A mort l’innocent

Roman pour adolescent

A mort l’innocent

d’Arthur Ténor

Oskar jeunesse, 2008

4ème de couverture :
“Au village, la plupart des gens forent comme s’ils avaient toujours cru en l’innocence de l’insitutuer. Aucun d’entre eux n’aurait avoué qu’il était parmi ceux qui criaient : “A mort, le monstre!”. Eux aussi en sortirent blancs comme neige, et avec un tel naturel qu’on aurait pu les croire des bonne foi.”
“L’histoire exemplaire, tragique et particulièrement émouvante d’un jeune instituteur, nouvellement arrivée dans une école et adoré par toute la classe. Jusqu’au jour où tout bascule…. Un texte magnifique de pudeur, de retenue et d’émotion.”

L’histoire :
1965, Saint Clémentel. Quand son nouveau maître Gabriel Orthis, dont on dit qu’il est pédé, est accusé du meurtre d’un de ces camarades, le jeune narrateur de l’histoire ouvre l’enquête. Pour lui ce n’est pas possible qu’un maître si sympathique est assassiné un enfant… Pourtant c’est ce que tout le monde croit, même la police… et les preuves sont contre lui… Comment faire à une époque où être homosexuel est considéré comme un pêché..

Mon avis :
J’aime beaucoup Arthur Tenor, et la grande majorité de ces romans m’a emballé… Je redouté un peu celui ci, le thème me semblant loin de ces habitudes, mais j’ai été agréablement surprise. Ce roman au vocabulaire riche refuse de tomber dans la facilité… pas de tout beau, tout rose! Ici les choses sont dites, le problème de l’homosexualité est traité en fond, mais seulement en fond, comme explication des ressentiments et des accusations des villageois. L’histoire est bouleversante, elle sent le vrai… mais elle a deux principaux défauts : – elle se veut enquête , mais elle ne peut pas se classer dans les policiers – elle se veut touchante, mais elle manque un peu de sentiments…
Une histoire intéressante, qui mériterait une discussion pour partager les ressentis…

Biographie (Ricochet)
Arthur Ténor est écrivain pour la jeunesse depuis 1998. Il a publié des romans pour toutes les tranches d’âge et pratiquement dans tous les domaines. Il est cependant plus connu pour ses récits historiques, notamment sur les deux guerres mondiales, Versailles et Louis XIV ou encore le Moyen Age. Il réside en Bourbonnais, tout près de Vichy. Dans une présentation personnelle, il se décrit comme un « explorateur de l’imaginaire» Sa passion de l’écriture est pour lui « semblable à celle d’un aventurier sans cesse en quête de contrées inconnues, de rencontres inoubliables, de péripéties palpitantes ». L’esprit qui anime ses récits est résolument positif « L’action et le suspense se mêlent toujours à l’étonnement et à la tendresse, à l’humour et à la fantaisie ». Son souhait est surtout d’exprimer son amour et son respect indéfectibles de la vie. Pour en savoir plus…

L’avis de mes élèves :
Ce roman fait partie de la sélection 5-4ème du prix des Incorruptibles de cette année, plusieurs collégiens l’ont donc lu. Les 6ème ont eu beaucoup de mal avec ce livre, car même si les phrases ne sont pas complexes, le vocabulaire leur est souvent étrangé, soit à cause du thème, soit à cause de l’époque de l’histoire. Pour les autres élèves la lecture a semblé moins dure, mais l’histoire ne les a pas emballé. J’ai une grande majorité de filles qui participent, et je pense que le manque d’histoire d’amour dans ce récit l’a recallé loin derrière d’autres de la sélection… (comme l’Etoile de Sagarmatah par exemple…)

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Le violoncelle poilu d’Hervé Mestron

Recueil de nouvelles jeunesses historiques autour de la première guerre mondiale

Le violoncelle poilu

d’hervé Mestron

Collection tempo chez Syros

Trois nouvelles bouleversantes sur la première guerre mondiale… Ou comment en dire juste assez pour faire ressentir toute l’horreur de la guerre, sans choquer…

Un violoncelle comme narrateur pour une première nouvelle tout en douceur… et en horreur. Ce n’est pas un homme qui parle et pourtant déjà on est pris par une ambiance terrifiante, humide et
sale… Une histoire d’amour entre un homme et son violoncelle, une histoire heureuse, une histoire trise…

Ensuite nous avons ce jeune garçon, au chevet de son grand père mourant, avide des histoires sur cette sale guerre, qui a laissé un lourd secret dans sa famille… Peu à peu il écrit les souvenirs de ce grand père qui perd un peu la tête…

Et puis c’est encore un objet qui prend la parole, un fusil à baïonette, exposé dans un musée, qui voit les gens défiler… et qui redoute de devoir servir de nouveau…

Comment en dire assez pour vous conseiller ce livre, sans en dire trop… c’est souvent difficile, mais avec ces nouvelles très percutantes cela me semble vraiment impossible… Il n’a que 90 pages, alors le mieux c’est de le lire. A partir de 10 ans, ce livre pourra sembler simpliste pour les plus âgés j’en ai peur, alors que c’est ce qui fait sa force selon moi!

Commentaire de l’auteur :

Pourquoi ce livre ?

Ce qui a déclenché l’écriture de ce livre, c’est d’abord la rencontre avec l’historial de la grande guerre à Peronne, où j’ai pu voir et même toucher des instruments fabriqués dans les tranchées. Et là, j’ai été très ému, à un point que je n’aurais jamais pu imaginer. L’horreur de la bataille a laissé place à un grand moment de poésie. Le sujet est arrivé sur un plateau et je me suis fait tout petit devant l’immensité de la tache: écrire sur la guerre. Mais je m’y suis collé, avec passion et humilité.
L’historial est un musée qui, paradoxalement, dégage une vraie plénitude. Il est extrêment bien pensé, organisé, il travaille sur les mentalités et non sur le voyeurisme. Il ne donne pas à voir la violence de la guerre, il invite à se la raconter, contrairement à son homologue de la ville d’Albert, à une trentaine de kilomètres, véritable parcours du combattant qui ne nous épargne rien.
Un an et demi après, j’en garde un souvenir extrêmement présent. Et je suis content d’avoir été capable d’écrire ce livre.

Hervé Mestron

 Une autre critique chez Des livres et des champs

Le site de l’auteur

De cet auteur prolifique (il a écrit plus de 50 livres !) nous vous avons déjà présenté :

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Codex le manuscrit oublié de Lev Grossman

http://www.decitre.fr/gi/76/9782253122876FS.gif
Roman (adulte)

Codex le manuscrit oublié

Lev Grossman

Livre de Poche, 2008

443 p.
6,95€
 978-2-253-12287-6

 

Thèmes : Secret, Livre ancien, Jeux vidéo

Présentation de l’éditeur :
“Edward Wosny est un jeune banquier new-yorkais à qui tout réussit.
Il est sur le point de prendre des vacances bien méritées quand son patron exige de lui une dernière mission : aider l’un des clients les plus importants de la banque à ranger et trier sa bibliothèque laissée à l’abandon ! Edward n’a guère le choix. On lui demande surtout de rechercher un manuscrit du 14e siècle – existe-t-il vraiment ? – qui aurait une très grande valeur… Pour ce faire, il est aidé par une étudiante revêche mais érudite, Margaret Napier.
Dans le même temps, il se prend de passion pour un jeu vidéo et découvre, stupéfait, des similitudes étrangers entre ce jeu et la légende du manuscrit disparu. Il se plonge alors dans une enquête passionnante qui va peu à peu l’amener à douter de tout, avant de percer le secret magistral du Codex…”

Avis :

Alors que les livres sur ce genre de secrets foisonnent depuis la sortie du Da Vinci Code, j’ai eu bien du mal à trouver des livres à la hauteur. Et bien une fois de plus j’ai été plutôt déçue. L’homme qui joue aux jeux vidéo, la jeune étudiante… c’est trop stéréotypé à mon goût. Un tout petit peu de No Passaran du moins je l’ai espéré un instant, quand le héros passe des heures devant un jeu… mais non, non plus. C’est sans doute de ma faute, j’attendais trop de ce livre, je le reliais à tort à d’autres lectures. Du coup je l’ai trouvé long, et plutôt insipide, sans grande surprise. Pas de codes ou énigmes, pas d’actions franches, mais une précision historique qui me semble intéressante (mais je n’ai pas de connaissance dans ce domaine). Les personnages sont très inégaux, parfois fades, parfois vraiment “relevés”. La fin (de la quête) aurait presque pu me surprendre, quand à la fin du livre, elle reste à l’envie du lecteur… et le lecteur reste sur sa faim.

Finalement l’écriture est simple, et l’ensemble offre un moment de lecture plaisant, mais que je ne conseillerai pas forcément.

 

Extrait :

“Je vais être franche avec vous. Je n’aime pas cette ville, je n’aime pas ce fichu pays et je n’éprouve pas pour vous de sympathie particulière. Cependant, si vous réussissez à retrouver le Gervase, il se peut que la duchesse décide de me faire regagner l’Angleterre et rien, absolument rien au monde, ne pourrait me rendre plus heureuse. S’agissant de cette affaire, je vous aiderai de mon mieux. Pour le reste, je décline toute responsabilité à l’égard de ce que vous entreprendrez. Est-ce clair ?

Les joues un peu rouge, elle regarda Edward. il réfléchit à un certain nombre de réponses brusques et sarcastiques possibles, avant de répondre.
” Oui, c’est clair. Merci de votre franchise. “
Ce ne fut que quelques minutes plus tard, alors qu’il descendait en ascenseur, qu’il eut conscience de sa décision, prise au cours de l’après-midi : ce serait lui, et lui seul, qui reconstituerait la bibliothèque des Went.

+ Une belle remarque sur le mot Codex chez Géraldine, d’autres avis chez Alex, Armande, Fab, Petite Fleur