Soixante printemps en hiver – BD

soixanteSoixante printemps en hiver

De Jongh & Chabbert

Aire Libre

Dupuis (2022)

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Aujourd’hui est un jour spécial. C’est l’anniversaire de Josy, elle a soixante ans. Son mari, ses enfants et ses petits enfants sont réunis pour l’occasion. Alors qu’on lui apporte son gâteau avec les bougies allumées, Josy refuse de souffler. Pour faire une annonce qui surprend tout le monde : après 35 ans de mariage, elle part, elle reprend sa liberté.

Et elle le fait aussitôt. Elle prend la valise préparée le matin même, monte dans le vieux minibus et c’est parti. Dans son équipée, elle va rencontrer plusieurs personnes plus ou moins heureuses, plus ou moins bien insérées socialement. Il y a Camélia, une jeune mère célibataire qui vit dans une vieille caravane avec son fils d’un an, Tom. Et puis Christine aussi…

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La seule chose que je trouve ratée dans cet album, c’est la couverture. Je trouve qu’elle ne donne pas envie de la lire. Et s’il n’y avait pas eu le nom des deux autrices, je pense que je ne l’aurai pas ouverte. Et ça aurait été dommage, parce que j’ai bien aimé l’histoire de cette femme qui réalise un jour que la place qu’elle “occupe” ne lui convient pas. Que sa vie ne l’intéresse pas. Et qui décide de partir, tout simplement.

J’aime beaucoup le titre aussi que je trouve très beau, très poétique. C’est une histoire avec beaucoup de tendresse, de tristesse aussi.

Une belle histoire de vie !

https://www.dupuis.com/v5/img/visuels_resume_bd/1347370_60printemps.jpg

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D’Aimée De Jongh, j’ai déjà lu et apprécié le magnifique “Jours de sable“. Elle a également illustré : L’ obsolescence programmée de nos sentiments

Son site

D’Ingrid Chabbert, nous vous avons déjà présenté : Mon pépé (Alb), Artus et Lubin (Alb BB), Au feu les pompiers (3ème livre du billet), Tout le monde sait faire du vélo et La mémoire aux oiseaux et La famille au poil (BDJ)

Son blog (pas mis à jour depuis 2016) = voir FB

Feuilleter les premières pages (site de l’éditeur)

D’autres ont aimé aussi : Noukette, et ?

C’est la reprise de la BD de la semaine (même si j’ai loupé le coche…)

Et c’est chez Fanny du blog Mes pages versicolores

Le croquemitaine – Bande dessinée fantastique

croquemitaineBande dessinée fantastique
Ado/Adulte

Le croquemitaine

Tome 1 / 2

Lebeault & Filippi

Aire Libre

Dupuis (2004)

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Trois orphelins, William, Benjamin et Clotilde sont sur la route. Ils ont quitté l’orphelinat où ils vivaient pour essayer de retrouver la Sœur qui les a élevé avec amour et a été renvoyée pour ça. En chemin, affamés et épuisés, ils essaient de mendier leur pitance dans un village. Mais ils sont très mal reçus et même pourchassés. Ils voulaient continuer leur route, mais un évènement tragique suivi d’un terrible orage les oblige à retourner dans ce village étrange. Un être mystérieux, appelé “le croquemitaine” semble faire très peur à tous les habitants. Les enfants essaient de le surprendre…

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Comme souvent avec les bandes dessinées, c’est la couverture qui m’a tout d’abord attirée. Le nom de Filippi ne m’était pas inconnu non plus, même si, sur le coup, je ne savais plus pourquoi ! En fait, c’est l’auteur de Gargouilles, des corsaires d’Alcibiade et du Livre de Jack, des albums lus (et appréciés) il y a quelques temps déjà. Et sur ce blog nous vous avions également présenté le tome 1 de “Colonisation“.

L’histoire de ces orphelins est prenante. Ils sont seuls, doivent se débrouiller et ne peuvent compter que sur eux-mêmes, ce qui n’est pas toujours facile ou amusant. Malgré ça, ce sont quand même des enfants, curieux et pas toujours conscient du danger…

Le dessin des visages est assez spécial, parfois un peu “figé”, un peu lisse et pourtant on ressent bien les émotions des personnages. La colorisation est assez spéciale également, il y a beaucoup de jaune/orange, mais ça donne justement une ambiance particulière, augmentant encore le côté “fantastique”.

Bref, un tome 1 qui m’a bien plu, j’ai hâte de lire le tome 2 !

Cette semaine nous nous retrouvons chez Moka, Au milieu des livres !

Cinq branches de coton noir – BD

cinqDeux époques pour un même espoir…

BD ado / adulte (15+)

Cinq branches de coton noir

Yves Sente et Steve Cuzor (ill.)

Couleurs : Meephe Versaevel

Collection Aire Libre
Dupuis (2018)
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En 1776, à Philadelphie, des indépendantistes demandent à Mme Betsy de coudre le premier drapeau des futurs États-Unis d’Amérique. Drapeau qui va être quelque peu transformé par  sa domestique (noire), Angela Brown…

On entend de nouveau parler de ce drapeau 168 ans plus tard, à Douvres, en 1944. La sœur du soldat Lincoln, Johanna,  lui écrit qu’elle a découvert un témoignage époustouflant dans les affaires de leur tante. Cette lettre va changer la vie du soldat Lincoln et des ses amis.

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S’il fallait une preuve de plus qu’on apprend des tas de choses en lisant, y compris des bandes dessinées, cette bd en est la preuve. J’ai étudié la seconde guerre mondiale à l’école, j’ai lu des bouquins, vu des films (terribles…) mais je n’avais jamais entendu parler des “Monuments men” !

Monuments men : Groupe créé en juin 1943 par le général Eisenhower, et chargé de suivre les Alliés afin de récupérer les très nombreuses œuvres d’art dérobées par les nazis. Merci Wiki. (Ok, il faut que je sorte un peu plus, je viens de voir qu’en 2014 George Clooney a fait un film sur eux…)

cinq

J’ai été un peu dégoûté de voir, que malgré le fait qu’ils étaient eux aussi enrôlés et qu’eux aussi risquaient leur vie, les soldats noirs étaient traités avec mépris par les autres soldats, mais j’ai tendance à oublier que la ségrégation raciale aux États-Unis a duré jusqu’à la fin des années 60… (Comment ? J’entends une petite voix qui me dit que ce n’est pas vraiment fini en 2018 ? C’est possible ça ?)

La mise en couleurs

Elle est très spéciale et ne correspond, à priori à rien de particulier (je pensais au départ que le vert était pour Lincoln en 1944 par exemple, mais la suite montre que non !) Bref. De toute façon, j’ai rapidement été prise par l’histoire, et du coup, cette colorisation originale (aplats monochromes) ne m’a pas gênée. Je dirais même plus, elle participe, selon les moments, à donner une ambiance particulière (le gris quand ils sont dans la neige à guetter les allemands…)

J’ai aimé ce scénario à cheval sur deux époques, le très beau dessin de Steve Cuzor et même cette colorisation si particulière. La guerre, ce n’est pas spécialement mon truc pourtant, je serais même plutôt antimilitariste… Mais ici, on parle avant tout des gens, de leur vie et de leurs espoirs.

Une belle bd qui parle de l’Histoire (guerre d’indépendance et seconde guerre mondiale), mais aussi et surtout de culture et de ségrégation.

France Inter a dit : “Une bd à lire comme on regarde un film“. Et c’est tout à fait ça !

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Feuilleter les 20 premières pages sur le site de l’éditeur

Cet album a déjà reçu plusieurs prix : Le “prix Coup de cœur 2018″ (Quai des Bulles) / le “Prix de la BD Embarquée” (Rencontres brestoises de la bande dessinée) / Prix du meilleur album (Festival de BD Louvain-les-bulles)

Écouter Steve Cuzor raconter “comment” il a dessiné cet album :

D’autres que moi ont aimé : Jacques, Mes échappées livresques

Cette semaine nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

Les gens honnêtes – Tranche de vie – BD

honnêtes Les gens honnêtes

 Gibrat & Durieux

Coll. Aire libre

Dupuis

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Première partie (2008) / Deuxième partie (2010)

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Le tome 1 débute avec l’anniversaire de Philippe. Il a 53 ans, sa famille est avec lui pour fêter l’évènement et ils se sont cotisés pour lui offrir un beau vélo. En un coup de fil, l’ambiance tombe : Philippe vient d’apprendre qu’il est viré. Et ce n’est que le début d’une longue descente aux enfers… La situation de Philippe se détériore tellement qu’il fini par baisser les bras et se laisse totalement aller.

Tome 2 : Après la chute, le fond du trou, c’est bien connu on ne peut que remonter. L’espoir revient pour Philippe et il fait de nouvelles rencontres qui vont changer sa vie.

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Sans que ce soit un coup de cœur, j’ai passé un agréable moment avec cette bd. J’avoue qu’ayant vu le nom de Gibrat, j’ai pensé qu’il avait réalisé les illustrations (si j’avais mieux regardé les couvertures…) Bref, je ne connaissais pas Durieux, mais j’aime beaucoup ce que fait Gibrat et c’est essentiellement pour ça que j’avais emprunté cette bd. De là provient peut-être ma légère déception.

Une tranche de vie agréable à suivre, Philippe est un personnage sympathique mais avec un penchant un peu trop prononcé pour la bouteille à mon goût. Qu’importe. La vie de lui a pas fait de cadeaux, il s’en sort comme il peut. Dans le tome 2, d’autres personnages, plus atypiques (le libraire ou la barmaid…) vont apporter un peu d’originalité, de piquant à l’histoire.

Je n’ai pas adoré le dessin (mais pas détesté non plus, hein, faut pas exagérer !) mais l’histoire m’a suffisamment plu pour que je lise la suite ! Ah, je ne vous ai pas dit ? Il y a encore 2 tomes après ces deux là !

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De Gibrat, nous vous avons présenté : Le sursis

D’autres avis : Mo’, Moka, Stephie, Le petit carré jaune, Lasardine

 

est en congé pour la période estivale !

Mais je continuerai à vous présenter mes lectures de BD tous les mercredis.