Les éléphants, éditeur engagé

éléphants

LES ÉDITIONS DES ÉLÉPHANTS

plouf

Une course folle… Mais pourquoi ?

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Depuis que j’écris sur ce blog, en plus de parler de livres, je vous ai parfois présenté des auteurs ou des illustrateurs. Plus rarement des éditeurs. Parce qu’il faut être honnête : la plupart des gens qui ne travaillent pas dans les métiers du livre ne s’intéressent pas plus que ça aux maisons d’éditions.

Et pourtant ! Les maisons d’éditions jeunesse indépendantes (et elles ne sont pas si nombreuses) choisissent avec soin les livres de leur catalogue.

Et c’est le cas DES ÉDITIONS DES ÉLÉPHANTS dont je vais vous parler aujourd’hui. N’hésitez pas à aller voir comment les éditrices présentent leurs choix sur leur site.

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éléphants

Un album très drôle pour les petits

Je connais cette maison d’édition spécialisée dans la littérature de jeunesse illustrée depuis plusieurs années. Elle présente une quinzaine de livres par an depuis 2015 et son catalogue se compose aujourd’hui de plus d’une centaine de titres. Et j’ai dû en lire seulement une quinzaine.

Alors pourquoi vous présenter cet éditeur en particulier ?

 

Parce que j’ai déjà lu et apprécié plusieurs de leurs albums et albums documentaires, j’aime leurs valeurs, l’intelligence des textes et la douceur des illustrations et je trouve leur travail soigné (couverture, reliure, papier).

Et en plus, j’ai eu la possibilité de discuter avec l’une des éditrices, Caroline Drouault, ce qui a renforcé mon avis déjà très favorable sur cet éditeur.

Cette maison d’édition est née de la rencontre de deux femmes. Ilona Meyer a monté le projet, mais c’est ensemble qu’elles ont démarré. Leur volonté de départ était de ne pas dépasser 15 titres par an, afin de pouvoir continuer à s’occuper de chaque livre avec autant de soin. Et c’est ce qu’elles continuent de faire aujourd’hui.

Elles choisissent toujours leurs titres à deux et il faut qu’elles soient toutes les deux touchées, à la fois par le texte et par les images. Il faut qu’il y ait du sens. Et je trouve que cela se ressent dans leur catalogue. Elles travaillent seules, aidées par une stagiaire et externalisent les tâches qu’elles ne peuvent faire elles-mêmes.

Sans le savoir, vous avez sans doute déjà croisé leur route : “Cité Babel, le grand livre des religions“,  “Ruby tête haute” ou encore la série “Igor et Souky“, ça ne vous dit rien ? Si vous ne les connaissez pas, je vous invite vraiment à aller parcourir leur catalogue, il y a de belles pépites à découvrir (vous pouvez commencer par regarder ceux que j’ai aimé !).

Il y a des albums sensibles et intemporels, qui ont du sens, font passer des messages :

  • de solidarité et de partage (La roulotte de Zoé)
  • qui parlent de la société de consommation (Top Car)
  • de ségrégation (Ruby tête haute)
  • du droit à la différence (Diane danse)
  • d’écologie et de protection de la nature (Tancho)
  • et de manière générale, de valeurs humaines, d’ouverture au monde, aux autres…

aventuriers  Ruby  diane  roulotte  huîtres

 Cette maison d’édition a une autre particularité : elle ne “pilonne” pas ses ouvrages. Vous avez certainement déjà entendu parler de ces livres neufs qui sont détruits pour laisser la place aux nouveaux arrivants… C’est une réalité chez de nombreux éditeurs. Ilona Meyer et Caroline Drouault ont fait le choix de défendre tous les livres de leur catalogue.

Néanmoins, il arrive parfois que les droits d’un livre arrivent à échéance et qu’il reste des exemplaires. C’est le cas cette année pour le titre « La tornade » dont les droits avaient été acquis pour 7 ans. Donc, si cet album vous tente, dépêchez-vous, bientôt il n’existera plus…

J’espère vous avoir donné envie de faire plus ample connaissance avec cette maison d’édition jeunesse indépendante !

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Déjà présentés sur ce blog (oui, il y a beaucoup de “coups de cœur” ! :

Albums : Les aventuriers du soir / Les lapins et la tortue / Tancho / Au fil du temps / Ruby tête haute / La roulotte de Zoé / Top car / Diane danse

Albums documentaires : Un million d’huîtres au sommet de la montagne / Les pieds dans la terre /

éléphants

La baleine bleue

baleineAlbum documentaire
à partir de 5/6ans

LA BALEINE BLEUE

JENNI DESMOND

Traduit de l’anglais par Ilona Meyer

LES ÉDITIONS DES ÉLÉPHANTS (2017)

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Cet album documentaire commence comme ça : “C’est l’histoire d’un enfant qui prend un jour un livre sur son étagère et se plonge dans ses pages… Il découvre que la baleine bleue, mammifère d’une taille et d’une force gigantesque, est la plus grande créature vivante de notre planète.”

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Jusque dans les années 60, la baleine bleue était chassée. Elle a failli disparaître ! Ce mammifère marin, qui est le plus grand animal du monde (30 mètres de long et 170 tonnes) n’a qu’un seul prédateur : l’homme. Heureusement, la chasse à la baleine bleue est désormais interdite et c’est une espèce protégée. Pour en savoir plus : Mer & Océans

Comme il est toujours difficile d’appréhender de “grands” chiffres, cet album propose des comparaisons très amusantes. Par exemple, pour le cœur de la baleine, on nous dit qu’il fait 600 kilos ! C’est énorme, mais énorme comment ? Et bien on nous explique que c’est le poids d’une petite voiture. Son poids est comparé à celui d’un tas d’hippopotames, son souffle à la hauteur de plusieurs enfants…

Bref, non seulement on apprend plein de choses, mais en plus, c’est amusant. Les enfants pourront en plus s’amuser à chercher l’enfant de l’histoire (il est présent dans presque toutes les pages, mais il est parfois difficile à trouver !)

C’est un documentaire qui se lit comme un album, apportant une information à chaque page, et donnant envie de tout faire pour protéger cet animal imposant que l’homme a failli exterminer.

Une histoire intéressante, instructive et joliment illustrée

pour que l’on continue à protéger le plus gros des mammifères marins.

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Sur le même modèle, l’autrice a fait deux autres albums pour parler de l’ours blanc et de l’éléphant.

Liyah l’a testé avec ses enfants

Deux autres documentaires sur la mer (pour un peu plus grands) : Étonnants êtres vivants et Océan

Bébé va au marché ♥

bébéUn livre à compter
A partir de 2 ans

Bébé va au marché ♥

Atinuke & Angela Brooksbank

Traduit de l’anglais par Ilona Meyer

Les Éditions des Éléphants (2017)

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Bébé va au marché avec sa Maman. Pendant qu’elle achète du riz ou des piments, bébé regarde autour de lui. Il est curieux et il sourit. Les commerçants lui offre des fruits. A chaque fois, le nombre de fruits diminue. On lui offre 6 bananes, il en mange une et en pose 5 dans le panier de sa Maman. Puis on lui donne 5 oranges… Et ainsi de suite.

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Une histoire très mignonne où le bébé fait sa vie dans (et sur) le dos de sa mère. C’est amusant et très joyeux. Un mélange de livre à compter (de 6 à 1) et de conte en randonnée.

J’ai adoré les illustrations, elles sont gaies, très colorées et douces à la fois et les personnages très souriants ! Ce marché est très vivant, plein d’enfants et de bonnes choses à manger… Miam !

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Existe aussi en version cartonnée.

Voir d’autres illustrations sur le site de l’éditeur (et les autres albums de la même série)

Mistikrak et Liyah avaient déjà présenté cet album.

Un autre album dans un style très différent, mais gai et coloré pour les tout-petits : Chapeau d’été

RESILIENCE – BD série terminée

resilienceSi la terre se mourrait, combattriez-vous ?
BD anticipation écologique

RESILIENCE

Lebon & Poupelin

Casterman (2017-2020)

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Série terminée en 4 tomes

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Ça commence comme ça : Septembre 2068, l’Europe est devenue un vaste désert agricole. Les pâturages, les forêts et les villes ont été presque intégralement rasés et remplacés par d’innombrables champs de céréales transgéniques. Les frontières ont été dissoutes, un gouvernement unique réside désormais dans la capitale surpeuplée, et des “cités agricoles” ont été implantées dans chaque région.
C’est DIOSYNTA une puissante multinationale qui exploite 90% des terres et fait respecter ses droits de propriété à l’aide de la nouvelle armée européenne : les F.S.I. (Forces de Sécurité Intérieure). Rongée par la malnutrition et les maladies génétiques, la population vit dans des camps misérables au bord des champs. Elle a perdu tout contrôle sur son alimentation et s’en remet aux aides humanitaires.
Pour lutter contre la famine et reconquérir le droit de se nourrir dignement, un réseau clandestin qui s’est baptisé LA RESILIENCE organise un trafic de semences et tente de soigner les sols à l’agonie. (Texte des deux premières pages de la BD)

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Au début de cette histoire, nous rencontrons Adam et Agnès, deux jeunes gens en train de s’occuper du potager des parents d’Adam, deux résilients acquis à la cause. Mais les choses se gâtent vite. Les parents d’Adam ont été arrosés de pesticide et meurent devant la maison. Adam et Agnès doivent fuir…

Le plus triste dans cette histoire, c’est que c’est de la fiction en train de devenir réalité…

Mon seul bémol : La fin, que j’ai trouvé un peu trop rapide et un peu trop “facile”… Mais c’est une série qui m’a bien plu, tant pour les illustrations que l’histoire.

 

 

 

 

 

 

 

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Plus de planches sur le site de l’éditeur

La BD de la semaine est en pause pour la période estivale