Je reviendrai avec la pluie

pluieUn roman délicat

Je reviendrai avec la pluie

Takuji Ichikawa

Flammarion (2012)

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Takumi élève seul son fils de 6 ans, Yûji, depuis que sa femme, Mio, est décédée. Il fait du mieux qu’il peut, mais il est malade et un peu distrait. Porter des vêtements tâchés par exemple, ne le dérange pas vraiment. Ni mettre un costume d’hiver en été…
Ce qui est important pour lui par contre, c’est de passer du temps avec son fils et de lui parler de sa mère. Ils ont un quotidien simple et bien réglé.
Un jour, au cours d’une de leurs promenades, alors que la saison des pluies vient de commencer, ils retrouvent Mio. Elle apparaît, comme ça, au détour d’un chemin. Elle ne se souvient plus de rien, mais elle suit Takumi et Yûji et rentre avec eux.

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Un extrait :
« Tu es prêt à partir pour l’école ?
– Comment ?
– Tu es prêt ? Tu as bien épinglé ton nom ?
– Hein ?
Pourquoi est-il si dur d’oreille ? Ce n’était pas le cas du temps de Mio. Je me demande si c’est dû à quelque désordre émotionnel.
– Bon, c’est l’heure. On y va ?
J’ai pris la main de Yûji déjà à moitié reparti au pays des songes, pour sortir de l’appartement. Je l’ai confié à son chef de groupe qui attendait au pied de l’escalier et les ai regardés s’éloigner. A côté de ce garçon de douze ans, Yûji avait l’air d’un bébé. A six ans, il était encore petit pour son âge. Comme s’il avait oublié de grandir. »

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« Je reviendrai avec la pluie » est un roman d’amour léger et poétique. Un roman qui parle de la difficulté à faire son deuil aussi. J’ai beaucoup aimé la relation entre le père et le fils, on perçoit de l’amour bien sûr, mais aussi de la tendresse et beaucoup de douceur. En fait, malgré le jeune âge de l’enfant (6 ans) ils prennent soin l’un de l’autre.

On ne sait pas de quoi souffre exactement le père, à part le fait qu’il soit extrêmement anxieux, mais sa « maladie » ou son « mal-être » lui complique beaucoup la vie. Le retour de la mère (rêve ou réalité ? Elle est décédée un an auparavant) va apporter un peu d’ordre et beaucoup de joie dans leur vie.

Les autres personnages du roman sont assez peu présents mais également étonnants et tous un peu fragiles. Il se passe relativement peu de choses et les dialogues sont parfois un peu bizarres (-Vraiment ? –Hein ? –Hmm ?) mais il y a une ambiance que j’ai trouvé très agréable.

Un livre que j’ai lu rapidement et avec beaucoup de plaisir (il y a un côté très zen) comme apparemment plus de 3 millions de japonais et je ne sais combien de personnes dans le monde ! Je n’en avais jamais entendu parler, mais il a eu beaucoup de succès, et il a inspiré un film et un manga.

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Un Mois au Japon chez Hilde et Lou

Kimono

Les Colombes du Roi-Soleil – T1

colombesAdaptation de romans jeunesse
A partir de 10 ans

Les Colombes du Roi-Soleil

T1 : Les comédiennes de Monsieur Racine

Roger Seiter & Mayalen Goust

D’après les romans d’Anne-Marie Desplat-Duc

Flammarion (2011)

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Octobre 1688. Nous sommes à la Maison Royale de Saint-Louis, près de Versailles. Sous la férule de leur professeur, un groupe de jeunes filles termine de se préparer. Aujourd’hui est un jour important pour elles. En effet, les jeunes pensionnaires vont accueillir le Roi et chanter pour lui ! Malgré tout, toutes ne sont pas heureuses. Si certaines, orphelines, ont une meilleure condition de vie à la Maison Royale, d’autres ont été arrachées à leurs famille, leurs habitudes, leur religion…

Pour divertir la cour, ces jeunes filles, ces colombes, jouent des pièces de théâtre. Monsieur Racine leur écrit une pièce adaptée, qu’elles devront jouer devant le Roi et sa cour.

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Sur les 50 “colombes” que compte la Maison Royale, on ne suit en réalité que 4 pensionnaires : Isabeau, Charlotte, Louise et Hortense.

Commençons par le point négatif : Heureusement que les jeunes filles ont des cheveux de couleurs différentes, parce que je trouve qu’elles se ressemblent un peu trop par moments et certains visages sont un peu lisses, manquent un peu d’expression. Et les décors ne sont pas très nombreux ou détaillés. Ceci dit je vous rassure, ça ne m’a pas empêché de comprendre l’intrigue.

Je voulais lire les romans d’Anne-Marie Desplat-Duc depuis longtemps et puis je suis tombée sur cette BD, qui, d’après Histoire d’en lire, respecte bien les romans. J’ai beaucoup aimé l’histoire de ces jeunes filles. On apprend pourquoi elles sont là, quelles sont leurs perspectives d’avenir et leurs rêves…

J’ai adoré les couleurs vives et lumineuses ainsi que les costumes !

Une jolie découverte.

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Déjà présentés sur ce blog :

De Roger Seiter : Les fantômes du passé (BD)

De Mayalen Goust : Lucie et les lucioles (Alb) – Le Roi maladroit (Alb) – Vies volées (BD)

D’A-M Desplat-Duc : Marie-Anne fille du Roi : Premier bal à Versailles – Marie-Anne fille du Roi : Le fantôme de ChambordFélix Têtedeveau

Cette semaine, nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

Le chien – Rentrée Littéraire 2021

chienRentrée Littéraire 2021
Premier Roman

Le chien

Akiz

Flammarion (2021)

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Résumé éditeur : Le Chien est un prodige culinaire comme le monde de la gastronomie n’en a jamais vu. Lorsqu’il accède à l’Olympe des cuisines étoilées en entrant dans le restaurant de luxe El Cion, il prépare un cocktail hautement explosif qui menace tous les pouvoirs en place. Avec une énergie brute, une férocité jubilatoire et une sensibilité exacerbée, Akiz raconte l’histoire d’un génie inoubliable qui catalyse la mégalomanie et les ambitions démesurées de notre époque.

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Quand on lit la 4ème de couverture et le résumé ci-dessous, on pense forcement au livre “Le parfum” de Patrick Süskind (à lire si ce n’est pas encore fait !). Mais là où le roman de Süskind se penchait sur l’odorat et le monde des parfums, Akiz nous emmène dans le monde des cuisines, des grands restaurants et du goût.

Ce homme que tout le monde appelle le chien, ne connaît rien à la cuisine ni à la restauration. Mais il a du génie pour mélanger des saveurs et donner un goût totalement nouveau à un plat. J’ai bien aimé cette histoire, même si j’avoue ne pas avoir vraiment compris la/les fin(s).

En lisant ce roman, on sent les aliments cuire, mijoter, griller, étuver, frire ou flamber. Les arômes qui se dégagent de la cuisson arrivent à nos narines curieuses et frémissantes. On salive à l’idée de ce fameux sel de l’Himalaya qui a “le goût de neige qui fond sur la langue comme le souffle des Dieux”. De la cuisine, on nous livrera tous les secrets bons ou mauvais. L’urgence du service, la place de chacun, les règles à respecter. Un seul ne les respectera pas : le chien.

J’ai bien aimé cette écriture à la première personne du singulier, nerveuse et très imagée.

Un roman qui m’a donné faim !

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Extrait : « On l’appelait le Chien. On racontait qu’il avait passé toute son enfance enfermé, dans un puits naturel obscur, quelque part au Kosovo. Pendant des années, son seul lien avec le monde extérieur avait été la nourriture. Ses papilles ont dû peu à peu se développer dans cet isolement, comme le sens du toucher chez un aveugle, au bout d’un moment il pouvait lire dans la nourriture comme d’autres dans un journal. »

Lire les premières pages (site de l’éditeur)

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De cette Rentrée Littéraire, j’ai lu et apprécié 2 autres premiers romans

Mon mari

Blizzard

Achetez de préférence vos livres chez les libraires indépendants !

La cité lagune 2. A la recherche de Nella d’Anne Kalicky

Une suite où le passé des deux soeurs se révèle peu à peu…

Roman fantastique pour la jeunesse
à partir de 10 ans

La cité lagune
2. A la recherche de Nella

d’Anne Kalicky

Editions Flammarion jeunesse,
septembre 2020,
ill. de Sophie de La Villefromoit,
196 pages- 10,90 euros

 

Thèmes: Enquête, fraternité, pouvoir, aventure

 

Présentation de l’éditeur: “Dans les rues sombres de la cité lagune, deux sœurs sont prêtes à tout pour découvrir le secret de leur naissance… Nella a disparu, enlevée par d’étranges ombres. Sa sœur Mahaut se lance alors dans une quête captivante qui l’amènera à combattre de terrifiants esprits.”

 

Bien qu’une aura de mystère plane toujours, on en apprend un peu plus sur la “malédiction” des jumelles. Dans ce second tome de la Cité Lagune, l’auteure ne perd pas de temps. Très vite, Mahaut mène l’enquête afin de retrouver Nella.  A la recherche de Nella est selon moi un tome plus abouti.  Le premier m’avait semblé un peu plus lent. Mais c’est sans doute normal étant donné qu’il fallait planter le décor.

L’intrigue est donc mise en place en douceur et dans A la recherche de Nella, nous faisons plus ample  connaissance avec un ennemi tapi dans l’ombre. Grâce à l’intervention par télépathie de Nella, Mahaut sait comment déjouer le plan de cet adversaire invisible.

Plus de rebondissements donc et une quête de talismans à travers la ville; cette suite est beaucoup plus rythmée.  La plume d’Anne Kalicky est toujours aussi fluide. Ce roman se lit rapidement, l’intrigue est intéressante et on a envie de savoir le fin mot de l’histoire.  A la recherche de Nella est une histoire très accessible c’est pourquoi la tranche d’âge conseillée est de 10 à 13 ans.

L’illustration de couverture réalisée par Sophie de La Villefromoit est toujours aussi belle! Elle reflète parfaitement la nature surnaturelle des fillettes.

Ce second tome est donc une bonne suite. J’ai apprécié le fait que l’intrigue prenne un tournant décisif, on comprend mieux vers quoi l’auteure nous emmène.

En somme, une sympathique saga à découvrir ou à faire découvrir.

 

~Melissande~

 

+ Un petit rappel du tome précédent? C’est par ici

+  Le premier tome d’une autre  saga magique, présenté par Hérisson: Lily et la magie défendue de Holly Webb