Ladies with guns – Western féministe

ladiesUn western au féminin, ça vous tente ?
BD Ado/Adulte

LADIES WITH GUNS

Olivier Bocquet & Anlor (ill.)

Couleurs : Elvire de Cock

Dargaud (2022)

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Tome 1 : Enfermée dans une cage, une jeune fille noire se débrouille comme elle peut pour avancer. Elle essaie d’échapper à plusieurs sortes de prédateurs : des loups, un félin, des hommes…

Dans sa fuite, elle va d’abord rencontrer Kathleen, une londonienne qui a tout perdu. Et peu de temps après, elles vont faire la connaissance de Chumani, une indienne, seule rescapée de sa tribu. En allant chercher de l’aide en ville, elles vont être aidées par Daisy McCormick, une ancienne institutrice “forte en gueule”. Une 5ème femme va bientôt les rejoindre…

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Déjà, j’aime beaucoup les westerns (oui, même si c’est macho… C’est aussi de l’aventure, des paysages secs et poussiéreux, une atmosphère, des bars enfumés !) Mais quand cette ambiance s’accompagne d’une bonne dose de féminisme et d’humour, alors là, j’adore ! Et en plus, ça déménage !!

Vous n’êtes pas fan de western ? Qu’importe ! Il y a dans cette bd de l’aventure, de l’humour, du féminisme (si, si, dans une bd western !!) et des moments dramatiques car ces ladies sont toutes passées par des moments difficiles…

Par contre, si vous n’aimez vraiment pas la violence, passez votre chemin, c’est plus proche de Tarantino que des bisounours !!

– Le problème aujourd’hui, c’est que tu peux plus trop taper sur les femmes, c’est mal vu.

– Soi-disant qu’elles sont fragiles ! Et elles en profitent !

– Moi la mienne, l’autre jour elle m’a carrément giflé parce que son gigot était pas bon…”

Une chouette trilogie !

J’ai déjà dévoré le 2ème tome, il me tarde de découvrir le 3ème.

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Le 2ème tome

D’autres westerns au féminin : Wild West : Calamity Jane et La Venin

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Le blog d’Anlor – son insta – son FB (pour découvrir des planches et des dessins en construction)

Lire les premières pages (site éditeur)

Prévu à la base comme une trilogie, les auteurs ont décidé de continuer l’aventure au-delà du premier cycle de 3 tomes. Et je m’en réjouis !

Ci-dessous, vous pourrez écouter l’illustratrice, Anlor, expliquer comment elle réalise ses planches.

 

Et je retrouve mes collègues de la BD de la semaine chez Moka !

La louve boréale – BD

boréaleLa louve boréale

Núria Tamarit

Sarbacane (2022)

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Sur le vieux continent, Joana a tout perdu. Elle vend le peu qui lui reste pour acheter un billet afin de traverser l’océan pour rejoindre le Nouveau Monde. En effet, elle a entendu parler d’un Eldorado, un endroit d’où les hommes reviennent avec de l’or plein les poches. Mais le monde des orpailleurs est un monde dur, cruel et sans pitié. Et c’est un monde d’hommes.

Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est qu’elle se retrouverait seule et qu’il ferait aussi froid… Seule, elle ne le restera pas longtemps. Elle libère une chienne d’un maître violent, et celle-ci va l’accompagner. Une femme, puis une autre, vont aussi la rejoindre. Arriveront-elles à rentrer avant que la neige ne recouvre tout ? Heureusement, l’une d’elles connaît la flore boréale. Mais cela suffira t-il à les sauver ?

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J’ai mis un certain temps pour me décider à lire cette BD. La couverture m’attirait et je la trouvais très étrange à la fois. Il faut dire aussi que jusqu’à hier j’étais en pleine période d’examens et que je n’ai pas beaucoup lu (mis à part des lectures “pro”) depuis début décembre…Bref.

Je n’aurai pourtant pas dû hésiter parce qu’elle m’a beaucoup plu finalement !

On ressent bien la brutalité de ce monde. Les hommes, avides et violents, le froid mordant et la nature sauvage… On finit par savoir ce que Joana a perdu, et comment. Et pourquoi elle est venue se fourvoyer dans une quête qui ne lui ressemble pas.

Au départ les illustrations ne m’attiraient pas trop, mais je m’y suis habituée (les couleurs par contre, m’ont plu dès le départ).

Et au final, c’est une belle découverte que cette histoire de quête, d’entraide et de respect de la nature !

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Voir quelques illustrations (site de l’éditeur)

Elle est l’illustratrice de Géante (que je vais lire très bientôt !!)

Et cette semaine, c’est dans la bibliothèque de Noukette que nous nous réunissons.

Soixante printemps en hiver – BD

soixanteSoixante printemps en hiver

De Jongh & Chabbert

Aire Libre

Dupuis (2022)

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Aujourd’hui est un jour spécial. C’est l’anniversaire de Josy, elle a soixante ans. Son mari, ses enfants et ses petits enfants sont réunis pour l’occasion. Alors qu’on lui apporte son gâteau avec les bougies allumées, Josy refuse de souffler. Pour faire une annonce qui surprend tout le monde : après 35 ans de mariage, elle part, elle reprend sa liberté.

Et elle le fait aussitôt. Elle prend la valise préparée le matin même, monte dans le vieux minibus et c’est parti. Dans son équipée, elle va rencontrer plusieurs personnes plus ou moins heureuses, plus ou moins bien insérées socialement. Il y a Camélia, une jeune mère célibataire qui vit dans une vieille caravane avec son fils d’un an, Tom. Et puis Christine aussi…

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La seule chose que je trouve ratée dans cet album, c’est la couverture. Je trouve qu’elle ne donne pas envie de la lire. Et s’il n’y avait pas eu le nom des deux autrices, je pense que je ne l’aurai pas ouverte. Et ça aurait été dommage, parce que j’ai bien aimé l’histoire de cette femme qui réalise un jour que la place qu’elle “occupe” ne lui convient pas. Que sa vie ne l’intéresse pas. Et qui décide de partir, tout simplement.

J’aime beaucoup le titre aussi que je trouve très beau, très poétique. C’est une histoire avec beaucoup de tendresse, de tristesse aussi.

Une belle histoire de vie !

https://www.dupuis.com/v5/img/visuels_resume_bd/1347370_60printemps.jpg

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D’Aimée De Jongh, j’ai déjà lu et apprécié le magnifique “Jours de sable“. Elle a également illustré : L’ obsolescence programmée de nos sentiments

Son site

D’Ingrid Chabbert, nous vous avons déjà présenté : Mon pépé (Alb), Artus et Lubin (Alb BB), Au feu les pompiers (3ème livre du billet), Tout le monde sait faire du vélo et La mémoire aux oiseaux et La famille au poil (BDJ)

Son blog (pas mis à jour depuis 2016) = voir FB

Feuilleter les premières pages (site de l’éditeur)

D’autres ont aimé aussi : Noukette, et ?

C’est la reprise de la BD de la semaine (même si j’ai loupé le coche…)

Et c’est chez Fanny du blog Mes pages versicolores

Kinderzimmer – roman

KinderzimmerKinderzimmer

Valentine Goby

Babel

Actes Sud (2013)

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Lecture commune avec Blandine

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Suzanne Langlois est dans une classe de terminale. Elle est venue raconter sa déportation, le quotidien du camp, la kinderzimmer.

Kinderzimmer, pour ceux qui n’ont jamais fait d’allemand, c’est la garderie, la chambre des enfants. Mais une question inattendue l’arrête dans son récit bien rodé. Une question simple, qui la perturbe pourtant parce qu’elle lui fait perdre le fil de son histoire. Et parce qu’elle doit réfléchir, se replonger dans ses souvenirs douloureux. Elle ne raconte plus, elle revit.

Elles sont quatre cents femmes moins les mortes en arrivant au camp. Mila le sait parce qu’on les a comptées avant de les envoyer en Allemagne. Elle est épuisée, mais les flashs, les aboiements des chiens, les cris des femmes l’empêchent de tomber. Mila est enceinte et a des nausées sans arrêt. Elle se demande si l’enfant est une chance ou non.

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Étrangement, en lisant ce roman, je n’ai pas pleuré. Ce n’est pas “tire-larmes” ni même émouvant. Non. C’est juste glaçant. Ce quotidien dans lequel nous sommes plongés, dans les Blocks du camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, est tellement insoutenable, monstrueux, inimaginable.

Les phrases sont brutes, directes parfois hachées. Rien ne nous est épargné à nous pauvres lecteurs bien à l’abri dans nos maisons, le ventre plein. Comment se mettre à la place de ces femmes ? La faim, le froid, la crasse, la puanteur, les poux. Les maladies, la violence des soldats. Tenir. Il faut tenir. Le moindre moment de bonheur, une chanson, un souvenir permettent de tenir encore un peu. Alors un nouveau-né, promesse d’un avenir, rassemble les femmes.

Un récit à lire
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Extrait p. 25 : (Ce sont des prisonnières françaises qui parlent aux nouvelles venues)

Elles disent qu’il ne faut pas être malade, les malades sont les premières victimes des sélections, qui conduisent à des transports noirs vers d’autres camps, dont ne reviennent que des robes numérotées. Aussi, éviter le [revire], l’infirmerie, qui est un mouroir et vous désigne illico comme charge, plutôt que comme Stück exploitable chez Siemens ou au [betribe], l’atelier de couture. Au Revier on ne soigne pas. On est parfois empoisonné. On côtoie le typhus, la scarlatine, la coqueluche, la pneumonie. Éviter le Revier le plus longtemps possible. Mila entend. Le Revier, c’est la mort. La grossesse, à terme, c’est le Revier donc c’est la mort.

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Sur ce blog des médiathèques d’Antony, vous pourrez voir 2 vidéos : l’une de Valentine Goby, l’autre de Marie-José Chombart de Lauwe (la puéricultrice de la kinderzimmer)

Ce roman a obtenu de nombreux prix voir sur la page de l’éditeur

Sophie vous l’avait déjà présenté ici

De cette autrice, j’ai déjà lu et beaucoup aimé “Un paquebot dans les arbres“.

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Ce roman participe au challenge “LE TOUR DU MONDE EN 80 Jours LIVRES” (France)

proposé par Bidib

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