Premier roman
Les champs d’honneur
Jean Rouaud
Les éditions de Minuit (1990)
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Prix Goncourt 1990
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À partir du décès de son grand-père, dernier de 3 décès successifs, le narrateur remonte le fil du temps et nous parle de sa famille… Un roman constitué de 4 parties.
La 1ère nous parle donc du grand-père, de sa manie d’allumer sa cigarette au mégot de l’autre, même en conduisant sa 2 CV…
La 2ème raconte la vie et la mort de la tante Marie, très pieuse, presque une béguine et qui soignait tout le monde avec des prières adressées au Saint concerné selon le mal.
La 3ème parle du père, mais aussi de la guerre, des gaz de combats, de la souffrance de tous. La dernière partie est une sorte de conclusion.
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Je cherchais un livre pour participer au challenge de Blandine, du blog Vivrelivre sur la 1ère guerre mondiale. J’ai feuilleté celui-ci, trouvé dans ma bibliothèque, parce que je ne savais plus s’il parlait de la première ou de la seconde guerre mondiale. Puis j’ai commencé à le lire et je n’ai plus arrêté.
Cette chronique familiale, apparemment autobiographique, raconte l’histoire d’une famille française en Loire Inférieure (Loire Atlantique) des années 1900 à 1940. Par contre, si vous n’aimez pas les descriptions, passez votre chemin, ce roman n’est pas pour vous !
Ce n’est pas vraiment chronologique et pas toujours facile à suivre, malgré un style fluide. Les anecdotes sont nombreuses et souvent amusantes, même si le fond de l’histoire n’est pas très gai. Un roman que j’ai bien aimé pour son style.
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Un extrait : « C’est ainsi que Joseph vit se lever une aube olivâtre sur la plaine d’Ypres. Dieu, ce matin-là, était avec eux. Le vent complice poussait la brume verte en direction des lignes françaises, pesamment plaquée au sol, grand corps mou épousant les moindres aspérités du terrain, s’engouffrant dans les cratères, avalant les bosses et les frises de barbelés, marée verticale comme celle en mer Rouge qui engloutit les chars de l’armée du pharaon. L’officier ordonna d’ouvrir le feu. Il présumait que derrière ce leurre se dissimulait une attaque d’envergure. C’était sans doute la première fois qu’on cherchait à tuer le vent. »
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Un roman lu il y a déjà quelques années. Ce que je ne savais pas :
Les Champs d’honneur constitue le premier volet d’une suite romanesque qui se poursuit par Des hommes illustres (sur la figure du père), Le Monde à peu près (sur le deuil du père) et Pour vos cadeaux (portrait de la mère), et qui se clôt avec Sur la scène comme au ciel (la cérémonie des adieux), l’ensemble composant une sorte de livre des origines. (éditeur)
Lire les premières pages (site de l’éditeur)