La femme noire qui montra le chemin de la liberté
Ou l’étonnante histoire d’Harriet Tubman
Éric Simard & Yann Tisseron (ill.)
Collection Histoire & Société (Résistantes & Résistants)
Éditions Oskar (2016)
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Harriet Tubman (1822-1913) née Arraminta Ross, née esclave, de parents esclaves. Son année de naissance n’est pas sûre, ni son lieu de naissance, car on n’enregistrait pas la naissance des esclaves à cette époque. Quand elle était enfant, on lui a dit que sa grand-mère était arrivée d’Afrique par bateau négrier, en provenance du Ghana, mais de cela non plus, elle n’était pas sûre.
Après avoir vécu comme esclave de nombreuses années, après avoir été maltraitée, frappée par ses “propriétaires” (ça me hérisse le poil d’écrire ça, comment peut-on se considérer propriétaire de quelqu’un ????)
A l’âge de 27 ans, Harriet décide de s’évader pour aller vivre en femme libre dans les états du nord. Son premier essai échouera, la deuxième fois sera la bonne.
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Dans ce roman documentaire
ou documentaire qui se lit comme un roman, c’est un personnage bien étrange qui nous raconte l’histoire. En effet, le narrateur n’est autre qu’une cicatrice, résultat de l’improbable rencontre entre la tête d’Harriett et un poids de 2 livres lorsqu’elle avait 15 ans…
Elle souffrira des séquelles de cette blessure toute sa vie, mais ça ne l’empêchera d’être une “femme de tête” écoutée et respectée au point d’être surnommée “Général Tubman” !
A la fin du livre
une partie purement documentaire présente un glossaire, une frise chronologique (petit bémol, pourquoi commencer la frise en l’an 1346 av JC ?), une carte des États-Unis pendant la guerre de sécession et une succession de petits encadrés sur l’esclavage et la guerre de sécession, mais aussi sur l’art, la vie quotidienne, les sciences et techniques… à cette époque là !
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C’est un roman/documentaire que j’ai trouvé intéressant et bien fait (même si j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose à la partie romancée, un peu de rythme peut-être ?), indiqué pour les enfants en fin de primaire et collège, mais qui pourra aussi intéresser les plus grands, la preuve, j’ai appris des choses !
La partie roman fait 50 pages et la partie documentaire -bien illustrée- à peine 20.
Dans la même collection, il existe “La femme noire qui refusa de se soumettre : Rosa Parks”.
Sur le site “Histoire d’en lire” ” vous trouverez d’autres romans de cette collection “Histoire et société”
D’autres avis : Blandine, Entre les pages, et celui de livrelibre, moins convaincue.
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Où se cache la bêtise humaine…
En 2016, le président Obama avait décidé d’honorer la mémoire de cette résistante, de cette femme courageuse qui a sauvé tant de gens et qui est une des figures majeures de l’abolition de l’esclavage aux États-Unis en mettant son portrait sur les billets de 20 dollars à partir de l’année 2020.
Mais il semblerait que l’administration de Mr Trump ne souhaite pas faire figurer une militante abolitionniste sur les billets américains…
Un joli conte sur l’esclavage : Coton Blues