Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Gianni Rodari

GianniPatron & employé

ou l’automobile, le violon et le tram de course

De Gianni Rodari & Clotilde Perrin (ill.)

Didier Jeunesse (2009)

J’ai découvert Gianni Rodari très récemment, avec d’abord “Quel cafouillage” et maintenant “Patron & employé”.

Patron et employé est une sorte de version de Blanche-Neige revue et corrigée par Gianni Rodari qui aime décidément maltraiter les contes ! Si j’ai beaucoup aimé sa version du Petit Chaperon Rouge (Quel cafouillage ! ci-dessous), ici, ce que j’ai préféré, ce sont les superbes illustrations de Clotilde Perrin. Les décors, immeubles improbables et farfelus aux couleurs chaudes ou froides, mais toujours gaies et pimpantes, m’ont beaucoup plu. Les yeux sont irrémédiablement attirés par une foule de détails : des trucs, machins, bidules, engrenages et autres entonnoirs ! Un gros coup de cœur pour les illustrations ! ♥ ♥ ♥

Gianni

Je ne sais pas comment ont été réalisées les illustrations, ça a l’air d’être un mélange de plusieurs choses : collages, dessins, morceaux de dessins animés ? Je dis ça pour le tableau de bord de la voiture, qui est un peu flou, comme pixelisé…

Quand à l’histoire, voici ce que l’on retrouve de Blanche-Neige : Tous les matins, Mr Mambretti (le patron) demande au rétroviseur de sa voiture qui a la plus belle automobile du pays. Tous les jours, le rétroviseur lui répond que c’est lui. Mais un matin… le rétro répond que c’est celle d’un employé. Le patron est furieux et jaloux bien sûr. Et bien entendu, quand il va en avoir l’occasion, il va essayer de détruire la dite automobile… Heureusement, le garagiste, Mr Septmains (ça vous rappelle quelque chose ?) va arranger les choses. C’est amusant, mais vraiment pas autant que l’autre !

Allez donc voir l’avis de La Soupe de l’Espace (à qui j’ai emprunté les deux photos-Merci !)

Quel cafouillage ! ♥ ♥ ♥

Gianni Rodari & Alessandro SannaGianni

Ed. Kaléïdoscope (2005)

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Dans “Quel cafouillage”, c’est un grand-père qui raconte l’histoire du Petit Chaperon Rouge à sa petite fille. Celle-ci a certainement dû insister beaucoup pour avoir une histoire parce que le grand-père, qui était en train de lire tranquillement son journal, n’a visiblement pas du tout envie de raconter des histoires…

Il se trompe donc très souvent, le petit chaperon rouge devient vert ou encore noir (ce qui énerve beaucoup la petite fille !) la galette devient une épluchure de patate, le loup se transforme en girafe… Bref, c’est du grand n’importe quoi et c’est surtout très drôle !!

Les dessins sont originaux, ici aussi il y a un mélange des genres, du dessin, de la peinture et du papier découpé, mais le tout va très bien avec le côté loufoque de l’histoire.

J’ai lu cette histoire à des enfants de CM2 (pendant les TAP) et ils ont bien rigolé !

Un album -et un auteur !- à découvrir si vous ne connaissez pas encore. Quand à moi, je vais essayer de trouver d’autres albums de lui, et j’ai déjà repéré sa “grammaire de l’imagination” qui m’a l’air fort intéressante !

Une enseignante a eu la bonne idée de reprendre le texte de l’album pour en faire une mini-pièce de théâtre avec ses élèves !

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Juin : l’estime de soi, le harcèlement

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Challenge AlbumsMois de Juin Estime de soi – Harcèlement

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Dans une collection qui s’intitule “Je suis comme ça“, Mango Jeunesse propose plusieurs titres avec des personnages qui ne s’aiment pas ou qui sont différents des autres :

Gaston est mollasson – Jonas ne tient pas en place – Chloé ne fait que loucher – Ophélie est étourdie – Eliot zozote – Astrid est trop timide – Bénédicte se trouve trop petite – Timothée a les oreilles décollées – Gaëtan se trouve trop grand – Juliette n’aime pas ses lunettes et pour finir, celui que je vais vous présenter : Roberto se trouve trop gros.

Estime de soi Roberto

Roberto est un baleineau. Alors forcement, il est gros. Et tous ses copains se moquent de lui. On l’appelle “Bouboule”, on le traite de “monstre marin” ou de “balourd de mer”, bref tous les jours Roberto prend des kilos et tous les jours on se moque de lui. Il finit par s’éloigner de tous. Jusqu’au jour où ses “amis” on besoin de lui et de sa force…

Un petit album très mignon pour parler de la différence, du respect, de l’estime de soi. Les illustrations au trait simple et tout rond, très colorées sont très jolies.

Une collection que je découvre, un peu tard à priori, la plupart des albums ont l’air d’être épuisés (vive les bibliothèques et les boutiques d’occasion !) et c’est bien dommage car les autres titres ont l’air intéressant aussi.

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estime de soi ClaraClara est trop gourmande ! De Cécile Lavocat chez Magnard Jeunesse (2001)

Clara la vache se trouve un peu serrée dans sa robe. Et puis, quand elle regarde les autres dames, ou encore les magazines, elle trouve qu’elle est vraiment très grosse ! Elle décide donc de se mettre au régime… Mais ça la mine et tout le monde croit qu’elle est malade !

Les images sont rigolotes avec des couleurs vives bien pétantes et un dessin simple mais expressif. Un album complètement amoral qui dédouane totalement les gourmands !! Pourquoi j’ai lu ça, moi ? Une tablette de chocolat ? Ou ça ???

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estime de soi hérisson

Georges cherche un ami de Yoko Yamazaki et Yoko Imoto – Mango Jeunesse (2001)

 Georges, le petit hérisson est triste. A cause de ses épines, les autres ont peur de l’approcher et il n’a pas d’ami. Il n’est pas toujours facile de se faire accepter quand on est différent… Georges en deviendrait presque méchant tellement il est triste ! Une histoire très mignonne, bien servie par des illustrations douces aux couleurs pastels… Si douces que nous aussi on aimerait caresser Georges le hérisson !

A la lettre Abécédaire

abécédaireUn alphabet poétique

Bernard Friot & Jean-François Martin

Éd. Milan (2016)

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“A la lettre” est un GRAND abécédaire (36 cm de haut !) plein de poésie et d’émotions. Quand j’ai vu la couverture, je me suis dit… Bof. Puis je l’ai ouvert, je l’ai feuilleté, mon œil a été accroché par le texte, plein d’humour et les images qui lui répondent bien ! Chaque lettre, dessinée sur la page de gauche a un petit texte qui parle d’elle. C’est parfois une petite histoire, parfois une poésie en rimes ou encore des dialogues.

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abécédaire

Image empruntée au site “Noir de Mars”

Un exemple, la lettre D : “Je suis une dame. Comme toutes les lettres, je suis de sexe féminin, alors pourquoi dites-vous “le D” ? Dites désormais “Madame la D”, je vous prie, et découvrez-vous quand j’apparais. Je suis la lettre la plus distinguée, la plus décorative, la plus délicieuse, la plus délicate et la plus divertissante. Regardez donc le dictionnaire qui m’a choisie pour débuter !”

Dégoûté, un petit “c” cédille qui l’avait écoutée déclamer, déclare avec dédain : “Mais elle est dingue, cette grosse dondon. Elle délire, elle divague, elle déraille ! Distinguée, elle ? Des clous ! Si elle continue à déblatérer, je la dégomme ! Ou même, je la gomme !”

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De Bernard Friot, je connais et j’aime beaucoup les “histoires pressées”. Cet abécédaire très drôle (il faut le lire à haute voix !) joue avec les lettres mais aussi avec les sons.  Avec vos jeunes enfants, vous pourrez vous amuser à retrouver la lettre dans le texte, et à la fin de l’album une page récapitule les images à retrouver (le yucca pour la lettre Y par exemple).

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De Bernard Friot, on vous a déjà présenté :

A moitié (2ème album de l’article)

Dés-accords (un roman)

La fabrique à histoires de Bernard Friot

Blog non-officiel de Jean-François Martin

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Les fables de l’Humpur

LES FABLES DE l’HUMPUR ♥

Adapté de l’œuvre de Pierre Bordage

Pierre Bordage Olivier Roman (ill.) – Cyril Vincent (coul.)

Soleil – Cherche Futurs

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A l’origine, “Les fables de l’humpur” est un roman d’anticipation de Pierre Bordage paru en 1999.

Dans le 1er tome, Véhir, un “grogne” (comprenez une créature mi-homme mi-cochon !) déçu et triste de ne pas avoir pu saillir Orn (la grogne dont il était amoureux) en premier, déçu aussi qu’elle accepte facilement de se donner à tous (comme les autres femelles grogne) s’enfuit dans la forêt.

Il y rencontrera tout d’abord un “vieux” grogne qui vit là en ermite dans un étrange endroit, puis des “Hurles” (créatures mi-homme mi-loup) qui le traquent,  des “Bêles” (je vous laisse deviner ?) qui l’hébergent et enfin Leude Tia, une hurle qui ne veut pas du mariage qu’on lui a arrangé et qui rêve d’aventures…

Un côté fantastique/fantasy, une recherche des Dieux Humains, une quête, cette histoire est un mélange des genres fort sympathique, une sorte de parcours initiatique qui va ouvrir les yeux et l’esprit de nos 4 personnages principaux et leur faire remettre en question bien des choses qu’on leur a inculquées.

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Attention, pour celles et ceux, qui, comme moi, n’auraient pas lu le roman (pas encore !) le début est un peu rude… On plonge dans une histoire peuplée de créatures hybrides un peu bizarres, aux mœurs étranges et qui, surtout, ont un langage qui doit dater du Haut Moyen-âge !

C’est bien leur façon de parler qui est le plus dur à comprendre au départ, mais on s’y fait vite et l’histoire est tellement prenante qu’on plonge finalement dedans sans même s’en apercevoir…

Étant habitués aux personnages et à leur langage, on profite mieux des tomes 2 et 3. Je n’avais pas fait gaffe, je croyais qu’il s’agissait d’une trilogie, et ben NON !! Du coup, je suis dégoûtée, je n’ai pas la fin, Ouuuiiiinn !!!!!

Bon, je viens de voir que je n’aurai pas trop trop longtemps à attendre, le tome 4 sort le 24/08/2016 !!

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Je ne suis habituellement pas fan de l’anthropomorphisme (sauf pour la géniale série “De cape et de crocs”) mais on s’y fait très vite.

Bref, une bd qui m’a vraiment beaucoup plu ! Du coup, je vais lire le roman…

Pour vous donner une idée du langage, je vous livre cette petite fable contée à la fin du premier tome :

“Qui peut deviner ce qui s’aglume dans la tête d’un Siffle (créature mi-homme mi-serpent) ? Sûrement pas ce ronge (mi-homme mi-rat) étourdi lequel tomba museau à museau sur un écailleux qui s’en revenait d’une longue dormance et n’avait pas ripaillé depuis des lunaisons. “Faites excuse, seur Siffle, j’vous ai dérangé”, dit le ronge apeuré mais certain que son vis-à-vis le laisserait repartir en paix. “Je te sssais gré de m’avoir éveillé, au contraire” dit le siffle “sssinon j’aurai pu roupir jusqu’à ma mort prochaine. Mais j’ai faim asteure et ne flaire aucun gibier.” “Aruez-vous donc un brin plus loin, j’ai vu quelques bouquins et quelques mulots qui n’demandent qu’à garnir votre estomac.” “Je n’aurais pas le courage de bouger d’ici tant que je n’aurai pas goburé une proie.” “M’regardez pas avec ses yeux enjomineurs ! dit le ronge. J’ai comme l’impression que vous faites erreur.” “Ce n’est pas une erreur, sssac de poils.” A peine a-t-il prononcé ces mots que notre siffle se jette sur notre ronge, l’envenime de ses crochets et le gobure sans autre forme de procès. Parfois, les prédateurs se ripaillent entre eux, quoi qu’en dise la loi des clans.

Les fabliaux de l’Humpur

La page dédiée à Pierre Bordage sur le site des Imaginales

Le site d’Olivier Roman, l’illustrateur La bd de la semaineCette semaine, ça se passe chez Jacques ! (C’est bien ça Stephie ? ;))