Alice Guy – pionnière du cinéma

GuyRoman graphique
Ado/Adulte

ALICE GUY

Catel & Bocquet

Casterman (2021)

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Lecture commune avec Blandine et Natiora

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Alice Guy vient au monde à Saint-Mandé le 1er juillet 1873. A 17 ans, elle apprend le métier de sténo-dactylographe. En 1894, elle est embauché par un Mr Gaumont, fondé de pouvoir de la maison Richard, un photographe. Secrétaire au départ, elle va vite devenir responsable des services administratifs. Le comptoir de la photographie, devenu la société Gaumont, va se spécialiser dans l’image animée, l’ancêtre du cinéma. Alice Guy se passionne pour ces images animées et va devenir la première réalisatrice de l’histoire du cinéma avec une fiction “la fée aux choux” réalisée en 1896. En 1910, aux États-Unis, elle sera également la première femme à monter sa propre société de production de films, la Solax. Pionnière du 7ème art, à la fois scénariste, réalisatrice et productrice, comment a-t-elle pu être oubliée si facilement ?

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Comme pour Kiki de Montparnasse (voir plus bas) cette biographie de près de 400 pages se lit très facilement. La bd en elle-même fait 322 pages, suivi d’une chronologie de 14 pages sur la vie d’Alice Guy et sur les principaux évènements liés à l’invention du cinéma. 50 pages sont consacrées aux notices biographiques présentant les personnes les plus importantes dans l’histoire de cette femme. Et ce pavé très complet se termine avec une liste de 3 pages de références filmographiques et bibliographiques.

Et non seulement c’est très complet, mais c’est captivant ! J’avoue qu’en ce qui concerne les biographies dessinées de Catel & Bocquet, j’ai du mal à être objective… Mais c’est parce que je n’ai jamais été déçue. Que vous soyez ou non fan de cinéma, la vie de cette jeune femme décidée et passionnée se lit avec intérêt et grand plaisir.

Guy

Alice Guy en 1896 – Image Wikipédia

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Des mêmes auteurs, nous vous avons déjà présenté les magnifiques “Joséphine Baker” et “Kiki de Montparnasse

Le site de l’illustratrice Catel où vous pourrez voir d’autres illustrations.

Et son blog.

Celui de José-Louis Bocquet (pas mis à jour depuis juin 2015 ?)

Chez l’éditeur, Casterman, vous pourrez feuilleter les premières pages.

Kiki

Cette semaine, nous sommes dans la bibliothèque de Noukette

à mains nues – Suzanne Noël

mainsElle redonnait un visage aux gueules cassées
BD Ado/Adulte

à mains nues

Leïla Slimani & Clément Oubrerie

Les Arènes BD (2020)

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T1 (1900-1921)

Le T2 est sorti le 30 septembre

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Suzanne Noël, comme toutes les filles de bonne famille de cette époque, se marie. Au départ, elle se satisfait de cette vie parisienne avec tout le confort moderne, les expositions, les sorties au théâtre avec son mari. Mais très vite, elle s’ennuie. Cette vie de femme au foyer ne lui suffit pas. Épaulée par son mari et par sa mère, elle reprend des études et passe son baccalauréat. Puis elle décide de continuer et de faire médecine. Mais ce qui l’intéresse plus que tout, c’est la chirurgie réparatrice. Elle deviendra la première femme chirurgien esthétique et avec la fin de la première guerre mondiale et son lot de “gueules cassées”, elle aura beaucoup de travail.

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Grâce à ses études, à son amour pour l’art et des mains précises, Suzanne Noël redonnera visage humain aux soldats durement touchés au visage. Elle estime que les demandes en chirurgie esthétique ne sont pas qu’une “coquetterie” ou une “frivolité” mais bel et bien un besoin. Et pas seulement pour les soldats que plus personne ne veut regarder !

Un beau portrait de femme, libre, intelligente et indépendante.

J’ai eu un peu de mal au premier abord avec les illustrations, que je trouvais un peu sombres. Mais je m’y suis vite habituée et j’ai été emportée par l’histoire.

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Ajout du 7 nov.2021 : Je viens de lire le tome 2 et comme Jérôme, je suis un peu déçue… Pour les mêmes raisons ! Les voyages s’enchaînent rapidement, et même la façon dont elle s’engage pour défendre les droits des femmes n’est pas très convaincante. Mais que cela ne vous empêche pas de lire le tome 1, qui lui est très intéressant et peut se suffire à lui-même.

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Une vidéo très intéressante qui parle de Suzanne Noël sur France Culture

Un article sur TV5Monde qui parle aussi du travail de Suzanne Noël

Les avis de Jérôme, Moka

Une bd jeunesse qui parle des gueules cassées : 14-18

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Cette semaine, nous sommes chez Noukette

Une BD qui participe aussi au challenge de Blandine sur la première guerre mondiale

Logo 1ere guerre 2021

Communardes ! BD d’aventure historique

communardesBD d’aventure historique

COMMUNARDES !

Lupano &

Jean / Mazel / Fourquemin

Vents d’Ouest

Glénat (2015/2016)

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Nous sommes en 1871, année de “La Commune de Paris“. Les parisiens se soulèvent contre leur gouvernement et celui-ci doit s’exiler à Versailles. Le conflit va durer deux mois dont une semaine de combats sanglants. Une jeune femme russe d’à peine 20 ans, Élisabeth Dmitrieff, est envoyée par Karl Marx à Paris pour l’informer sur le déroulement des conflits. Mais cette belle aristocrate ne va pas se contenter d’un rôle d’observatrice. Elle va monter l’Union des Femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés et s’engager dans la bataille. Ce que réclament les femmes ? Ni plus ni moins qu’avoir les mêmes droits que les hommes ! Mais Élisabeth va trop vite, elle fait peur même à ses meilleurs soutiens. (Tome 1)

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  1. L’aristocrate fantôme avec Jean comme illustrateur (2015)
  2. Les éléphants rouges illustré par Lucy Mazel (2015)
  3. Nous ne dirons rien de leurs femelles… Illustrations de Fourquemin (2016)

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Les couvertures dont le tour ressemble à une vieille affiche et que je trouve très belles, ont tout de suite attiré mon œil. J’ai d’ailleurs bien aimé le dessin des 3 tomes, même si j’ai parfois eu un peu de mal à reconnaître certains visages dans celui dessiné par Jean.

Lupano a signé le scénario des trois BD sorties à ce jour (série en cours ?) mais à chaque fois c’est un dessinateur différent qui se charge des illustrations. Les histoires m’ont non seulement beaucoup plu, mais elles m’ont donné envie d’en savoir plus sur cette période qu’à vrai dire je ne connais que de nom.

Les albums constituent chacun une histoire complète.

Il est cependant préférable de les lire dans l’ordre car on retrouve des personnages d’un tome à l’autre.

Chaque album propose une histoire de femmes, des communardes qui se sont battues à côté des hommes. Ces premières féministes revendiquaient l’égalité salariale (les femmes à cette époque étaient payées 50% de moins que les hommes et devaient avoir l’autorisation de leur mari pour travailler), le droit de vote, la reconnaissance de l’union libre et les mêmes droits pour les familles, le droit à l’éducation pour les filles

Bref, des choses qui ne sont pas tout à fait réglées encore aujourd’hui dans le monde !!

Pour en savoir plus sur la commune de Paris :

le site de Michèle Audin (avec une chronologie)

Celui de Raspou Team

Côté dessin, j’ai préféré les illustrations de Lucy Mazel ou celles de Fourquemin à celles de Jean.
Une belle série que je continuerai !

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De Wilfried Lupano, nous vous avons présenté : Le singe de Hartlepool (Sophie) (Nathalie), Ma révérence, Les vieux fourneaux, Un océan d’amour

De Lucy Mazel, le magnifique Edelweiss

Et de Xavier Fourquemin : Le train des orphelins, Miss Endicott

Edelweiss – BD inspirée de faits réels

edelweissEDELWEISS

Mayen & Mazel

Vents d’Ouest

Glénat (2017)

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Présentation de l’éditeur : Été 1947, Boulogne-Billancourt. Lors d’un bal typique de l’après-guerre, Edmond, jeune ouvrier chez Renault, rencontre Olympe, fille de politicien. Il ne se doute pas qu’elle va bouleverser sa vie. Passionnée d’alpinisme, la jeune femme n’a qu’un rêve : escalader le Mont-Blanc pour égaler la prouesse de son aïeule Henriette d’Angeville. Malgré son manque d’expérience, Edmond promet qu’il l’aidera à le réaliser. Seulement, le train-train quotidien et plusieurs drames vont petit à petit émousser leur détermination… Mais qu’importe, l’amour est plus fort que tout, dit-on. Et s’il est capable de déplacer des montagnes, il peut aussi aider à les gravir.

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J’ai beaucoup beaucoup aimé cet album ! Et pourtant ce n’était pas gagné, cette couverture verte et bleue ne m’attirait pas du tout…(j’aime les couleurs chaudes !!) Bref.

Il y a beaucoup de choses dans cet album. L’histoire d’un amour fort, très fort. Des histoires d’amitié, de famille et de boulot aussi. Des gens connus qui passent par là (Simone de Beauvoir ou encore un célèbre couturier). Mais on y parle également de féminisme avec le très beau personnage d’Olympe, femme libre, indépendante et tenace. Et puis, il y a l’amour de la Montagne !

Edmond et Olympe forment un couple attachant que l’on est triste de quitter une fois la dernière page refermée. Une bien belle histoire !

Quand aux illustrations, elles laissent voir toutes les émotions des personnages qui sont très expressifs. J’ai aimé aussi certaines touches de couleur par moments, le bonnet rouge d’Olympe, la chemise jaune d’Edmond…

En fait, j’ai tout aimé ! ♥

P.S : Même si vous n’êtes pas fan d’escalade, de montagne ou d’ Edelweiss, cet album pourrait bien vous plaire !

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Découvrez les premières pages sur le site de l’éditeur

Qui était en réalité Henriette d’Angeville (grand-mère d’Olympe dans l’histoire) ?

Encore une découverte faite grâce à la BD de la semaine ! Pour cette dernière avant l’été, nous sommes accueillis par Noukette.

Voir les avis enchantés de : Moka, Noukette, Jacques, Lasardine, Lecturissime, Les lectures de Caro, Les petites Madeleines