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Voici la liste des premiers romans français de la rentrée littéraire 2013, avec couverture, date de sortie et résumé, quand ils sont disponibles :)
Actes Sud
Riviera de Mathilde Janin
La musique les a réunis : Philippe, artiste majeur de la scène indépendante, et Nadia, vénéneuse émigrée à la tête d’un label. New York, fin des années 1980, ils écument les clubs, éclaboussant les noctambules de leur ostensible passion, et s’abandonnent à de violentes étreintes dont ils sortent victorieux ou humiliés. Ils sont jeunes et préfèrent la fièvre de l’instant à une vie sans ardeur.
L’exil les a soudés : Nadia, Philippe et sa soeur Frédérique s’envolent en 1990 pour Paris, fuyant le virus de souche Ebola qui ravage le continent américain. Le mur de Berlin est tombé et Nadia va pouvoir retourner sur l’île de son enfance, au milieu de la mer Noire, qui contient les souvenirs heureux et les scènes inavouables.
La mort les rassemble : le corps de Philippe est retrouvé à Berlin un jour de l’été 1992. La soeur et la veuve vont écrire ensemble la fin de l’histoire, ou en réinventer les prémices.
Riviera est un fascinant puzzle, un assemblage de vérités relatives, d’époques qui n’existent pas, de fauxsemblants et de lucides fulgurances qui confinent à la folie. Composé comme un album rock avec des thèmes, des changements de voix, des ruptures de rythme et des plages de silence, ce roman à l’écriture habitée érige le mystère érotique et l’énigme artistique comme remparts dérisoires contre la brutalité du réel.
Lire un extrait * 978-2-330-02365-2, 19,00€ – 21 août
L’esprit de l’ivresse de Loïc Merle
Un homme rentre chez lui, fatigué, usé par l’âge et les regrets. La nuit va tomber, les Iris, sa banlieue parisienne, se dressent dans le crépuscule entre épreuve et destination. Ce trajet familier, Youssef Chalaoui pressent confusément qu’il lui sera fatal. Mais il en ignorera l’impact profond, irrévocable, sur le quartier, ses habitants, le pays. Cette nuit-là, au terme d’un long et hésitant et macabre ballet, la périphérie s’enflamme. Et bientôt, la France entière bascule.
Dans L’Esprit de l’ivresse, la révolution est traitée hors champ ; comme les bouleversements organiques du grand corps malade de la société contemporaine. Chorégraphique et musical, le roman procède par mouvements amples. À la course désordonnée et assoiffée de liberté de Clara S., l’égérie malgré elle, répond la fuite ouatée du Président Henri Dumont, bloc de souffrances et d’indécision. Chacun cherche en lui-même un élan radical, un feu qui brûle jusqu’aux lendemains, un ressort contre l’impuissance dérisoire et l’acharnement magnifique que recouvre l’idée de destin.
C’est par les corps individuels que Loïc Merle pénètre et explore la chair collective d’une Grande Révolte imaginaire dont la proximité plausible (inévitable ?) saisit le lecteur. Par les corps que s’exprime le besoin désespéré d’être ensemble et d’êtreplusieurs, face à l’engrenage du réel – et de la realpolitik – qui broie les êtres et les âmes, atrophie les esprits, avorte la notion même d’avenir.
Cette nuit des hommes, l’auteur la dessine d’une phrase riche et lumineuse, légèrement étourdie, comme exactement ivre. Car, semble-t-il nous dire, de vital et de salvateur, ne nous restera-t-il bientôt plus que l’esprit de l’ivresse ? C’est une des questions cruciales qui traversent ce premier roman d’une ampleur et d’une ambition rares
978-2-330-02354-6, 22 € – 21 août – Lire une extrait
L’âge d’homme
Le pyromane de Thomas Kryzaniac
Le Pyromane est un roman sur l’absence du feu. Dans la capitale européenne, un homme est envahi par des visions apocalyptiques. Il pressent la venue d’un grand incendie et se perçoit comme un intermédiaire entre le monde et les flammes.
Partout il voit des signes qui viennent le conforter dans l’idée du drame à venir. Mais le cataclysme si proche se fait attendre ; sans cesse repoussé, il nargue le héros et ne tarde pas à le plonger dans un profond désespoir. Ce scribe malgré lui voudrait préserver la mémoire de son temps mais coupable par nature, le moindre de ses actes tend vers la catastrophe. Il reste cloîtré chez lui, prisonnier devant sa gazinière. Aidé par son voisin, un peintre obsédé par les saintes catholiques, il va échafauder un plan pour contrer l’incendie et échapper à son emprise.
Comme un écho à l’attente de Dieu, le feu s’annonce pour mieux s’esquiver ; on devine sa fureur, mais toujours il se dérobe. Il est le principal moteur de l’intrigue : présent sous chaque phrase, il lui donne son souffle, brûle les contours pour ne laisser que des chairs calcinées. Dans les décombres, on retrouve une succession de chapitres, figés dans la cendre comme peuvent l’être les lointaines momies de Pompéi. Tout se passe autour d’un appartement ; on entend au loin une Europe à l’agonie, sa rumeur alimente le trouble du héros. Et le précipite vers sa perte.
Oscillant entre la malédiction et la farce, le roman se développe dans un état intermédiaire ; un purgatoire alsacien qui précéderait l’effondrement général.
978-2-8251-4272-1, 17€
La lune assassinée de Damien Murith
« Le village, comme une teigne, avec ses maisons basses que mangent les vents, avec ses granges vides où l’on se pend, avec ses bêtes maigres, avec l’odeur du moisi qui rampe le long des ruelles, avec son auberge où l’on boit sa rage, sa haine, avec son clocher qui griffe la croûte grasse du ciel, et son cimetière, rectangle jaune et gris où reposent les os, avec ses chemins de poussière, ses sentiers de misère où poussent la ronce et l’ortie, et plus loin, l’usine, de briques, de fer, de sueur, avec la peur de l’autre, l’étranger à qui l’on entrouvre la porte, une lame cachée dans le dos, et le diable qui rôde, la nuit, sur les toits, et les chapelets qui s’égrènent, au coin des poêles, on prie la Sainte Vierge car dehors, les ombres guettent, avec ses gens, usés, râpés, cassés, la figure creuse, la douleur muette, traînant derrière eux un siècle d’âmes vaines, et encore plus loin, tout autour, la plaine, à l’infini, comme les restes d’une promesse. »
Une histoire simple, violente et inactuelle, qui déploie ses sortilèges aussi sûrement qu’un poison se répand, en une succession de miniatures acérées, dans un climat hanté par la nuit et la sensualité. Nous sommes ici en présence d’une première œuvre remarquable.
Albin Michel
Haute époque de Jean-YvesLacroix
« Guy Debord se targuait d’une ressemblance physique avec l’acteur Philippe Noiret, mais cette nuit-là, c’est à Coluche que j’ai pensé. »
À la suite d’une arrestation pour conduite en état d’ébriété, un libraire se retrouve en cellule de dégrisement avec Guy Debord, le célèbre mais mystérieux écrivain, qui pourrait être son double. Obsédé par le personnage – figure de gourou pour certains, de fumiste pour d’autres – il s’engage dans une curieuse enquête qui va changer sa vie. Et si c’était en fait le secret de sa propre existence qu’il révélait en traquant celui de son modèle ?
Drôle, alerte et brillant, ce roman se situe à cet instant même où le mythe du grand écrivain cède à la vérité de l’homme. Sexe, drogue et subversion mélancolique : mieux qu’un portrait imaginaire de Guy Debord, un autoportrait sans retouches.
9782226249807, 15€
Alma
Tartes aux pommes et fin du monde de Guillaume Siaudeau
Dans une ville de province aux faux airs de Far West un garçon tendre et curieux découvre qu’il n’est pas le seul à se sentir isolé.
Un garçon et une fille s’éprennent tandis que la caissière cherche laborieusement le code-barres d’une boîte de maquereaux. Il s’attache à un collègue en manutentionnant des palettes de conserves pour animaux. Puis il remercie la propriétaire de son petit appartement pour la tarte aux pommes qu’elle lui apporte. En un mot il apprécie la vie telle qu’elle est. Mais, s’il a bien compris que les chiens ne volent pas – contrairement aux claques – il ignore encore l’usage que l’on peut faire d’un revolver.
Avec un sens de l’économie du récit sidérant, Guillaume Siaudeau nous raconte le sourire aux lèvres l’épopée ordinaire d’un doux rêveur qui se lance dans la plus belle des aventures, celle qu’il appelle « le monde et moi ».
140 p. / 14 euros – 21 Août 2013 – 978-2-36-279073-7 – Télécharger un extrait en pdf – L’avis de Mélisande
Arléa
Consolation de Nathalie Aumont
Soit une famille, parents aimants, fratrie de trois, une fille, deux garçons, grands adolescents, presque adultes, prêts pour le beau départ dans la vie. Le bonheur simple, sans histoire. Survient le drame : un des fils, promis à une carrière de pilote de chasse dans l’armée, se tue dans un accident de voiture en rejoignant la maison familiale. Après la sidération des premières heures, la douleur submerge tout. Raconté par le menu, jour après jour, année après année, le deuil, ou plutôt la façon de s’en accommoder, nous est restitué avec pudeur et émotion par la soeur, la narratrice.
Chacun réagit comme il peut : la mère, dévastée, le père, muet, le frère et la sœur taraudés par cette question, pourquoi lui et pas nous ? Face à la révolte et à l’impuissance de ceux qui restent, la narratrice oppose un récit tremblant, mais qui, peu à peu, s’apaise et va vers la consolation. Le temps, implacable, fait son travail et rend la douleur moins vive, sans l’effacer, bien sûr, peut-on jamais se remettre de la mort d’un enfant, d’un frère ? Le temps passe et œuvre à cette vie qui, vaille que vaille, continue, avec la naissance des petits-enfants, pour lesquels le disparu devient un nom, une photo, quelques mots.
La Baconnière
Cette malédiction qui ne tombe finalement pas si mal :
roman brutal et improbable de Florian Eglin
Il fallait bien qu’il revienne, ce cher Solal, fidèle à lui-même et différent, mijoté, mûri, avec, audacieuse formule, encore plus de morceaux en moins…
Premier roman d’un jeune auteur genevois, Cette malédiction qui ne tombe finalement pas si mal s’inscrit dans deux lignées littéraires, l’une classique issue du genre épique et symbolique et l’autre moderne issue des romans noirs et ironiques. Tiré d’un journal qu’il avait dénommé Journal d’un con, ce roman suit les aventures de Solal Aronowicz. Ni héros, ni anti-héros, il tient plus du dieu égyptien Osiris, dieu de la fécondité dont le corps fut éparpillé puis rassemblé par Isis. Ainsi Solal va perdre tout au long du roman, un œil puis un rein, puis son cœur dans des situations rocambolesques, souvent hilarantes. Ce roman est le premier volet de la vie de Solal, celui de sa descente aux enfers.
Solal est un jeune Factotum dans une école privée en Suisse qui n’aime que boire d’excellents whiskys, fumer des cigares triés sur le volet et chercher des éditions rares de bibliophile. Il hait copieusement la société dans laquelle il évolue et y réagit non en moraliste mais en amoraliste.
Coincé dans une vie qu’il n’aime pas, alcoolique et prétentieux, il va se tirer d’affaire en se détruisant superbement. Le livre s’ouvre sur une scène des plus étonnantes dans un supermarché huppé un matin de semaine. Il s’y fait harceler par une vieille qu’il a tenté de jeter
à terre pour rentrer en premier dans le supermarché; elle finit par mourir à petit feu sous les pales d’une tondeuse. La vieille le maudit et le ton est donné!
278 p. – 978-2-36308-031-8, 18 € A paraître : 29 août
Belfond
Chambre 2 de Julie Bonnie
La naissance : le plus beau moment de la vie et pourtant… Lorsqu’elle ouvre les chambres de la maternité où elle travaille comme puéricultrice, Béatrice doute de l’existence qu’elle a choisie.
Une maternité. Chaque porte ouvre sur l’expérience singulière d’une femme tout juste accouchée. Sensible, vulnérable, Béatrice, qui travaille là, reçoit de plein fouet ces moments extrêmes.
Les chambres 2 et 4 ou encore 7 et 12 ravivent son passé de danseuse nue sillonnant les routes à la lumière des projecteurs et au son des violons. Ainsi réapparaissent Gabor, Paolo et d’autres encore, compagnons d’une vie à laquelle Béatrice a renoncé pour devenir normale. Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus supporter la violence du quotidien de l’hôpital.
Un hommage poignant au corps des femmes, et un regard impitoyable sur ce qu’on lui impose.
17,50 € – 192 p.
Buchet Chastel
Dans la gueule du loup d’Olivier Bellamy
En 1936, commence l’une des purges staliniennes les plus sanglantes de l’histoire bolchévique. C’est le moment que choisit Serge Prokofiev pour revenir en URSS et s’y installer avec sa famille. C’est le moment aussi où il écrit et compose Pierre et le loup, son célèbre conte musical pour enfants. Le Mozart russe s’est jeté ’dans la gueule du loup’. Il n’en sortira plus jamais jusqu’à sa mort.
Dans ce roman drôle et cruel, l’auteur imagine les circonstances et les conséquences dramatiques de cette décision. A travers le destin d’un homme, c’est l’histoire de la première moitié du XXe siècle que nous revivons. Le Paris brillant et cosmopolite, la guerre, l’implacable machine soviétique. C’est aussi le portrait saisissant d’un compositeur de génie qui traverse les flammes de l’enfer pour tutoyer le divin. Et celui d’une femme libre qui paiera cher le prix de son amour absolu. C’est enfin le chemin de croix que parcourt tout artiste entre le Bien et le Mal. 29 août
La fabrique du monde de Sophie Van der Linden
Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l’usine parce que son grand frère entrait à l’université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité.
Aujourd’hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi. Confrontant un souffle romantique à l’âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s’éveille à l’amour, à la vie et s’autorise, non sans dommage, une perception de son individualité.
22/08/2013, 13€
Sauf les fleurs de Nicolas Clément
Marthe vit à la ferme avec ses parents et son frère Léonce. Le père est mutique et violent, mais l’amour de la mère, l’enfance de Léonce et la chaleur des bêtes font tout le bonheur de vivre. À seize ans, elle rencontre Florent et découvre que les corps peuvent aussi être doux. Deux ans plus tard, le drame survient. Les fleurs sont piétinées, mais la catastrophe laisse intacts l’amour du petit frère et celui des mots. Une histoire bouleversante et charnelle, une langue d’une puissance étincelante : la voix de Marthe, musicale et nue, accompagnera le lecteur pour longtemps. 22/08/2013, 9€
« Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m’interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j’étais. […] Je n’ai pas eu tout ce que je voulais mais je suis là, avec mes zéros, ma vie soldée du jour qui vaut bien ma vie absente d’avant. Je tombe rond ; mon compte est bon. »
Busclats
Retour à Patmos de Patricia Emsens
Jean est mort et Marie, sa femme, se rend pour la première fois sans lui à Patmos. Patmos, c’était la maison de Jean, son enfance, ses amis, que Marie va retrouver non sans une certaine crainte. Dès l’arrivée sur l’île, les souvenirs l’assaillent : sa rencontre avec Jean, leur vie, la maladie, sa passion folle pour Pierre, metteur en scène et amant insaisissable avec lequel elle a partagé travail et amour avant que Jean n’entre dans sa vie puis à nouveau, plus tard. Et alors qu’elle avance, incertaine dans cette revisitation du passé, Pierre arrive, rejoignant à Patmos son frère et ses neveux en vacances.
Comme dans une tragédie antique, le destin brouille les cartes, et l’île est un théâtre où se joue la dernière scène d’une histoire qui attendait sa fin.
Anne Carrière
Jardinière du Seigneur d’Yves Lériadec
Dans la vie d’un homme d’Aurélien Godard (titre retiré par l’éditeur)
Castor Astral – Rome, 1215 : le comte, le pape et le prêcheur – Sonia Pelletier-Gautier
Cherche Midi – Va où la peur te mène d’Andrée Ammirati
La maladie du roi de Christian Carisey
Versailles, 1686. Le règne du Roi-Soleil vacille. Louis XIV doit mener bataille contre les puissances européennes. Il doit aussi lutter contre une fistule venue s’ajouter aux nombreuses maladies qui attaquent son corps abîmé. Alors que l’ambassadeur du Siam attend d’être reçu, le jeune chirurgien Félix de Tassy est chargé d’opérer le roi. De son intervention dépend la survie du pouvoir. Pendant ce temps, les espions rôdent à Versailles tandis que les Jésuites rêvent de convertir les populations d’Extrême-Orient.
À partir de faits réels, Christian Carisey a composé un roman sur la fragilité du pouvoir. On y croise de grands noms de la cour, tels Louvois, Madame de Maintenon, le père La Chaise ou la Palatine, et l’on découvre enfin qui se cache derrière le Masque de fer…
Chèvre Feuille Etoilée
Le dernier diabolo de Samira Negrouche
Daphnis et Chloé
Macao men de Jean-Gabriel Guillet
Hercule Tambour et Eliot Sherman ont le poker dans le sang. Joueurs professionnels, ils ont pour eux la jeunesse, l’argent facile, les filles, le pouvoir et le sentiment que le monde leur appartient. Alors quand un joueur un peu fou aborde Hercule dans un casino du sud de la France pour lui parler de la partie du siècle, les deux amis ne se posent pas de question. Quelques semaines plus tard, ils sont à Macao, ville-phare du vice asiatique, où se font et se défont de colossales fortunes.
Mais la Chine a ses propres codes et la déchéance y est aussi rapide que le succès. Jusqu’où seront-ils prêts à parier ? Et si toute cette aventure n’était que le fruit d’une manipulation psychologique complexe dont les enjeux vont bien au-delà de quelques billets ? À travers le tableau acide d’une jeunesse aussi brillante que décadente, un voyage surprenant dans les entrailles du jeu et de l’Asie.
Un buisson d’Amarante d’Adrien Sarrault
sortie le 22 août
De Borée
Le vieux cartable de Roger Cavalié
Dans les années cinquante, un enfant de paysan, Julien, intègre le Cours Complémentaire Jasmin pour préparer le concours d’entrée à l’École Normale d’Instituteurs d’Agen et, faute d’internat au sein du collège, il séjourne chez Joséphine, une pension de famille fréquentée par des personnages hauts en couleurs. L’amour, l’ amitié, l’espièglerie mais aussi la déception, le doute et le ressentiment marqueront les cinq années de collège de Julien sans pour autant compromettre sa réussite scolaire.
La dernière pluie de Catherine Hervouët des Forges
La grande histoire d’amour d’Aline n’était qu’un tissu de mensonges ! Qu’à cela ne tienne, Aline plaque tout : son boulot et la France ; destination : l’Afrique pour se ressourcer et enquêter sur la disparition de l’énigmatique Raphaëlle, belle-soeur de son amie Valérie. Elle découvre un continent fascinant à l’atmosphère et aux coutumes singulières où magie et sorcellerie imprègnent le quotidien. De nombreux personnages ont croisé la route de Raphaëlle, parmi eux, le Premier ministre, homme puissant et craint, à la trouble séduction. Aline pourra-t-elle poursuivre sa quête ? Saura-t-elle résister au pouvoir d’envoûtement d’un homme et de son pays ?
Dialogues
L’âme chevillée au corps d’Eve Lerner
Roman, récit, glossaire d’expressions populaires ? Ce livre n’appartient à aucun de ces genres, et pourtant à tous. Poète et traductrice, Eve Lerner est linguiste de formation. Pour introduire toutes les expressions qu’elle évoque, elle met en place un récit du temps passé, de son propre passé. “C’est donc un récit autobiographique, qui tient à dépasser l’introspection pour analyser de façon plus générale le langage et les comportements humains.
L’âme chevillée au corps est une ode aux mots et au langage”. J’entreprends aujourd’hui, avec un décalage temporel important, de répertorier les expressions familiales qui ont nourri mon enfance, l’ont égayée, ont éveillé en moi cet intérêt, cet amour pour les mots qui m’agite encore. Je le fais sans désir d’analyse, juste pour montrer l’extraordinaire inventivité langagière des classes pauvres, en garder la mémoire, avec la conscience de l’importance d’avoir été pétrie d’images, d’hyperboles, d’antinomies, d’avoir été enrichie, structurée peut-être, par la verve de ce foisonnement de langue en constante ébullition.
Cette langue, bourgeonnante, a tissé le roman familial et la trame de l’écriture.
Le Dilettante
L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas
Et vous, que feriez-vous si, comme Ajatashatru, vous vous retrouviez enfermé dans une armoire Ikea sans lampe-torche ni bichocos ?
Roman, 256 pages, 19 euros.
+ L’avis de 20 minutes
Jérôme Do Bentzinger
Une année scolaire de Gérard Gorisse-Mondoloni
«… un père… ce trouble miroir… nous le regardons fixement, nous croyons l’avoir mis à nu et en triompher, quand ce n’est que notre reflet qui nous a ébloui, et par lui nous méconnaissons notre cécité permanente…». C’est ainsi que le narrateur évoque son propre père. Il pense l’avoir mieux connu à travers ses carnets intimes, lesquels rapportent «Une année scolaire» singulière vécue par tous deux.
Don Quichotte
36 heures de la vie d’une femme (Parce que 24, c’est pas assez) d’Agnès Bihl
36 heures… ou les débordements d’une galerie de rencontres imaginaires ou non, tour à tour drôles, émouvantes, inquiétantes, révoltantes.
Pleure pas, Casanova. Ils débarquent les mains dans les poches, la cigarette au bec et le sourire aux lèvres. Valmont, Casanova, deux faces de la même plaie, dragueurs impénitents, charmeurs impertinents. Mais même chez ces Don Juan, parfois le cœur a ses prisons que la raison ignore… Bon dieu, mon vieux. Je suis mort par étourderie, mardi soir à 21 h 15. Mes funérailles sont chics, j’ai vraiment de la chance. Ma femme, mes enfants, mon frère, mes amis sont tous au rendez-vous ; je les vois défiler les uns derrière les autres et pleurer ma mémoire… Les cons. Toubib or not toubib ? Quand un psy renommé, mais hélas surmené, se tue au travail pour sauver ses patients, il se peut qu’il devienne un serial docteur. À force de soigner, ça fini par saigner… ce sont les risques du métier. Le baiser de la concierge. Je me souviens de ces gamins que je n’ai jamais rencontrés. François. Myriam. Et Serge. Une adresse ? Rue Bleue. Une date ? 1942. Un Crime ? Être juif. Trois mômes, trois garnements qui jouaient au shérif avec leurs étoiles jaunes, dans la cour d’un immeuble où régnait une dame qui aimait les enfants… La Manif. Mon cher Jésus, j’espère que tu vas bien. Figure-toi qu’avec les Bénévoles du Bienheureux Calvaire des Fœtus Suppliciés, nous allons dès demain, et la main dans la main, porter Ta Sainte Parole et honorer Ton Nom. C’est bien la première fois que je vais manifester, je me sens toute émue. Que de préparatifs… mon dieu. Tu ne te rends pas compte. Tout pour plaire. Cake : nom masculin. 1/Gâteau garni de raisins secs et fruits confits. 2/Garçon dénué d’intelligence, bête à manger du foin. 3/Synonymes : blaireau, patate, andouille, corniaud. Ou quand une brève de comptoir révèle surtout des rêves de cons.
Equateurs
Les mutilés de Marianne Vic
C est la lecture d une annonce nécrologique qui donne à Lucyle Storm le courage de quitter une vie sans intérêt et d affronter ses racines. Les Mutilés sont ses aïeux qui traversèrent un siècle ensanglanté par les brûlures de l Histoire marqués dans leurs chairs et leurs âmes. C est aussi sa s ur, la préférée, amputée des quatre membres à 20 ans. Lucyle, enfin, enfant privée d amour, adulte mal-aimée qui ne sait pas aimer. Jeune femme de trente ans ensevelie sous la pesanteur familiale et les secrets trop bien gardés. Secrets qu elle va affronter, questionner en convoquant ses fantômes intimes.
Ce premier roman porte un regard sans concessions sur ses contemporains qui ne savent plus ni aimer, ni mourir, dont s échappent cependant quelques instants volés de grâce. Au-delà des blessures physiques, l auteur s attarde essentiellement sur les mutilations mentales, celles qui empêchent de vivre et dont on peut se défaire en fouillant les passés, celui de sa propre enfance et celui de ses ancêtres. Purger la mémoire familiale afin d échapper à la fatalité des répétitions. D une écriture sculptée, Marianne Vic nous livre le récit d un combat qui est aussi une prière aux vivants et à la littérature.
18€ parution 14 août
Fayard
Aime la guerre ! de Paulina Dalmayer
Des plumes et du goudron de Christophe Desmurger
Le roman de Boddah d’Héloïse Guay de Bellissen
Flammarion
Mobiles de Sandra Lucbert
« Tu crois que je suis en train de rater ma vie ? » C’est la question que se posent, peu ou prou, tous les personnages de Mobiles. Pourtant, Pauline, Raphaël, Mathias et les autres n’ont que 25, 30 ans tout au plus, l’âge où on
est censé avoir l’avenir devant soi. à ceci près qu’ils entrent dans la vie active. Comment trouver sa place dans cette société ? Comment s’ajuster à ce monde incompréhensible sans renoncer à qui on est ? C’est la question qui est au coeur de ce roman à sept voix, où toutes les trajectoires se combinent et où les situations sont parfois absurdes jusqu’au burlesque. En faisant le portrait d’un groupe d’amis, Sandra Lucbert dresse un tableau mordant de notre société et de ce à quoi ressemble, pour une certaine jeunesse, cette époque qui est la nôtre.
La Fosse aux ours (éditeur lyonnais)- Vie et destin de Célestin Arepo de Jérôme Millon – 16€
Gallimard
Upsilon Scorpii de Marie Modiano (L’arbalète)
Comme Baptiste de Patrick Laurent
Baptiste, jeune informaticien passionné d’intelligence artificielle, vient d’apprendre que son père, un linguiste renommé, veuf et dépressif, n’est pas son père. En effet sa mère, morte deux ans plus tôt, a eu recours à une insémination avec donneur. Dès lors, le jeune homme est pris d’un désir frénétique de connaître ce géniteur anonyme, qu’il appelle le Bio. Il se lance dans une quête parsemée d’embûches et de rencontres inattendues. Dans son esprit déferlent la Conscience, le Réel, l’Identité, la Mort, tels les quatre cavaliers de l’Apocalypse…
Sur des thèmes très actuels – la perte des repères identitaires liés aux progrès des sciences biologiques, les limites de la paternité et de la filiation… –, Patrick Laurent offre un récit fiévreux, enchaînant les péripéties avec virtuosité sur un arrière-plan métaphysique qui interroge profondément l’imaginaire contemporain.
La blanche, 22-08-2013, 9782070142071, 352 pages
Arden de Frédéric Verger
L’histoire se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale en Marsovie, riche principauté d’Europe centrale. Alexandre de Rocoule, gérant du luxueux hôtel d’Arden, homme à femmes dont la gaieté a quelque chose de féroce, et Salomon Lengyel, veuf sérieux et solitaire, sont liés par une passion commune : l’opérette. Depuis 1917, ils ont écrit ensemble une quantité impressionnante de pièces en trois actes, inachevées car ils ne sont jamais d’accord sur la scène finale.
Pendant qu’ils travaillent sans relâche, la bête nazie rôde autour de la Marsovie sur laquelle elle ne va pas tarder à poser la patte. Les persécutions de Juifs commencent. Le danger devient pressant pour Salomon et pour sa fille
Esther, revenue auprès de son père et dont Alex tombe amoureux. Et si la composition d’une dernière opérette était le seul moyen de leur sauver la vie?
La blanche, 352 pages, 9782070142071
La dernière lettre de Rimbaud de Frank Charpentier
Infini, 10/10/2013
Grasset
Immortelles de Laure Adler
« Florence, Suzanne, Judith. Elles forment une sarabande dans ma tête. Leur amitié m’a construite et m’a rendue différente. Avec elles, j’ai ressenti ce à quoi nous ne pensions jamais, ce que vivre signifiait. ». Une nuit d’été, la narratrice se réveille, submergée par une vague de souvenirs qu’elle croyait enfouis dans l’oubli. Sous ses yeux défilent les vies de trois amies avec qui elle a grandi, trois femmes aux destins poignants, trois parties d’elle qu’elle rassemble soudain.
Roman sur la jeunesse, ses espérances, ses illusions, ses foucades et ses coups de foudre, Immortelles est surtout un hymne à l’amitié féminine.
Georgia de Julien Delmaire
Georgia est une chanson.
Georgia est une jeune femme perdue.
Georgia est un roman d’amour : deux êtres à la dérive se rencontrent, se racontent, dans une parenthèse en clair-obscur, au cœur de la ville, ici et maintenant.
Venance écoute, Georgia parle, et de sa voix jaillissent des paysages. L’enfance résonne avec les derniers accords de Joy Division.
« La vie de Georgia commence à peine, que déjà les heures épuisent le sablier. Le bluesman reprend son souffle. La chanson passe de bouche en bouche. L’amour, l’amour nous déchirera à nouveau. »
Viviane Hamy
Itinéraire d’un poète apache de Guillaume Staelens
Élevé par Satinka, sa mère, une Indienne Nez Percé, très autoritaire, et marqué par la désertion de son père – lui-même fils d’un richissime avionneur WASP installé à Seattle – Nick Stanley ne se sent nulle part à sa place. L’élève brillant qu’il fut se marginalise, rejette le milieu étriqué où il vit, pour fuir enfin le cocon familial.
Dans un café grunge du quartier branché de Fremont, il rencontre Pearl Van Leu, une artiste d’origine vietnamienne de dix ans son aînée, à qui il présente des dessins, qu’il suit de San Francisco à New York. Elle l’initie à l’art alternatif, au plaisir sexuel, l’entraîne dans les limbes des drogues et de l’alcool. Toujours le dessin et les musiques accompagnent ses initiations. Lorsqu’il prend conscience de la dimension destructrice de sa relation avec Pearl, il retourne dans le giron maternel, à Seattle, avant de s’enfuir, vers le Nord cette fois. Sa soif des confins, pourtant, ne peut s’arrêter. Un nouveau départ pour le Costa Rica lui ouvre les portes de l’Amérique latine… Toujours en quête de ses origines indiennes, il dessine, il trace ses marques, traverse le Mexique, l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil où l’attend Mariam, celle qui lui donnera un enfant. Où ses vieux démons le rattrapent…
Jusqu’où ira-t-il pour assouvir ses désirs de vie, de connaissance et de renaissance ? Quelle force doit-il déployer pour aller au bout de ses convictions ?
Au rythme des musiques, des courants artistiques, des bouleversements politiques, économiques, sociaux et sociétaux des décennies 1990 à 2010, le lecteur suit l’itinéraire d’un Rimbaud de la fin du XXe siècle – dans une Amérique déstabilisée, coupée de ses origines et à la victoire en berne.
19 septembre, 9782878585858
L’Harmattan – Une souriante fleur de lumière de Jérôme Fleury
Inculte – Autopsie des ombres de Xavier Boissel
Intervalles –
Le monde selon Cheng de Stéphane Reynaud
Les tribulations de Cheng, un Chinois ficeleur d’asperges, à travers un monde où tout est devenu low cost.
23/08, 14€
Les heures pâles de Gabriel Robinson
Pendant presque 20 ans, un flic exemplaire mène une double vie avec une autre femme et un autre enfant, à quelques kilomètres de chez lui. Quand le scandale éclate, son fils, journaliste, mène l’enquête.
Sotchi inventaire de Jean-Claude Taki
Kero
Ta gueule, on tourne de Jade Rose Parker
Michel Mouton, un rédacteur en assurance au chômage qui rêve de devenir réalisateur engage Karen, une actrice ratée qui ne décroche que des rôles douteux et François, un homme d’affaires véreux, pour enlever sept des plus grands acteurs français afin de tourner un film et de prouver son talent.
Robert Laffont
Absolution, Patrick Flanery
En Afrique du Sud, de nos jours, Clare Wade, une icône du microcosme littéraire de Cape Town, rencontre Sam, un jeune universitaire chargé d’écrire sa biographie. Tandis qu’elle-même enquête sur la disparition de sa fille Laura, responsable présumée d’attentats à la bombe en 1989, Sam découvre des liens entre la célèbre auteure et l’ancien régime d’apartheid. Mais l’universitaire est lui aussi loin d’avoir tout dit sur sa véritable identité. Entre ambivalence et faux-semblants, ils vont devoir faire tomber les masques pour élucider les drames de leurs existences passées.
La Martinière
Clichy de Vincent Jolit
En 1929 Aimée, secrétaire au dispensaire où exerce le Docteur Louis, est chargée par ce dernier de dactylographier le manuscrit de«Voyage au bout de la nuit». Ce roman montre au-delà de la vie d’une femme dans l’entre-deux-guerres, la gestation puis la vie de l’oeuvre jusqu’aux résultats du Goncourt de 1932, et se penche sur le processus de création d’une intrigue.
Pour Invalides, changer à Opéra de Stéphane Ronchewski
Un contrôleur de la RATP encore en formation qui se réjouit d’avoir des collègues et même un chef d’équipe. Un drôle de type qui a envie de manger des huîtres dès 8 heures du matin et pour qui aucun couloir de métro ne ressemble à un autre. Gras et heureux, nous dit-il aux premières lignes du roman. La bouffe et la baise comme leitmotive. Rêver à tout ce qui pourrait le remplir enfin. Il y a aussi la peinture, le cinéma, la littérature russe. Les choses se compliquent. Qu’est-il donc venu faire là ? Quelle place cherche-t-il à y valider ? Intermittent du spectacle gagnant sa vie confortablement, c’est Pôle emploi qui lui a suggéré cette formation. Il a saisi cette occasion d’”oeuvrer six pieds sous terre dans un costume vert (ce qui est un comble pour un comédien) tout en divisant ses revenus par quatre”. “Je m’offrais le luxe inouï de changer de vie. Je changeais absolument de conversation, d’esthétique, de femmes, de costume, de peau. Je m’aérais la tête beaucoup plus sûrement que si j’avais été dans les Alpes. Je changeais de caste, je quittais le monde”. Pour Invalides, changer à Opéra est un premier roman plein de sincérité, de générosité et d’humour. La voix de son narrateur allie fantaisie et gravité pour nous dire l’intersection des mondes et la difficulté à trouver sa place.
LC éditions du nouveau livre
Des enfants de Laurent Audret
Des enfants est un texte qui perturbe, ce genre de texte qu’on lit une fois, que l’on repose, que l’on n’oublie pas. Et puis, il y a cette envie irrésistible de le reprendre, alors, on le reprend, on le relit, on avale chaque page, chaque mot est pesé, ressenti, chaque évocation devient image, on voit, on sent, on vit. Et on a peur. Parce qu’il est hors du commun.
Laurent Audret nous livre une poésie noire effroyablement enivrante.Une expérience littéraire comme il en existe peu. Un conte barbare.
Extrait : C’est longtemps qu’on a pris cette habitude qui est à peu près la même chose que d’acheter du poisson frais au marché. On renifle, on soupèse, on compare, on ne repart jamais déçu. A la fin, on les jette au coin d’une rue sans un regard ni rien. On crache l’arête avant de poursuivre notre chemin.
On n’est pas long à rentrer dans leur vie. C’est rien de compliqué, frapper à une porte et repartir avec un enfant sous le bras. Ça nous prend dès le réveil, ces envies pareilles à celles des bêtes. Plus tard, on les entend partager leurs impressions, par exemple que derrière cette violence il y a toujours une manière de douceur. On trouve bien qu’ils exagèrent. Quelquefois même on rougit.
Aux premiers jours de chaleur on quitte la vallée pour la montagne. La chasse aux enfants bat son plein. Les plus beaux d’entre eux s’accumulent au fond de nos filets. Tout le monde est heureux y compris les parents auxquels il est égal de savoir si leurs enfants seront jamais rendus à la vie quotidienne. Le plus difficile reste encore de faire son choix. Après, il n’y a qu’à tendre la main.
Liana Levi
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani
Autour du feu, les hommes du clan ont le regard sombre en ce printemps 1940. Un décret interdit la libre circulation des nomades et les roulottes sont à l’arrêt. En temps de guerre, les Manouches sont considérés comme dangereux. D’ailleurs, la Kommandantur d’Angoulême va bientôt exiger que tous ceux de Charente soient rassemblés dans le camp des Alliers. Alba y entre avec les siens dans l’insouciance de l’enfance. À quatorze ans, elle est loin d’imaginer qu’elle passera là six longues années, rythmées par l’appel du matin, la soupe bleue à force d’être claire, le retour des hommes après leur journée de travail… C’est dans ce temps suspendu, loin des forêts et des chevaux, qu’elle deviendra femme au milieu de la folie des hommes.
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, dit le proverbe : on n’entre pas impunément chez les Tsiganes, ni dans leur présent ni dans leur mémoire… Mais c’est d’un pas léger que Paola Pigani y pénètre. Et d’une voix libre et juste, elle fait revivre leur parole, leur douleur et leur fierté.
Libella-Maren Sell
Partition silencieuse d’Ea Sola
« – J’ai pensé à vous. Dans la forêt, parmi l’odeur des terres. J’ai pensé aux montagnes, aux arbres, à l’herbe. J’ai pensé que votre fils nous avait donné à voir le paysage. Le paysage me manquait, la forêt aussi. Vous et votre fils, aussi. J’ai regardé la pluie tomber, et j’ai cherché le passé. Je vous parlais. Et je parlais à votre fils. Je parlais à la montagne, et aux arbres, et à l’herbe. Je dois demander à votre fils : “Pourquoi ? […] Nous laisser avec le paysage, pourquoi ? Nous laisser dans la nature, sous la pluie et sous le soleil, pourquoi ? Tout donner pour la libération du pays.” Maintenant, que lui reste-t-il ?
Les boules de prières ne roulent plus sous ses doigts, la lumière passe à travers le tulle de fer, elle dit :
– Oublie, c’était la guerre. » Ea Sola
Une atmosphère mystérieuse imprègne ce récit qui retrace le destin d’une famille respectée de Saigon, déchirée par une guerre fratricide. Avec un fulgurant et tendre amour l’auteur fait vivre chaque personnage et les terres du Vietnam, meurtries par la guerre.
Le Manuscrit – La vie éclatée d’Erwann Landerneau de Virginie Vétil
Michel de Maule – Contre-destin de Flora Steine
La Vénitienne de Bonaparte de Gabriel Milési
En 1795, à Venise, Isabella Teotochi fait la connaissance de Dominique Vivant-Denon, un Français qui va changer le cours de sa vie. Le futur créateur du Louvre anime une société secrète qui promeut les idéaux révolutionnaires et la jeune Italienne, courtisée par les poètes et les aristocrates, entre au service de Napoléon.
Mercure de France
Après l’amour d’Agnès Vannouvong
“Héloïse m’appelle « ma belle surprise ». Elle a ses petits trucs, les balades à moto, un parfum addictif, des pièges à filles. Les cloches de l’église Saint-Eustache ponctuent toutes les heures nos étreintes. J’aime caresser la peau, son dos, ses bras durs, le sexe doux sous la langue, les soupirs, les sourires entre les baisers, les rires. Je l’adore et honore son sexe. Un souffle, une parole, un geste provoquent le rapprochement des corps. J’aime notre intimité. Je veux essayer toutes les positions, tous les rythmes. Après les orgasmes, elle se serre très fort contre moi, je suis perdue. M’abandonner serait une aventure, alors je glisse, indéterminée, ouverte à tous les possibles.”
Lorsque la narratrice se sépare de sa compagne Paola avec qui elle vivait depuis dix ans, sa vie bascule. Collectionnant les amantes, elle part à la recherche effrénée du plaisir et de la jouissance : de Paris à New York, de Rome à Berlin. Pourtant après l’amour, le manque est inéluctable. Dans cette ronde de la séduction, toutes ces Edwige, Garance, Éva, Delphine et autres conquêtes furtives prolongent l’absence de Paola… La rencontre avec Héloïse amorcerait-elle un tournant ?
Mêlant brillamment romantisme et crudité, douceur et violence, Après l’amour est un roman sensuel et sexuel qui explore la fulgurance du désir féminin. 16,50€
Michalon – La vie de Morgan de Laurent Ségalat
Un article de Libération
La traîtresse de Dominique Zachary
Stéphane Million – Ragondin /La rue des silences d’Olivier Darrioumerle
Murmure – Les forteresses de l’oubli de Serge Moncomble
Moncomble, sans pathos, décrit la perte et la perdition de celui qui, enfant d’orphelin, porte en lui l’ignorance de sa propre ascendance. Cet apatride d’une terre identifiée, partage avec Genet ces souvenirs communs forgés par les nourrices du Morvan, institution salvatrice et terrible à la fois. C’est un voyage vers l’altérité, vers la main tendue désirée et jamais reçue.
La Musardine
Pornstar d’Anthony Sitruk
Alan, une ancienne star du porno des années 80, exploite comme il peut son restant de réputation dans les milieux glauques du X amateur et du libertinage. Jusqu’au jour où une rencontre et une proposition de rôle dans un film traditionnel vont bouleverser sa vie… Un roman plein d’humour, d’humanité et bien sûr de sexe bien moite, assorti d’un panorama passionné de l’histoire du X depuis Brigitte Lahaie.
Nouvelles éditions François Bourin – Bovary21 de GeorgesLewi
NiL
Parce que tu me plais, Fabien Prade
Théo n’est pas du genre à se faire du souci dans la vie. Il a une vingtaine d’années, sillonne Paris sur son scooter, ne fait presque rien, et ne souhaite qu’une chose : que cela dure. Et voilà qu’un jour, alors qu’il s’empoigne avec une clocharde qui lui demande de l’argent, une jeune fille le reprend sur son comportement. Théo n’en revient pas : d’une part de sa beauté, d’autre part de son culot. Riche, bien élevée, pleine de principes, Diane vient de débouler dans sa vie.
Le plus beau de tous les pays, Grace McCleen
Judith et son père appartiennent à une communauté, les Frères, qui vit sous l’autorité de la sainte Bible et se prépare à l’Apocalypse imminente. Souffre-douleur de ses camarades de classe, Judith se réfugie dans sa chambre pour y confectionner un monde miniature qu’elle nomme « Le plus beau de tous les pays ». Un soir, elle fait neiger sur ce petit monde et, le lendemain, découvre par-delà sa fenêtre que la ville est devenue blanche. Un miracle. Et si le Tout-Puissant avait décidé de faire d’elle son instrument ? À travers le regard d’une enfant, Grace McCleen s’interroge sur le bien et le mal, la foi et le doute.
Ed. Héloïse d’Ormesson
Arizona Tom de Norman Ginzberg
‘‘À la fin de sa vie, Ocean Miller revient sur son itinéraire improbable de shérif : il raconte d’abord comment, lui, Juif d’Europe centrale, né sur un paquebot qui ralliait l’Amérique, a atterri dans une bourgade perdue d’Arizona”.
Puis il se souvient de l’affaire la plus marquante de sa carrière, celle de Tom, sourd-muet de douze ans à peine, qui débarqua à Brewsterville en traînant un cadavre dépecé sur ses talons. Pour le maire et ses acolytes, le garçon était assurément coupable du meurtre. Mais pour Miller, sur le déclin et porté sur le bourbon, l’innocence de ce petit bonhomme ne faisait aucun doute.
Pour sauver Tom de la potence, et prouver qu’il a encore un rôle à jouer, Miller se lance dans une enquête haletante pour débusquer le tueur. La rumeur d’un coffre rempli d’or enterré en plein désert le mènera de pièges sanglants en aventures poussiéreuses jusqu’à découvrir l’identité des véritables coupables. Norman Ginzberg signe un western décalé, où l’on croise des personnages tendres et pittoresques. Plongée dans l’univers du Grand Ouest en pleine conquête, avec son lot d’affairistes et de putains au grand coeur, Arizona Tom offre un savoureux récit d’aventures. Les tribulations de ce shérif marginal, du shtetl au saloon, remettent le genre au goût du jour. Un premier roman très prometteur.
l’avis et interview de 20 minutes
Le passage
Une femme dangereuse de Jérôme Prieur
Tuer quelqu’un, c’est moins simple qu’on ne croit. Surtout quand cela ne vous est jamais arrivé. Et puis tuer une femme, je ne me serais pas douté que c’était plus difficile à faire qu’à imaginer. Avant de me débarrasser d’elle, il fallait déjà que je la retrouve. Elle avait disparu, elle s’appelait Madeleine. J’avais trois jours devant moi, trois jours et trois nuits pour remonter le temps. Je marcherais sur ses pas, je guetterais son ombre.
Je n’aurais qu’à suivre les traces qu’elle avait dû semer. Ne passons-nous pas chacun nos vies à en faire autant ? J’étais prêt à voir ce que ses yeux avaient vu, à sentir son souffle, à toucher son empreinte. Je fouillerais sa vie, je remuerais ses souvenirs, j’aimerais ses amies. Elles me mèneraient jusqu’à elle, j’en étais sûr. J’étais prêt à courir le risque que mon passé m’explose au visage.
Le passeur – Le clown et la geisha d’Alexandre Naos
Perrin – Corpus equi de Diane Ducret
” Il est un lieu précis de l’existence où l’ombre et le corps se rejoignent. Ce moment-là il faut le saisir, marcher face au soleil, mettre le pied à l’étrier qui s’offre à vous, triompher de la gravité, galoper sans soucis de gloire ou de fortune, à l’ère mécanique ne pas aller bien vite peut-être, mais libre. ” Il est des rencontres dont la chaleur suffit à emplir toute une vie et dont le deuil vous laisse estropié à jamais. On peut vous dire à quinze ans que vous ne remarcherez jamais plus, et se retrouver pourtant à trente debout sur un cheval au galop, dont le corps sacré et vibrant vous guérit de ces années de désespoir. Telle est la vertu de l’alliance millénaire entre l’homme et sa plus noble conquête, où brillèrent Bellérophon et Pégase, Alexandre et Bucéphale, comme d’autres couples mythiques évoqués ici en miroir d’une destinée d’aujourd’hui. Le cheval y est la métaphore du retour à l’enfance, de la douleur éprouvée et surmontée, du refus de la fatalité.Diane Ducret s’est fait connaître avec l’immense succès de Femmes de dictateur best-seller traduit dans plus de 20 pays. Mais savait-on qu’elle avait été l’un des espoirs français de la compétition équestre ? Avec ce livre plus personnel, elle révèle l’étendue et la variété de son talent.
Pierre Guillaume de Roux– Le livre des sources de Gérard Pfister
Rivages – Les voyages de Daniel Ascher de Déborah Lévy-Bertherat
Une année particulière commence pour Hélène, quand elle s’installe à Paris pour étudier l’archéologie. Elle est logée par son grand-oncle Daniel, un vieux globe-trotter excentrique qu’elle n’apprécie guère. Il est l’auteur, sous le pseudonyme de H.R. Sanders, de La Marque noire, une série de romans d’aventures qu’elle n’a même pas lus. Son ami Guillaume, fanatique de cette série, l’initie à sa passion. Mais pour Hélène le jeu des lectures ouvre un gouffre vertigineux. Elle découvre en Daniel un homme blessé, écartelé entre deux identités et captif d’un amour impossible. Elle exhume de lourds secrets de famille remontant aux heures sombres de l’Occupation. Pendant ce temps, les lecteurs de H.R. Sanders attendent le vingt-quatrième volume de la série, dont les rumeurs prétendent qu’il sera le dernier. En explorant avec finesse les blessures d’une mémoire tentée par le vertige de l’imaginaire, Déborah Lévy-Bertherat rend ici hommage aux sortilèges ambigus de la fiction.
Roguet – Coupable hérédité. 1, Les fantômes du passé de Laurence Lallement
Le jour de ses 25 ans, Victoire de Saint Clair est convoquée à la lecture d’un testament dont nul ne connaissait l’existence… Ce testament, qui la replonge dans son enfance, entraîne la révélation de sombres et douloureux secrets de famille. Parviendra-t-elle à affronter les fantômes du passé sans modifier irrémédiablement son avenir ?
Serge Safran – Uniques de Dominique Paravel
Jour de l’Épiphanie, rue Pareille, à Lyon. La vieille Elisa, émigrée italienne, erre entre les rayons du supermarché, Élisée épie sa voisine depuis la fenêtre, Angèle cherche à vendre des forfaits téléphoniques, Violette souffre d’exclusion à l’école, tandis que Jean-Albert procède à des licenciements. Vies fragmentées, parallèles, que rassemble dans son regard d’artiste Susanna, originaire elle aussi de cette rue Pareille qui fait songer à la rue Vilin de Georges Perec.
Dans ce premier roman subtil et audacieux, Dominique Paravel met à nu les mécanismes sociaux : discours creux pour justifier les licenciements, robotisation des standardistes, inepties proférées sur l’art contemporain… Uniques se fait satire sociale et révèle la solitude d’êtres brisés par le monde d’aujourd’hui. Une pointe d’humour, quelques échappées oniriques et une sourde révolte apportent aux habitants de la rue Pareille un peu d’espoir, une humanité certaine et peut-être un autre destin.
« Cette image de la rue Pareille c’est moi qui l’ai réalisée. L’artiste, c’est moi. Les visiteurs s’en vont, remplacés par d’autres, un mouvement incessant qui se répète selon le même rituel. Curiosité, attente, déception, regards en biais, haussements d’épaule. Je continue d’attendre un regard, un seul regard qui justifie mon travail. Pendant deux semaines j’ai quitté la vie collective, je suis sortie dans le froid glacial quand tout dormait, j’ai travaillé seule, craignant au plus noir de la nuit devoir se lever de ses cartons, tel un mort-vivant, leSDF qui gîte devant le supermarché. Chaque nuit j’ai filmé et chaque jour, dans l’atelier mis à ma disposition, j’ai fusionné numériquement les images, puis je les ai traitées de manière à convertir la nuit en jour, tout cela dans l’espoir absolument vain de donner à voir l’invisible. » Uniques, p. 11
Liste établie à partir des dossier de presse des éditeurs, de leurs sites internet, d’on vous lit tout, de la bibliographie de Livres Hebdo et du site de la librairie Decitre.