La tante Julia et le scribouillard

JuliaLa tante Julia et le scribouillard

Mario Vargas Llosa

Trad. de l’espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan

Gallimard (1980/vo 1977)

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Dans les années 50 en Amérique latine, quand rien de spécial n’est prévu au programme de l’après-midi, on allume la radio. Et on écoute ces voix qui vendent du rêve, de l’émotion.

Varguitas a 18 ans et il aimerait être écrivain. Mais son père a décidé qu’il ferait des études de droit. Ce qu’il fait, tout en écrivant de petits bulletins de nouvelles pour la radio de Lima. La première fois qu’il rencontre la tante Julia, il est agacé car elle le traite comme un enfant. Mais petit à petit, leurs relations vont changer.

La radio dans laquelle il travaille embauche un nouveau scénariste, Pedro Camacho, qui va inventer des histoires incroyables. Il va littéralement “scotcher” les gens à leur radio. Varguitas devient peu à peu ami avec lui.

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Varguitas, c’est Mario Vargas Llosa lui-même. Et la tante Julia existe bel et bien, elle a été sa femme pendant près de 10 ans. C’est donc un roman en partie autobiographique.

Ayant d’autres lectures en cours (des bandes dessinées pour le boulot !) je l’ai lu par petites bouchées, c’est à dire par tranches de 40 à 50 pages maximum.

Et je vous déconseille de faire de même !

Après les pages 330 ou 340, j’ai commencé à être totalement perdue dans les chapitres qui parlent des feuilletons radiophoniques de Pedro Camacho… Il faut dire que le monsieur mélange les personnages de ses propres histoires (et il y a une bonne raison à ça).

Malgré ça, c’est un roman qui m’a beaucoup plu. Les personnages sont pittoresques ou extravagants, les rues animées. Les plats mettent l’eau à la bouche ! L’écriture est très fluide et il y a beaucoup d’humour. Ma partie préférée est celle qui est autobiographique (quelle famille !!) même si certaines des histoires de Pedro sont très rocambolesques et amusantes.

Ce qui est sûr, c’est que je lirai d’autres romans de cet écrivain !

Je venais de commencer ce roman lorsque j’ai appris le décès de Mario Vargas Llosa (le 13 avril 2025) à l’âge de 89 ans.

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Mario Vargas Llosa a reçu le Prix Nobel en 2010

Ce roman a eu le prix du meilleur livre étranger en 1980

Un film a été tiré de ce roman

Un roman qui faisait partir de ma liste “En sortir 25 en 2025

espagnol

Le mois espagnol et sud américain

(Ici le Pérou)

c’est chez Sharon du blog “Des livres et Sharon

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Un roman qui participe également

au Challenge ABC

Chez Enna

ABC

Persuasion – Mois anglais !

Persuasion

Persuasion

Jane Austen

Christian Bourgois éditeur (1980)
Première édition 1818
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Persuasion

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Tout au long de ce roman, on suit la jeune Anne Elliot. On apprend à connaître sa famille, c’est à dire son père Sir Walter Elliot, Baronnet et propriétaire du château de Kellynch, personnage sot et vaniteux, sa sœur aînée, Elizabeth, très semblable à son père et Mary, la sœur cadette, seule à être mariée (hypocondriaque et franchement pénible !).

Sir Walter étant plutôt dépensier, vint un moment où, les finances s’épuisant, il fallut prendre une décision. Ne souhaitant à aucun prix vendre son château, Sir Walter accepta finalement de le louer et de partir vivre à Bath.

Anne n’aimait pas Bath, mais personne ne lui demanda son avis. A 27 ans, elle avait l’habitude d’être considérée comme une quantité négligeable, une fille gentille et serviable, mais qui, fait criminel aux yeux de son père, avait perdu le premier éclat de la jeunesse… A 19 ans, très amoureuse, elle avait été demandée en mariage par le Capitaine Wentworth. Mais celui-ci n’ayant aucune fortune vit sa demande rejetée par Sir Walter. Anne n’ayant jamais véritablement oublié ce premier (et unique !) amour, son visage s’était vu marqué par ce renoncement.

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J’ai toujours un peu de mal à entrer dans ce genre de roman : le temps de me familiariser avec tous les personnages d’une part et avec l’écriture d’autre part. Mais une fois qu’on est dedans, on se laisse porter par l’histoire.

Anne est une héroïne simple, modeste, intelligente et cultivée mais très réservée. Réserve qui provient peut-être aussi d’une certaine tristesse. Celle d’avoir perdu sa mère tout d’abord, puis d’avoir été dans l’obligation de refuser la demande en mariage du Capitaine Wentworth…

Tous les personnages de cette histoire sont bien “travaillés” en ce sens qu’aucun ne laisse indifférent. Soit on les aime bien, soit on les déteste, mais aucun n’est “transparent” comme cela arrive parfois dans les personnages secondaires.

L’histoire est relativement simple, mais il y a tout de même quelques rebondissements qui font qu’on ne s’ennuie jamais tout au long de ce joli roman !

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Lu grâce à Agnès dont c’est le roman préféré de cette auteure.

L’avis de Lou (un tout petit peu moins enthousiaste)

De Jane Austen, j’avais déjà lu (et vu !) l’an dernier “Orgueil et préjugés” (présenté sur un autre site mais toujours dans le cadre du Mois Anglais).

Un site entièrement consacré à Jane Austen (en français)

The Jane Austen Center (en anglais) – Pour les grands fans, il y a un festival à Bath en septembre (voir sur le site)

Sur France Culture, 4 épisodes de “la compagnie des auteurs” consacrés à Jane Austen.

Persuasion en pdf (version anglaise)

Persuasion en pdf (version française traduction de 1882)

Ce roman participe au Mois Anglais chez Lou & Cryssilda, ainsi qu’au Challengeje (re)lis des classiques“.

Persuasion

classiques

RDL – Top BD des blogueurs

Pour cette ronde des livres je vais me consacrer aux bandes dessinées, pour vous parler, enfin, de nombreuses deux bandes dessinées que j’ai lus ces derniers mois et dont je n’ai pas encore pris le temps de vous parler. Des avis un peu plus courts, pour ne pas oublier, et me permettre de faire compter mes avis pour le Top BD des blogueurs. Si vous ne connaissez pas ce top, je vous invite à découvrir les différents articles de Yaneck qui gère tout cela d’une main de maître et voir ainsi quelles sont les BD les mieux notées par les blogueurs participants !

Maus
d’Art Spiegelman

Cette bande dessinée, lue il y a quelques années, m’avait laissé un souvenir puissant mais assez mitigé. Mes élèves l’étudient maintenant pour l’épreuve orale d’histoire des arts, j’ai donc pris le temps de la redécouvrir… et quelle claque !

Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, rescapé juif des camps nazis et de son fils, auteur de bandes dessinées. Avec un jeu d’animalisation des personnages, les Nazis sont des chats et les Juifs des souris, Art Spiegelman nous conte une double histoire. Celle de la seconde guerre mondiale, et celle d’un dialogue difficile entre père et fils.

Comme lors de ma première lecture finalement, j’ai apprécié l’histoire, la profondeur et la très belle manière de raconter l’horreur, de nous la faire vivre. En retraçant toute l’histoire de son père, sa vie en Pologne, l’auteur nous offre une fresque historique et humaine poignante.  Pourtant une fois encore, les illustrations, en noir et blanc, à rayures pour les ombres et nuances, ne m’ont pas vraiment accrochées. Alors que je trouve les illustrations de couverture magnifiques, l’intérieur n’arrive pas vraiment à m’accrocher, j’ai du mal à repérer les personnages… Une remarque partagée d’ailleurs par plusieurs de mes élèves (que je n’ai pas influencés par mon avis!)

Une bande dessinée extrêmement puissante, magnifiquement menée, un témoignage à partager, malgré des illustrations que je n’ai pas su apprécier.

L’orchestre des doigts

d’Osamu Yamamoto

Ce manga, conseillé et par le top BD et par ma soeur, me faisait envie depuis longtemps. J’ai dévoré le tome 1 à l’occasion d’un passage dans le CDI d’une collègue, et je comprends mieux l’engouement.

En 1914, un jeune professeur qui a étudié la musique, arrive à Osaka, après avoir renoncé à poursuivre ses études en France pour travailler dans une école d’aveugles et de sourds-muets. Il y rencontre Issaku, jeune enfant sourd-muet, violent car ne sachant communiquer. Le professeur va l’aider et découvrira par la même occasion le monde complexe du silence et l’incompréhension qui l’entoure.

Ce premier tome nous fait découvrir les protagonistes et une partie de leur histoire, compliquée. La rencontre avec Issaku est touchante et ce thème de l’intégration des sourds-muets est magnifiquement bien traité. Un manga que l’on sent très documenté sur l’apprentissage de la langue des signes et l’intégration de ces personnes dans la société.

Le dessin, très classique, offre de très belles cases, et ajouté à l’histoire on obtient un manga touchant et très pédagogique sur l’apprentissage de la langue des signes.

Un manga à découvrir même s’il est difficile à trouver en librairie actuellement…

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