Vivian Maier : A la surface d’un miroir

VivianBulles d’autrices

VIVIAN MAIER

A LA SURFACE D’UN MIROIR

PAULINA SPUCCHES

STEINKIS (2021)

*****

Éditeur : New York 1953, Joanna et Laurence Ward, à la recherche d’une nouvelle nanny pour leur fille Gwen, engagent une jeune femme, Vivian Maier. Vivian est très secrète, un peu bizarre même, et n’a pas un caractère facile, mais les enfants adorent arpenter les rues de la ville avec elle… et son appareil photo.

Ce récit est inspiré de faits réels. Chaque chapitre s’ouvre par une reproduction des photographies de Vivian Maier entre 1952 et 1960 par Paulina Spucches. Chaque scène imagine le contexte dans lequel la prise de vue aurait pu être réalisée…

A la fin de la BD, une double page nous indique les grandes dates de la vie de Vivian Maier.

*****

Comme Paulina Spucches, j’aime beaucoup imaginer des histoires derrière des photos ou des peintures (avec beaucoup moins de talent qu’elle cependant !)

A partir des photos qu’elle a “retranscrit” en peinture et du peu que l’on sait de la vie de cette photographe, Paulina Spucches a réalisée une sorte de biographie illustrée romancée. J’ai trouvé ça très réussi ! Comme Enna, j’avais été attirée par les magnifiques couleurs de cet album. Et comme elle, j’aurai aimé qu’il y ait une reproduction des photos que Paulina Spucches a retranscrit en dessin.

J’ai vraiment adoré les couleurs et sa façon de peindre les batiments, les paysages. J’avoue être un peu moins fan de sa façon de dessiner les visages et surtout les cheveux !

Il n’y a pas énormément de texte, mais par moments, les illustrations se suffisent à elles-mêmes. J’ai aimé déambuler dans ces belles pages colorées…

En tous cas, pour moi, c’est clairement une autrice-illustratrice à suivre. Elle n’avait que 19 ans lorsqu’elle a commencé cette bd et 21 ans lorsqu’elle est sortie… D’ailleurs, j’ai lu hier soir son 2ème album “Bronteana“. Je vous en parle prochainement (spoil : j’ai adoré aussi !)

*****

Sur le site consacré à Vivian Maier, on retrouve les photos reproduites dans la BD.

Les avis de Blandine, Enna et Titine qui l’ont beaucoup aimé. Et celui de Fanny qui est un peu restée sur sa faim.

Sur le site de l’éditeur, vous pourrez voir les premières pages. Ce ne sont pas les plus belles à mon avis mais ça vous donnera une idée du style…

Sur le site de France Info vous pourrez lire un article sur Vivian Maier.

Et voici un entretien avec l’autrice pour en savoir un peu plus…

Cette semaine, nous sommes chez Moka

Pour une BD de la semaine spécial “Femmes

Trois chardons – BD

chardonsTrois chardons ♥

Cécile Becq

Sarbacane (2023)

*****

Écosse, juin 1933. Ian est parti promener le chien Keegan dans la lande revêtue de ses plus beaux chardons. Victime d’un malaise, il ne reviendra pas. Sa femme Moïra et ses deux enfants Bonnie et Fillan se retrouvent seuls et sans ressources. Ils vont aller se réfugier chez Margaret, la sœur aînée de Moïra.

Septembre 1933, île de Skye. Moïra et ses enfants sont toujours chez Margaret. Depuis maintenant 3 mois, c’est la seule à travailler et elle commence à trouver ça dur. Elle pousse sa sœur cadette à chercher du travail. Dès le lendemain, Moïra commence à travailler comme serveuse dans le pub où sa sœur fait la cuisine.

Un soir, alors que les deux sœurs sont à table avec les enfants, on frappe à la porte…

*****

Des personnages avec des doutes, des problèmes, des chagrins mais aussi plein de désirs ! Elles m’ont beaucoup plu ces trois sœurs (même si la plus jeune est un poil agaçante tout de même). Des rancœurs familiales remontent à la surface avec la promiscuité. Chacune a ses soucis et chacune les vit différemment. Mais il y a de l’amour entre elles et de l’humour aussi dans cette jolie BD !

Côté illustrations, les visages sont beaux, lumineux et empreints de douceur. J’ai particulièrement aimé les scènes éclairées par les bougies ou les cheminées.

Une bien jolie lecture que je vous recommande !

*****

Voir une double page (site de l’éditeur)

Cécile Becq a illustré une autre BD que j’avais beaucoup aimée : Ama, le souffle des femmes

Cette semaine nous parlons d’amour chez Fanny

Contes des mers et des océans de Rolande Causse, Nane Vézinet et Jean-Luc Vézinet

Une plongée abyssale au cœur du merveilleux

Recueil de contes pour enfants dès 9 ans

Contes des mers et des océans

de Rolande Causse, Nane Vézinet

et Jean-Luc Vézinet

éd. Des éléphants, novembre 2023,

ill. de Nesseldë, 92 p., 18 euros

 

Thèmes: océan, mythes, créatures, contes, monde

 

Présentation de l’éditeur: “Onze contes traditionnels issus de cultures variées pour plonger dans un univers marin teinté de féérie.”

Ce très beau recueil nous emmène aux quatre coins du monde par le biais de légendes aquatiques. Ces dernières sont  toutes plus fascinantes les unes que les autres.

Tout comme les volumes précédents de cette collection, les illustrations de Contes des mers et des océans sont soignées. Et chaque illustrateur apporte véritablement un plus aux récits.

Chacun des onze récits de Contes des mers et des océans est l’écho d’une tradition orale propre à chaque pays représenté.

Je connaissais déjà certaines créatures telles que la selkie ou encore le héros japonais Urashima Tarô mais il est toujours agréable de les redécouvrir. Les autres contes m’ont également charmés.

Celui intitulé “Le rocher percé” est assez triste. Il reflète parfaitement à mes yeux le romantisme des histoires d’autrefois.

En somme, Contes des mers et des océans est un très bel ouvrage que je vous recommande chaudement si, comme moi, vous aimez les créatures des profondeurs.

 

~Melissande~

+Une autre parutuon des éditions des éléphants: Contes de Baika de la Corée au Sénégal 

+Un autre recueil des mêmes auteurs présenté par Nathalie: Contes des îles

 

 

La mort et la belle vie ♥ – polar

mortUn poète devenu policier

La mort et la belle vie ♥

Richard Hugo

Traduit de l’américain par Michel Lederer

Éditions 10/18 (1997/vo 1981)

*****

Plains, Comté de Sanders, Montana. Al Barnes, après avoir passé 17 ans dans la police de Seattle dont 10 comme inspecteur aux homicides, décide de raccrocher. Et il a pour cela une bonne raison. Pour avoir fait confiance à un suspect, il s’est pris 3 balles dans le corps et a frôlé la mort… A 40 ans et après 7 mois d’hôpital, Barnes-la-tendresse comme l’ont surnommé ses collègues, a besoin de tranquillité.

Pourtant, dans ce petit coin paisible du Montana où il vient de s’installer, il va se retrouver au cœur d’une enquête extrêmement dangereuse. Un homme qui pêchait au bord du lac a été massacré et le seul témoin (qui a beaucoup bu) affirme avoir vu une très grande femme se promener avec une hache…

*****

J’ai bien failli ne jamais présenter ce roman ici. Pas parce qu’il ne m’a pas plu, mais par manque de temps (j’ai plein de billets “en retard” !!)

Et puis, je l’ai tellement apprécié que je me suis dit que ça serait vraiment dommage de ne pas le faire connaître !

Au passage, merci à Sharon qui l’a présenté et m’a donné envie de le lire (il trainait dans ma pal polar depuis au moins 5 ans…) Comme elle, je regrette que Richard Hugo n’ait pas eu l’occasion* d’écrire la suite des aventures de ce policier pas comme les autres…

* Il est décédé d’une leucémie à 58 ans, en 1982. (Merci Wiki)

L’histoire est originale, il y a plusieurs rebondissements, et le personnage d’Al Barnes (flic au grand cœur et ex-poète) est excellent, mais je pense que plus que tout, c’est la façon dont c’est raconté qui m’a plu. Le style de l’auteur.

“J’appris bientôt, en posant des questions autour de moi, que le nouveau shériff, Ted Yellow Bear, basé à Thompson Falls située à une quarantaine de kilomètres de là, cherchait un adjoint. Je m’y rendis donc. Le shérif était un homme impressionnant, encore qu’au premier abord il suscitait plutôt un sentiment d’absurdité. Il mesurait dans les un mètre soixante-dix, pesait dans les 130 kilos et avait les oreilles décollées. Quant à son nez épaté, on aurait dit qu’il avait servi pendant des années de cible à fléchettes. Ses cheveux, d’un noir de jais comme ceux de la majorité des indiens, étaient aplatis sur son crâne comme s’il venait de retirer une casquette un peu trop serrée. Sa voix, d’autre part, sonnait comme celle d’un ours, bien que je n’ai jamais entendu un ours parler, pas même lors de mes visites au zoo de Seattle.

Dès que l’entretien commença, toute envie de me moquer de lui me quitta. Il était impressionnant sous un tas d’autres aspects. Ses grognements rauques ne dissimulaient pas le fait que ses questions étaient intelligentes et pertinentes. Au fil de la conversation, son charme et son bon sens devinrent évidents.”

*****

En faisant quelques recherches sur ce roman, je me suis aperçue qu’on en avait tiré un film (2014) qui s’est transformé en série à succèsAlex Hugo” (je ne l’ai jamais vue mais je pense que je vais regarder un épisode). Les grands espaces du Montana du livre ont, par contre, été transposés en France, dans les Hautes-Alpes…

Un roman qui participe à plusieurs challenges :

Le tour du monde en 80 livres chez Bidib (USA)

https://delivrerdeslivres.fr/tag/le-tour-du-monde-en-80-livres/

Le challenge Polar et Thriller chez Sharon

Ainsi qu’au Challenge American Year

chez The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires