Rien que nous – Kristin Halbrook

Roman pour adolescents – romance
Rentrée littéraire 2013 jeunesse

Rien que nous

Kristin Halbrook

traduit par Julie Sibony

Albin Michel jeunesse, 2013
Wiz, 325 pages
9782226250773, 13,90€

Ils sont jeunes
Ils sont amoureux
Ils sont en cavale.

         Il vit en foyer. Elle est maltraitée par son père. Will et Zoé. Zoé et Will.  Ils décident de s’enfuir et prennent la route, direction Las Vegas. Rien que nous est l’histoire de cette fugue et forcément au fil du récit, l’histoire de ce qui les a mené jusque là.

La premières parties, leurs premiers jours de voyage, nous permet de comprendre leur fuite, d’espérer sa réussite. On découvre tout à tour les personnages et surtout leur histoire. Des histoires complexes, dures, où le malheur semble frapper plusieurs fois. On découvre aussi leurs secrets. Ceux qu’ils disent et ceux qu’ils taisent.

Leur histoire touche, bouleverse même, le lecteur s’attache. Tour à tour ils se livrent en devenant narrateur. Un mélange d’histoire personnelle, de souvenirs et d’événements présents. Des événements qui avancent doucement, au rythme de leur road-trip. Avec tous les aléas et les réflexions sur leur conditions. Des petits riens qui ne m’ont pas accrochée.

Peu à peu pourtant la tension monte. Et le rythme augmente. Si la première partie est lente, la mise en place est intéressante. Ce n’est pourtant qu’avec la deuxième partie que le livre trouve son intérêt et la fin arrive finalement trop tôt.

L’écriture est légère et les personnages ont beaucoup de potentiel mais au final ce roman laisse le sentiment d’une histoire trop rapide, quelques jours à peine, mais bluffante. Une lecture en demi-teintes, celles de l’amour et de la violence.

+ Le petit coeur félin de Fantasia a fondu pour cette romance

+ Challenge YA#3 chez Kalea

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Un visage d’ange – Lisa Ballantyne

Roman adulte
littérature étrangère
anglais

Un visage d’ange

de Lisa Ballantyne

traduit de l’anglais
par  Anne-Sylvie HOMASSEL

Belfond, juin 2013
22 € – 408 p.

Sur le site de l’éditeur

          Daniel Hunter est un jeune avocat londonien. Le voici avec une nouvelle affaire bien difficile. Sébastian Croll, onze ans, issu des beaux quartiers londoniens, est soupçonné d’avoir battu à mort son petit camarade de huit ans, Ben Stokes. Sebastian clame son innocence et c’est à Daniel de le défendre.

         Une histoire qui fait froid dans le dos que celle de ce petit Sébastian et de son camarade Ben. Que croire dans cette affaire ? Ce n’est pas l’enquête que nous allons suivre mais la préparation du procès puis le procès du jeune Sébastian. Un procès qui permet de découvrir les témoins, et avec eux des témoignages variés. Étrangement on a beaucoup de mal à se faire notre propre opinion dans cette affaire et le comportement de Sébastian avec son avocat n’arrange rien. Pourtant il semble si fragile, et surtout il a une vie de famille qui ne semble pas toute rose… Que décideront les jurés ?

         Cette histoire est doublée en alternance de l’histoire de Daniel Hunter et c’est véritablement celle ci qui m’a intéressé dans ce roman. Jeune garçon à la mère toxicomane Daniel est envoyé en famille d’accueil chez Minnie, une vieille femme bien particulière. Dès le début du roman on sait qu’il lui en veut terriblement, sans savoir pourquoi. Au fil de ses souvenirs on va découvrir son enfance et son adolescence, tout ce qui fait qu’il est celui qu’il est aujourd’hui, cet avocat qui défend Sebastien Croll.

La fin apportera les réponses, mais finalement, voulait-on ces réponses ?

Une histoire poignante mais à double tranchant qui permet de découvrir deux enfants malmenés par la vie. Un tableau particulièrement poussé de la violence et de la justice, dans un monde en perte de repères. 

 

+ Un roman qui se déroule en grande partie à Londres, pour le Mois Anglais chez Lou et Titine

Daddy est mort… retour à Sarcelles d’Insa Sané

 

 

Daddy est mort… retour à Sarcelles

d’Insa Sané

 

Roman adolescent

 

Editions Sarbacane (Roman), 2010

978-2-84865-422-, 15€

 

Daddy est mort… est le 4ème volet de la “Comédie Urbaine” d’Insa Sané.

 

Mots Clés : Paris, Banlieue, Violence, Famille, Slam

 

Présentation de l’éditeur :

“1995, Sarcelles.
Tandis que Djiraël s’envole pour Dakar, son pote Daddy a du pain sur le bitume : à 20 ans, il va être père. Alors faut qu’il
assure, et pour ça il a un plan… et un mystère à percer : l’identité de son géniteur. Un mystère qui va lui coûter la vie. Sa mort provoque une impitoyable guerre de quartiers entre Parisiens
et banlieusards, où Djiraêl, à peine rentré de Dakar, est entraîné, avec toute sa bande de potes.

Dans le clash se croisent histoires d’amour et serments d’amitié, cris de rage et larmes de joie… Tout ce qui nous tient
vivants quand le quotidien nous fait la gueule.”

 

Mon avis :

Daddy est mort… retour à Sarcelles est le 4ème tome d’une série et bien qu’il puisse se lire indépendamment il existe
de nombreux liens avec les trois autres romans, qui sont mis en avant. Peut-être est-il donc préférable de commencer par Sarcelles-Dakar. Tant pis, jai commencé directement par Daddy est
mort… retour à Sarcelles et ce qui m’a tout de suite sauter aux yeux, c’est l’écriture. J’avais présenté il y a quelques temps les éditions Sarbacane, ainsi qu’un autre roman de cette
collection. L’écriture est vraiment le mot d’ordre de cette collection, avec des écritures variées, différentes de ce qu’on a l’habitude de trouver dans des romans pour adolescents. La démarche
est intéressante, et l’écriture de ce roman aussi. Insa Sané est slameur et son écriture est clairement emprunte de sa musique. Trop peut être, car bien que j’aime le slam j’ai eu un peu de mal à
entrer dans l’histoire. Ensuite ce qui m’a dérangé c’est le vocabulaire. Ah c’est sûr ça fait jeune, ça fait branché, ça fait banlieue… sauf que bon, je n’ai pas tout compris, et ça c’est assez
rageant. Peut être suis-je trop vieille, ou bien est-ce parce que j’habite la campagne, mais des jeunes j’en côtoie tous les jours, je les entends parler entre eux et je les comprends sans
problème…

C’est dommage, vraiment, parce que passer ces petits problèmes, j’ai apprécié cette histoire. Ce roman est plein de vie, de
violence aussi, beaucoup, mais l’amour n’est jamais loin, et l’ensemble des personnages sont très intéressants. Des personnalités complexes, bien décrites, certains charismatiques, d’autres
moins, mais tous nous entraîne dans un tourbillon d’évènements dont on ne ressort pas indemne.

De beaux moments, une lecture qui laisse des traces, voilà qui font de ce roman pour adolescent intéressant, mais l’écriture ne
m’a pas permis d’adhérer complètement, bien qu’elle soit tout à fait maîtrisée.

 

 

Extraits :

quelques passages représentatifs de ce que je n’ai pas aimé :

“Pris sur le vif, youba eut un instant d’hésitation assez long pour que son complice risque de
piger qu’il y avait anguille sous roche… alors pour le prendre de vitesse, il se mit en devoir de réagir. Chassez le naturel du ghetto-boy, il revient avec son scaphanfre de gosse des rues sans
peur et sans reproche; notre amoureux malheureux redressa le menton :

-QUOI, je fous quoi? J’ai pas le droit de faire ma vie, enfoirée ? Et puis, je t’ai déjà dit
de pas m’appeler “négro” ! Putain espèce d’Antillais, t’as le cerveau flingué ou quoi ?! Trois cent ans d’esclavage, et tu causes comme si t’avais des chaînes aux pieds!

– Ouais… au moins, moi, j’fais pas genre j’suis libre sans maître. Hein négro
?

– Tu racontes que de la merde, mon pote.”

 

“-Tout à l’heure, j’étais avec à Farid à la Goutte-d’Or, au gred de Foued. V’là pas qu’y a un
enculé qu’essaye de me griller la politesse ! Alors moi, poliment, j’le tire par le col et j’lui dis de faire queue avant que je lui défonce sa race, t’as vu ? Putain, tu d’vinerais
jamais…”

 

“C’était fini. Fini. Daddy ne souffrirait plus. Fini. Il avait assez souffert… Tu sais quoi,
mon soce ? Au cas où t’aurais pas compris, à l’heure où tu me lis, Daddy est mort.”