La fille de Diké T1

DikéTrilogie
Fantasy Ado/Adulte

La fille de Diké

T1 : Une maison de feu

Silène Edgar

Bragelonne (2023)

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Résumé éditeur : On dit que le Chaos, quand il veut un enfant, pousse une femme à concevoir lors du jour de Diké. Et sa fille après elle, et ainsi de suite pendant six générations…

Lorsque naîtra la septième, naîtra alors la vraie fille du Chaos. Celle-ci sera bleue comme la nuit, et celle-ci sera pleine de la force du ciel, et celle-ci mettra la terre en colère.

Sous le soleil de Monos s’étale un gigantesque marais parsemé de volcans et d’atolls. Sur Polis, l’île centrale, le couple sacré, aux pouvoirs ancestraux, maintient l’Équilibre durant les quarante-neuf ans de la ronde. Mais lors de la cinquantième année, l’ombre de la planète Mavros se répand et vient le temps de la guerre.

Une guerre qui semble lointaine à la naissance d’Aïone. Et pourtant, l’extraordinaire enfant à la peau bleu profond et aux cheveux de feu semble à l’origine d’une cascade de bouleversements. Le volcan se réveille. Au contact de sa peau, ses frères sont transformés et développent le pouvoir de saisir l’avenir, de discerner le mana, de commander au vent…

Débute alors un cycle de calamités à l’ampleur surnaturelle – séismes, tempêtes, sécheresse, coulées de lave – et tous s’interrogent : la petite fille à la couleur de nuit, qui grandit à une vitesse phénoménale, est-elle un élément d’Équilibre ou de Chaos ? Le couple sacré et les mages de guerre accepteront-ils son existence ? Aïone et ses frères, aux dons enviables, seront-ils enlevés à leur village ? Et surtout… qui aura le pouvoir de calmer le Maelström au cœur du volcan ?

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J’ai mis le résumé de l’éditeur parce que l’univers est riche avec pas mal de vocabulaire “inventé” et que j’ai eu peur de vous embrouiller ! Bref. Autant l’avouer tout de suite, j’ai bien failli arrêter ma lecture à la fin du premier chapitre. En 6 pages très descriptives, il faut ingérer un nouveau vocabulaire (Diké, le noa, le mana, les komés, le taofé…) et toutes les us et coutumes de ce nouveau monde !

Ayant commencé ce roman le soir, fatiguée, j’ai trouvé ça un peu indigeste. Et j’étais déçue parce que j’ai déjà lu et beaucoup aimé plusieurs romans de Silène Edgar. Mais je me suis accrochée et j’ai bien fait. Une fois ce premier chapitre posé, la suite se lit sans problème.

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce premier tome étonnant.

Aussi étais-je ravie quand j’ai vu la date de sortie du tome 2 : novembre 2023 !

Chouette, j’allais pouvoir lire la suite. En fait non, elle ne sortira que mi-mars 2024

J’ai hâte !!!

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Vous pouvez aller lire un extrait sur le site de l’éditeur

La page FB de Silène Edgar (son blog ne semble plus accessible…)

D’autres romans de Silène Edgar présentés sur ce blog :

Une maison de feu présentée par l’autrice

Les papillons bleus de Pascal Ruter

Critique parue sur Instagram @herissonfamily

roman papillons bleus ruterLes papillons bleus
1 1940-1942
2 1942-1945

de Pascal Ruter

Didier jeunesse, 2023

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Thèmes : Seconde Guerre Mondiale, résistance, amour, amitié, guerre

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Alors que l’Allemagne a envahi la France, Philippe et Félix vivent tranquillement dans un petit village de France qui ne semble pas touché par cette guerre. Pourtant les nouvelles ne sont pas très bonnes, les gens fuient. Pour notre héros, en vérité, le roman commence de façon plutôt calme en 1940. Son père est mécanicien et il tient son propre garage, sa mère coiffeuse. Pourtant les différentes rencontres qu’il va faire vont peu à peu éveiller sa conscience sur ce monde envahi par les Allemands et qui change.
Sa rencontre avec Esther une jeune juive qui fuit avec ses parents va par exemple lui permettre de découvrir un peu plus les destins tourmentés. Et puis peu à peu il va découvrir les Allemands qui viennent s’installer dans son village et il va comprendre qu’il y a plusieurs façons d’appréhender cela.
À la manière du père de son meilleur ami en collaborant avec les Allemands ou bien à la manière de son père qui sort la nuit et dont il découvre rapidement qu’il fait partie d’un réseau de résistance.
Tout va ensuite s’accélérer et il sera forcé de faire lui aussi un choix. Un choix qui le conduira au fil des pages à aider de nombreuses personnes à passer la ligne de démarcation, mais qui le conduira aussi finalement à fuir. Paris – Marseille – Nice ou la montagne du Vercors, les lieux seront très variés au fil des années de guerre, les situations de plus en plus dangereuses et les liens qui unissent les personnages vont profondément changer au fil des pages.

Ce qui fait la beauté de ce livre c’est finalement justement ces relations, les histoires d’amour qui se créent entre nos personnages qui grandissent, Philippe Félix Jacqueline Esther, tous les quatre vont passer de l’enfance à l’adolescence à l’âge adulte au cours de ces années de guerre, de façon un peu précipitée peut-être mais cela va leur permettre de se découvrir et de découvrir la nature humaine. De bonnes surprises, de mauvaises surprises, énormément de rencontres, des personnages haut en couleur, qui resteront à jamais dans la mémoire de nos personnages et dans celle du lecteur.

J’ai apprécié de vivre la guerre du point de vue de ces personnages qui fuient et qui ne savent pas toujours exactement ce qui peut se passer ailleurs en France ou dans le monde mais qui essayent peu à peu de s’aider entre eux, mais aussi d’aider les autres. Dans ces deux tomes des Papillons bleus, ils seront régulièrement séparés, malmenés, n’auront pas forcément de nouvelles de leur famille, de leurs amis, de ceux qui ont été emmenés en Allemagne ou plus loin, de ceux qui sont peut-être restés dans le village de leur enfance, de ceux qu’ils ont croisé, qui les ont aidé.

Si le récit est totalement inventé par l’auteur, il est immersif et les faits historiques sont eux bien réels. Un chapitre à la fin de chaque livre permet de resituer les personnages qui ont réellement existé.
Nous avons un seul narrateur, du moins au début du livre, mais peu à peu vont s’ajouter les pages d’un carnet que tient Esther, et cela nous permettra de suivre les différents groupes lorsqu’ils vont devoir se séparer tout en laissant malgré tout de nombreux vides. Les semaines passent, les mois passent, parfois les années passent dans ce récit et c’est au lecteur de combler les manques car seuls les événements importants, ceux qui jalonnent notre récit sont finalement vraiment détaillés. Et l’important, c’est ce qui bouleverse nos personnages, c’est ce qui les change à jamais, ce sont les morts, nombreux, les combats, les trahisons et puis c’est l’art aussi : le dessin pour l’un, la musique pour l’autre. Des choses qui vont profondément les guider tout au long de ces années de guerre et qui en font des enfants, des adolescents comme les autres.

La Seconde Guerre mondiale est une période historique riche pour laquelle on trouve déjà de nombreux récits mais j’ai apprécié ce point de vue d’adolescent qui ne s’appesantit pas sur les événements, sur les camps de concentration mais parle plus du quotidien des Français et de la résistance.
Le deuxième tome de cette dualogie vient de paraître, le tome 1 lui ne date que de cet été. Attention il est grandement impossible de s’arrêter à la fin du premier tome, et je suis bien heureuse d’avoir pu enchaîner les 2 pour suivre les destins bouleversés de nos 4 héros!

Ces Papillons bleus sont des romans prenants, relativement faciles à lire malgré les narrations croisées et les ellipses, qui devraient plaire aux collégiens !

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Un MUR si HAUT – Album

murAlbum
à partir de 5 ans

Un MUR si HAUT

N. Guilbert & S. Augusseau (ill.)

Des ronds dans l’O jeunesse (2015)

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Deux jeunes enfants, Plume et Timy étaient amis. Ils s’étaient même dit un soir qu’ils étaient amis pour la vie. Ils partageaient tout. Les jeux, les promenades, les secrets, les fous rires et la tristesse aussi. Mais un jour, le Roi bleu du village de Plume se fâcha avec le Roi Blanc du village de Timy… Une dispute si grande que les deux rois décidèrent de ne plus jamais s’adresser la parole. Et comme les rois, c’est bien connu, décident pour tout le monde, ils firent construire un mur immense entre les deux villages. Plume et Timy étaient tristes d’être séparés. Plus que tristes, désespérés…

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Comme ces deux enfants, nous sommes attristés, pour ne pas dire atterrés, par la bêtise humaine… L’être humain se bat depuis la nuit des temps apparemment, et sans toujours bien savoir pourquoi.  Ici ce sont deux rois qui se sont fâchés pour un petit bout de terrain.

J’ai tout aimé : l’histoire, les illustrations et les couleurs. Les dessins sont élégants et les couleurs très douces. Il y a des tampons (?) et des collages qui donnent du relief. C’est plutôt original.

En ce moment, avec la guerre entre l’Ukraine et la Russie, il me paraît important d’expliquer aux enfants que les conflits existent. Mais aussi qu’ils peuvent s’arrêter un jour…

C’est une très belle histoire, et elle finit bien.

De quoi apporter un peu d’espoir ?

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Le site de l’autrice “Rêve de plume”

Un autre album de cette autrice : L’oiseau Lyre

Le site de l’illustratrice, son instagram et son FB

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Trois histoires de réfugiés

Trois

Reportage en BD
Ado / Adulte

Trois histoires de réfugiés

M. Ozkul – R. Phildius – J. De Clerck

Couverture illustrée par Joe Sacco

Coll. Somnambule

La Joie de Lire (2022)

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Cette bande dessinée, comme son nom l’indique, nous parle de 3 personnes, qui ont dû quitter leur pays pour différentes raisons. Lela est Géorgienne. Elle est venue en Suisse pour faire soigner son mari qui souffre de graves problèmes neurologiques. Mais si la Suisse veut bien soigner son mari, Lela et son fils sont priés de retourner d’où ils viennent…

Sri est Tamoul. Il avait 13 ans lorsque la guerre a éclaté chez lui, au Sri Lanka. Plus tard, pour avoir traduit des documents, il se retrouve en prison pendant 3 ans. Il fonde une famille, a deux enfants, mais la reprise des troubles entre Cingalais et Tamouls l’oblige à quitter le pays. Et il va enchaîner les petits boulots pendant des années dans différents pays, sans gagner assez pour subvenir aux besoins de sa famille. Il décide donc de partir aux USA. On est en septembre 2001…

Ali est Afghan, il a 20 ans. Là où il vit, il n’y a pas d’université. S’il veut étudier, il faut aller à Kaboul. Mais pour y aller, il faut traverser des régions contrôlées par des terroristes. A Kaboul, chaque jour, il y a des morts. Ali a peur, il veut partir. Commence alors un long périple qui va passer par le Pakistan, l’Iran, la Turquie puis la Bulgarie…

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Ce n’est pas la première fois que je lis des témoignages de réfugiés. Mais à chaque fois, je suis franchement admirative devant le courage, l’énergie et la patience qu’il faut à toutes ces personnes pour atteindre leur but. Sans compter les privations, les conditions de vie totalement dégradées, la solitude parfois aussi…

Des gens qui, finalement, ne demandent qu’à vivre en paix et à manger à leur faim. Ce que tout le monde souhaite non ?

Ces trois témoignages ont été recueillis par des étudiants de l’ESBDI (l’école supérieure de bande dessinée et d’illustration) fraîchement diplomés et ce roman graphique est leur premier ouvrage publié.

Côté illustration, c’est en noir et blanc. J’ai bien aimé le dessin de la 1ère histoire (Lela) mais j’ai trouvé que ça manquait un peu de décor (d’arrière plan). Le 2ème témoignage est illustré au crayon à papier. Même si le rendu est assez sympathique, j’ai trouvé qu’il y avait trop de hachures et que le dessin était trop statique. Les dessins du 3ème témoignage sont très noirs !

Sur le site de l’éditeur, La joie de lire, vous pourrez voir plusieurs planches.

Mais si le dessin aide bien sûr à faire passer le message, l’important pour moi, ce sont les histoires vécues par ces personnes. Lire ce genre de témoignages aide à mieux comprendre pourquoi tant de gens fuient leurs pays…

A lire et à faire lire
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D’autres bandes dessinées qui parlent d’immigration : L’Odyssée d’Hakim, Les deux vies de Pénélope

Cette semaine, nous nous retrouvons chez Moka, Au milieu des livres