Plein ciel – BD

Pleinchronique sociale
BD ado/adulte

Plein ciel

Pierre-Roland Saint-Dizier

Michaël Crosa (ill.)

Ankama (2023)

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Cité Plein Ciel. Émile Fernandez, veuf, 78 ans, s’est habillé, a arrosé ses plantes et donné des croquettes à son chat. Puis il a ouvert la fenêtre de son appartement, situé au 17ème étage… Et il a sauté. La police va mener l’enquête pour savoir s’il s’agit ou non d’un suicide. Les voisins sont abasourdis. Martine, sa voisine et son amie, n’en revient pas. Pourquoi Émile a-t-il fait ça ?

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Dès le début, nous, les spectateurs, savons qu’il s’agit bien d’un suicide. Il n’a laissé qu’une lettre, avec deux instructions. L’une concerne sa plante verte, l’autre son chat. Si nous savons ce qui s’est passé, on ne va par contre apprendre que petit à petit le “pourquoi” de ce geste. Geste qui a laissé les habitants de l’immeuble démunis, à commencer par Martine, qui était très proche d’Émile.

Démunis, mais solidaires. Ce drame, qu’ils ont du mal à comprendre et à accepter, va les rapprocher.

Une histoire simple et un peu nostalgique sur la vie d’un quartier HLM. On assiste au quotidien des gens au travers des “coupes” d’immeubles.

Si j’ai bien aimé cette histoire, je suis malgré tout restée sur ma faim. Avec ce début spectaculaire, on s’attend à une enquête, un questionnement… Non. Il n’y a que les commentaires du voisinage… J’ai, par contre, beaucoup aimé les illustrations, les couleurs, les cases sans contour.

A la fin de l’album, en quelques pages, l’auteur nous explique qu’il s’est inspiré du quartier de son enfance et même de ses voisins pour écrire cette histoire.

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Site de l’illustrateur

 Cette semaine, nous sommes chez Moka au milieu des livres…

Peur sur la cité – Roman jeunesse

peurQue se passe t-il à la Cité des Oiseaux ?
Roman à partir de 10 ans

PEUR SUR LA CITÉ

Naïri Nahapétian

ScriNeo (2022)

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Aziz vient d’arriver avec ses parents à la Cité des oiseaux. Avant il habitait en plein Paris, dans un tout petit logement d’où il voyait la tour Eiffel. Son père ayant perdu son emploi, ils ont été obligés de déménager. Leur nouvel appartement à l’avantage d’être bien plus grand.

Par contre, quand on change de collège en 5ème, ce n’est pas évident de se faire de nouveaux amis. Aussi Aziz est-il très content de rencontrer Vince et Rokia. Ensemble, ils vont monter un groupe et faire de la musique.

Tout irait donc pour le mieux, si une ombre étrange ne planait pas sur la Cité des Oiseaux… Une ombre qui attaque les gens et volent des choses. Les trois jeunes ados vont d’ailleurs être accusés d’un vol qu’ils n’ont bien sûr pas commis. Ils vont devoir mener l’enquête pour se disculper, auprès de leurs parents mais aussi de la police !

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Je n’avais jamais rien lu de cette autrice, mais j’ai bien aimé son écriture. C’est fluide, simple et il y a pas mal de dialogues, bref, c’est agréable et facile à lire. Pour un enfant de 10 ans qui n’est pas un très gros lecteur, les chapitres ne sont pas très longs. Je pense que ça peut même être lu plus tôt si l’enfant est un bon lecteur.

L’histoire est intéressante, entre cette enquête menée par les trois amis et la vie de la cité.

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Lire les premiers chapitres (site de l’éditeur)

Cette nouvelle collection “ScriNeo Enquête” ne comporte que deux romans pour le moment. Celui-ci et un autre que je vous présenterai bientôt (le 19/08) : Neuf ans après.

Nick’s Blues

Aujourd’hui et demain, deux romans autour de l’adolescence, avec deux jeunes héros qui vont mal… Un garçon, une fille. Un anglais, une italienne. Deux orphelins. Des thèmes universels. Deux romans qui se font écho.

nicksbluesNick’s Blues

de John Harvey

traduit de l’anglais par Benjamin Guérif

Syros, 2005, 2015 (reéd.)
9782748503619, 14,50€

Nick vit avec sa mère dans un des quartiers Nord de Londres. Son père s’est suicidé, il y a déjà quelques années. Nick a du mal à lui pardonner, et en même temps, avec l’adolescence, il cherche ce lien. C’est dans les chansons de son père qu’il va puiser, peu à peu, sa force. Tenter de sortir de ce blues qui l’accapare, qui lui tombe dessus. D’autant plus que la police le garde à l’oeil, car il était au mauvais endroit au mauvais moment, mais n’a pas voulu dénoncer ceux de sa cité.

L’histoire de Nick est sombre, et seule la musique va alléger sa peine. Sur les trace de son père il va découvrir un peu plus sa propre histoire, mais il va surtout grandir, apprendre à choisir lui-même, à s’affirmer.

Les thèmes traités dans Nick’s Blues sont nombreux, entremêlés, voir totalement noués. On sombre, à travers les mots de John Harvey, nous aussi dans un spleen obscure. Certaines histoires, certains personnages marquent, touchent, et puis d’autres pas vraiment. Nick’s Blues, dans tous les cas, est un récit difficile. Des thèmes durs, des mots durs, un spleen général qui n’incite pas vraiment à la lecture… et pourtant on veut savoir ce que va devenir Nick, comment il va se sortir de cette mauvaise passe, s’il fera les bons choix.

Avec Nick’s Blues, difficile de livrer un avis. J’ai failli abandonner la lecture, je l’ai continué pourtant et certains passages sont vraiment magnifiques. L’exemple typique du livre dont je ne sais pas parler, et je ne sais même pas à qui le conseiller….

+ John Harvey est plus connu pour ses romans policiers, pour adultes.

+ Challenge YA#5
Challenge Petit Bac Prénom

Sami, Goliath, Oscar, Ousmane et les autres de Claire Clément

Roman pour jeunes adolescents, dès 9 ans

Sami, Goliath, Oscar, Ousmane et les autres

de Claire Clément

Bayard jeunesse, avril 2013
Estampilles, 258 pages
9782747045032

 

Sami est un jeune garçon de banlieue, abîmé par la vie. Suite au départ de son père son quotidien a volé en éclat. Seul Goliath, son lapin, arrive à le consoler. Alors quand celui ci disparaît, c’est la fin du monde pour Sami…

Plus que l’histoire de Sami et de son lapin c’est celle de toute une cité que nous allons suivre avec une belle galerie de personnages. Sami, Goliath, Oscar, Ousmane et les autres est un roman résolument moderne qui permet de découvrir plusieurs familles et leur problèmes. Sami, sa soeur Jeanne et leur mère, dépressive. Anaya et Oscar, sans papiers. Ousmane et son passé. Sothy et son grand frère. Tous sont un morceau du puzzle qui compose cette histoire, à la fois simple et tellement compliquée.

Les thèmes abordés sont durs, poignants même, pourtant une certaine légèreté se dégage de ce roman. Le ton de l’auteur, avec son jeune narrateur, permet de voir tout cela avec un regard d’enfant. La solidarité, maitre mot de ce roman, qui va permettre à tous d’avancer est très bien mise en scène et offre un beau message d’espoir et d’amour. Enfin le personnage de Goliath, le lapin, ainsi que l’intrigue de sa disparition permettent d’apporter une vraie touche enfantine dans tout ces problèmes d’adultes qui rejaillissent pourtant dans le quotidien des enfants.

Dans La petite Caillotte, précédent roman de Claire Clément dans la collection Estampille l’intrigue se situait en pleine nature, elle fait ici le choix complètement opposé avec la cité. Une fois encore pourtant un animal occupe une place presque centrale  dans le récit, et la reconstruction d’une famille est au cœur de l’histoire. Ses jeunes héros ne sont pas épargnés par la vie, ce qui rend ses romans terriblement vivants !

Un beau roman plein d’amitié, de solidarité et d’espoir.

+ Le site de Claire Clément, l’auteur

+ Les avis d’Argali et Véronique

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