S’il faut mourir – Roman sur la ségrégation

mourir

Roman

A partir de 15 ans

S’il faut mourir ♥
Junius Edwards

Robert Laffont (1964)

Pocket (2003)

125 pages

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Ce matin là, Will se prépare pour aller s’inscrire sur les listes électorales. Rien de bien compliqué pensez-vous ? Et pourtant. Malgré le fait qu’il se soit préparé à ça depuis deux ans, Will est un peu inquiet. Et pour cause… Nous sommes en 1950, dans le sud des états-unis, et… Will est noir. C’est un jeune garçon de 21 ans, sérieux et qui a servi son pays puisqu’il a fait la guerre de Corée. A cette occasion d’ailleurs, alors qu’il était encore sous les drapeaux, il avait demandé un bulletin de vote, mais ne l’avait jamais reçu…

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Que cette lecture a été dure ! Non pas que le livre soit difficile à lire, il est très facile d’accès au contraire. Mais j’ai tellement eu envie de taper sur certains personnages… Et pourtant, je suis plutôt pacifiste et pour la non-violence…

La scène où Will va s’inscrire au bureau électoral et où il se retrouve face à deux fonctionnaires racistes (et abrutis, il faut bien le dire) m’a beaucoup énervé. Puis il y a une discussion avec un collègue de boulot (qui connaît sa “place”, lui…) et ensuite avec le patron, qui reproche à Will de s’être absenté (alors qu’une affiche autorisait tous les hommes à s’absenter ce matin là pour aller s’inscrire).

Mais le plus stressant, c’est le passage avec Jeff, Luke et Tom. Ils sont insupportables de bêtise et de haine… Et l’on est terrorisé pour ce pauvre Will !

Je n’ai pas marché dans cette histoire, j’ai couru !

On ne peut qu’être du côté de Will, qui ne fait absolument rien de mal, bien au contraire, il essaie d’être un bon citoyen.

Un livre qui montre bien ce que devaient subir les personnes noires à cette époque-là dans le sud des états-unis et ça, juste pour faire valoir leurs droits ! Une histoire qui ne peut pas laisser indifférent et qui m’a beaucoup touchée.

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D’autres romans jeunesse sur la ségrégation raciale

Classique

Challenge Cette année je (re)lis des classiques2ème participation (Février : Mois court = Lectures courtes)

au Challenge African American History Month chez Enna – 1ère participation

ainsi qu’au Challenge Objectif PAL chez Antigone – 2ème participation

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Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Jane Eyre – Roman “classique”

   EyreInitialement édité sous le nom de Currer Bell

Jane Eyre
Charlotte Brontë

Dargaud Jeunesse (1979)

Éd. Atlas (1991)

Éditions Pocket (1990)

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Version originale parue en 1847

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J’ai comparé 3 versions :

Eyre  Eyre  Eyre

Jane, une jeune orpheline de 10 ans, est recueilli par son oncle. Malheureusement, celui-ci décède peu après. Elle reste donc avec sa tante et ses cousins, qui ne l’aiment guère et ne cessent de la tourmenter. Sa tante l’envoie dans un internat, Lowood, où elle ne va pas être mieux traitée, mais elle s’y fait une amie. Elle y restera plusieurs années, en tant qu’élève puis comme professeur. Souhaitant changer de vie, Jane accepte un poste de préceptrice dans un château, Thornfield Hall. Elle va y faire la connaissance du propriétaire Mr Rochester…

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Le premier que j’ai lu, c’est la version “jeunesse” parue chez Dargaud en 1979. J’avoue avoir été très (désagréablement) surprise de constater qu’il n’est nulle part fait mention du fait que ce soit une version abrégée ! Si on ne connaît pas, ou si on n’a pas une autre version sous la main, on ne peut pas savoir que ce n’est pas l’intégrale.

Dans ce roman, l’histoire est bien sûr conservée (en gros !), mais on a enlevé bon nombre de descriptions et simplifié les tournures de phrases, bref, enlevé tout ce qui fait le charme de l’écriture de Charlotte Brontë !

Les éditions “adulte”

Ensuite j’ai voulu voir s’il pouvait y avoir des différences significatives entre deux éditions “adulte” (selon le traducteur, l’éditeur, l’époque ?). La réponse est oui, il y en a. Dans la version des éditions Atlas par exemple (traduction d’Henriette Guex-Rolle) Mrs Reed vouvoie Jane, alors qu’elle la tutoie dans la version chez Pocket par exemple (traduction Sylvère Monod). Mais ensuite je me suis aperçue que la version des éditions Atlas (377 pages) n’était pas une version intégrale non plus !

Et c’est dommage, parce que la traduction, un plus “vieillotte” me plaisait mieux. Mais tant qu’à faire, je vais lire l’intégrale (695 pages) !

Lecture toujours en cours et pour l’instant, je me régale ! Je vous conseille vraiment de choisir l’intégrale…

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Un roman qui a été réédité, en version intégrale ou abrégée, plus de 12 fois en France. Pour la télévision, la BBC a réalisé 3 mini-séries (en 1973, 1983 et 2006). Quand au cinéma, entre 1910 et 2011, il y a eu  plus 14 adaptations ! Une adaptation en bande dessinée (Monique Amiel et Noël Gloesner) est sortie en 1999. Et les éditions Nobi Nobi ont sorti une adaptation en manga en 2017.

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Jane Eyre en Pdf (et c’est encore une version légèrement différente liée à un traducteur différent)

Et si vous préférez écouter : Jane Eyre (audio)

Bande annonce de la dernière adaptation réalisée en 2011 par Cary Fukugana avec Michael Fassbender et Mia Wasikowska dans les rôles principaux. Je ne l’ai pas vu, mais ça me tente bien !

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Clin d’œil : Pour le mois anglais (en juin !) j’envisage de (re)lire “L’affaire Jane Eyre” de Jasper Fforde.

Classique

Challenge Cette année je (re)lis des classiques – 1ère participation (Janvier : Les sœurs Brontë)

au Challenge Petit Bac chez Enna – Catégorie Prénom

et au Challenge Objectif PAL -n°1 chez Antigone

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Le secret de Jacqueline Woodson

Roman pour adolescents

Le secret

de Jacqueline Woodson

Pocket, 1996
actuellement non disponible

A travers l’amitié de Marie et Lena c’est tout un monde que l’on découvre. Celui d’une petite ville américaine où noir et blanc ne se côtoient pas. Celui aussi des mères absentes, des amitiés difficiles et des secrets. Marie est noire, aisée, elle vit seule avec son père suite au départ de sa mère dépressive qui fait le tour du monde. Lena vit elle aussi avec son père, suite au décès de sa mère. Blanche et pauvre elle tente de prendre soin de sa petite soeur Dion, tout en portant un lourd secret.

Marie et Lena deviennent rapidement amies contre l’avis des autres, ensemble elles peuvent être elle même et parler de cette absence de mère qui leur pèse. Mais Lena a bien plus de mal à accepter cette vie. Si le père de Marie cherche peu à peu à refaire sa vie et recommence à sortir, celui de Lena n’a pas cherché plus loin que le corps de sa fille et il l’oblige à dormir à la place de sa mère. Ce lourd secret pèse à Marie qui ne sait quoi faire pour aider son amie et sa petite soeur.

Ce roman est à la fois poétique et poignant. De beaux mots, une belle amitié, une réflexion sur la vie très mature souvent pour des adolescentes, mais aussi ce secret, cet aveu si difficile à garder, à croire.

Un très beau roman qui aborde un thème grave tout en douceur mais en laissant les choses dans le vague et sans réellement terminer l’histoire. A tel point que l’éditeur a ajouté une note de fin d’ouvrage sur les lois qui régissent les abus sexuels et les mauvais traitements en France, ainsi que le numéro de Allo Enfance Maltraitée (aujourd’hui le 119 pour information)

+ De la même auteur : Mon bel amour

cadeaumaestro

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

RDL – Les sorcières de Skelleftestad / La balafre / Ma vie a changé

3 romans fantastiques pour adolescents, totalement différents mais ont su me toucher, l’un par le rire, l’autre par l’émotion, le troisième par ses personnages!

Les sorcières de Skelleftestad, Tome 1 : L’étrange mariage de Nils Swedenborg

 Un roman très surprenant, notamment par son humour que je n’attendais pas du tout dans un récit qui me semblait fantastique. Il y a bien des Sorcières mais tout est décalé et c’est absolument superbe!

Johanna nous raconte la rencontre entre ses parents. Son père donc et surtout sa mère, une sorcière. Les personnages sont irrésistibles, tant le père, crédule mais attachant, que la mère et ses besoins de magie. Leur rencontre donc, avec les pensées de sa mère, puis sa naissance (dans un oeuf)… peu à peu l’histoire se révèle, et on sent une certaine tension entre Johanna et sa mère…

A lire, pour les bons mots et surtout pour rire tout du long!

+ Les avis d’Alice, Fantasia, Eidole

La balafre de Jean-Claude Mourlevat

Une histoire qui commence très simplement. L’histoire d’un jeune garçon qui doit déménager suite à la mutation de son père. Un nouvel environnement, un nouveau collège, des voisins un peu étranges… Mais voilà qu’un soir Olivier en se promenant se fait attaquer par le chien des voisins. Heureusement que celui ci est derrière une grille. Pourtant personne ne veut le croire, car la maison est abandonnée. Et en effet pas de trace du chien le lendemain matin, ni les jours suivants.

Olivier, persuadé qu’il n’a pas rêvé, va chercher à comprendre qui est ce chien et quelle est l’histoire de cette maison. Cette enquête le mènera à déterrer de vieilles histoires, des histoires difficiles de juifs, de délation, de regrets…

Un petit roman qui se lit très vite mais qui continue de nous trotter dans la tête une fois les pages retournée tant cette histoire touche et interpelle sur une partie de l’histoire qu’on cache souvent, par honte. Une autre manière de parler de la seconde guerre mondiale, avec un brin de fantastique qui accroche le lecteur.

Premier roman de Jean-Claude Mourlevat – Prix du Livre Jeunesse de la Ville de La Garde 1999, Prix littéraire des écoliers de Rillieux-la-Pape 1999, Prix J’ai Lu-J’élis (Angers) 1999, Prix Roseau d’or (Trignac) 2000.
Un roman qui compte donc pour le Challenge A tous Prix de Laure

 

 

Ma vie a changé de Marie Aude Murail

Une superbe couverture qui cache un roman très drôle ! Une chouette documentaliste (oui c’est toujours chouette une doc, mais quand même, je le précise…) Madeleine Bouquet donc, nous raconte sa vie. Son CDI, sa petite stagiaire, son fils… et les choses anormales s’accumulent. Des affaires qui disparaissent, une étrange odeur de muguet… Sa vie est chamboulée par un elfe, Timothée, qui a un petit air de Dobby dans ses mauvais jours… mais attachant comme lui!

Outre cette jolie histoire fantastique le rapport aux livres est très présent dans tout le livre, avec les déboires de cette pauvre documentaliste, qui s’arrache les cheveux entre son principal qui ne jure que par les classiques, le prof de français, son fils et ses voisins !
C’est avant tout cette tranche de vie de documentaliste, pleine d’humour que j’ai beaucoup aimé!

+ L’avis de Li-t-rature

+ Challenge YA#2