La liste – Siobhan Vivian

Roman pour adolescent(e)s

La liste

 Siobhan Vivian

traduit par Anne Delcourt

Nathan, avril 2013
9782092543375, 15,50€

Thèmes : amour, lycée, harcèlement, anorexie, adolescence, secret, amitié.

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Un lycée américain. Une liste. Celle des plus belles et moches filles de l’établissement. Une par niveau.

Huit narratrices pour découvrir le monde à part du lycée, avec ses reines… et ses bouffons! Sur chacune d’entre elle la liste aura un effet. Des histoires d’amour, d’amitié, de rivalité…

Bien qu’il soit intéressant de découvrir ses huit jeunes filles et ceux qui les entoure l’ensemble semble vraiment terriblement caricatural et on ne parvient pas à s’attacher vraiment à l’une d’entre elle.  Danielle et Sarah, deux “moches”, ont tout de même ma préférence mais je n’ai pas trouvé leurs histoires assez abouties.

Huit histoires qui s’entrecroisent mais qui aurait méritées plus de profondeur car les thèmes abordés sont réellement complexes, comme l’anorexie.

Un roman pour adolescent pas désagréable à lire mais trop léger et caricatural.

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

RDL BD#6 Les nombrils & Pico Love

Les Nombrils

1 Pour qui tu te prends ?

de Delaf et Dubuc

Dupuis, 46 pages

Une bande dessinée pour les ados qui est terriblement pour adolescents. Vraiment vraiment pour adolescents !

Si la bande dessinée est drôle et très proche des adolescents j’avoue avoir été surprise. Nos trois jeunes filles, héroïnes de l’histoire, sont des lycéennes. Deux d’entre elles sont des bimbos, petit t-shirt moulant et nombrils à l’air. La troisième est moche. C’est ainsi que la définisse ses copines, ce qui ne semble pas la déranger.

Outre le fait que leur tenue pour aller à l’école est tout de même très minimaliste j’ai été surprise par la méchanceté de ces adolescents entre eux. Derrière les gags, souvent sur une page, les personnages osent dire du mal des autres. Si c’est criant de vérité sur les préoccupations des ados (bien qu’un peu caricatural j’espère) cela fait tout de même parfois passer un message très négatif. De l’humour noir souvent donc, pas vraiment ma tasse de thé… même si je reconnais que j’ai trouvé certaines pages et situations vraiment drôles !

Si les gags sont souvent sur une page ou deux il y a malgré tout une histoire sur l’ensemble du tome puisque nos héroïnes sont des amies et amoureuses plutôt frivoles…

Mes élèves ne semblent pas connaître ces jeunes filles et étrangement à part l’effet “couverture rose” il n’y a que très peu de lecteurs pour cette BD au CDI, contrairement à chez Noukette ! Je pense arrêter au premier tome ma découverte, et peut-être celle des élèves…

 

Pico Bogue
4 Pico Love

d’Alexis Dormal
et Dominique Roques

Dargaud, 48 pages

Pico Bogue c’est un univers enfantin, avec des dessins pastels et de petits strip humoristiques.

Des bons mots et des bêtises d’enfants qui font rire, à chaque page.  Tous ne sont pas aussi bien mais certains sont tellement savoureux que l’ensemble est bien équilibré, vraiment sympa à lire.

Les élèves aiment beaucoup la belle couverture mais ont parfois du mal à la lecture, car beaucoup de gags reposent sur des jeux de mots ou offrent un vocabulaire varié qu’ils ne connaissent pas forcément, voire des références qu’ils n’ont pas. Cela ne les empêche pourtant pas de rire avec cette BD qui propose de petits personnages enfantins drôles et cyniques.

Une bande dessinée pour enfant qui plaira aussi aux adultes !

+ Challenge bookineurs en couleur Rouge

+ BD du Mercredi + Top BD de Yaneck

Lune Mauve 1 de Marilou Aznar

Un article un peu particulier aujourd’hui, puisqu’il mêlera mon avis sur Lune Mauve avec des bribes de ma rencontre avec l’auteur, à l’occasion de la sortie de ce roman.

Roman fantastique pour adolescent

Lune Mauve 1 La Disparue de Marilou Aznar

Casterman, mars 2013 – 9782203060494, 15€

Marilou Aznar est une jeune femme très accessible et souriante. Dynamique. Un peu timide à l’heure des dédicaces. Une belle rencontre qui permet de voir autrement son premier roman Lune Mauve. Cette trilogie fantastique dont le premier tome sort aujourd’hui est très ancrée dans l’adolescence. Sans doute parce que Marilou Aznar est “encore un peu adolescente dans [sa] tête”.

Son héroïne, Séléné Savel quitte sa Bretagne et son père pour entrer dans un lycée huppé parisien, Darcourt. Elle y croise sa cousine Alexia, une superbe peste adulé de tous, qui l’ignore. Dure rentrée quand on ne connait personne. Rapidement elle va se faire deux alliés Adrien et Nora. Deux jeunes gens un peu à part, comme elle. Mais c’est surtout l’arrivée du beau Laszlo qui va troubler Séléné.

Sa mère a disparu depuis plusieurs années sans qu’elle ai de nouvelles, mais Paris réveille ses souvenirs. Une étrange fille aux cheveux gris, des tableaux… tout s’enchaîne, sur fond des murmures du lycée. Des rivalités amoureuses.

Iris, la mère de Séléné aimait beaucoup la peinture, et ses tableaux accompagnent sa fille jusque dans ses rêves.

La partie lycée, écrite avec un peu d’imagination et les souvenirs d’adolescences de l’auteur, sonne juste. Un peu “trop” peut être parfois, mais cela cadre très bien avec le lycée huppé. La place des réseaux sociaux et des blogs prend aussi toute sa mesure au fil de l’histoire. Scarlett, une des lycéennes amie d’Alexia crée en effet le blog de Darcourt, y racontant comme dans Gossip Girl tous les potins dérangeants. Un ton léger et méchant qui fait sourire. Ce blog devrait d’ailleurs être bientôt disponible sur le web, nous dit l’auteur.

L’autre thème principal du roman c’est ce lien avec le fantastique. Des secrets que l’on découvre peu à peu et qui amènent Séléné à découvrir tout un monde. Un monde qui a besoin d’elle. Ce thème est distillé tout doucement dans le premier tome, par petite touche, avec quelques fulgurances, mais il faudra attendre le deuxième tome pour en savoir plus.

Si j’ai trouvé l’histoire tout à fait intéressante j’ai été parfois gêné par le ton de l’histoire, qui manquait un peu de poésie, pour qu’on s’attache notamment aux personnages masculins. Cela tient je pense à la façon qu’à Marilou Aznar d’écrire. Tout est contrôlé. Elle a d’abord écrit le début et la fin de l’histoire avant de s’attaquer au déroulement. Tout est donc planifié à l’avance, tout doit être utile à l’intrigue, avoir un rôle… Il me manque je crois la spontanéité de certains auteurs comme Audren qui se laisse portée par ses personnages.

 Les personnages justement sont ici très calculés, mais très bien calculés. Séléné par exemple qui est une adolescente de 15 ans, qui n’est pas parfaite, volontairement. Marilou Aznaz “n’aime pas les héros parfaits”. Séléné n’est pas forcément plus intelligente qu’un autre, ni plus belle. Elle est tout simplement elle, avec son caractère souvent proche de la violence, sans pour autant être rebelle. Mais les personnages secondaires sont ceux qui m’ont le plus accroché, notamment Thomas, un adolescent qui aime la musique (ce qui n’est pas sans rapeler le premier métier de Marilou Aznar). L’auteur nous a promis que nous le retrouverions dans le deuxième tome, qui sort au mois de mai. Des sorties rapprochées de toute la trilogie, choix éditorial sympathique pour le lecteur qui n’attendra pas trop longtemps.

Le lien avec le monde fantastique commence en Bretagne, sur la presqu’île de Crozon. Un lieu qui existe vraiment, même si Marilou a préféré travailler avec ses souvenirs plutôt que d’y retourner, de peur d’être déçue. Un endroit qui fait très lande anglaise et donne envie de le découvrir.

Pour parler un peu plus de Marilou Aznar, il est sympathique de savoir qu’elle lit presque uniquement en anglais, ce qui lui permet d’entretenir ses connaissances puisqu’elle est aussi traductrice de séries et téléfilms.

Ma lecture s’est terminée avec l’envie de lire la suite, quant à la rencontre avec Marilou, elle s’est terminée par une dédicace. Si vous la croisez en salon, n’hésitez pas à lui demander de sortir son joli stylo violet et son tampon lune! N’hésitez pas car j’ai noté une phrase importante lors de cette rencontre interview “le lecteur est important pour moi”. Lors de sa lecture, par les retours qu’elle peut lire sur internet, et sans nul doute lors des rencontres!

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Copyright Photo Mélisande – Je n’étais pas du bon coté de la table !

Merci à Marilou Aznar et l’équipe de Casterman pour cette rencontre chaleureuse qui m’a aussi permis de croiser George, Liyah, Faelys, Ori, Caroline, Karen, Francesca, Nodrey, Marion, PtiteTrolle, et Mélisande (je crois n’oublier personne!). Ravie de ce samedi après-midi!

+ Ils parlent de la rencontre :  Ptitetrolle, Mélisande, Liyah, George, Ori

+ Une couverture plutôt agréable, notamment le très bel effet poudré. Cette couverture est inspirée du Pinterest de Marilou Aznar.

+ Le blog Lune Mauve, la page facebook.

+ Marilou Aznar sera présente au salon du livre de Paris, le dimanche de 14h à 16h.

+ Challenge YA#2 + Challenge Régions + Challenge Lire sous la contrainte > Couleur.

Des impatientes de Sylvain Pattieu {RL 2012}

Rentrée Littéraire 2012 – Roman adulte

Des impatientes

de Sylvain Pattieu

Le Rouergue, 22 aout 2012
La brune
9782812603884, 19,50€

 

Les “impatientes”, ce sont elles deux, Alima Sissoko et Bintou Masinka, lycéennes de Seine-Saint-Denis, africaines par leur origine. Même couleur de peau mais si différentes dans leurs aspirations. L’une élève de première S, qui mise tout sur l’école, et rêve d’intégrer la préparation pour le concours Sciences Po. L’autre, grande gueule et formes exubérantes, abonnée aux sanctions et aux soirées en boîtes de nuit.

“Fleurs de banlieue”, les appellent leur jeune professeur d’histoire, Kévin Roullier, qui n’a pas peur du cliché, lui-même archétype de ces jeunes profs venus de région pour un premier poste en ZEP, abonné à meetic pour lutter contre la solitude… Mais comment se jouer des clichés sur ces banlieues qui alimentent tous les fantasmes pour mieux les dépasser ? C’est le pari de Sylvain Pattieu, dans son premier roman, en s’enfonçant dans le concret du quotidien de ses personnages.

J’ai été attirée par ce roman car il se déroule dans un lycée, du moins au début. Deux grandes adolescentes que tout oppose sont les héroïnes de ce roman, nos impatientes. 

D’entrée la voix de l’auteur se fait multiple, selon les narrateurs. Quatre voix ressortent principalement. Celle du narrateur extérieur, que je rapproche de celle de l’auteur et qui nous décrit le milieu avec de nombreuses accumulations. Etrangement c’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, cette voix qui nous parle d’un établissement scolaire, des jeunes qui le fréquentent, de la banlieue parisienne… A cette voix s’ajoute celles qui font le récit. Alima Sissoko et Bintou Masinka principalement, par leur narration alternée nous font découvrir leur vie, leurs blessures… chacune à leur manière. Il y a le ton posé d’Alima, bonne élève, pleine de projet, et celui secoué de Bintou. C’est malheureusement là que j’ai trouvé que l’auteur en faisait trop, dans le ton de cette fille pleine de rage. Sylvain Pattieu s’est senti obligé d’écrire comme parle beaucoup d’adolescents, et transposé à l’écrit c’est à la fois dérangeant à lire et parfois difficile à comprendre. On peut argué que je ne suis pas de ces quartiers d’immigrés dont il parle, mais deux questions se posent alors : à qui s’adresse ce livre ? et pourquoi mon homme qui connait bien ces quartiers à éclater de rire quand je lui ai lu un passage ? J’avoue cependant que c’est quelque chose auquel je suis sensible dans les romans et je n’apprécie guère ce passage du vulgaire à l’écrit… d’autres apprécieront peut être comme une marque d’authenticité… La dernière voix est en fait double, celle de deux hommes, spectateurs de ce qui se joue entre ces deux impatientes, un peu responsable aussi, qui se cache derrière leur passé et leur peur pour s’excuser. Sans compter aussi sur tous les ajouts, les carnets scolaires, les rêves, comme autant d’indice et de témoins.

L’histoire est très bien menée et prenante dans la première partie du roman. Nous avons un point de départ, une situation finale rapidement exposé, et tout le reste nous sert à imaginer d’abord, puis à combler les manques de l’histoire. C’est habile car cela donne vraiment envie d’avancer, de découvrir ce qui a bien pu renverser ainsi la situation…
La deuxième partie m’a beaucoup moins touché, sans doute aussi parce qu’elle quitte le milieu scolaire pour celui du travail (hôtesse de caisse). Les personnages m’ont semblé plus lointain, moins tangible… et moins intéressant malgré leur quête.

Un roman en demi teinte selon moi avec des passages qui m’ont beaucoup plu et d’autres qui me donnaient envie de refermer le livre.

+ Un premier roman

+ Des avis plus positifs sur Babelio

+ 3/7 Challenge Rentrée Littéraire 2012

+ Concernant les partenariats ils ne commenceront que la semaine prochaine, le temps de mettre en place quelques petites choses encore…