Mimi l’inventrice – roman bilingue

MimiRoman bilingue anglais
Dès 10 ans

MIMI L’INVENTRICE

de Keren Eisenzweig

Illustré par Marine Cabidoche

Chattycat (2022)

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Éditeur : Mimi et son père, un inventeur français sans le sou, vivent dans un village aux États-Unis au tournant du siècle. Mimi rêve de devenir une grande inventrice, elle aussi, et en attendant, elle passe tout son temps à fabriquer toutes sortes de petits engins. Mais l’argent manque, même si Mimi, qui s’occupe de leur petit ménage, fait de son mieux pour cacher leurs difficultés à son père. Puis, un jour, leurs problèmes semblent résolus : le père de Mimi a inventé une machine tellement incroyable qu’une firme d’investisseurs a décidé de l’acheter. Mais tout à coup survient un drame : l’atelier de son père est incendié et l’invention… volée ! En enquêtant sur ce vol, Mimi découvre peu à peu les secrets que cache son village à l’air si paisible… Qui donc aurait pu voler l’invention de son père… et, surtout, pourquoi ?

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Une histoire agréable avec du suspense, et une héroïne féminine qui aimerait exercer un métier “d’homme” (pour cette époque !) J’aime beaucoup la couverture, qui donne bien l’ambiance du roman. Les illustrations contribueront d’ailleurs à la compréhension de certains passages, si le lexique n’a pas suffit.

Effectivement, contrairement au premier roman que je vous ai présenté des éditions Chattycat “Cat island, bienvenue sur l’île aux chats“, celui-ci possède plusieurs pages de lexique à la fin, et c’est bien pratique si vous n’avez pas de dictionnaire (ou internet) sous la main.

Comme je vous l’ai dit dans le billet sur “Cat island”,  j’ai déjà essayé de lire des romans bilingues. Comme je suis un peu flemmarde (et que lire la page en anglais après avoir lu celle en français me coupe dans ma lecture !) j’arrête vite de lire la partie en anglais pour lire uniquement le français… Ce qui, évidemment, n’aide pas à améliorer mon niveau d’anglais !!

Ici, pas moyen de “tricher” ! L’anglais et le français sont entremêlés. Mais du coup, je trouve ça plus agréable à lire. On finit par passer d’une langue à l’autre sans problème.

Ceci dit, il faut quand même avoir un petit niveau d’anglais (pas totalement débutant !) pour lire ce roman. Il y a des phrases entières, et même des chapitres entiers en anglais !

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Un petit extrait pour vous faire une idée ? C’est par ici !

Le catalogue de la maison d’édition Chattycat

Dans la peau d’un noir – J. H. Griffin

Griffin
Sud des États-Unis, 1959
Roman autobiographique

Dans la peau d’un Noir

John Howard Griffin

Traduit de Marguerite de Gramont

Gallimard (1962)

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John Howard Griffin est un journaliste et écrivain américain blanc. Se demandant comment il pourrait ressentir ce que ressent un homme noir, comment il pourrait comprendre sa condition, il décide de devenir noir. Avec l’aide d’un dermatologue, il prend des gélules habituellement prescrites pour une maladie de peau appelée vitiligo et passe sous des rayons ultraviolets. En quelques jours, sa peau fonce, il devient noir.

Et là, il se retrouve confronté à des problèmes qu’il n’imaginait même pas… Il devient presque invisible aux yeux des “blancs”, il est regardé avec mépris, souffre bien évidemment du racisme. Mais il y a aussi les soucis du quotidien. Boire un verre d’eau, trouver à manger, un endroit pour aller aux toilettes, dans les états du sud des États-Unis à cette époque là, c’est une terrible galère…

Il décrit la peur aussi, une peur permanente d’être agressé. Quand il fait du stop par exemple ou quand il ne sait pas où dormir.

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Franchement, c’est un livre qui m’a plus terrifié qu’un Stephen King (et pourtant !)

C’est un ouvrage que l’on devrait étudier à l’école si ce n’est pas le cas. Il démontre parfaitement comment la bêtise et l’ignorance peuvent pourrir la vie de milliers de gens. Leur donner une mauvaise image d’eux-mêmes, les empêcher d’étudier, de se déplacer, de vivre normalement !

Suite à son enquête, ce journaliste a dû se résoudre à déménager avec sa famille (et ses parents ont également vendu leur maison pour aller ailleurs) à cause des menaces qui pesaient sur eux. Et à cause des regards réprobateurs ou menaçants d’anciens voisins ou amis…

Je suis encore sous le choc de cette lecture, terminée ce matin. J’ai pourtant lu d’autres livres sur la ségrégation. Mais celui-ci est un peu différent. Il montre le quotidien des Noirs en 1959 (la ségrégation sera abolie en 1964) dans certains états du sud.

Je commençais à avoir soif et demandait à Sterling où je pourrais trouver à boire. “Va falloir être prévoyant maintenant, dit-il. Vous ne pouvez plus agir comme lorsque vous étiez un homme blanc. Vous ne pouvez pas entrer n’importe où et demander à boire ou utiliser les lavabos. Il y a un café pour Noirs au Marché Français à deux rues d’ici. On vous y servira à boire. Le cabinet le plus près c’est celui d’où vous venez. Mais attendez, j’ai de l’eau.” Il alla derrière son échoppe chercher une grande boite de conserve munie d’un fil de fer en guise d’anse. Un peu de cendre flottait sur l’eau. Je soulevai le seau et bus.

Une lecture que je vous recommande vivement !

Et regardez la vidéo ci-dessous (elle ne dure que quelques minutes)

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D’autres romans adultes qui parlent de ségrégation : Nina Simone, Mélodie de la lutteLes braves gens du Tennessee

Plus quelques romans jeunesse sur le même thème

Un roman qui participe à trois challenges

L’African-American History Month chez Enna

Le tour du monde en 80 livres chez Bidib

monde

Et pour 2023 sera classique, challenge qui se déroule sur ce blog et chez Blandine

2023

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Voyage à Birmingham de Christopher Paul Curtis

Un texte qui donne à réfléchir…

Roman pour la jeunesse à partir de 11 ans

Voyage à Birmingham  Voyage à Birmingham

de Christopher Paul Curtis

Editions Ecole des loisirs,

coll. Medium Poche, 2021

(éd. originale parue en 1977)

6,90 euros

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Thèmes: Etats-Unis, 20ème siècle, histoire, Martin Luther King, racisme

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Présentation de l’éditeur: ” La vie quotidienne de la famille Watson, dans l’état du Michigan au début des années 60, est celle d”une famille noire des plus normales (…)  Mais Byron, le fils aîné, est en train de mal tourner. Alors, pour lui apprendre à vivre tant qu’il en est encore temps, les parents décident de l’emmener en pension chez sa grand-mère du Sud (…) C’est l’été 1963. Il fait chaud. Dans 15 jours, le 15 septembre, Martin Luther King prononcera son immortel discours: “J’ai fait un rêve…”

 

D’après la quatrième de couverture de Voyage à Birmingham, on se doute un peu de la tournure des événements. Le quotidien de la famille Watson va en effet être troublé par un contexte politique et historique devenu célèbre. Il y est question, entre autres, de la lutte pour les droits civiques des Noirs Américains à l’été 1963. Mais pas que.

Voici donc les Watson en route pour le sud des Etats-Unis. La psychologie des personnages est très bien construite. Christopher Paul Curtis nous conte les relations (souvent difficiles) qu’entretiennent les différents membres de la famille. J’ai été surprise de découvrir à quel point Byron, l’aîné, est cruel et calculateur. Je n’ai vraiment pas apprécié ce personnage. Au fil du récit, on assistera à plusieurs de ses méfaits, il sera même parfois puni très sévèrement.

J’avoue que l’histoire de Voyage à Birmingham n’est pas du tout celle à laquelle je m’attendais. Les événements en lien avec le discours de Martin Luther King arrivent tardivement et je n’ai pas trouvé les personnages très sympathiques. Néanmoins, Christopher Paul Curtis écrit très bien. Il saisi à merveille les différents aspects de l’être humain.

Voyage à Birmingham est un roman qui pourrait intéresser nombreux adolescents et leurs parents. C’est une lecture qui fait réfléchir.

 

~Melissande~

 

+ Un album traitant de la ségrégation aux USA: Ruby tête haute d’Irène Cohen-Janca et Marc Daniau, présenté par Nathalie

+  Nathalie nous présente deux romans-documentaires sur Martin Luther King: Martin Luther King expliqué aux enfants

+ Sophie a présenté The Hate U give / Nathalie aussi !

 

Le lys de Brooklyn ♥ – Mois Américain 2

lysUn classique de la littérature américaine
Roman

Le lys de Brooklyn ♥

Betty Smith

Traduit de l’américain par Maurice Beerblock

Belfond Vintage (2014 / vo 1943)

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Le lys de Brookyn commence en 1912. Francie vit avec ses parents et son frère Neeley. Leur mère Katie est femme de ménage, et leur père Johnny est serveur et chanteur. Malheureusement, il boit plus qu’il ne travaille et ne rapporte pas toujours beaucoup d’argent à la maison. Chez les Nolan, on tire souvent le diable par la queue. Pour autant, ils ne sont pas malheureux.

Francie aime la lecture par dessus tout. Elle a décidé de lire tous les livres de la bibliothèque par ordre alphabétique. Pour cela, elle lit un livre par jour et deux le samedi.

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J’ai bien conscience que mon résumé n’est pas très attirant. C’est un livre qui fait plus de 700 pages et dans lequel il se passe tellement de choses ! Je vous invite donc à lire l’extrait mis plus bas pour avoir une idée du style de l’auteur. Et à faire confiance aux nombreuses critiques positives que vous pourrez trouver un peu partout.

Francie Nolan est un personnage marquant dont je me souviendrai longtemps, tout comme Jo dans les “4 filles du Dr March” ou encore Anne dans “Anne et la maison aux pignons verts”. C’est un roman qui parle de pauvreté, de l’enfance, du désir de voir ses enfants avoir une meilleure vie que soi…

Le lys de Brooklyn est un roman émouvant qui m’a beaucoup plu !

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Extrait

“Pour Francie, le samedi débutait par la promenade chez le fripier. Comme tous les gosses, à Brooklyn, elle et son frère Neeley récoltaient des chiffons, de vieux papiers, de la ferraille, du caoutchouc, d’autres choses encore, qu’ils entassaient au fond de la cave dans une boîte qui fermait bien, ou, sous leur petit lit, dans un carton. Au cours de la semaine, Francie, revenant de l’école, rentrait chez elle à pas comptés, l’œil aux aguets dans les ruisseaux, en quête de morceaux de ce papier d’étain qu’on trouve dans les paquets de cigarettes, ou qui sert à envelopper le chewing-gum. Il fallait fondre tout cela dans le couvercle d’un bocal, car le fripier n’acceptait pas le papier d’étain non fondu ; trop d’enfants fourraient des rondelles de fer dans les boulettes pour qu’elles pèsent davantage. Parfois, Neeley découvrait une bouteille à eau de Seltz ; Francie l’aidait à la décapiter, puis à fondre le plomb. Le chiffonnier n’eût pas acheté la tête tout entière ; il eût craint d’avoir des ennuis avec les fabricants d’eau gazeuse. Une bouteille à eau de Seltz était une affaire ; fondue, elle valait carrément ses cinq sous.”

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Il a été adapté au cinéma par Elia Kazan

Un roman qui participe à plusieurs challenges

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2022 en Classiques sur ce blog et chez Blandine (Vivrelivre)

2022

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LE TOUR DU MONDE EN 80 Jours LIVRES (USA)

proposé par Bidib

monde

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Le Mois Américain

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Logo emprunté à Enna

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Et le Pavé de l’été chez Sur mes brizées

puisqu’il fait 708 pages dans cette version Belfond [Vintage]