Daddy est mort… retour à Sarcelles d’Insa Sané

 

 

Daddy est mort… retour à Sarcelles

d’Insa Sané

 

Roman adolescent

 

Editions Sarbacane (Roman), 2010

978-2-84865-422-, 15€

 

Daddy est mort… est le 4ème volet de la “Comédie Urbaine” d’Insa Sané.

 

Mots Clés : Paris, Banlieue, Violence, Famille, Slam

 

Présentation de l’éditeur :

“1995, Sarcelles.
Tandis que Djiraël s’envole pour Dakar, son pote Daddy a du pain sur le bitume : à 20 ans, il va être père. Alors faut qu’il
assure, et pour ça il a un plan… et un mystère à percer : l’identité de son géniteur. Un mystère qui va lui coûter la vie. Sa mort provoque une impitoyable guerre de quartiers entre Parisiens
et banlieusards, où Djiraêl, à peine rentré de Dakar, est entraîné, avec toute sa bande de potes.

Dans le clash se croisent histoires d’amour et serments d’amitié, cris de rage et larmes de joie… Tout ce qui nous tient
vivants quand le quotidien nous fait la gueule.”

 

Mon avis :

Daddy est mort… retour à Sarcelles est le 4ème tome d’une série et bien qu’il puisse se lire indépendamment il existe
de nombreux liens avec les trois autres romans, qui sont mis en avant. Peut-être est-il donc préférable de commencer par Sarcelles-Dakar. Tant pis, jai commencé directement par Daddy est
mort… retour à Sarcelles et ce qui m’a tout de suite sauter aux yeux, c’est l’écriture. J’avais présenté il y a quelques temps les éditions Sarbacane, ainsi qu’un autre roman de cette
collection. L’écriture est vraiment le mot d’ordre de cette collection, avec des écritures variées, différentes de ce qu’on a l’habitude de trouver dans des romans pour adolescents. La démarche
est intéressante, et l’écriture de ce roman aussi. Insa Sané est slameur et son écriture est clairement emprunte de sa musique. Trop peut être, car bien que j’aime le slam j’ai eu un peu de mal à
entrer dans l’histoire. Ensuite ce qui m’a dérangé c’est le vocabulaire. Ah c’est sûr ça fait jeune, ça fait branché, ça fait banlieue… sauf que bon, je n’ai pas tout compris, et ça c’est assez
rageant. Peut être suis-je trop vieille, ou bien est-ce parce que j’habite la campagne, mais des jeunes j’en côtoie tous les jours, je les entends parler entre eux et je les comprends sans
problème…

C’est dommage, vraiment, parce que passer ces petits problèmes, j’ai apprécié cette histoire. Ce roman est plein de vie, de
violence aussi, beaucoup, mais l’amour n’est jamais loin, et l’ensemble des personnages sont très intéressants. Des personnalités complexes, bien décrites, certains charismatiques, d’autres
moins, mais tous nous entraîne dans un tourbillon d’évènements dont on ne ressort pas indemne.

De beaux moments, une lecture qui laisse des traces, voilà qui font de ce roman pour adolescent intéressant, mais l’écriture ne
m’a pas permis d’adhérer complètement, bien qu’elle soit tout à fait maîtrisée.

 

 

Extraits :

quelques passages représentatifs de ce que je n’ai pas aimé :

“Pris sur le vif, youba eut un instant d’hésitation assez long pour que son complice risque de
piger qu’il y avait anguille sous roche… alors pour le prendre de vitesse, il se mit en devoir de réagir. Chassez le naturel du ghetto-boy, il revient avec son scaphanfre de gosse des rues sans
peur et sans reproche; notre amoureux malheureux redressa le menton :

-QUOI, je fous quoi? J’ai pas le droit de faire ma vie, enfoirée ? Et puis, je t’ai déjà dit
de pas m’appeler “négro” ! Putain espèce d’Antillais, t’as le cerveau flingué ou quoi ?! Trois cent ans d’esclavage, et tu causes comme si t’avais des chaînes aux pieds!

– Ouais… au moins, moi, j’fais pas genre j’suis libre sans maître. Hein négro
?

– Tu racontes que de la merde, mon pote.”

 

“-Tout à l’heure, j’étais avec à Farid à la Goutte-d’Or, au gred de Foued. V’là pas qu’y a un
enculé qu’essaye de me griller la politesse ! Alors moi, poliment, j’le tire par le col et j’lui dis de faire queue avant que je lui défonce sa race, t’as vu ? Putain, tu d’vinerais
jamais…”

 

“C’était fini. Fini. Daddy ne souffrirait plus. Fini. Il avait assez souffert… Tu sais quoi,
mon soce ? Au cas où t’aurais pas compris, à l’heure où tu me lis, Daddy est mort.”

 

On s’est juste embrassés d’Isabelle Pandazopoulos

onsestjusteembrasses.gif

 Roman (ado)

On s’est juste embrassés

Isabelle Pandazopoulos

Gallimard, Scripto
18/06/2009
157 p., 
8,00 €
978-2-07-062283-2


Thèmes : Adolescence, Parents séparés, Dépression, Cité, Fugue, Quête d’identité.


Présentation de l’éditeur :
” -J’ai pas couché avec Walid, je l’ai juste embrassé…
Une fois, une seule fois ! C’est ça, la vérité ! Plus je criais, plus elle souriait. -Mais on s’en fout de la vérité, ça compte pas la vérité… Tu comprends pas ça ? Je l’ai  regardée un long moment et puis j’ai murmuré : -Non, je comprends pas… Je n’avais plus envie de crier, même plus envie de pleurer, je me sentais juste d’une tristesse à mourir. ” Un roman bouleversant. Un auteur à découvrir. Un concentré d’émotion à savourer d’une traite.

Résumé :

Aïcha est une adolescente sans histoire, elle vit seule avec sa mère suite au départ de son père, elle va au collège, passe beaucoup de temps avec sa meilleure amie Sabrina et son frère, qui habitent la cité. Pourtant peu à peu tout va tourner au drame dans sa vie. Le grand frère de Sabrina, qu’elle a juste embrassé va lancer une rumeur… une info même : ils ont couché ensemble… Le mot Pute est alors murmuré, écrit… et même Sabrina ne veut plus l’écouter… Dans le même temps sa mère sombre dans la dépression…

Avis :

On ne peut que plaindre Aïcha, la suivre avec plaisir et curiosité. Un petit bijou de littérature, tant par l’écriture, fluide et puissante, que par l’intrigue. Secrets de famille, Prince charmant, Lecture…

J’ai tout simplement adoré me laisser porter par cette histoire. Bon avec le recul je me dis que mon coeur de midinette n’est pas pour rien dans mon jugement… mais tant pis ! La situation est exagérée, pourtant on y croit facilement. Cette quête d’identité est poignante. Mon petit détail préféré : Aïcha manque les cours, et passe ses journées à la bibliothèque. Le soir elle n’hésite pas à emprunter des livres… Pourtant elle n’a pas de carte, mais c’est comme un accord tacite… puisqu’elle les rapporte toujours… L’amant de Duras est d’ailleurs mis sur un piédestale.

Koto est sans conteste mon personnage préféré… il n’est pas l’homme que j’aimerai avoir à mes cotés… mais l’homme que j’aimerais être…

Extraits :

“Sabrina, ma chère Sabrina

Je froissais les pages blanches avec la même rage que j’écartais les souvenirs, comment peux-tu croire, pourquoi crois tu ton frère, pourquoi tu ne m’as pas dit… ?

Est-ce que je t’ai trahie?

Les mots dansent devant mes yeux, je n’écris rien, comme si les mots risquaient de salir la page
blanche.”

Parfois quand il se mettait à pleuvoir je me réfugiais dans la bibliothèque, à Saint Blaise. La dame me connaissait, je venais depuis toujours, même si je n’avais jamais pris de carte. Ma mère

détestait me voir lire, alors j’évitais qu’elle le sache. C’était comme une maladie honteuse, comme le plaisir que l’on se donne à soi même, ou les larmes, je faisais ça en cachette.

Je lis comme ça, tout ce qui me tombe sous la main, je ne pourrais même pas dire comment les livres et moi on se rencontre. Le plus souvent c’est affaire de hasard. “

 

L’auteur :

Isabelle Pandazopoulos est née en 1968 d’un père grec et d’une mère allemande. Professeur de lettres, elle a toujours enseigné dans des zones dites difficiles.

Elle a écrit la libération des Nibelungen, traduit l’Odyssée, et travaille pour le cinéma et la télévision.

Beaucoup l’ont lu et apprécié :

Jeuness’a pagesClarabel, La boite à livresFrançoise B., Karine, Gawou, Bellesahi , Cathulu, Lael, Le jardin d’Hélène, Faelys

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :