Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

La peau noire des anges – Roman ado

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La peau noire des anges

Yves-Marie Clément

Le muscadier (2016)

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Angelina a 13 ans. Elle est malgache, mais elle (sur)vit à Mayotte avec son jeune frère Célestin suite au naufrage de la barque qui transportait ses parents. Elle travaille pour une femme qui les nourrit elle et son frère et ils vont tous deux à l’école. Mais suite à un accident, et faussement accusés, ils vont devoir se sauver.

Intimement persuadée que ses parents sont vivants, elle va repartir pour Madagascar en laissant son jeune frère se débrouiller à Mayotte. Mais elle devra travailler encore et encore, pour un salaire de misère afin de rembourser les passeurs (pour son voyage de Mayotte à Madagascar et pour rembourser l’emprunt fait par ses parents !)

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Impossible de rester indifférent à la lecture de ce roman.

Ce n’est jamais “pleurnichard”, on nous raconte des faits, point. Bon pas vraiment hein, c’est un roman ! Ce que j’essaie maladroitement de dire, c’est qu’Angelina ne se plaint pas de son sort. Elle est parfois triste, oui, elle voudrait retrouver ses parents (elle n’a que 13 ans !) et son frère Célestin mais l’accent n’est pas mis sur ces émotions là, mais bien sur l’envie d’étrangler tous ceux qui “profitent” de cette malheureuse gamine. Et ils sont nombreux apparemment à profiter de ce trafic d’êtres humains…

Parce qu’il ne faut pas être naïf, c’est un roman, oui, mais ces situations existent. J’ai refermé ce livre totalement dégoûtée et révoltée !! “Rester vivant” est une collection qui porte bien son nom, car la lecture des romans qui la compose ne laisse jamais indifférent !

En ces temps où l’on parle beaucoup d’immigration, “la peau noire des anges” est un roman à lire.

Et en plus, à la fin, vous comprendrez le titre ;)

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De cet auteur je vous ai déjà présenté : Le réveil de Zagapoï (lien avec les autres plus bas)

Pour en lire un passage (ce n’est pas le début du roman, mais le moment où Angelina arrive chez ses nouveaux “Maîtres” au Liban…)

Le site de l’auteur

Éditions Le Muscadier

De cette maison d’édition, nous vous avons déjà présenté plusieurs titres : Bêtes de pensée et Badalona, Jours de neige (un recueil de nouvelles), 40 jours d’automne, Station sous-paradis, les mains dans la terreVirée nomade, Phobie, Orient extrême, le 9E continent, l’aigle noir, le réveil de Zagapoï et Emma

Betty Boob – Vivre après une mastectomie

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Betty Boob

Véro Cazot & Julie Rocheleau

Casterman (2017)

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Élisabeth, dite Betty, vient d’être opérée. Suite à un cancer du sein, elle a subit une chimio (donc plus de cheveux) et on lui a enlevé un sein. Son mari ne supporte plus de la regarder (il s’évanouit carrément) et elle-même a vraiment du mal à accepter ce nouveau corps. Et comme si tout cela ne suffisait pas, elle perd aussi son boulot (plus assez parfaite…)

Heureusement pour elle, elle va rencontrer des gens différents, plus “ouverts”, plus tolérants.

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Le titre avec sa référence et son jeu de mot (Betty Boop l’actrice et “Boob” le sein en anglais -en argot-), la couverture très colorée ainsi que de nombreux avis très positifs (voir plus bas) m’ont amenés à lire ce roman graphique quasi muet.

Pourtant, j’ai presque honte de le dire,  je n’ai pas vraiment accroché. L’histoire et le thème sont évidemment très intéressant et c’est bien traité, on comprend bien toutes les phases par lesquelles passe Betty et la fin est très optimiste. Le découpage en chapitres avec juste un carton qui porte une ou deux phrases, à la manière des films muets d’antan m’a bien plu.

Je crois bien que c’est le dessin, qui ne me plait pas, qui a fait que je n’ai pas ressenti d’émotions, que je n’ai pas vraiment été touchée… Dommage.

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Prix BD de la FNAC – 2018

Prix Albérie-Bourgeois au Festival Québec BD – 2018

Prix des libraires du Québec – Catégorie BD québécoise – 2018

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Feuilleter les premières pages sur le site de l’éditeur

Des avis beaucoup plus enthousiastes que le mien : Antigone, Charlotte, Mo’, Karine, Noukette, LeiloonaAmandine, Moka

Et celui de Stephie, un peu plus réservé ! (ce qui me rassure un peu je dois dire, je me sentais un peu seule !)

Cette semaine nous sommes chez Noukette

Il s’appelait comme moi – Roman jeunesse

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1914-1918

Il s’appelait comme moi

Jeanne Taboni Misérazzi

Ill. de Virginie Grosos

Éditions Millefeuille (2014)
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Lors d’une sortie scolaire autour du Monument aux morts, pour préparer la cérémonie du 11 novembre, le jeune Paul découvre, à sa grande surprise, que son nom figure sur le monument. Après une courte enquête, il s’aperçoit qu’il s’agit en fait de son arrière arrière grand-père. Il va alors faire des recherches pour en savoir un peu plus sur cet ancêtre mort à 23 ans.

En parallèle, nous entendons la voix de Paul (celui qui est mort en 1915) qui nous raconte son quotidien à la ferme tout d’abord, puis son départ pour la guerre lors de la mobilisation générale du 2 août 1914.

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“Il s’appelle comme moi !” dit le jeune Paul…

Une belle histoire même si elle est forcément un peu triste. On sent bien le désarrois de ce jeune paysan, qui vient d’être père et est obligé de quitter sa famille, son travail, son quotidien, en bref, sa vie et son île aussi, la Corse, qu’il n’avait jamais quitté, tout ça pour aller servir de chair à canon dans un conflit qu’il ne comprend pas…

J’ai trouvé que c’était une façon très intelligente de relier les enfants à quelque chose qui peut leur paraître très lointain ! Le fait qu’ils voient leurs noms sur un monuments, qu’ils se rendent compte que c’était un père, un grand-père, leur rendent certainement les choses plus “réelles”.

ilLes quelques pages documentaires sont également très intéressantes, ainsi que les explications pour faire ses propres recherches et son arbre généalogique !

Je n’ai pas parlé des illustrations : elles sont très simples, très douces, pour la plupart on dirait juste des croquis au crayon à papier qu’on aurait commencé à colorier en marron…

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Le site de l’auteure

Celui de l’illustratrice

Ce roman participe au Challenge “Première Guerre Mondiale 2018

chez Blandine (voir ici sa chronique) que je remercie pour cette jolie découverte !

Petit Elliot – La grande famille – Album

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Petit Elliot

La grande famille

Mike Curato

Casterman (2016)

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Petit Elliot, nous vous en avons déjà parlé, avec le premier tome de cette petite série : “Petit Elliot dans la grande ville”. Celui-ci est le 2ème. Un 3ème tome “Petit Elliot et la fête foraine” est paru fin 2017 (pas encore lu !), et le 4ème “Petit Elliot à la campagne” est prévu pour octobre 2018 (et j’ai vu sur le site de l’auteur qu’il y en a un sur Noël).

Dans cet album, Petit Elliot l’éléphant à pois et son amie la souris habitent ensemble. Mais aujourd’hui, la souris a une réunion de famille (Parents, grand-parents, 15 frères, 19 sœurs, 25 tantes, 27 oncles, 147 cousins…) et Petit Elliot reste seul dans l’immeuble désert. Il décide alors d’aller se promener, mais partout autour de lui les gens sont en couple, avec leurs enfants, leurs amis… Il se sent seul. Et triste.

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Une seconde histoire aussi mignonne que la 1ère (même si elle est moins gourmande ! ;) ) qui montre que même si on n’a pas de famille, on peut être accueilli (adopté ?) par des personnes avec qui on sera bien et avec qui on formera une famille (même sans “liens du sang”).

Et comme je l’avais déjà noté dans la présentation du premier volet des aventures du Petit Elliot, il n’est pas étonnant que les illustrations me plaisent autant ! Dans cette Interview de Mike Curato, dans laquelle il explique sa façon de travailler, il dit s’être inspiré des tableaux de Edward Hopper, un peintre américain que j’aime beaucoup.

Dernier “détail” mais qui a son importance : il y a des gens de toutes les couleurs/nationalités dans les illustrations et je trouve ça vraiment très bien !

Feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur

Le site de Mike Curato

Cet album participe au challenge Je lis aussi des albums 2018″

challenge albums 2018