L’apprenti conteur de Gaël Aymon

Un roman singulier incarnant la magie des plus grands contes de Perrault!

Roman pour la jeunesse dès 8 ans

L’apprenti conteur

de Gaël Aymon

Ed. L’école des loisirs, coll. Neuf,

ill. de Siegfried de Turckheim, janvier 2025

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Thèmes: contes, tradition orale, Perrault, magie, deuil, enfance

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Présentation de l’éditeur: “Pas facile d’être le fils du grand Charles Perrault… À douze ans, Pierre est envoyé à la campagne pour y écrire le recueil de poèmes qui le fera remarquer à Versailles. Afin d’échapper à la corvée, le garçon se dit que collecter des contes auprès d’une vieille nourrice puis les retranscrire ne devrait pas lui demander trop d’efforts. (…)”

 

J’ai totalement adhéré à L’apprenti conteur, c’est un coup de cœur! En effet, l’auteur mêle habilement réalité et fiction. Ainsi, Pierre Darmancour a réellement existé. Il s’agissait du troisième fils de Charles Perrault.

Au fil des pages, l’imaginaire fait son œuvre et notre jeune héros vivra une folle aventure. L’apprenti conteur c’est un récit où la frontière entre le réel et le rêve s’amenuise jusqu’à ne plus former qu’une seule et même réalité.

De plus, les illustrations en noir et blanc de Siegfried de Turckheim s’accordent parfaitement avec l’ambiance du récit. Mélanger différents personnages et les faire évoluer ensemble de manière cohérente, il fallait y penser. Et ça fonctionne!

Je pense que là réside la grande force de ce roman. Dans L’apprenti conteur, les figures de notre enfance prennent vie d’une manière qui leur est propre; indépendamment des attentes du lecteur. Ils s’animent pour aider Pierre à grandir, bien  sûr mais surtout pour continuer à vivre à travers nous. Une sorte d’héritage des temps anciens en quelque sorte.

À l’heure actuelle, on aurait tendance à oublier ou en tout cas sous-estimer l’importance de la transmission orale (et écrite). La voix des anciens s’estompe et les contes commencent à mourir. C’est ce message que je garde à l’esprit en refermant L’apprenti conteur.

Une lecture divertissante et inspirante!

 

~Melissande~

 

Tom haut comme trois pommes de Carole Martinez, un conte original présenté par Nathalie

 

+ Un autre conte célèbre revisité: Annabel et la bête de Dominique Demers, présenté par Nathalie

 

Pour capturer un crapaud magique de Pierdomenico Baccalario et Daniela Demurtas

Un très bel album , coloré et original!

Albums pour la jeunesse dès 4 ans

 Pour capturer un crapaud magique

de Pierdomenico Baccalario

et Daniela Demurtas

Ed. du Ricochet, ill. de Daniela Demurtas, octobre 2024, 16 euros

Thèmes: crapaud, magie, enfance, aventure, courage, vœu

 

Présentation de l’éditeur: “Coralie est triste, sa chienne a disparu sans laisser de traces… Il ne lui reste alors qu’un seul moyen pour la retrouver: partir en quête d’un crapaud magique pour exaucer son vœu le plus cher!”

 

Ce très bel album est un coup de cœur!

Tout en sensibilité et en finesse, Pour capturer un crapaud magique raconte la peine que l’on ressent face à une perte. Une des forces de cet album réside dans l’implicite.

En effet, par le biais d’illustrations et de quelques indices savamment distillés çà et là, on comprend dès les premières pages que Coralie est inconsolable depuis la disparition de sa chienne Luna.

Dans Pour capturer un crapaud magique, il n’y a pas de dialogues mais bien des indices dignes d’un ancien grimoire. Le but est de trouver un crapaud exauçant les vœux.

S’ensuit une aventure trépidante dans les bois où la fillette verra son courage et sa détermination mis à l’épreuve.

 

Étant une inconditionnelle des romans de Pierdomenico Baccalario, j’étais ravie de le découvrir dans un autre registre. C’est un véritable conteur et c’est un vrai plaisir de le lire!

Quant aux illustrations de Daniela Demurtas, elles sont splendides! Avec douceur et délicatesse, l’illustratrice nous emmène dans un univers où tout est possible (à condition de porter un chapeau violet!)

La première de couverture de Pour capturer un crapaud magique est parfaitement représentative du reste de l’album: en effet, les dessins sont tous très colorés. C’est un plaisir pour les yeux!

J’ai beaucoup apprécié cet album qui sort de l’ordinaire, je vous invite à le découvrir.

 

~Melissande~

 

+Le premier tome d’une des sagas de Pierdomenico Baccalario que j’ai adoré, présenté par Nathalie: La boutique Vif-argent 1 Une valise d’étoiles

+ Pour découvrir d’autres illustrations de Daniela Demurtas, c’est ici ou encore

Elle s’appelait Tomoji de Jiro Taniguchi

Un récit empreint de sensibilité admirablement illustré

Bande dessinée (manga) pour adultes

Elle s’appelait Tomoji

de Jiro Taniguchi

Scénario de Miwako Ogihara

Éditions Rue de Sèvres, octobre 2023, édition anniversaire 10 ans, 19 euros, relié, 176 pages

 

Thèmes: tranche de vie, Japon, temple

 

De cet auteur, j’avais déjà lu et apprécié La montagne magique. C’est pourquoi je savais que je ne serais pas déçue. En effet, les paysages illustrés sont à couper le souffle…  Taniguchi maîtrise parfaitement son art et sa renommée n’est plus à faire.

Il explore dans les moindres détails l’univers dans lequel évolue Tomoji Uchida. Dans Elle s’appelait Tomoji, Jiro Taniguchi nous invite à découvrir l’enfance de celle qui deviendra plus tard l’épouse de Fumiaki Itô. À eux deux, ils créeront un nouveau temple bouddhiste.

Le rythme est lent comme dans tout manga biographique qui se respecte, quelques planches en couleur enrichissent le volume. Les tons sont doux et invitent à la contemplation.

Dans Elle s’appelait Tomoji, plusieurs drames rythment l’adolescence de notre héroïne. L’auteur parvient toujours avec justesse à retranscrire certains sujets avec sensibilité. Ce sera la mort brutale de son père dans la fleur de l’âge qui précipitera la famille dans le désarroi et le dénuement. Par la suite, Tomoji fera différents choix qui la mèneront à son destin.

Pour être honnête, d’ordinaire je ne suis pas friande de récits biographiques mais Elle s’appelait Tomoji a piqué ma curiosité et je ne regrette pas de l’avoir lu. De plus, l’édition est magnifique!

Je pense malgré tout qu’il vaut mieux connaître le contexte afin d’apprécier ce manga à sa juste valeur. Malgré mon intérêt pour le Japon, je ne connaissais pas ce couple. Bien entendu, il y a toujours les notes explicatives de l’auteur en fin de volume.

On sent que Jiro Taniguchi a fait des recherches afin de reproduire le plus fidèlement possible la vie et l’environnement de Tomoji Uchida. Les illustrations sont vraiment très réalistes mais c’est un peu la patte de ce mangaka talentueux.

En somme, si vous aimez l’œuvre de Jiro Taniguchi ou si vous êtes tout simplement curieux; n’hésitez pas à découvrir ce beau manga!

 

~Melissande~

 

+ Une autre bande dessinée illustrée par ce mangaka:  Mon année: Printemps de Jirô Taniguchi et Morvan, présenté par Hérisson

Les dames de Kimoto de Cyril Bonin (d’après le roman de Sawako Ariyoshi), présenté par Nathalie

MINUIT PASSÉ ♥

Minuit

Et si votre passé essayait de vous parler ?

 MINUIT PASSÉ

Gaëlle Geniller

Delcourt / Mirages (2024)

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Résumé éditeur : Guerlain revient en compagnie de son jeune fils vivre dans le manoir où lui-même a vécu avec ses trois sœurs étant enfant. Étrangement, il n’a aucun souvenir de ce temps passé. Alors que Guerlain est sujet aux insomnies et que ses nuits sont compliquées, de curieux événements se produisent entre les murs de cette impressionnante bâtisse. Sont-ils bienveillants ou annonciateurs d’un danger imminent ?

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J’ai adoré cette BD !

Déjà, je l’ai trouvé belle. La couverture, le jaspage. Et puis le dessin, ces couleurs ombrées ou lumineuses. La mise en page avec ces cases totalement différentes d’une page à l’autre… Ce petit côté art nouveau et cette idée merveilleuse de “parler avec les fleurs“.

La fantaisie du personnage principal est extraordinaire (j’adore ses tenues vestimentaires !). Et le suspense reste entier jusqu’au bout : que se passe t-il dans cette maison ? Que veulent ces corneilles ? Et qui est Minuit ?

Ne comptez pas sur moi pour vous le dire, vous le saurez en lisant cet album.

Que dire si ce n’est que j’ai trouvé tout l’album absolument délicieux !!
 Un vrai régal pour les yeux et pour le cœur.
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Voir quelques pages (site éditeur)

De la même autrice, j’ai lu et beaucoup aimé “Le jardin, Paris” (que je n’ai pas présenté ici…)

Cette semaine, nous sommes chez Fanny, pour une spéciale “bulles d’autrices