“Classique” américain
Nouvelle
La Séquestrée
The Yellow Wallpaper
Charlotte Perkins Gilman
Traduction et postface de Diane de Margerie
Phébus libretto (2002/vo 1890)
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Un homme, John, médecin, loue une grande demeure au style colonial pour plusieurs mois. Il souhaite en effet mettre sa femme au “repos complet”. Elle vient d’accoucher et n’est guère capable de s’occuper de son bébé. Il décide donc qu’elle ne doit “rien” faire. Elle, aimerait avoir un travail intéressant, qui la stimulerait intellectuellement, mais son mari, appuyé par son frère, également médecin, refuse. En cachette, cette femme couche quelques mots sur le papier, note ses pensées. Elle est peu à peu obnubilée par le papier peint jaune de la chambre, une ancienne salle de jeu.
Elle en dit : “Je n’ai jamais vu un papier plus laid de ma vie. Son motif est vulgaire et voyant – une véritable injure à tout sens artistique. Il est suffisamment monotone pour brouiller la vue, mais assez précis pour constamment provoquer une curiosité irritée. (…) La couleur en est repoussante, presque révoltante – un jaune sale qui fermente, étrangement fané par la lumière tournante du coucher de soleil. Une couleur d’un orangé assourdi par endroits – et d’une teinte sulfureuse et maladive à d’autres.”
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Cette nouvelle fait à peine 40 pages. Mais cela suffit pour une très forte “montée en tension” ! On y comprend bien, hélas, le rôle de la femme à cette époque, et surtout, ce qu’on attend d’elle. Il fallait “rentrer dans le moule” de gré ou de force. Parfois au prix de sa santé mentale…
La postface de Diane de Margerie “Charlotte Perkins Gilman : écrire ou ramper” est plus longue que la nouvelle. Mais je vous conseille vivement de la lire aussi, car cela permet (pour moi en tous cas !) une meilleur compréhension. Ainsi qu’une comparaison entre la vie de Charlotte et sa nouvelle.
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Une nouvelle que j’ai découvert grâce à Karine de Mon coin lecture que je remercie !
Une nouvelle qui participe au challenge “2024 sera classique aussi !“