Méduse – Rentrée littéraire 2023

méduseRentrée littéraire sept. 2023
Roman

Méduse

Martine Desjardins

L’Atalante (2023)

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Éditeur : On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir.
Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. À force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps.

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Wow ! C’est incroyable comme certaines écritures peuvent nous happer. Ne nous laissant quasiment pas le choix de continuer ou non notre lecture. Méduse m’a fait cet effet là. Je l’ai ouvert “pour voir” et je ne l’ai lâché qu’au bout de 34 pages. Dès que j’ai eu le temps, je l’ai repris et l’ai dévoré jusqu’à la page 120. Bon en fait, je l’ai terminé le jour même !!

Je pense que le meilleur moyen de vous convaincre est de vous faire lire un extrait…

Je ne suis pas sûre d’avoir “tout” compris, d’avoir saisi tous les sous-entendus, toutes les références, notamment relatives au mythe de Méduse. Mais, quoi qu’il en soit, j’ai adoré cette histoire et l’écriture de Martine Desjardins, que je ne connaissais pas.

Voici l’extrait, c’est le début du 2ème chapitre, à la page 11.

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Je crois avoir toujours su que j’avais des Monstruosités à la place des yeux. Mais j’en ai pris pleinement conscience le soir où ma mère a plaqué une main sur mes paupières avant de se pencher sur mon lit pour me border. Dès lors, j’ai cessé de me débattre quand elle me coiffait le matin. La tâche était ardue, parce que mes cheveux ondulés étaient épais, rebelles et enchevêtrés de nœuds, d’une texture écailleuse qui irritait les doigts et résistait aux ciseaux. Tant bien que mal, ma mère rabattait ma frange vers l’avant, de façon à dissimuler complètement mon visage, et elle en profitait pour me faire cette mise en garde affectueuse :

– Si jamais tu montres tes yeux, je devrai te coudre les paupières.

Un roman qui participe

Au tour du monde en 80 livres chez Bidib (Québec)

https://delivrerdeslivres.fr/tag/le-tour-du-monde-en-80-livres/

Là où règnent les baleines de Jolan C. Bertrand

Un récit sous-marin enchanteur

  Roman fantastique pour la jeunesse dès 11 ans

Là où règnent les baleines

de Jolan C. Bertrand

Ed. L’école des loisirs, coll. Médium,

ill. d’Hélène Let,

février 2023, 304 pages, 16 euros

Thèmes: mer, fantastique, écologie, créatures sous-marines

 

Présentation de l’éditeur: “Roanne adore les romans d’horreur, d’accord, mais ce n’était pas une raison pour l’envoyer passer l’été dans un phare en ruines, chez son oncle Kierzic qu’elle ne connaît même pas! (…) D’autant plus que, dans la bourgade du coin, on raconte que des naufrages auraient lieu les soirs de pleine lune. Au même moment, un bateau de pêche est porté disparu. Et d’où vient cette voix d’enfant qui l’appelle chaque nuit?”

 

De cet auteur, j’avais déjà beaucoup aimé Les soeurs Hiver mais Là où règnent les baleines  est clairement un coup de coeur! Cette histoire est vraiment magnifique, Jolan C. Bertrand y aborde entre autres l’acceptation de soi mais aussi l’amitié et les liens familiaux. Roanne est une jeune fille très attachante qui a vécu un événement difficile.

Sa rencontre avec un oncle complètement asocial (il y a une bonne raison à cela) va bouleverser son existence à un point qu’elle n’imaginait pas. En effet, Kierzic est un homme étrange qui dissimule bien des secrets…

J’ai dévoré Là où règnent les baleines en peu de temps tant la plume de l’auteur est fluide. Le récit nous invite à découvrir les merveilles sous-marines.

De plus, la reproduction d’un carnet illustré par Hélène Let au centre permet au lecteur de se plonger davantage dans cette incroyable histoire! Là où règnent les baleines est un romant mystérieux et envoûtant que je vous invite à découvrir.

Laissez-vous emporter par un récit fantastique où les baleines sont les reines du monde aquatique. Et qui sait, peut-être aurez vous la chance de croiser une silhouette étrange dans les abysses…

 

~Melissande~

 

+ Le premier roman de Jolan Bertrand, présenté par Nathalie: Les soeurs hiver

+ Un roman ado- jeune adulte, sur le thème des sirènes,  présenté par Hérisson: La sirène de Kiera Cass

Hana et le vent – Conte ♥

Hana
Un joli conte aux illustrations originales !
Album à partir de 5 ans

HANA ET LE VENT ♥

Joëlle Veyrenc & Seng Soun Ratanavanh

La Martinière Jeunesse (2022)

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Hana habitait un petit village en haut d’une montagne. Il s’appelait Washimura, ce qui signifie “village papier”. Tout y était délicat et fin. Les habitants, minces et légers, n’avaient qu’une seule peur : le vent.

Car cinq jours par an, en automne, il soufflait fort, obligeant les gens à mettre des cailloux dans leurs poches, ou à s’arrimer pour ne pas s’envoler… Les gens le savaient et tous faisaient attention. Mais un jour, le vent se mit à souffler en dehors de la période des grands vents. Et il semblait venir du village d’en face, de l’autre côté de la vallée. Tout le monde se creusa la tête pour essayer de trouver comment contacter le village d’en face afin de résoudre ce problème.

Hana, une jeune fille intelligente et audacieuse, va trouver une solution.

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Une belle histoire, qui parle d’entraide, d’amitié, mais aussi d’une certaine façon du changement climatique dû aux activités humaines et aux modifications, aux problèmes que cela peut apporter chez le voisin…

Mais si l’histoire est intéressante, la vraie originalité de cet album vient des illustrations ! Dans la vidéo ci-dessous, Seng Soun Ratanavanh explique comment elle les a réalisées. Le premier village est en papier découpé et le second en carton. Le tout est photographié. Cela donne une vraie “profondeur”, un effet “3D” tout en ayant un côté enfantin. J’ai trouvé ça vraiment très joli ! Ça m’a rappelé des souvenirs aussi. Quand j’étais petite, on avait des “poupées” de carton qu’on habillait de vêtements de papier…

Une bien jolie découverte, tant pour l’histoire que pour les illustrations ! ♥

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Pour en savoir plus sur les deux autrices et voir plusieurs illustrations (site de l’éditeur)

Illustré par Seng Soun Ratanavanh, vous avez peut-être vu ou entendu parler de la petite série “Miyuki” ou encore de “Gaspard dans la nuit

Joëlle Veyrenc sur Instagram

Seng Soun Ratanavanh sur Instagram

Une interview de l’illustratrice :

Le garçon en fleurs de Jarvis

Un album touchant et unique qui illustre parfaitement le concept de l’empathie

 

Album pour la jeunesse dès 3 ans

Le garçon en fleurs

de Jarvis

Ed. Kaléidoscope (L’école des loisirs), mars 2022,

ill. de Jarvis,

13 euros

Thèmes: amitié, maladie, fleurs, émotions, empathie

 

Présentation de l’éditeur: “Il s’appelle David. C’est le garçon aux cheveux fleuris, et c’est aussi mon meilleur ami. Mais, un jour, alors que j’arrosais les cheveux de David, un de ses pétales m’est resté dans la main. “

La couverture cartonnée est originale! Très sobre, on y aperçoit en gros plan le visage de David et les tiges fleuries lui servant de chevelure. Ces dernières se découpent sur un fonds blanc et leur relief donne une impression de mouvement.

Dans Le garçon en fleurs, la différence est à l’honneur. En effet, en plus de David, on compte parmi les camarades de classe du narrateur une petite fille en fauteuil roulant. Tous les enfants sont solidaires et grâce à l’intervention de son ami, David va peu à peu recouvrer sa joie de vivre. Le garçon en fleurs est donc avant tout une histoire d’amitié. Car, grâce à l’affection que lui porte son meilleur ami, David va pouvoir surmonter une épreuve douloureuse (on ne saura jamais laquelle mais c’est un procédé intelligent pour que l’enfant puisse s’identifier plus facilement).

Jarvis a trouvé une belle façon de transmettre son message: Le garçon en fleurs raconte tout en pudeur le désarroi mais aussi le retour de l’espoir dans le coeur d’un petit garçon pas comme les autres.

Les couleurs vives apportent beaucoup de joie, le contraste est d’autant plus renforcé lorsque David arbore ses branches dénudées. C’est simple mais efficace!

 

Une pépite à placer entre toutes les petites mains!

 

~Melissande~

 

+ un album pour les plus jeunes sur le thème de la différence: La différence de Jeanne Willis et Tony Ross, présenté par Hérisson.

 

+un album adulte tout en sensibilité: La différence invisible de Julie Dachez et Mademoiselle Caroline, présenté par Nathalie.