Ada – Bande dessinée

AdaRésiste !
BD

Ada

Barbara Baldi

Traduit de l’Italien par Laurent Lombard

ICI MÊME (2019)

*****

Autriche, 1917, à quelques kilomètres de Vienne. Une jeune fille, Ada, vit seule avec son père. Un homme rustre et aigri qui lui crie dessus à longueur de temps. Et qui la fait travailler sans arrêt. Heureusement, il y a, quelque part dans ces bois, une cabane, dans laquelle la jeune fille peut s’adonner à sa passion : la peinture. Et puis il y a son petit chien Gertha, qui lui apporte de l’affection. Et elle correspond via une cachette dans un tronc d’arbre, avec un mystérieux “E”, qui lui apporte parfois des pigments pour sa peinture et l’encourage à continuer.

*****

Peindre, pour Ada, c’est résister à la haine et à la violence. Celle de son père envers elle, mais également celle de la guerre qui bouleverse toutes les vies. On pourrait faire le même reproche à “Ada” qu’à la 1ère BD de cette autrice. Elles ne sont pas très bavardes. Il y a juste assez de texte pour donner quelques indications de temps et de lieux. Mais pour moi, ce sont des bd avec une “ambiance”, une atmosphère très particulière. Et cela suffit à mon bonheur ! Toute la beauté, toute l’émotion passe par les illustrations si reconnaissables de Barbara Baldi.

Le visage d’Ada est parfois d’une telle tristesse…

Les paysages sont splendides et certaines cases sont de véritables tableaux. Le visage du peintre avec qui Ada discute ainsi que d’autres d’ailleurs (p.56/57) sont facilement identifiables, mais je n’en dis pas plus, vous verrez par vous mêmes !

Une très belle bande dessinée ♥
*****

De la même autrice, j’avais adoré “La partition de Flintham

Une petite bio sur le site de l’éditeur ICI MÊME

La BD de la semaine est réunie chez Fanny

Une bd qui participe également au challenge “de 14_18ànous” chez Blandine, même si la guerre n’est qu’évoquée…

 

 

Antigone peut-être – Album poétique ♥

AntigoneAntigone peut-être ♥

Martine Delerme

éd. Cipango (2022)

*****

Ouvrage paru dans une première édition en 2007 chez Panama

*****

Présentation éditeur : Elles s’appellent… Tatiana, Fatia, Juliette, Dolma, Keïko, Émilie, Antigone peut-être…

Martine Delerm livre avec cet ouvrage un témoignage fort et poétique sur l’enfance sacrifiée, particulièrement celle des filles, éternelles prisonnières des barbelés que leur tisse le monde, auxquelles est donnée ici une voix multiple.

Avec une postface inédite et le texte intégral en fin d’ouvrage.

*****

Une couverture aux dessins très doux. Un titre un peu intrigant. Voilà ce qui m’a tenté dans cet album. Je l’ai lu plusieurs fois depuis qu’il est arrivé chez moi. Et puis, je ne savais pas. Comment le présenter, comment en parler.

Parce qu’il m’a donné la chair de poule, qu’il m’a fait pleurer. Il est terrible ce poème (car c’en est un). En quelques phrases, on voit tout, on ressent tout. La guerre, la misère, l’enfermement.

Je mentirais si je disais que c’est amusant. C’est une sorte de constat implacable. Et presque sans espoir. Sauf, peut-être…

A lire, relire et faire lire.
Sans hésiter.

*****

Découvrir d’autres beaux albums aux éditions Cipango.

Le mythe d’Antigone, j’en avais entendu parler depuis longtemps, sans vraiment savoir de quoi il s’agissait. C’est un autre album qui m’a renseigné et donné envie de lire la pièce.

***

Le club des inadapté.e.s – BD jeunesse

clubInadaptés, vraiment ?
BD jeunesse

Le CLUB DES INADAPTÉ.E.S

Cati Baur

D’après le roman de Martin Page

Rue de Sèvres (2021)

*****

Martin, Edwidge, Erwan et Fred sont amis. Ils ont un autre point commun, ils se font “emmerder” par les autres collégiens. Martin  parce qu’il est petit pour son âge. Edwige parce que c’est une “intello”, fan de sciences. Erwan est un super bricoleur un peu introverti. Et Fred est fan de musique métal et elle ne s’habille pas comme les autres. Ensemble, ils ont formé le “club des inadapté.e.s” et se sont même construits une super cabane dans les bois. Les jours passent, plus ou moins agréables selon les cours. Mais en sortant du collège, ils sont heureux de se retrouver à la cabane. Une année qui commence plutôt bien finalement ! Jusqu’au jour où l’un d’entre eux est agressé dans la rue. Tabassé par plusieurs autres élèves…

*****

De Cati Baur, j’ai lu et beaucoup aimé “Quatre sœurs“, un vrai coup de cœur !

Dans cette bd-ci, j’ai trouvé les illustrations un peu moins réussies. Mais le sujet, le harcèlement scolaire et tout ce qu’il peut entraîner (la colère pour certains, la phobie scolaire pour d’autres) mérite vraiment qu’on la lise. Et puis, leur cabane dans la forêt est vraiment chouette !

*****

Celui qui s’est fait tabassé dit à un moment “je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter ça”. Et la réponse des autres fuse :

“Rien. T’as rien fait et surtout t’as rien mérité. C’est pas juste, c’est tout.”

*****

Vu chez Antigone et Stephie

De Martin Page : La folle rencontre de Flora et Max

Cette semaine, nous sommes Dans la bibliothèque de Noukette

Le convoyeur – Monde post-apocalyptique

convoyeurViolence d’un monde post-apocalyptique
BD Ado/Adulte

LE CONVOYEUR

Armand & Roulot

Le Lombard (2021)

*****

Série en cours- 2 tomes parus

T1 : Nymphe – T2 : La cité des mille flèches

*****

Le convoyeur était enfant lorsque la rouille est arrivée. La rouille, cette bactérie qui a modifié le fer, le rendant fragile, friable. Celui présent dans les armatures des bâtiments, des voitures, des armes. Et aussi celui présent dans le sang des êtres vivants, amenant de terribles mutations chez les humains. Pour survivre, certains se sont isolés, d’autres se sont mis en bande pour piller plus facilement ou monnayer leur protection. Le convoyeur, lui, livre des colis ou retrouve des personnes. Et il respecte toujours ses contrats. “Sa parole est sa loi”. En échange, il n’a qu’une seule exigence : que les personnes lui ayant demandé un service avale un œuf…

*****

J’ai bien aimé ce premier tome. Armand est un illustrateur que j’aime beaucoup, tant pour ses paysages souvent dévastés, que pour ses personnages, qui ont de vraies “gueules”. L’univers de cette histoire est sombre mais je crois que c’est une bd qui plaira aux amateurs de westerns tragiques ou de thriller fantastique. Quand au héros de l’histoire, le convoyeur, on a du mal à savoir qui il est en réalité. De quel côté penche t-il ? Le bien, le mal ? Ou est-ce qu’il essaie simplement de survivre comme les autres ? On ne sait pas non plus exactement ce que font ses “œufs” aux personnes qui les avalent… Bref, j’ai hâte de lire la suite, et comme le tome 2 est à côté de moi…

Un univers très sombre, un personnage mystérieux mélange de “cow-boy solitaire” et de Mad Max et un premier tome  qui nous laisse avec de nombreuses questions…

Ajout du 14/10/22 : J’ai été très déçu par le 3ème tome… L’histoire d’amour ne m’a pas convaincue.

https://www.lelombard.com/uploads/actualite/BD-CONVOYEUR-DimitriArmand-TristanRoulot-Extrait-A.jpg

Voir quelques pages (site de l’éditeur)

Illustré par Dimitri Armand, nous vous avons déjà présenté : Texas Jack et Sykes

Le blog de Dimitri Armand (plus en service ?)

Une interview des deux auteurs

Cette semaine nous sommes Au milieu des livres chez Moka