Changer l’eau des fleurs

changerChanger l’eau des fleurs

Valérie Perrin

Albin Michel (2018)

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LC avec Enna (voir plus bas)

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Violette Toussaint n’a pas de problèmes avec ses voisins. Et pour cause, elle est gardienne de cimetière. Son travail consiste à ouvrir et fermer les portes du lieu et à vendre des fleurs. A rendre service aux gens quand ils s’absentent, à changer l’eau des fleurs, à prendre soin des tombes à leur place. Elle accueille aussi les gens dans sa cuisine, les écoute, leur donne une tasse de thé avec un petit gâteau, voir un remontant plus fort en cas de besoin.

Sa vie présente, Violette s’y plaît bien. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Née sous X et déclarée mort-née, la sage femme (qui avait soit un drôle de sens de l’humour, soit un manque cruel d’imagination) l’a appelée Violette. Mais elle a vécu finalement. Une drôle de vie pas toujours drôle justement…

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Je m’attendais à un “feel good book”. Et c’en est un d’une certaine façon. Mais certains passages ne sont pas amusants du tout ! J’ai même vu un avis qui disait que c’était “hilarant”, vraiment ? En quoi ? Oui, j’ai trouvé les passages tristes plus nombreux que les passages drôles. C’est une vie mal commencée et plutôt cabossée que nous raconte Valérie Perrin. Des gens pas heureux dans leur vie, pas satisfaits dans leur couple, qui sont malheureux et rendent les autres autour malheureux aussi.

Une lecture qui m’a bien plu malgré tout, avec ses références telles que des morceaux de chansons de Barbara, de Léo Ferré, un poème de Prévert, le roman “L’œuvre de Dieu, la part du Diable” de John Irving (que j’avais adoré !) ou encore le film “Sur la route de Madison”…

Si j’ai bien aimé le personnage de Violette, j’ai adoré celui de Sasha. Un seul conseil si vous souhaitez lire ce roman : n’allez pas voir les avis à droite et à gauche, ils dévoilent beaucoup trop l’histoire !

Mais n’hésitez pas à aller voir ce qu’en a pensé Enna (elle ne dévoile rien !)

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Ce roman participe au challenge “LE TOUR DU MONDE EN 80 Jours LIVRES” (France)

proposé par Bidib

monde

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

L’armoire des robes oubliées

armoireRoman finlandais

L’armoire des robes oubliées

Riikka Pulkkinen

Albin Michel (2012/vo 2010)

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Lecture Commune avec Blandine

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Elsa vient enfin de retrouver sa chambre à la maison après avoir passé deux semaines en soins palliatifs à l’hôpital. Atteinte d’un cancer en phase terminale, elle voulait rentrer mourir chez elle, dans cette maison où elle avait vécu près de cinquante ans. Elle est entourée de son mari, Martti, de sa fille, Eleonoora et de ses deux petites filles, Maria et Anna.

Eleonoora, médecin, veille à l’organisation. Pour que cela fonctionne, il faut que chacun puisse manger correctement, se reposer, se changer les idées en sortant de la maison.

Avec Maarti, Elsa passe des soirées à se balader en voiture. Aller voir la mer, écouler le merle noir, regarder le soleil se coucher. Avec Anna, elle souhaite boire du vin et jouer à un jeu auquel elles jouaient quand Anna était plus jeune. Se déguiser et s’imaginer une autre vie. Mais Anna va ouvrir une armoire et en sortir une robe qui va révéler au grand jour des secrets que certains auraient voulu oublier…

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Je vais avoir du mal à dire ce que j’ai pensé de ce roman. C’est assez étrange. J’ai été attirée par ce titre un peu mystérieux et cette jolie couverture.

Puis, ma 1ère impression : J’ai du mal à entrer dans l’histoire. Après 70 pages et l’entrée de nouveaux personnages, ça me plaît davantage. En fait, j’ai bien aimé le milieu, l’histoire de Maarti et ___. Et j’ai trouvé la fin (les 40 dernières pages) brouillonne. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris…

Un roman qui me laisse une impression étrange. Je pense que c’est la façon de raconter qui m’a perturbée, le style. Par moment j’ai trouvé ça confus.

Pour résumer ce que j’ai pensé de “L’armoire des robes oubliées” : j’ai eu du mal avec le début et la fin et j’ai bien aimé le milieu ! Débrouillez-vous avec ça… ;)

Le plus simple : Lisez-le et faites vous votre propre avis ! Et n’oubliez pas d’aller voir ce qu’en a pensé Blandine (lien plus haut)

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Extrait : “Comme ils lui semblaient proches, ces jours où maman était encore la reine dont elle recherchait avidement les faveurs. Maintenant sa mère la boudait, réclamait comme une enfant, faisait la difficile, la capricieuse. Ce n’était jamais à papa qu’elle faisait la tête, toujours à elle.

Eléonoora ne s’était pas attendue à l’impression que cela ferait, d’avoir le rôle de détentrice du pouvoir : une stupéfiante solitude.”

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Un roman qui participe à plusieurs challenges

Le tour du monde en 80 jours livres (Finlande) chez Bidib

Challenge qui me permet de constater que je n’ai pas lu grand-chose en littérature finlandaise !!

Et présenté encore moins, puisque j’ai quand même lu plusieurs romans d’Arto Paasilinna.

monde

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l’Objectif PAL chez Antigone

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WINTERHOUSE HÔTEL – Roman jeunesse

WinterhouseRoman ado
A partir de 11 ans

WINTERHOUSE HÔTEL ♥

Ben Guterson

Illustré par Chloe Bristol
Traduit par Anne-Sylvie Homassel
Collection Wiz

Albin Michel (2018)

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Trilogie (les 3 tomes sont parus)

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Quand Elizabeth rentra de l’école ce jour-là, elle vit une enveloppe scotchée sur la porte d’entrée. Elle comprit aussitôt que les nouvelles n’étaient pas bonnes. Elle ouvrit l’enveloppe et trouva un mot qui lui annonçait que son oncle et sa tante, avec qui elle vivait, étaient partis pour 3 semaines. Ils lui laissaient un billet de train pour rejoindre l’hôtel Winterhouse et trois dollars pour le voyage. Ainsi qu’un sac en plastique avec quelques vêtements de rechange. Ils lui avaient parlé de ce voyage, mais, jusqu’au bout, elle avait espéré pouvoir rester seule à la maison…

Après avoir noté dans son carnet : Dans la liste “Raisons pour lesquelles je n’aime pas mon oncle et ma tante“, au n°43 : “Parce qu’ils m’expédient dans un hôtel au milieu de nulle part pour les vacances de Noël, sans un sou et pratiquement sans affaires de rechange”, elle se mit en route pour attraper son train.

Elle n’avait en effet pas le choix. La maison était fermée et elle n’avait pas d’amis qui auraient pu l’héberger pendant trois semaines. En plus, elle craignait la colère de son oncle et sa tante si elle ne respectait pas leurs instructions.

Dans le train, Elizabeth essayait de ne pas se laisser aller au découragement…

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Quelle belle surprise ! Je ne m’attendais à apprécier autant ce roman.

Le personnage principal, Elizabeth, a perdu ses parents à l’âge de 4 ans. Et depuis 7 ans, elle vit avec son oncle et sa tante, qui sont très pauvres, et pas très gentils. Elle aime beaucoup lire et tous les jeux de lettres. A Winterhouse, elle va faire de nombreuses découvertes. Et nous aussi, bien évidemment. Si le début peut faire penser à Harry Potter (orpheline pas vraiment bien traitée par son oncle et sa tante…) la suite est tout à fait différente.

L’écriture est fluide, il y a de nombreuses surprises, l’ambiance est parfois tendue, ça fait (un peu) peur, les personnages sont ambigus… Un roman qui devrait plaire à tous les amoureux des livres et des mots, mais aussi à ceux qui aiment la magie et les enquêtes.

J’ai adoré les titres avec leurs “échelles de mots” (bravo à la traductrice, ça n’a pas dû être évident !) Une autre chose m’a beaucoup plu : Elizabeth partage avec nous ses lectures. De quoi augmenter encore notre PAL !

Du coup j’ai emprunté le 2ème tome à la bibliothèque et je me suis tout autant régalée !

Elizabeth dans le hall de Winterhouse. Image empruntée sur le site de l’auteur.

Site de l’auteur (en anglais)

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Un recueil qui participe au Challenge Christmas Time chez Mya

Et à l’Objectif PAL chez Antigone

(encore un qui était dans ma pal depuis… 2 ans ?)

Le gardien du phare – Roman

gardien

Roman

Le gardien du phare

Catherine Hermary-Vieille

Albin Michel (2007)

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Novembre 1897. Sur l’île aux chiens, le prêtre et le médecin discutent.

– “Inutile de s’acharner, elles sont perdues. (…)

– Qui aurait pu penser que ces malheureuses sombreraient ensemble !” Soupire le père Leblanc.

Ces trois malheureuses, ces trois femmes, ce sont Camille, Anne et Mathilde. Elles se sont échouées sur une île sauvage et probablement déserte. Sauf si le phare qu’elles aperçoivent a un gardien.

Camille est aveugle de naissance. Dans cet endroit désolé, elle n’a plus besoin de canne. Pour elle, cet îlot est un refuge.

Anne, c’est l’étrangère qui, en 4 ans, n’a jamais réussi à s’intégrer à la communauté malgré tous ses efforts. Et puis il y a Mathilde. Mathilde, avec son fichu caractère, fait peur. Passant d’un homme à l’autre, semblant ne jamais s’attacher, elle est considérée comme une traînée par les îliens. Toutes trois dissimulent de lourds secrets.

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Un quasi huis-clos réunit ces femmes que l’on apprend à connaître page après page. Aucune n’a eu une existence facile. Toutes ont des choses à “se reprocher” ou le pense.

Même si je me suis assez rapidement doutée du sort qui attendait ces trois femmes, j’ai beaucoup aimé ce roman. C’est dur, âpre et poétique à la fois. Trois beaux portraits de femmes dans un milieu rude et plein de secrets. L’écriture est belle, fluide et rythmée. Et il y a une atmosphère très particulière ! Je l’ai dévoré en moins de 2 jours (parce que j’avais d’autres choses à faire, sinon je l’aurai lu d’une traite !)

Je vous conseille de vous jeter à l’eau sans lire trop d’avis ou de critiques avant, certains dévoilant beaucoup trop de choses !

Une belle découverte.
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Extrait : 2 novembre 1897

– Où avons-nous échoué, Camille, Anne et moi ? L’îlot est singulier et, sans la lumière du phare qui semblait nous guider, nous aurions été toutes trois englouties. Combien d’heures avons-nous dérivé ? Le brouillard est épais et je ne peux me faire une idée précise de ce qui nous entoure : des rocs je présume, du sable, des arbustes rabougris, une lande aride, un chenal où s’engouffre la mer qui nous sépare du phare.