LE SERPENT ET LE COYOTE – BD

coyoteBD Ado/ Adulte (15+)

LE SERPENT ET LE COYOTE

Matz & Xavier (ill.)

Jérôme Maffre (couleurs)
Collection Signé

Le Lombard (2022)

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Éditeur : USA, 1970. Joe se balade en camping-car dans les grands espaces du Far West. Il y fait des rencontres : un petit coyote, pour commencer, mais aussi des gens plus ou moins bien intentionnés — des voyous locaux, des agents du FBI, un U.S. Marshal, d’anciens amis plus ou moins fréquentables… Mais qui est vraiment ce bon vieux Joe ? Ceux qui croisent son chemin ont tendance à voir leur espérance de vie se réduire dangereusement…

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Le serpent et le coyote est à mi-chemin entre le western (on traverse l’Arizona, l’Utah, le Nevada…) et le film de maffieux (style les affranchis).  C’est une BD dans laquelle j’ai plongé avec un réel plaisir. La balade en camping car dans des décors dignes des films de Sergio Leone est superbe avec cet homme solitaire mais plutôt sympathique et son “chien”.

Il n’y a pas de texte dans les 8 premières pages. Juste une date, un lieu. Juste des paysages qu’on rêve (moi en tous cas !) d’aller voir un jour, ce camping-car qui trace tranquillement sa route, cet homme au visage buriné qui s’arrête parfois pour admirer le paysage en buvant un coup.

Qui est Joe ? Que fait-il là ? Pourquoi est-il seul ? Grâce à ce chien qu’il trouve dans le désert, on va finir par tout savoir. Car la solitude est parfois lourde à porter et Joe est heureux d’avoir quelqu’un à qui parler, même si ce quelqu’un est un chien.

Petit à petit, l’histoire dérive. On apprend qui est vraiment Joe, ce qu’il a fait, pourquoi il est là. Mais ça, les auteurs de cette belle bd vous le raconteront bien mieux que moi !

Une belle découverte et une BD originale !

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Illustré par Philippe Xavier et déjà présenté sur ce blog : XIII L’enquête (2ème partie) et Hyver 1709

Son blog

Pour la BD de la semaine, nous sommes aujourd’hui chez Stephie

Vies volées – Buenos Aires place de Mai BD

placeQuand votre monde s’écroule…
BD Ado/Adulte

VIES VOLÉES

Buenos Aires

Place de Mai

Matz & Mayalen Goust

Rue de Sèvres (2018)

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Présentation de l’éditeur

En Argentine, de 1976 à 1983, sous la dictature militaire, 500 bébés ont été arrachés à leurs mères pour être placés dans des familles plus ou moins proches du régime. Plusieurs années après cette tragédie, les grands-mères de ces enfants ne cessent de se battre pour les retrouver.

Interpellé par ce drame largement médiatisé, Mario, un jeune homme de 20 ans qui s’interroge sur sa filiation décide d’aller à la rencontre de ses grands-mères accompagné de son ami Santiago et décide de faire un test ADN, Les résultats bouleverseront les vies des deux jeunes gens et de leur entourage. À travers leur quête, on s’interroge sur l’identité, la filiation, la capacité de chacun à se confronter à ses propres bourreaux, à surmonter une trahison et parvenir à envisager un nouvel avenir.

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Ayant vu passer cet album chez les copines de la BD de la semaine, je l’avais emprunté à la médiathèque. Le sujet (la quête de ses origines) m’intéressait. Mais je l’ai rendu sans l’avoir lu, pas le moment sans doute et puis je n’aimais pas trop le dessin (un peu trop figé) et surtout les couleurs trop tristes, trop fades, un peu déprimantes.

Et puis je suis retombée dessus il y a quelques jours. Je l’ai repris. Et j’ai bien fait malgré tout pour le côté historique. Les grands-mères de la place de Mai, j’en ai entendu parler, sans plus.

Alors, sans que ce soit un coup de cœur – je me suis habituée aux illustrations, mais pas aux couleurs ! – j’ai trouvé l’histoire intéressante. Parce qu’elle présente plusieurs profils de personnes, plusieurs réactions. Et parce que toutes ces horreurs doivent être connues. Même si je trouve que beaucoup de choses vont trop vite, on n’a pas le “temps” de s’attacher aux personnages, il aurait fallu 40 pages de plus !

En fait, cela m’a surtout donné envie d’approfondir le sujet. A ce propos, merci à celles qui ont laissé des idées de lecture !

Sur un thème similaire (enfants volés à leur famille sous la dictature franquiste), mais une autre forme (roman policier) j’ai lu il y a quelques années “Mala Vida” de Marc Fernandez.

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Voir les premières pages sur le site de l’éditeur (les couleurs sont plus vives à l’écran que sur le papier !)

Les avis des copines : CaroMylèneMo’StephieKarineBlandineNatiora

L’association des Grands-mères de la place de Mai (merci Wiki)

Du même scénariste, Matz, j’avais adoré “Le travailleur de la nuit“.

De l’illustratrice, Sophie vous avait présenté un album : Le roi maladroit

est en congé pour la période estivale !

Mais je continuerai à vous présenter mes lectures de BD tous les mercredis (ou presque…)

Le travailleur de la nuit – BD Ado/Adulte

travailleur

LE TRAVAILLEUR DE LA NUIT

Matz & Chemineau

Rue de Sèvres (2017)
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https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e4/Marius_Jacob.jpg

Alexandre Marius Jacob en 1905. Wikipédia

En voyant cette couverture, je m’imaginais l’histoire d’un monte-en-l’air, un gentleman cambrioleur à la manière d’Arsène Lupin. L’histoire est un peu différente, plus “politique” même s’il y a de ça, car Maurice Leblanc se serait inspiré de lui pour créer son personnage d’Arsène Lupin en 1905.

Alexandre Marius Jacob (1879-1954) a réellement existé. Révolté, engagé, anarchiste, il deviendra cambrioleur, “travailleur de la nuit” par “la force des choses”. En effet, ayant été condamné à une peine de prison de 6 mois, il est fiché par la police qui l’empêche de travailler légalement en menaçant les patrons qui l’embauchent…

Cette bd s’ouvre donc sur le procès d’Alexandre Marius Jacob le 8 mars 1905. Au fur et à mesure de l’avancée du procès, grâce à différents retours en arrière, on suit la vie du jeune Alexandre, 11 ans, d’abord engagé comme mousse sur un bateau. Il y apprendra que l’aventure, ce n’est pas forcement comme dans les romans et que la réalité n’est pas toujours belle à voir. Puis de fil en aiguille, il va devenir l’un des cambrioleurs les plus célèbres du début du XXème siècle.

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A mi-chemin entre Robin des bois et Arsène Lupin, Alexandre Jacob était un anarchiste illégaliste, c’est à dire qu’il considérait que les actes illégaux, tels que les cambriolages ou le vol par exemple, étaient une forme de révolution. Il ne volait qu’à ceux dont les métiers étaient considérés comme inutiles (le clergé, les juges, les militaires…) et jamais les professions utiles (architectes, enseignants…) De plus, il ne gardait pas grand-chose pour lui, mais redistribuait les sommes volées à ceux qui en avaient besoin. Merci Wiki !

J’ai tout aimé dans cette bd. Les illustrations, la couleur, les cases de différents formats, les plans différents (plans larges, zoom, plongée) et l’histoire bien sûr ! J’aime beaucoup quand j’apprends des choses tout en me distrayant, ce qui est le cas ici. J’ai lu un article qui trouvait qu’il y avait de nombreuses “erreurs” dans cette bd et c’est bien possible, mais elle n’a pas la prétention d’être une biographie exacte. Les auteurs ont peut-être pris quelques libertés avec la réalité, et alors ? Pour moi, ils participent à faire connaître cet homme et cette période et c’est le principal. Ceux qui voudront plus d’infos n’auront pas de mal à les trouver.

C’est donc encore une belle surprise grâce à la BD de la semaine. Je ne compte plus les découvertes faites grâce à ce groupe. Mon “angle de vue” sur les bd a bien changé !

D’autres que moi ont aimé : Jacques, Noukette, Mylène, Sabeli, Mo’, Jérôme, SoukeeStephie

Feuilleter les premières pages sur le site de l’éditeur

De Matz également : Vies volées

est en congé pour la période estivale !

Mais je continuerai à vous présenter mes lectures de BD tous les mercredis.