La fiancée de Bombay

BombayMeeting India
Roman Anglais

La fiancée de Bombay

Julia Gregson

France Loisirs (2009)

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Lecture Commune avec Isabelle du blog Une ribambelle d’histoires

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Londres, 1928. Viva, jeune femme orpheline a mis de l’argent de côté. Son projet ? Aller en Inde où ses parents sont morts lorsqu’elle était enfant. Malgré tout, ses économies étant insuffisantes, elle va devoir travailler pour payer son voyage.

Sur le bateau qui les amène à Bombay, elle va servir de chaperon à Guy Glover. C’est un jeune garçon perturbé qui vient de passer 10 ans en internat. Il va en Inde rejoindre ses parents parce qu’il a été renvoyé de l’école.

Viva accompagne également deux jeunes filles, Rose et Victoria. Deux amies de longue date. Rose part à Bombay pour se marier avec un officier de cavalerie coloniale qu’elle connaît à peine. Et Victoria, Tor pour les intimes, va être sa demoiselle d’honneur. Tor quant à elle, est ravie de quitter le giron familial. Sa mère passant son temps à lui reprocher ses faits et gestes et à surveiller tout ce qu’elle fait et tout ce qu’elle mange, elle a soif de liberté.

Ce n’est cependant pas sans angoisse que tout ce petit monde se retrouve sur le Kaiser-i-hind, navire immense et luxueux. La traversée va durer deux semaines, avec des escales à Marseille, Malte et Port Saïd, avant d’arriver enfin à Bombay.

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Je suis été attirée par cette couverture au charme désuet, avec ses incrustations dorées et son air de carte postale d’un autre temps… En plus, depuis que je participe au challenge “Les étapes Indiennes”, dès que je trouve un livre d’un auteur indien ou qui se passe en Inde, je le prends !

J’avais un peu peur du côté “romance” mais en fait, j’ai beaucoup aimé. J’ai dévoré l’histoire de Viva, Rose et Tor en deux jours (et il y a quand même 700 pages). J’ai été séduite par le côté dépaysant et par les personnages, ces jeunes femmes qui partent à l’aventure (l’une pour se marier avec un homme qu’elle connaît à peine, l’autre pour “retrouver” son passé, la 3ème pour échapper à une mère étouffante).

Celle qui va se marier sait à peine comment on fait les bébés… Et les autres ne sont pas beaucoup mieux loties. Car cette histoire se passe en 1928. Il y a aussi une certaine critique du colonialisme et du comportement des colons (les anglais). Bref, ce roman se lit très facilement, il est intéressant et il m’a beaucoup plu !

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Billet récapitulatif de nos lectures “Indiennes”

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Un roman qui participe à plusieurs challenges

Le Mois Anglais chez Lou et Titine

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Il participe aussi à l’Objectif PAL chez Antigone

(J’avoue ne plus trop savoir depuis quand je l’ai celui-ci…)

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Challenge les Étapes Indiennes chez Hilde et Blandine

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Le tour du monde en 80 livres (Angleterre) chez Bidib

monde

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Et comme il fait 700 pages (éditions France Loisirs, 2010)

Il participe également au challenge “Pavé de l’été” chez Sur mes brizées

Challenge d’ors et déjà réussi puisqu’il suffit d’en lire un…

Sur le bout de la langue – Le plaisir du mot juste

languePar l’auteur de “La parole est un sport de combat”

Doc adulte

Sur le bout de la langue

Le plaisir du mot juste

Bertrand Périer

JC Lattès (2019)

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Présentation de l’éditeur : « Les mots sont mes plus chers compagnons. Chaque jour, je joue avec eux, je les manie avec délectation. Ils offrent une infinité de portes ouvertes sur le monde pour le décrire, le transformer, s’en échapper. Choisir comme dans une boîte à outils le mieux adapté, le plus exact, le plus inattendu : quel bonheur !
C’est ce goût des mots que je m’efforce de transmettre aux jeunes que je forme à la prise de parole en public ou que je rencontre à l’occasion de ces concours d’éloquence qui, partout, fleurissent depuis quelques années. »

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A l’aide d’anecdotes, Bertrand Périer nous présente le vocabulaire de huit “domaines” très différents : La loi (il est avocat), la gastronomie, la musique, la foi, la jeunesse, la politique, le sport et l’amour.

J’ai diversement apprécié chaque chapitre.

Celui sur la loi m’a bien plu et il m’a appris beaucoup des choses. Tout un vocabulaire et une façon de parler que l’on ignore totalement si on n’a jamais fait de droit (ou eu affaire à la justice).

Le chapitre sur la gastronomie étrangement, m’a beaucoup moins intéressée, alors même que je suis très gourmande. Je pense que c’est parce que, connaissant une grande partie du vocabulaire employé, je n’y ai pas fait de grande découverte.

La 3ème partie est consacrée à la foi, un domaine dans lequel je suis totalement ignare et qui ne m’intéresse guère que dans les grandes lignes, en tant que “culture générale”. Un thème qui ne m’a guère passionné.

Vient  ensuite la jeunesse des mots ou les maux de la jeunesse suivi des mots politiques, deux thèmes qui m’ont amusés et intéressés. J’ai, par contre, lu le suivant en diagonale, car il parle de sport, sujet qui ne me captive guère.

De petits jeux originaux sont proposés à chaque fin de chapitre. Pour s’entrainer à argumenter tout en s’amusant, enrichir son vocabulaire, apprendre à réguler son débit de paroles, à mieux articuler ou encore jouer avec les mots.

C’est un ouvrage à déguster à petites bouchées. J’ai commencé par le lire comme un roman, mais ce n’est pas une bonne idée, je me suis vite lassée. Je l’ai beaucoup mieux apprécié quand j’ai fractionné ma lecture, en lisant un chapitre de temps en temps.

Vu la variété des sujets traités, il serait étonnant que vous n’en trouviez pas au moins un ou deux à votre goût !

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Pour lire un extrait, c’est ici

Sur le thème des mots également : un album pour les plus jeunes, Méandre

Les livres d’Emmett Farmer – Roman

FarmerAccepteriez-vous d’effacer des pans entiers de votre vie ?
Roman Ado/Adulte

Les livres d’Emmett Farmer

Bridget Collins

JC Lattès (2019)

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Emmett Farmer a été malade. Il ne sait pas exactement combien de temps, ni ce qu’il a eu, mais il a du mal à s’en remettre. C’est un jeune homme, mais il est très lent et aussi fragile qu’un vieillard. Au milieu des cauchemars, il lui reste quelques souvenirs. Cris, pleurs, hallucinations… Après une journée de travail aux champs, il ne rêve que d’une chose : boire une bière et dormir d’un sommeil sans rêves ni terreurs nocturnes. Mais ce soir, une lettre est arrivée pour lui. La sorcière des Marais, l’enlivreuse, veut qu’il soit son apprenti. Et ce n’est pas comme s’il avait le choix… Il va devoir quitter la ferme de ses parents, où il pensait vivre toute sa vie, et sa sœur Alta aussi.

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Je n’en dirais pas plus sur l’histoire (on apprend ce que j’ai mis dans le résumé dans les 10 premières pages) parce que tout le plaisir est dans la découverte ! Ce roman fait 526 pages, mais je l’ai dévoré en 2 jours à peine. C’est Emmett qui nous raconte ce qui lui est arrivé, il y a beaucoup de dialogues et de “choses” à découvrir ce qui en fait un livre facile à lire et surtout très prenant !

Il y a du suspense, un côté “fantastique” (les enlivreurs), on ne sait pas vraiment où ça se passe (l’Angleterre ? Le nom du village est “Castleford”), ni quand ça se passe (il y a un côté moyenâgeux dans les descriptions de la ville, du quotidien…)

Difficile d’en dire plus sans dévoiler l’intrigue…. Qui est plutôt originale.

En fait, mon seul bémol est pour la couverture, que je ne trouve pas attirante du tout…

En bref, c’est un livre avec lequel j’ai passé un très bon moment !

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Extrait “Les livres d’Emmet Farmer”

Quand la lettre arriva, j’étais encore dans les champs, à ficeler ma dernière gerbe de blé. Mes mains tremblaient tellement que je ne parvenais pas à faire le nœud. C’était de ma faute si on devait le faire à l’ancienne, alors abandonner était hors de question. Je m’étais échiné sous le cagnard tout l’après-midi, à battre des paupières pour repousser les flaques de ténèbres qui palpitaient à la périphérie de mon champ de vision ; maintenant la nuit tombait, et j’avais presque fini. Les autres étaient partis dès le coucher du soleil, en me lançant des au revoir par-dessus leurs épaules. Et ça m’allait très bien. Enfin, j’étais tranquille et je n’avais plus besoin de cacher ma lenteur. Je poursuivais donc mon ouvrage en solitaire. Tout aurait été si facile avec la moissonneuse… À ce qu’il paraît, j’avais été trop malade pour vérifier l’état de la machine. En même temps, je ne me souvenais pas de grand-chose. Hormis quelques moments de lucidité, l’été avait été une succession de trous noirs, d’échos confus et fantomatiques. Et bien sûr, personne n’avait songé à s’assurer que la moissonneuse fonctionnait ! Chaque jour, je découvrais des tâches qui n’avaient pas été effectuées. Pa avait fait de son mieux, mais il n’avait pas quatre bras. À cause de moi, cela faisait un an qu’on était en retard sur tout.

Une trilogie qui a quelques points communs avec ce roman (fantasy/ambiance moyenâgeuse/Amour et amitié…) : Le livre des mots

Cette page vous propose des livres qui parlent de livres

Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris de David Zaoui

Un roman original, décalé et qui fait vraiment du bien!

Roman réaliste, littérature adulte

Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris

de David Zaoui

Editions JC Lattès, 2019, 288 pages.

Thèmes: peinture-quête identitaire-amitié-amour

 

« As-tu pensé, Alfredo, à ce que sera ta vie si tu ne parviens pas à percer dans cette voie qui est la tienne ? Que deviendras-tu ? Chauffeur routier, vendeur de cartes de visite, slameur ? Que pourrais-tu devenir  ? Tu ne sais rien faire.

Dans une HLM de banlieue, vivant sur le même palier que ses parents juifs italiens, Alfredo Scali est un loser au grand cœur qui se rêve artiste. Mais pas n’importe lequel! Alfredo peint « l’inconscient des animaux à travers leurs rêves » : celui des ours bipolaires et des crabes kleptomanes, entre autres…

Entouré d’un père soigneur dans un zoo et d’une mère qui prépare inlassablement des pâtisseries, d’une grand-mère foldingue atteinte d’Alzheimer, d’une touriste italienne aussi ensorcelante qu’inaccessible et d’un conseiller Pôle Emploi spécialisé dans les jobs neurasthéniques, sa vie d’artiste pleine de doutes et d’espoirs paraît sans issue.

Tout va changer lorsque Alfredo va hériter… de Schmidt, le singe chargé d’assister sa grand-mère. Ce capucin malicieux, dressé pour aider les personnes dépendantes, va bouleverser la vie du héros, ainsi que sa peinture…

De Pantin à Montmartre, d’une friterie belge tenue par un drôle de rabbin aux plages paradisiaques de Saint-Domingue, ce roman tendre et déjanté vous entraînera sur les traces d’un artiste prêt à surmonter tous les obstacles pour atteindre son idéal.»

 

Ce roman feel-good est une vraie petite pépite,  frais et sans prétention. David Zaoui nous offre une aventure cocasse aux multiples péripéties. Les personnages sont attachants, certains haut en couleurs tandis que d’autres essaient tant bien que mal de réussir leur vie. Là se trouve  l’essence du roman: comment réaliser ses rêves et véritablement réussir sa vie? Notre protagoniste se cherche tout au long des pages et on vit avec lui les angoisses et les déconvenues non seulement d’un artiste incompris mais aussi d’un chercheur d’emploi.

Ponctué de lettres hilarantes adressées à son conseiller Pôle emploi, le texte écrit à la première personne questionne l’air de rien sur le sens d’une vie où l’absence d’épanouissement personnel se fait clairement sentir.

J’ai adoré ce roman frais et décalé, un petit bijou que je vous recommande chaudement!!!

 

~Melissande~

+ le site de l’éditeur

+ Interview de David Zaoui sur le blog Alexandra le dauphin