Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Relire Hopper -Mai en nouvelles

Hopper

Relire Hopper

Anthologie présentée par Alain Cueff
Éd. de la Réunion des Musées Nationaux (2012)
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7 auteurs pour 7 nouvelles
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J’aime Edward Hopper et la couverture de ce recueil de nouvelles, avec ce morceau de tableau, ne pouvait que m’attirer. Merci à Blandine d’y avoir pensé !

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https://imgc.allpostersimages.com/img/print/affiches/edward-hopper-nightawks-noctambules-ou-les-oiseaux-de-nuit-1942_a-G-9315082-9118560.jpg

Nightawks – 1942 – Un de ses tableaux les plus connus

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Ce que j’aime dans les tableaux d’Edward Hopper, c’est l’ambiance. Elle n’est pas toujours très gai, je ressens souvent la solitude, la déprime parfois, des gens qui peuplent ses peintures… Ce sont des instantanés de la vie courante, figés dans le temps, et pourtant j’adorerais aller me promener dans ses tableaux ! J’ai envie de savoir qui sont les personnages, ce qu’ils font, où ils vont… Et je n’ai pas cette “empathie” ou cette curiosité avec tous les tableaux ou tous les peintres.

J’ai dû mal à expliquer pourquoi ça me plait autant. Les couleurs ? Le style ? Non, je crois vraiment que c’est “l’atmosphère” qui se dégage de ses tableaux et sans doute aussi la solitude qu’on perçoit chez les personnages.

Et dans les nouvelles de ce recueil, on retrouve un peu cette même ambiance.

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1) La plus belle chose au mondeNorman Mailer

Un vagabond sans le sou se fait piéger par des joueurs de billard pas très honnêtes.

La “morale” de l’histoire pourrait être : “Il en faut parfois peu pour être heureux…”

2) L’homme soucieuxGrace Paley

Un homme marié s’intéresse d’un peu trop près à sa voisine…

Où comment passer près de la mort peut changer radicalement votre vision de la vie ! J’ai moyennement apprécié cette nouvelle dont le style ne m’a pas convaincue.

https://www.edwardhopper.net/images/paintings/newyork-movie.jpg

New York Movie – 1939

3) Le rien qui n’est pas làLeonard Michaels

Ce n’est pas vraiment une nouvelle. Plutôt un essai sur l’œuvre de Hopper en se basant sur un tableau que l’auteur, de son propre aveu, apprécie beaucoup : New York movie.

J’avoue que je manque cruellement de références pour apprécier ce que dit Mr Leonard Michaels. Il y a toutefois deux choses avec lesquelles je suis d’accord avec lui, pour les avoir moi-même ressenties : ce sentiment de solitude, souvent présent, et la facilité avec laquelle on peut se faire tout un film, s’inventer toute une histoire à partir d’un tableau de Hopper.

4) J’ai créé mon néantPaul Auster

L’errance d’un jeune homme qui trouve refuge dans Central Park où il survit tant bien que mal au fil des jours et des rencontres.

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle, mais d’un extrait du roman “Moon Palace” (1989) dans lequel un jeune homme s’interroge, puis se laisse aller, persuadé que c’est son destin.

Un auteur que j’apprécie beaucoup, et un extrait qui m’a donné envie de lire le roman !

5) CrépusculeJames Salter

Nouvelle extraite d’un recueil de nouvelles “American Express” (Prix Faulkner 1989)

«C’était une femme qui avait un certain style de vie. Elle savait donner des dîners, s’occuper des chiens, entrer dans un restaurant. Elle avait sa façon de répondre aux invitations, de s’habiller, d’être elle-même. D’inestimables qualités, pourrait-on dire. C’était une femme qui avait lu, joué au golf, assisté à des mariages, qui avait de belles jambes, qui avait connu des épreuves. C’était une femme dont personne ne voulait plus.»

De cet auteur, j’ai lu “un bonheur parfait”, roman que je n’avais pas vraiment apprécié car trop peu d’émotions y passaient, les personnages étaient des personnages, c’est tout. Dans cette nouvelle, c’est pareil, on suit une femme, le temps d’une journée, mais rien ne passe, on ne ressent aucune empathie pour cette femme. Elle a 46 ans, vit seule depuis que son mari l’a quittée. Une nouvelle dans laquelle, malgré tout, on voit bien la tristesse et la solitude et qui, de ce fait a toute sa place dans ce recueil qui se réfère à certains tableaux de Hopper !

https://www.edwardhopper.net/images/paintings/cape-cod-evening.jpg

Cape Cod Evening – 1939

6) Cape Cod EveningAnn Beatie

Dans cette nouvelle, une femme raconte son histoire et celle de son mari, comment ils ont récupéré le chien qui est sur le tableau et l’histoire de leur voisin, un peintre, Mr Hopper (qui donc a peint le tableau…)

On voit bien ici que l’auteur a “plongé” dans le tableau pour nous en rapporter cette histoire ! Et c’est tout à fait l’effet que me font les tableaux de Mr Hopper : j’ai toujours envie d’aller dedans, voir ce qui se passe sur le côté, derrière, d’aller discuter avec les gens… Je me fais très souvent des “films” avec ses tableaux…

Matin en Caroline du Sud – 1955

7) L’ombre écarlateWalter Mosley

Socrate, un vieil homme noir qui vit seul, attrape un gamin, Darryl, qui vient de tuer un coq. Il lui fait plumer le coq puis le cuisine et ils le mangent ensemble. Le vieil homme sent bien que quelque chose ne va pas avec le gamin, aussi il le “cuisine” un peu pour essayer de l’aider… Tout ça sous “le regard” de la femme noire du tableau…

Une drôle d’histoire, pas franchement gaie !!

Au final, ce recueil m’aura permis de découvrir de “nouveaux” auteurs et de me (re)plonger dans l’atmosphère -si particulière !- des tableaux d’Edward Hopper.

Cet ouvrage se termine avec une courte biographie de chaque auteur, ainsi qu’une bibliographie pour chacun.

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Cette lecture participe au challenge “Mai en nouvelles” proposé par le blog “Hop ! Sous la couette”.

Si vous aimez les nouvelles, je vous invite à participer à ce challenge, qui propose, en prime, un concours avec de jolis lots pour les participants.

La passe-miroir T1 : roman ado

passe

La passe-miroir
T1 : Les fiancés de l’hiver

Christelle Dabos
Gallimard Jeunesse (2013)

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Ophélie est “liseuse”, c’est un pouvoir qu’elle tient de sa famille. Ce don lui permet de “voir” le passé d’un objet avec ses mains, ce qui l’oblige d’ailleurs à vivre en permanence avec des gants. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima, s’occupant de son musée. En ce matin de septembre, elle rend visite à son grand-oncle, archiviste de son état. Elle vient d’apprendre qu’elle va être mariée à un homme d’une autre arche, le Pôle et souhaite se documenter sur ce qui va devenir son nouveau lieu de vie.

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Je dois bien avouer que je me suis fait avoir… Ce pavé a beau faire plus de 500 pages, je l’ai dévoré en moins d’une demi-journée !! Il faut dire qu’il est difficile de résister à la jeune Ophélie, “liseuse” très douée mais jeune fille myope, maladroite et introvertie qui doute de l’intérêt qu’elle peut susciter chez les autres.

Tous les personnages sont intéressants et intrigants et ne cessent d’évoluer au fil du roman. A la fin du premier tome, on ne sait toujours pas quoi penser de Thorn par exemple !! L’univers du roman est plutôt sombre, pas vraiment angoissant mais tout de même un peu inquiétant car les intrigues vont bon train.

Bon, c’est pas le tout, mais le tome 2 m’attend ! Si vous aimez la fantasy et que vous êtes passés à côté de ce roman, vous savez ce qu’il vous reste à faire !! C’est génial et pis c’est tout !

En fait, j’ai lu les 3 tomes (500 p. à chaque fois) en 3 jours !!

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L’avis de Sophie Hérisson :

J’ai lu ce premier tome autour de sa sortie, il y a déjà quelques années… et le personnage principal, Ophélie, n’avait pas vraiment su me séduire. J’avais eu du mal à accrocher, même si le monde construit dans ce récit me plaisait bien. Et puis finalement je suis curieuse, et j’ai continué la série cette année, enchaînant les tomes 2 et 3. Car je me suis retrouvée prise au piège de ce monde – ces mondes même – vraiment bien construit. Si Ophélie ne reste pas mon personnage préféré son évolution me plait et je la trouve de plus en plus intéressante. Elle va grandir et évoluer au fil de ses différentes rencontres, mais surtout de l’évolution de sa relation avec son fiancé forcé. Les personnages secondaires sont une grande force dans cette saga car ils permettent à Ophélie, et donc au lecteur, d’apprendre beaucoup de choses…
Si vous voulez lire cette saga, j’aurais tendance à vous dire d’attendre la sortie du tome 4, car s’arrêter à la fin du tome 3 est tout simplement impossible ;)

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Ici, vous pourrez lire les 60 premières pages

(Ils sont malins chez Gallimard, parce que je pense que vous aurez envie de connaître la suite…)

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«La Passe-miroir» lauréat du concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama a également reçu d’autres prix :

Prix littéraire des collégiens de l’Hérault 2014 pour le niveau 4e-3e

Prix Elbakin 2014 catégorie jeunesse

Grand prix de l’Imaginaire 2016

Le site officiel

La saga de Grimr – BD ado/adulte

Grimr La saga de Grimr

Jérémie Moreau

Delcourt (2017)

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2018 : Fauve d’Or Prix du meilleur album du Festival d’Angoulême

Dès le début, on connaît la fin. Mais on ne le sait pas.

Un écrivain cherche des preuves pour rédiger une saga. Car une saga repose toujours sur des faits avérés et recoupés.

L’histoire se déroule en Islande, terre sauvage et belle, au XVIIIème siècle. Une période difficile pour l’Islande qui, à cause d’une succession de catastrophes naturelles et du “vol” de ses ressources naturelles par le Danemark, se retrouve dans la misère la plus totale… Un jeune garçon, Grimr, orphelin à cause d’une éruption volcanique, est recueilli par Vigmar, un homme malin et débrouillard, ébahi par la force physique de ce jeune garçon. Ensemble, ils vont pouvoir survivre dans ce monde hostile.

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Je ne peux pas dire que j’apprécie vraiment le dessin de Jérémie Moreau. Ou, plus précisément, sa façon de dessiner les personnages.

Parce qu’en ce qui concerne les paysages (les illustrations pleine page sont de toute beauté !), on peut dire qu’il donne très envie d’aller visiter l’Islande, cette terre de feu et de glace ! Et j’ai vraiment adoré sa façon de raconter l’histoire, c’est un vrai “conteur” !

Si je peux vous conseiller une chose, ne vous arrêtez pas à la couverture. Elle m’a freinée pendant plusieurs mois. Je pense pourtant qu’il aurait été vraiment dommage de passer à côté de cette très belle histoire, pleine du bruit et de la fureur de cette magnifique terre islandaise.

Installez-vous confortablement, bien au chaud, et laissez vous transporter sur cette île rude et sauvage qu’est l’Islande !

Grimr

Delcourt vous permet de lire les 25 premières pages

D’autres avis : Karine, Noukette, Moka, Caro, Petite Noisette, Le petit carré jaune, Enna, Alice, Lecturissime (si j’ai oublié l’avis d’un des participants à la BD de la semaine, n’hésitez pas à me le dire !!) et Mo’ !!!!

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Les blogs de Jérémie Moreau : « Chronique contemporaine des pousseurs de pierre« , un site plus récent, et son site actuel

Du même auteur (illustrateur uniquement sur cet album) : Le singe de Hartlepool : vu par Sophievu par Nathalie

 

Cette semaine nous sommes accueillis par Mo’ du Bar à BD

Et cette bd participe aussi au Challenge “Un max de BD en 2018” de Kobaitchi

Pour la ligne 32) Qu’on a acheté/loué après la lecture d’une critique sur un blog (et ce serait bien d’indiquer lequel)

Et c’est grâce aux participants de la BD de la semaine que j’ai fait cette jolie découverte !! Les liens vers leurs articles un peu plus haut…

Mamie Gâteau s’emmêle le tricot

Mamie

Alzheimer, une maladie qui peut toucher toutes les familles…

A partir de 8/9 ans

Mamie Gâteau s’emmêle le tricot

Gwladys Constant & Gilles Freluche

Éditions Oskar (2018)

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Côme aime bien aller chez sa Mamie Madeleine. Mais depuis quelques temps, il s’y passe de drôles de choses ! Des objets qui disparaissent, qui changent de place… Mamie Madeleine a dit à Côme que c’était un fantôme qui lui faisait des blagues. Mais on ne peut pas dire que ça rassure le petit garçon, bien au contraire…

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Une très jolie histoire sur une maladie que chacun peut malheureusement avoir à côtoyer un jour : Alzheimer. C’est raconté avec beaucoup d’humour, et j’ai vraiment aimé la fin de l’histoire, pleine de tendresse et très touchante.

De cette auteure, nous vous avions déjà présenté “La crocheuse d’enfant” et Khadim le petit Lord

Sur Ricochet, la bibliographie de Gwladys Constant

Son site ici

Elle a également une page FB

Le site de Gilles Freluche

Les avis de Noukette et Jérôme