L’Odyssée d’ Hakim – De la Syrie à la Turquie

HakimDe pépiniériste à migrant
Roman graphique

L’ODYSSÉE D’HAKIM

Fabien Toulmé

Delcourt /Coll. Encrages

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T1 : De la Syrie à la Turquie (2018)
T2 : De la Turquie à la Grèce (2019)
Le 3ème et dernier tome “De la Macédoine à la France” est paru en juin 2020

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En 2016, Fabien Toulmé, s’interroge sur notre “froideur” face aux noyades de migrants essayant de traverser la Méditerranée (3500 morts en 2015 !) alors que l’on réagit beaucoup plus quand un avion s’écrase. Il se dit que pour avoir de l’empathie pour les gens, pour ressentir de la compassion, il faut les rencontrer, connaître leur histoire. Que ce ne soit pas que des chiffres en fin de journal TV. Il a donc rencontré Hakim, un syrien, et lui a demandé comment et pourquoi il était arrivé là, en France.

Après un rapide état des lieux de la situation en Syrie, nous suivons Hakim dans un long retour en arrière…

En fait, Hakim n’a jamais particulièrement souhaité venir en France.

En 2011, il avait 25 ans, était chef d’entreprise et avait une pépinière dans laquelle il adorait travailler. Il gagnait bien sa vie, avait une voiture neuve et venait de s’acheter un appartement. Mais il n’habitera pas longtemps dedans. Des jeunes voulant plus de liberté (et on les comprend !) se mirent à manifester dans les rues. Et parce que l’on avait trouvé un masque (utilisé pour pulvériser les pesticides !) dans sa voiture, Hakim va être arrêté, interrogé et torturé…

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A cause de son sujet, j’ai longtemps hésité avant d’ouvrir ce roman graphique.

Mais les critiques étaient élogieuses et j’avais vraiment beaucoup aimé la première BD de cet auteur.

Alors je me suis plongée dedans ! Et j’ai bien fait. Ce n’est pas une histoire drôle, mais on sourit à de nombreux moments. Fabien Toulmé a un don d’empathie certain et aussi le don de raconter les histoires. Hakim est un jeune homme extrêmement sympathique. Et petit à petit, au fil des pages, on comprend comment on “devient migrant”…

Ce n’est vraiment pas un choix dans le cas d’Hakim, c’est le moins qu’on puisse dire ! Après tout ce qu’ils ont traversé, j’espère pour lui et sa famille qu’ils vont bien maintenant (et j’aimerai qu’il en soit de même pour toutes les personnes qui traversent de telles situations d’ailleurs… Oui, je sais, je suis un bisounours).Hakim

C’est une histoire passionnante ! (même si cette situation est bien évidemment dramatique) et dans laquelle on apprend plein de choses.

J’ai vraiment hâte de lire le tome 3 !

Ajout d’octobre 2020 : J’ai lu le 3ème tome et c’est toujours aussi bien ! Instructif, humain, poignant…

Une BD qui devrait être présente dans tous les CDI de lycées et dans toutes les bibliothèques.

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De cet auteur, nous vous avons déjà présenté le très beau : Ce n’est pas toi que j’attendais

Son blog

Petite bio sur le site de l’éditeur

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C’est bientôt le retour de la BD de la semaine !

Baker Street – BD Mois Anglais 5

BakerBD Humoristique
Ado/Adulte

BAKER STREET

T1 : Sherlock Holmes n’a peur de rien

Veys & Barral

Delcourt (1999)

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Cette bd a obtenu le prix Groom 99 décerné par la Société Sherlock Holmes de France.

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Baker Street est un recueil d’histoires “très librement inspiré des personnages de Sir Arthur Conan Doyle” comme indiqué sur la page de titre. Il se compose de 5 histoires dans lesquelles, il faut bien le dire, Sherlock passe un peu pour un crétin, loin de l’homme au QI super élevé qu’on a l’habitude de côtoyer dans les romans ou les séries. Ici, c’est plutôt Watson qui tire son épingle du jeu !

L’incident sur la Tamise

Lord Beverage raconte à Sherlock et Holmes comment, alors qu’il remontait la Tamise sur son voilier, quelque chose le frappa avec une telle violence qu’il passa par dessus bord. Sherlock aura tôt fait de résoudre cette énigme (ou pas…)

Ophiophobie

L’inspecteur Lestrade, interrompant la méditation (digestive) de Holmes et Watson, vient quémander leur aide pour résoudre le meurtre du Colonel Norton. Une histoire de serpents.

Tossing the caber

Loin de Baker Street, Holmes et Watson ont pris des vacances et pêchent tranquillement dans un Loch écossais. Mais l’inspecteur Lestrade a vite fait de les retrouver, car il y a urgence, la vie de la Reine serait en danger ! Une histoire de méduses et de whisky dans laquelle Watson n’a peur de rien !

Le bois rouge de Pernambouc

On appâte Sherlock avec un mystère à sa mesure : un vol dans lequel on n’a dérobé que des objets rouges ! Malheureusement pour lui et Watson, il va résoudre cette énigme…

Rançon pour une momie

Lestrade, toujours lui, vient chercher Holmes. En effet, Moriarty a dérobé la momie de Chepset au British Museum…

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Vous l’aurez compris, c’est à une parodie des enquêtes de Sherlock Holmes et du Dr Watson que se livrent les deux auteurs. Assez surprenant quand on ne s’y attend pas, mais c’est plutôt drôle de voir Sherlock “faire son intelligent” et se gourer à chaque fois ou presque ! Alors même que Watson arrive à résoudre des énigmes en enquêtant tranquillement, ce qui, bien sûr, énerve beaucoup Sherlock !!

Un Sherlock colérique, hargneux, irritable, ridicule… Bref, Sherlock comme vous ne l’aurez jamais vu !

Et pour compléter le tout, il est moche !! Les illustrations vont bien avec le texte, elles sont amusantes et expressives.

Il existe 4 autres tomes dans cette série.

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L’avis de Belette alias The Cannibal Lecteur et grande spécialiste de Sherlock !

Autres bandes dessinées lues dans le cadre de ce Mois Anglais :

Cette semaine, nous sommes accueillis par Stephie

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C’est ma 5ème lecture pour ce Mois Anglais 2020

organisé par Lou et Titine

et relayé sur Instagram par Lamousmé

Logo réalisé par Belette alias Cannibal Lecteur

SENSO – Roman graphique délicat ♥

sensoRoman graphique
Ado/Adulte

Senso ♥

Alfred

Delcourt/Mirages (2019)

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Senso, c’est l’histoire d’un homme, Germano, qui n’est pas très à l’aise avec les gens. Ni avec son époque d’ailleurs, il n’a ni portable ni Internet et écoute encore des K7. Un peu “à côté de la plaque”, il n’a pas trop la notion du temps. Après un voyage en train épuisant (les heures de retard, la chaleur, le monde…), une marche sous le cagnard, il finit par arriver à son hôtel pour apprendre qu’il avait bien réservé une chambre, mais pas confirmé. L’hôtel est plein, il y a un mariage et donc plus de chambre pour lui… En plus, il n’arrive pas à joindre sa fille Anna, dont il venait voir l’exposition. Un peu hébété, il erre dans l’hôtel, rencontre une inconnue… La nuit sera peut-être plus riche que prévue.

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J’avais déjà entendu parler d’Alfred par plusieurs de mes collègues de la BD de la semaine, avec cet album ou encore avec “Come Prima”, mais je n’avais encore rien lu de cet auteur. Je suis bien contente d’avoir remédié à cette lacune, car j’ai vraiment apprécié cette lecture !

L’histoire est à la fois un peu triste, mélancolique mais surtout très amusante ! On s’en veut un peu de ne pas plus compatir aux tuiles qui tombent les unes après les autres sur ce pauvre Germano… Quant aux illustrations de cet hôtel au milieu d’un parc magnifique à la végétation luxuriante, elles sont splendides ! On s’y croirait, ou plutôt, on aimerait bien y être…

https://i1.wp.com/aliasnoukette.fr/wp-content/uploads/2019/10/senso_P13.jpg?resize=640%2C843&ssl=1

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Le blog d’Alfred

Les avis des autres bulleurs : Noukette, Jérôme, Alice et Mo’

Cette semaine, nous sommes accueillis par Noukettethon

Une bd lue pendant le Read-A-Thon du Mois Anglais (ok, ça n’a rien d’anglais, mais on peut lire ce qu’on veut !!)

La vision de Bacchus – Roman graphique ♥

visionQuand la peinture et la BD se rencontrent…

Roman graphique

La Vision de Bacchus

Jean Dytar

Delcourt (2014)

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Cette histoire commence à Venise, en 1510. Le peintre Giorgio de Castelfranco se meurt de la peste. Il puise dans ses dernières forces pour finir un tableau. Tableau qu’il voudrait “vivant” à l’image de celui qu’il a vu enfant. Une vision à l’origine de son envie d’être peintre. La suite est un long flash-back qui nous ramène en 1475, avant la naissance de Giorgio, avec l’arrivée à Venise d’Antonello de Messine.

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J’ai découvert Jean Dytar avec le magnifique Florida qui m’a donné envie de lire ce qu’il avait fait d’autre. Lors du Salon du livre jeunesse à Paris, j’ai donc acheté cet album, que j’ai adoré !

Je l’ai déjà lu deux fois depuis que je l’ai acheté il y a quelques mois et il fait partie de ces BD que je garde parce que je suis sûre d’avoir envie de les relire.

Même si je n’y connais pas grand-chose, j’adore la peinture et l’Histoire.

Ce roman graphique parle de peintres de la Renaissance Italienne (qui ont réellement existé). De leurs vies, de leurs conditions de travail, de leurs techniques, de leurs rivalités ou encore de leurs innovations. Il y a aussi une histoire d’amour (de désir ? ) liée à la quête de la perfection dans l’art et un mystérieux tableau…

Parfois dans les bd, je préfère l’illustration à l’histoire, ou l’inverse. Là, je suis comblée, j’aime autant les deux !

Mon seul regret ? Le format. J’aurai aimé que cet album soit plus grand, pour pouvoir m’immerger encore davantage dans ces magnifiques cases…

De nombreuses “copies” de tableaux de la Renaissance sont intégrés à cette histoire. A la fin du livre, une table des œuvres reproduites permet de retrouver leurs auteurs (pour les novices comme moi, c’est bien pratique !).

Un coup de cœur ♥
dont je n’arrive pas à parler comme je voudrais,
mais que je vous recommande chaudement !

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La Vision de Bacchus a reçu les prix suivants :

  • Ouest-France/Quai des Bulles 2014
  • Château de Cheverny de la bande dessinée historique 2014
  • Tours d’Ivoire 2014
  • Ellipse(s) 2015

 

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Sur le site de l’éditeur, plein de bonus sur ce roman graphique ainsi que sur le site de l’auteur Jean Dytar

Cette semaine, nous sommes chez Moka, Au milieu des livres

Une interview de l’auteur