en couleurs

+ première parution en France en 2000 sous le titre Le jeu de la vérité. Paru en allemagne sous le titre I hätte nein sagen können (je déteste dire non)

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

L’amour maternel – albums [Nathalie]

Aujourd’hui je laisse la parole sur le blog à Nathalie,
une lectrice qui souhaite partager avec nous ses lectures d’albums
dans le cadre du Challenge Je lis aussi des albums 2014 !

Je vais commencer par deux albums qui parlent de l’amour maternel de façon très très différente ! Le premier, c’est un classique que j’adore :

Je t’aimerai toujours quoiqu’il arrive

de Debi Gliori

Ed. Gautier Languereau
1999, réédité en 2013

C’est un petit renard qui a besoin d’être rassuré, alors il pose à sa mère un tas de questions pour savoir si celle-ci l’aimerait vraiment toujours quoiqu’il arrive (s’il se changeait en ours ou en mouche par exemple…). Il veut savoir aussi si l’amour se casse, si on peut le recoudre…

C’est un album que j’avais acheté pour mon fils et qu’on a lu très très longtemps.

C’est plein… d’amour, c’est très tendre, les textes sont émouvants sans être “gnangnan” et les illustrations sont très douces également. Un très bel album pour rassurer tous les petits ! (Mais oui, même s’ils font des bêtises, on les aime quand même…)

Le 2ème album, (que j’adore aussi) :

Ce type est un vautour

de Sara

et Bruno Heitz

Casterman – 2009

Cet album là est très spécial et quand je l’ai lu la 1ère fois, ça m’a un peu fait froid dans le dos… L’histoire est assez “dure”,mais intéressante, et les illustrations sont très belles, très colorées.

C’est le chien de la maison qui raconte l’histoire. Un homme arrive dans la vie d’une femme et de sa fille. Le chien ne l’aime pas. Au fil des pages, on se dit que le chien a raison, que ça va mal finir… L’amour ici, ne sera pas celui de l’homme et de la femme, mais celui de la mère pour sa fille.

En lisant cet album très bien fait, on sent la tension monter, la peur arriver… Ce n’est pas un album pour les tout petits, vous l’aurez compris. Je me suis d’ailleurs demandé plusieurs fois si c’est un album pour enfants… J’espère que d’autres l’ont lu et me donneront leur sentiment à ce sujet.

A l’école !

S’il n’est plus l’heure de la rentrée, les enfants continuent d’aller à l’école, et quelques petits feront sûrement leur rentrée en janvier… Bref l’école ce n’est pas qu’en septembre, c’est toute l’année, en voici la preuve avec deux livres sur l’école!

Emilie

21 en route pour l’école

Dominique de Pressensé

Emilie c’est un peu ma chouchoute. Il faut dire que son animal de compagnie, arthur, est un hérisson. Les aventures de cette petite fille en rouge nous conduisent dans cet album à parler de l’école. Emilie se lève le matin de la rentrée bien décidée à emporter avec elle Arthur et ses doudous! Mais son grand frère ne la laisse pas faire, c’est interdit d’aller à l’école avec une pleine remorque de doudous!

La force des albums Emilie est de proposer des histoires simples, proches du quotidien des enfants, pleines de petits sourires. Le personnage d’Emilie, facilement reconnaissable, est accompagné par des amis qui eux aussi reviennent à chaque album. Un univers connu et facilement reconnaissable qui contribue à enchanter les enfants dès 3 ans mais aussi qui accompagne ceux qui commencent à lire grâce à une police très grosse et sans serif.

Un joli album d’Emilie pour aborder le thème de l’école.

+ Gabriel nous parle d’Emilie

Casterman, 2013

La rentrée des animaux

de Samir Senoussi

illustrations Henri Fellner

Dans la rentrée des animaux il n’est pas question d’enfants et pourtant les enfants vont tout à fait s’identifier à ses animaux qui vont à l’école, certains en courant, d’autres à reculons, un peu effrayés pour les nouveaux… Place ensuite à la classe, aux activités, à la cantine, à la sieste… un peu de tout pour découvrir l’école! L’humour n’est jamais très loin, tout au moins dans les illustrations, vives et qui personnalisent les animaux. Tous les animaux. Un serpent avec un cartable, un éléphant qui fait la sieste…

Un album très coloré qui donne à voir la rentrée des classes d’un œil drôle et pourtant très réaliste. On dédramatise cette étape et on a bien envie d’aller à l’école avec ses animaux qui jouent, mangent, rient…

+ L’avis de Leiloona

Gallimard Jeunesse, 2013

+ Une sélection de livres sur la rentrée des classes

Les enfants de la liberté – Marc Levy [BD]

Bande dessinée
Rentrée littéraire 2013

Les enfants de la liberté

de Marc Levy

illustré par Alain Grand

Casterman, 2013
176 pages, relié dos rond
9782203059207, 20€

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Thèmes : résistance, émigré, seconde guerre mondiale, Toulouse

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          L’adaptation en bande dessinée du roman le plus historique et personnel de Marc Levy. Un roman très différend de ses autres livres, moins romantique, plus touchant.

           L’histoire vraie d’enfants de l’Occupation devenus des adultes un peu trop vite. L’histoire de Raymond et Claude Levy mais aussi de Charles, Emile, Boris, Jan, Catherine, Damira, Sophie et Osna. A Toulouse pendant la seconde guerre mondiale, la résistance s’organise. La brigade Marcel Langer regroupe de nombreux émigrés qui luttent contre l’occupation nazie et les collaborateurs.

            Cette bande dessinée aux illustrations très classiques offre une  mise en image intéressante de l’histoire de Marc Levy. Une histoire très documentée qui nous présente la résistance française sous l’angle des émigrés, une histoire peu connue et souvent peu mise en valeur, intéressante dans le contexte de non intégration actuelle…

          Malgré le côté historique c’est le côté humain qui rend cette bande dessinée aussi touchante. Claude et Raymond ainsi que tous les autres jeunes que nous suivont nous font découvrir Toulouse sous l’occupation mais surtout les relations qu’avaient entre eux ces enfants devenus résistants, les règles drastiques pour ne pas se faire prendre, les changements d’identité, les attentats programmés et le plus terrible…

          A l’image de la couverture, les personnages sont nombreux et il est même parfois difficile de se repérer dans ces jeunes adultes, mais chaque scène, chaque passage est une histoire poignante.

            Un témoignage intéressant sur la résistance sous l’Occupation allemande, accompagné en fin d’ouvrage par des reproductions de documents officiels qui renforcent l’aspect historique.

+ L’avis d’Yv

+ Le site du livre Les enfants de la liberté

+ Challenge 1% rentrée littéraire

+ Mercredi BD chez Mango