* Place de Chine de Roland Hélié *
Peut-on contrer l’oubli avec un livre ? Peut-on se raconter sans «recomposer », sans céder à l’anecdote, à l’apitoiement ou l’auto satisfaction ? Avec Place de Chine, Roland Hélié propose un récit autobiographique unique qui prend la forme d’une lutte contre l’oubli, le bras armé du temps qui passe.
Place de Chine débute comme un négatif, au sens photographique du terme, du Je me souviens de Georges Pérec : « J’ai oublié ».
Une litanie qui en dit plus que bien des souvenirs, bien des journaux intimes. Ou comment se raconter « en creux » ; par le manque,
par ce qui échappe à la mémoire, par ce qui résiste à l’écriture. Le texte alterne les registres de langage comme autant d’audaces et
passe de la généalogie ironique à la langue administrative de l’état civil, en trouvant, à chaque étape, le juste équilibre entre récit et fragments de vie.
Car la langue de Roland Hélié est à part. À l’autofiction et l’autobiographie, il oppose une exigence poétique : celle de l’exactitude, celle du mot juste. Pour écrire, il supprime, il élague, s’inspirant ainsi de la mécanique même de l’oubli. Son approche évoque la rigueur poétique de Francis Ponge (Roland Hélié est d’ailleurs originaire de Montpellier, comme lui), la force d’attraction de Beckett ou encore l’inventivité formelle de Georges Perec. Un texte sur la mémoire et la perte de mémoire ; la redécouverte d’un écrivain et d’une prose d’une grande force, refusant le compromis et l’effet pour viser au plus juste et au plus intime.
Place de Chine est le premier titre d’une nouvelle collection de Rue Fromentin : la contre-allée. Elle regroupe des textes qui mettent en avant l’exigence littéraire et l’expérimentation formelle.
L’auteur :
Roland Hélié est né en 1958 à Montpellier. Il n’a pas écrit d’autres livres depuis Place de Chine (1991). Il s’est ensuite consacré aux musiques du monde (il vit, dans un village de la Drôme, entouré de sa collection de 10 000 enregistrements) et à la cinéphilie.
Ils l’ont lu :
Liliba :
” Étrange petit livre que celui-ci !
Voici pèle-mêle des souvenirs auto-biographiques de l’auteur, jetés sur le papier pour se défendre contre l’oubli et le temps qui passe.”
“C’est frais et amusant, mais à mon goût un peu vain”
32 Octobre :
à venir
Lu aussi par :
Asphodèle : extrait
“Cinquante-cinq pages surprenantes, mais un peu « éclatées », sans queue ni tête, il manque la locomotive à ces mots jetés en vrac. Je pense que la forme est voulue car le fond, concis, fouailleur est dit sans excès d’encre. Une belle plume, ironique et poétique.”
Merci aux éditions Rue Fromentin pour ce partenariat
Vous aussi vous l’avez lu ? N’hésitez pas à donner votre avis en commentaire, et vos liens!
Oh je l’ai lu aussi et bien que charmée par l’écriture, j’étais restée perplexe ! Je vais chercher mon lien si tu veux ! :)
Voilà, je te laisse mon lien, merci.
http://leslecturesdasphodele.wordpress.com/2011/09/17/place-de-chine-de-roland-helie
Merci je l’ajoute!
Il traîne sur un petit coin de table, je l’ouvre de temps en temps, c’est un peu déconcertant et très intéressant. Punaise, je ne saurais jamais en parler aussi bien que toi !
Ce sont les autres qui en parlent pour moi dans cet article ;)
waouh, on aurait presque nevie de se lancer mais en ce moment, je suis dans les lectures “faciles”, fluides..;pas très envie “d’expérimenter…”, j’y reviendrai, je note ton billet…